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Hélène de Portes

Hélène de Portes est une aristocrate française née le à Marseille et morte dans un accident de voiture le à Frontignan. Elle est surtout connue pour l'influence qu'elle eut sur Paul Reynaud en 1940.

Hélène de Portes
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Titre de noblesse
Comtesse
Biographie
Naissance
Décès
(à 38 ans)
Frontignan
Nom de naissance
Hélène Rebuffel
Nationalité
Activité
personne d'influence
Père
Conjoint
Henri, comte de Portes

Biographie

Hélène de Portes est la fille de Charles Rebuffel, ingénieur et riche industriel, directeur de la Société des Grands Travaux de Marseille de 1917 à 1939. Elle épouse le marquis Henri de Portes dont elle se sépare après avoir donné naissance à deux enfants. Elle devient la compagne de Paul Reynaud, son aîné de 24 ans, en 1930.

Dans l'entre-deux-guerres, elle tient un salon où se réunissent des personnalités importantes de la droite[1].

Vie avec Paul Reynaud

Hélène de Portes est décrite comme ayant beaucoup d'influence sur Paul Reynaud. Elle est surnommée « la porte d'à côté » qu'il faut contacter pour pouvoir accéder au ministre[2]. Elle aurait participé à des réunions de ministres et aurait rabroué certains de ces derniers[1].

Après la conférence de Briare (11 et ) et le dernier conseil suprême interallié de Tours (), le gouvernement se replie à Bordeaux où Paul Reynaud et Hélène de Portes s'installent à l'hôtel Splendid le .

Pendant toutes les discussions sur la stratégie à adopter, Hélène de Portes milite pour un armistice total et rapide. Faisant partie du camp anglophobe et germanophile, elle souhaite l'entrée de Philippe Pétain au gouvernement et critique le sous-secrétaire d'État Charles de Gaulle, qui veut poursuivre la guerre[1]. Elle contacte un diplomate des États-Unis (pays neutre à ce moment-là), qui écrira : « Je ne pense pas que son rôle dans l'encouragement des éléments défaitistes pendant les derniers jours de Reynaud comme président du Conseil doive être sous-estimé. Elle a passé une heure pleurant dans mon bureau pour inciter Reynaud à demander un armistice »[2]. Elle s'oppose notamment au projet d'Union franco-britannique, évoquant Isabeau de Bavière, qui, en 1420, avait déshérité son fils pour livrer la France à l'Angleterre[3].

L'ambassadeur des États-Unis écrit au président Roosevelt : « Ne dites rien de confidentiel à Reynaud au téléphone : la dame est toujours là et répète partout tout ce qu’elle a entendu ! »[1].

Décès

Après la démission de Paul Reynaud le , le couple quitte Bordeaux pour fuir l'avance allemande en se dirigeant vers la propriété de l'ancien président du Conseil dans l'Hérault en prévision d'un départ en Afrique du Nord, puis aux États-Unis. Le , la voiture, conduite par Paul Reynaud, quitte la route et heurte violemment un platane à la Peyrade entre Frontignan et Sète. Hélène de Portes meurt dans l'accident, presque décapitée. Paul Reynaud, blessé à la tête, est hospitalisé à Montpellier. À sa sortie de l'hôpital, il est arrêté pour être emprisonné pour toute la durée de la guerre.

À la même époque, le diplomate français Dominique Leca est arrêté à Madrid avec une valise diplomatique contenant des fonds pour la future propagande anti-nazie de Paul Reynaud à New-York, mais aussi de l'or et des bijoux destinés aux enfants de la comtesse qui avaient été évacués vers les États-Unis. Cette affaire alimente la propagande du gouvernement de Philippe Pétain contre le régime de la IIIe République, juste au moment où celui-ci s'apprête à obtenir les pleins pouvoirs, le .

Citations

D'après le journaliste Hervé Bentégeat, Charles de Gaulle a dit d'elle : « C’était une dinde, comme toutes les femmes qui font de la politique. » En apprenant l'accident de voiture du , le général se serait exclamé : « J’espère qu’elle est crevée, la salope ! »[1].

Winston Churchill la surnommait « le Perroquet ».

Représentations

Hélène de Portes est un personnage du film de Jean Marbœuf de 1993, Pétain. Elle a aussi inspiré le personnage de la « baronne de Porte » dans le roman The Black Baroness de Dennis Yates Wheatley. En 2020, elle apparait sous les traits de Philippine Leroy-Beaulieu dans le film De Gaulle, de Gabriel Le Bomin.

Références

  1. François Forestier, « "Le destin de la France, en juin 1940, s'est joué à l'humeur d'une femme" », sur bibliobs.nouvelobs.com, (consulté le )
  2. William L. Shirer, L'effondrement de la Troisième République, 1969, p. 484-486, 551
  3. Julian T. Jackson, « 16 juin 1940 : la Franco-British Union », L'Histoire n° 471, mai 2020, p. 56.

Voir aussi

Articles connexes

Marie-Louise de Crussol

Liens externes

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