Accueil🇫🇷Chercher

Gustave Le Paige

Gustave Le Paige, né le à Tilleur (Belgique) et décédé le à Santiago du Chili (Chili), est un prêtre jésuite, ethnologue et archéologue belge. Considéré comme le père de l'archéologie chilienne, il fut fait citoyen chilien.

Gustave Le Paige
Le père Gustave Le Paige (vers 1974)
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
belge, puis chilienne
Formation
Lettres, philosophie et théologie
Activité
Père

Jeunesse et formation

Né dans une famille liégeoise, nombreuse et très cultivée (ses deux grands-pères, Gustave Dewalque et Constantin Le Paige étaient hommes de science et professeurs à l’université de Liège), Le Paige fit ses humanités au collège Saint-Servais de Liège avant d’entrer au noviciat des jésuites en 1922. Après son service militaire comme infirmier dans le service ambulancier de l’armée, il fit ses études de philosophie à Louvain (1926-1927) et partit ensuite au Congo où il enseigna durant deux ans au collège de Wombali. Il rentra en Belgique pour ses études de théologie (1930-1934) et fut ordonné prêtre à Louvain le .

Premiers travaux ethnographiques au Congo

Reparti au Congo, Le Paige fut d’abord un missionnaire itinérant dans la région du Kwango. Il y passa (à Yasa, Ngi et autres lieux) une quinzaine d’années (1935-1951). C’est par désir de mieux connaître la culture des peuples du Kwango, les Bambalas, Basongos, Bangongos et autres, qu’il s’intéressa à l’ethnographie. Son travail pastoral s’accompagnait d’enquêtes ethnographiques : observations et recherches furent rassemblées en un manuscrit de 600 pages (avec 125 cartes) resté inédit.

Recherches au Chili

Son amitiĂ© pour le jĂ©suite chilien (canonisĂ© depuis) Alberto Hurtado (dont il fut compagnon d’études Ă  l’UniversitĂ© catholique de Louvain) le conduisit Ă  demander son envoi comme missionnaire au Chili. Ce qui lui fut accordĂ© et Le Paige arriva au Chili en 1953. Après un court sĂ©jour dans la paroisse de Chuquicamata, il se porta volontaire pour prendre en charge la paroisse de San Pedro de Atacama, alors sans pasteur. La paroisse, dans un lieu dĂ©sertique et montagneux Ă  quelque 300 km d’Antofagasta, Ă©tait vaste comme la Belgique : y vivaient six groupes ethniques diffĂ©rents. Il s’engagea de suite dans des Ĺ“uvres de dĂ©veloppement, en y crĂ©ant des dispensaires et des Ă©coles. Comme au Congo son amitiĂ© pour les gens simples et pauvres qu’il rencontrait le poussa Ă  mieux connaĂ®tre leur culture.

Découvertes archéologiques

Musée créé par le père Le Paige à San Pedro de Atacama, avec sa statue (à gauche)

Peu après son arrivĂ©e, en 1955, ses paroissiens lui rĂ©vĂ©lèrent la prĂ©sence de sĂ©pultures prĂ©hispaniques dans le dĂ©sert de Loma Negra. Commença alors une intense activitĂ© ethnographique et archĂ©ologique. Sur 100 emplacements diffĂ©rents furent dĂ©couvertes 6 500 tombes. Si ses premières excavations permirent la dĂ©couverte de cĂ©ramiques et autres artĂ©facts de la civilisation atacamienne des Xe et XIe siècles, des recherches ultĂ©rieures mirent au jour des traces de prĂ©sence humaine remontant Ă  plus de 12 000 ans avant JĂ©sus-Christ. Il semble bien que la rĂ©gion fut habitĂ©e continĂ»ment du palĂ©olithique au XVIe siècle : quatre civilisations successives. Les nombreuses dĂ©couvertes furent rassemblĂ©es dans un musĂ©e Ă  San Pedro mĂŞme, qui, d’abord modeste, est devenu au fil des annĂ©es le musĂ©e archĂ©ologique le plus riche en antiquitĂ©s du pays. Pour faire mieux connaĂ®tre ses dĂ©couvertes, avoir l’avis d’experts et attirer l’attention des chercheurs, Le Paige organisa un congrès d’archĂ©ologie en 1963. Ce fut le point de dĂ©part d’intĂ©rĂŞt portĂ© internationalement Ă  la civilisation des Atacamas. Le musĂ©e (qui porte maintenant le nom de Gustave Le Paige) est mĂŞme devenu une des attractions touristiques les plus importantes du pays.

Renommée et honneurs

Par deux fois le père Le Paige reçut la visite du roi Léopold III de Belgique, lui-même fort intéressé par l’ethnographie. Léopold III subventionna la construction d’un hôpital à San Pedro de Atacama. Le Paige fut membre du conseil inter-américain des musées de l’UNESCO, membre de l’académie des Sciences naturelles de l’université catholique de Santiago et d’autres sociétés savantes. Docteur honoris causa de plusieurs universités, il reçut les plus grands honneurs au Chili (citoyen d’honneur du pays), en Belgique et en Espagne.

Malade et infirme Le Paige passa ses dernières années à l’infirmerie du collège Saint-Ignace à Santiago. Il y mourut le . Suivant ses expresses dernières volontés, son corps fut transféré et enterré à San Pedro de Atacama, parmi ce peuple auquel il s’était totalement identifié. En mémorial de profonde reconnaissance les Atacamas lui érigèrent une statue de bronze.

Ĺ’uvres

Le Paige écrivit quatre livres et de très nombreux articles sur la civilisation et le peuple des Atacamas. Le plus important livre est :

  • Industrias liticas de San Pedro de Atacama, Buenos Aires, 1971.

Bibliographie

  • Nunez A.L., G.Le Paige: Cronologia de una mision, Antofagasta, 1993.
  • Benoist Pierre, Justine Cousin et Xavier Gilly, Les jĂ©suites, histoire et dictionnaire, Bouquin Ă©ditions, Paris, p. 807-808; 2022 (ISBN 978-2-38292-305-4 et 2-38292-305-9, OCLC)
  • Christian du Brulle, Le Dernier Roi de l'Atacama, Wavre, Éditions Mols, collection Histoire, 188 p. (ISBN 978-2-87402-122-0)

Voir aussi

Article connexe

Lien externe

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.