Accueil🇫🇷Chercher

HĂ´tel Le Peletier de Saint-Fargeau

L'hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau est un hôtel particulier situé à Paris, au no 29 de la rue de Sévigné. Il accueille aujourd'hui une partie des collections du musée Carnavalet.

HĂ´tel Le Peletier de Saint-Fargeau
L'hôtel vu depuis la rue de Sévigné.
Présentation
Type
Destination initiale
HĂ´tel particulier
Destination actuelle
Musée, annexe du musée Carnavalet
Architecte
Construction
1688-1692
Commanditaire
Propriétaire
Ville de Paris
Patrimonialité
Localisation
Pays
RĂ©gion
Commune
Adresse
Coordonnées
48° 51′ 28″ N, 2° 21′ 48″ E
Localisation sur la carte de France
voir sur la carte de France
Localisation sur la carte de Paris
voir sur la carte de Paris
Localisation sur la carte du 3e arrondissement de Paris
voir sur la carte du 3e arrondissement de Paris

Histoire

L'hĂ´tel avant les Le Peletier

La parcelle où s'élève cet hôtel faisait partie au Moyen Âge de la Coûture Sainte-Catherine. En 1545, les terrains qui composent furent vendus à Michel de Champrond, chevalier de La Bourdinière, qui y fit construire un premier hôtel. Par la suite, ce bâtiment passa de mains en mains jusqu'à être vendu en 1626, à Geofroy Lhuillier, sieur d'Orgeval.

Le , ses héritiers vendirent la maison à Michel Le Peletier de Souzy, intendant des finances et frère du contrôleur général des finances Claude Le Peletier. Le nouveau propriétaire fit aussitôt détruire l'ancien bâtiment et construire à son emplacement - et sans doute en remployant une partie des anciennes fondations - un nouvel hôtel, qui est celui qui existe encore de nos jours. Il acheta également plusieurs parcelles contiguës, de façon à accroître la surface du jardin et celle des bâtiments de service.

Les travaux de Bullet

Œuvre de Pierre Bullet, le nouvel hôtel comporte un corps de logis entre cour et jardin, prolongé par deux ailes en retour sur cour. La façade du corps de logis sur cour comporte quatre travées : disposition peu régulière mais chère à cet architecte. La façade sur jardin n'a pas moins de dix travées. Elle est rythmée en son milieu d'un avant-corps de deux travées surmonté d'un fronton triangulaire orné d'un relief représentant le Temps.

Une baie à la Lescot dans la cour d'honneur de l'hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau, XVIIe siècle.

Sur la cour d'honneur, le corps de logis et les ailes comprennent deux étages carrés. Les baies du rez-de-chaussée des ailes sont tantôt « à la Lescot » (baies en segment d'arc sous arcades en plein cintre), tantôt en plein cintre ; celles du premier étage sont rectangulaires, celles du deuxième étage en segment d'arc. Sur le jardin, les baies sont rectangulaires au rez-de-chaussée et au premier étage, cintrées au second.

À droite du corps de logis sur jardin, Pierre Bullet a élevé une orangerie en rez-de-chaussée de treize travées, couverte d'un comble brisé, qui a été très admirée en son temps. Ses baies sur le jardin sont des baies à la Lescot, analogues à celles de la cour d'honneur. Le centre de la composition est relevé par une travée en saillie couronnée d'un fronton triangulaire, décoré d'un relief figurant la Vérité, qui répond au fronton du corps de logis sur jardin.

Outre l'orangerie, le jardin comportait des parterres de broderie, un bassin et, en fond de parcelle, un « treillage en façon d'arc de triomphe », que l'Anglais Martin Lister put voir en 1698.

Sur la rue de Sévigné, le portail, orné de bossages et d'une guirlande de feuilles de chêne, est surmonté d'un fronton triangulaire où est inscrit un cartouche au chiffre de Michel Le Peletier. L'imposte en bois sculpté de la porte porte également un médaillon au chiffre du propriétaire.

Le grand escalier de l'hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau, XVIIe siècle.

À l'intérieur de l'hôtel, deux témoignages subsistent du premier occupant : l'escalier d'honneur, situé dans l'aile gauche de la cour d'honneur, dont la rampe en fonte[1] est sans doute la plus ancienne de Paris ; au premier étage, un petit cabinet donnant sur le jardin, dit « cabinet doré », dont les glaces et les lambris blanc et or datent de la fin du règne de Louis XIV.

Martin Lister décrit le jardin de l'hôtel et son treillage qu'il a vu au cours de son voyage à Paris, en 1698[2].

L'hĂ´tel des Le Peletier de Saint-Fargeau

Après la mort de Souzy, en 1725, l'hĂ´tel passa Ă  son fils aĂ®nĂ©, Michel Robert Le Peletier des Forts (1675-1740), qui fut contrĂ´leur gĂ©nĂ©ral des Finances de 1726 Ă  1730, puis au petit-fils de ce dernier, Michel Étienne Le Peletier de Saint-Fargeau (1736-1778), avocat gĂ©nĂ©ral au Parlement de Paris, et enfin au fils de l'avocat gĂ©nĂ©ral, Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau (1760-1793), prĂ©sident au Parlement de Paris. L'engagement rĂ©volutionnaire de ce haut magistrat, qui fut Ă©lu aux États gĂ©nĂ©raux puis Ă  la Convention, vota la mort de Louis XVI et fut assassinĂ© par un ancien garde du corps, assura la conservation du patrimoine de la famille pendant la Terreur. La fille unique du « martyr de la RĂ©volution Â», Suzanne Louise Le Peletier de Saint-Fargeau, ne vendit l'hĂ´tel qu'en 1811.

Un fleuron de la Ville de Paris

Après plusieurs changements de propriétaires, l'hôtel fut acquis par la ville de Paris en 1895. La Bibliothèque historique de la ville de Paris y fut installée en 1896 et 1897, après des travaux d'aménagement de l'architecte Ulysse Gravigny (1844-1901). Elle y demeura jusqu'en 1968, date à laquelle elle fut transférée dans l'hôtel de Lamoignon. L'hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau reste vide après cette date ; il est entièrement restauré et restructuré par l'architecte Bernard Fonquernie, architecte en chef des Monuments historiques, en ce qui concerne la restauration de l'hôtel, et par Boris Stuparu, pour son aménagement technique ainsi que la création des volumes intérieurs et l'aménagement des collections. L'hôtel accueillit en 1989 l'extension du musée Carnavalet. Les collections révolutionnaires, celles du XIXe siècle et du XXe siècle allèrent occuper le corps de logis et les ailes, tandis que l'orangerie accueillait les collections archéologiques néolithiques, en particulier, les pirogues de Bercy. La conservation et les services du musée y furent également installés.

Depuis les travaux du musée Carnavalet, entre 2016 et 2021, l'hôtel Le Peletier accueille ces collections dans un nouveau parcours, ainsi que celles du XXIe siècle. Les services de la conservation y sont toujours installés.

C'est dans l'hôtel Le Peletier que sont présentes également certaines pièces célèbres du musée comme la salle de bal de l'hôtel de Wendel (1924-1925), décorée par l'artiste espagnol José Maria Sert, le petit salon du Café de Paris décoré par Henri Sauvage (1899) et la bijouterie Fouquet (1900) due au célèbre artiste tchèque Alfons Mucha. C'est là aussi que se trouve la chambre de Marcel Proust, ainsi que le portrait de Juliette Récamier par François Gérard (1805), qui passe depuis le XIXe siècle, à tort ou à raison, pour le plus beau du musée.

Le rez-de-chaussée accueille les salles pédagogiques et le Centre d'études et de ressources. L'orangerie est destinée à l'accueil d'événements culturels, scientifiques et collaboratifs.

Protection

L'orangerie de l'hôtel est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 17 mars 1925 et les façades et toitures sont classées par arrêté du 28 décembre 1984[3].

Notes et références

  1. Alexandre Gady, p. 144.
  2. A Journey to Paris in the Year 1698, p. 192 (lire en ligne)
  3. « Hôtel Le Pelletier de Saint-Fargeau », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi

Bibliographie et sources

  • Hubert Beylier et Daniel Bontemps, « La rampe en fonte du XVIIe siècle de l'escalier de l'hĂ´tel Le Peletier de Saint-Fargeau Ă  Paris Â», Bulletin de la SociĂ©tĂ© de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 1984 (1986), p. 125-131.
  • Alexandre Gady, Les hĂ´tels particuliers de Paris du Moyen Ă‚ge Ă  la Belle Époque, Ă©ditions Parigramme, Paris, 2008, p. 200-201, 285 (ISBN 978-2-84096-213-7)
  • Thierry Sarmant et Mathieu Stoll, RĂ©gner et gouverner : Louis XIV et ses ministres, Paris : Perrin, 2010 (ISBN 978-2-262-02560-1), p. 504-505.
  • Jean-Pierre Willesme, « L'histoire de l'hĂ´tel Le Peletier de Saint-Fargeau Â», Bulletin du MusĂ©e Carnavalet, 1996.
  • Charles Sellier, « L'HĂ´tel de Saint-Fargeau Ă  Paris », 1895.

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.