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Guillaume de Conflans

Guillaume de Conflans ou Conflens ou encore Duin-Conflens (Willelmus de Conflens), mort le , est un prélat savoyard, évêque de Genève au XIIIe siècle.

Biographie

Origines

L'année de naissance de Guillaume est inconnue. Il est le fils du seigneur Raymond de Duin/Duyn et d'Anne de Conflans/Conflens (Conflans/Conflens)[1] - [2], en aval de la vallée de la Tarentaise. Cette union donne naissance à la branche des Duin-Conflens.

L'appartenance du prélat à la famille de Duin/Duyn du Châtel-sur-Conflans a pu être questionnée par le comte Amédée de Foras (1878), car il lui manquait de preuves[3], mais au siècle suivant les historiens s'accordent sur ce fait, tant l'abbé Bernard (1967)[4], qu'Uginet (1967)[5], Binz ou encore Boisset (1973)[1].

Archidiacre d'Hereford

Les auteurs du Régeste genevois (1866) soulignent que « Les antécédents de ce prélat et les motifs de sa promotion à l'évêché de Genève ne sont pas mieux connus »[ReG 1]. Reprenant Besson (1758), ils indiquent qu'il aurait pu être chanoine-comte de Saint-Jean de Lyon[ReG 1]. Adolphe Vachet (1897) le mentionne, dans sa liste des anciens chanoines-comtes de Lyon, comme reçu en 1276[6]. « grâce sans doute à ses relations avec le dominicain Pierre de Tarentaise (et de Briançon), futur archevêque de Lyon (en 1272), et pape en 1276 (pape sous le nom d’Innocent V) », précise l'abbé Bernard (1967)[4].

On le retrouve parmi les Savoyards qui ont suivi le seigneur Pierre de Savoie (futur comte sous le nom de Pierre II) en Angleterre. Il est choisi pour devenir archidiacre, à partir de 1255, de l'évêque d'Hereford[2] - [1] - [4], Pierre d'Aigueblanche, lui aussi originaire de Tarentaise. Il résigne cette charge en 1287 lorsqu'il est désigné évêque[1] - [7].

Épiscopat

Un mois après la mort de l'évêque Robert, un document du indique qu'un nouvel évêque de Genève est élu[1] - [ReG 2]. Toutefois, jusqu'en aucun acte ne nous est parvenu[ReG 1]. Guillaume de Conflans n'est désigné comme tel que dans un document daté du [2] - [ReG 2]. Il a été désigné, comme son prédécesseur, par le chapitre de Genève[8].

Durant son épiscopat, des tensions et conflits l'opposent au comte de Savoie, Amédée V, ainsi qu'aux habitants de la cité genevoise[2]. L'évêque convoque, en 1289, un concile provincial à Vienne[2], capitale de l'archidiocèse, afin de faire des remontrances au comte de Savoie[ReG 1]. En effet, depuis l'avènement de Pierre II de Savoie, les comtes de Savoie cherchent à prendre le contrôle de la ville de Genève[9]. En 1285, le comte Amédée V a pris possession du château de l'Île et s'est attribué les droits sur le vidomnat de la ville l'année suivante[9] - [1]. Par ailleurs, le château comtal de Genève était déjà dans le giron savoyard depuis 1249-1250.

À l'issue de ce concile, où les empiètement comtaux sont constatés, l'évêque prononce l'interdit[ReG 1]. Toutefois, face à l'influence du comte de Savoie, l'évêque se résigne et reconnait l'implantation savoyarde en 1290[2] - [9].

En 1294, après plusieurs accords, il obtient de Béatrice de Faucigny la « suzeraineté définitive » sur l'ensemble du Pays de Gex[ReG 1].

Mort et succession

Guillaume de Conflans meurt le [2].

Son successeur, Martin de Saint-Germain, semble avoir été porté sur le siège sous l'influence du pape[8].

Notes et références

RĂ©geste genevois (1866)

  1. RĂ©geste genevois, 1866, p. pp. 306-308, notice introductive (lire en ligne sur Gallica.
  2. RĂ©geste genevois, 1866, p. pp. 302-306, notice introductive (lire en ligne sur Gallica).

Autres références

  1. Boisset, 1973, p. 122 (lire en ligne).
  2. Claire Martinet, « Guillaume de Conflans » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  3. Amédée de Foras, Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie, vol. 2, Grenoble, Allier Frères, (lire en ligne), p. 285-293.
  4. Félix Bernard, L'Abbaye de Tamié, ses granges (1132-1793), Imprimerie Allier, , « La guerre des deux Bourgogne et l’intervention de Saint Bernard provoquent la fondation de Tamié et la naissance de la ville d’Annecy-le-Neuf », p. 212.
  5. François Charles Uginet, Conflans en Savoie et son mandement du XIIe au XVe siècle, , 379 p.
  6. Adolphe Vachet, Pierre Hector Coullié, Les anciens chanoines-comtes de Lyon, Lyon, impr. de E. Vitte, , 388 p. (lire en ligne), p. 101.
  7. Félix Bernard, Les Origines féodales en Savoie-Dauphiné : la vie et les rapports sociaux d'alors, Imprimerie Guirimand, , 596 p., p. 279. Felix Bernard donne cependant une date erronée 1289 et non 1287.
  8. Diocèse, 1985, p. 53 (lire en ligne).
  9. Diocèse, 1985, p. 50 (lire en ligne).

Annexes

Bibliographie

  • Henri Baud (Ă©diteur scientifique), Louis Binz (contributeur), Robert Brunel (contributeur), Paul Coutin (contributeur), Roger Devos (contributeur), Paul Guichonnet (contributeur), Jean-Yves Mariotte (contributeur) et Jean Sauvage (contributeur), Le Diocèse de Genève-Annecy, Paris, Editions Beauchesne, coll. « Histoire des diocèses de France », , 331 p. (ISBN 2-7010-1112-4, BNF 34842416, lire en ligne).
  • Louis Boisset, Un concile provincial au treizième siècle : Vienne 1289 : Ă©glise locale et sociĂ©tĂ©, vol. 21 de ThĂ©ologie historique, Éditions Beauchesne, , 359 p. (ISBN 978-2-7010-0055-8, lire en ligne), p. 78.
  • Paul Lullin et Charles Le Fort, RĂ©geste genevois : RĂ©pertoire chronologique et analytique des documents imprimĂ©s relatifs Ă  l'histoire de la ville et du diocèse de Genève avant l'annĂ©e 1312, SociĂ©tĂ© d'histoire et d'archĂ©ologie de Genève, , 542 p. (lire en ligne), p. 306-350, « Épiscopat de Guillaume de Conflans ».

Articles connexes


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