Hélène Wucher
Hélène Wucher, née Kuntz le à Mayence, et morte le à Sélestat, est une figure féminine de la résistance alsacienne, qui a aidé de nombreuses personnes à passer la frontière pendant la Seconde Guerre mondiale, sans faire partie d'une filière.
Naissance | |
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Décès |
(à 95 ans) Sélestat |
Nom de naissance |
Kuntz |
Pseudonyme |
Nénette |
Nationalité | |
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Conflit | |
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Distinctions |
Biographie
Une jeunesse marquée par la maladie
Son père, Ernest Kuntz, originaire de la vallée de la Bruche, faisait partie, en tant que gendarme français, des troupes d'occupation en Allemagne à Mayence, où Hélène est née[1] . De retour en France en 1930, son père est nommé à Ferrette dans le Sundgau, mais des problèmes pulmonaires obligent la petite Hélène à fréquenter un sanatorium à Berck-Plage dans le Nord. Après ses 15 ans de service, Ernest devient garde-forestier à la Salcée, et s'établit au Willerhof avec sa famille, Hélène devant vivre au grand air.
Passeuse à 16 ans
Hélène, surnommée Nénette, a 16 ans lorsque la guerre éclate, puis l'Alsace est annexée et nazifiée, et la frontière avec la France occupée est proche de la Salcée. Des jeunes gens qui veulent passer la frontière sont amenés par l'abbé Hirlemann, du Front de la jeunesse alsacienne, qui officie au Mont Sainte-Odile[2]. Il y aura de nombreux fugitifs hébergés temporairement au Willerhof avant de franchir la frontière, malgré le désaccord paternel, et les difficultés liées au ravitaillement. Une famille entière sera même hébergée pendant plusieurs mois avant qu'elle ne puisse passer la frontière[1].
En août 1942, son frère Marcel sera incorporé de force, et ne reviendra qu'en 1945 au Willerhof. Nénette continua son rôle de passeuse, malgré plusieurs alertes et une visite de la Gestapo[1].
Après guerre
Après guerre, Hélène épouse Achille Wucher, instituteur à Obernai. Mais étant elle protestante et lui catholique, le sacrement de mariage leur est refusé. Ils se marient en 1948 au Mont Sainte-Odile, où le rôle de Nénette était connu. Mais Achille meurt en 1950 alors que son fils Marc n'a que 10 mois ; son père Ernest meurt la même année à 54ans[1].
Veuve à 27 ans, Hélène œuvre, avec sa mère Marie également veuve, à la construction à Obernai de « l'hôtel du Parc », qui ouvre en 1954 avec 13 chambres et un restaurant, qui deviendra l'un des plus prestigieux hôtels d'Alsace[3].
Distinctions
- Croix de guerre 1939-1945 avec palmes (1951)[2]
- Chevalier de l'ordre national du Mérite (1977)[2]
- Chevalier de la Légion d'honneur[4] (2002)
Notes et références
- Marie-José Masconi, Et les femmes se sont levées, La Nuée Bleue, , 279 p. (ISBN 978-2-7165-0897-1).
- « Hélène Wucher, la passeuse du Mont Sainte-Odile », sur c.dna.fr (consulté le )
- Fanny HOLVECK, « Un hôtel-restaurant qui a beaucoup fait causer les Obernois », (consulté le )
- « Légion d'honneur en 2003 », sur www.france-phaleristique.com (consulté le )
Voir aussi
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Bibliographie
- Marie-José Masconi, « Hélène Wucher », dans Et les femmes se sont levées, La Nuée Bleue, , 279 p. (ISBN 978-2-7165-0897-1). .
Articles connexes
Liens externes
- « Hélène Wucher, la passeuse solitaire du Mont Sainte-Odile », sur lesresistances.france3.fr (consulté le ) : « Documentaire vidéo (durée 4:58) consacré à Hélène Wucher dans la série « Les Résistances : la désobéissance est le plus sage des devoirs » éditeur France Télévisions »
- « [Vidéo] Obernai: l'ancienne résistante Hélène Wucher, 95 ans, témoigne », sur www.dna.fr (consulté le ) : « Témoignage vidéo (durée 3:30) d'Hélène Wucher en janvier 2019, Dernières Nouvelles d'Alsace. »