Guerre néerlando-portugaise en Angola (1641-1648)
La guerre nĂ©erlando-portugaise en Angola (1641-1648) est une Ă©tape importante, selon les historiens, de la Guerre nĂ©erlando-portugaise, sĂ©rie de conflits navals, terrestres et coloniaux opposant pendant prĂšs d'un siĂšcle les intĂ©rĂȘts des compagnies nĂ©erlandaises des Indes occidentales et orientales (WIC et VOC) Ă ceux de l'empire commercial d'outre-mer portugais.
Au cours de sa dĂ©clinaison en Angola, aprĂšs s'ĂȘtre emparĂ© sans difficultĂ© du Port de Luanda en aoĂ»t 1641, les Hollandais, « pendant sept ans tiennent en Ă©tat de siĂšge » les Portugais dans lâintĂ©rieur de lâAngola[1].
Contexte général
Etapes de lâimplantation portugaise
Les rois congolais comme Afonso I (1506-1543), qui obtient de Rome que son fils Henrique devienne le premier Ă©vĂȘque noir[2] nâont pas Ă©pargnĂ© leurs efforts pour dĂ©velopper leur pays en lien avec Lisbonne[2]. Jusqu'au XVIe siĂšcle, le Portugal et l'Espagne compte peu d'esclave car « les AmĂ©riques nâont pas encore Ă©tĂ© explorĂ©es, de ce fait, les besoins en main dâoeuvre sont des plus limitĂ©s »[3]. Mais les agents portugais envoyĂ©s au Congo, Ă partir du dernier quart du siĂšcle privilĂ©gient leurs intĂ©rĂȘts personnel sĂ leur mission[2]. Les « bonnes intentions de Lisbonne » tournent ainsi au « naufrage devant les appĂ©tits de quelques centaines d'aventuriers »[2], qui obtiennent ensuite le soutien de leur mĂ©tropole pour des guerres Ă plus grande Ă©chelle.
En trouvant au sud du Kongo une colonie irriguĂ©e par un fleuve navigable, le Cuanza, dont ils espĂšrent une liaison avec le ZambĂšze et lâaccĂšs Ă des mines d'argent[2], les Portugais avaient des raisons dâinvestir. Mais ces deux espoirs tournant peu Ă peu Ă la faillite[2], ont Ă©tĂ© compensĂ©s par la transformation de ce « pays aride » [2] en « fructueux corridor Ă esclaves »[2] par le conquistador Paulo Dias de Novais[2], qui, « annĂ©e aprĂšs annĂ©e », Ă partir de 1576, insistera malgrĂ© « la rĂ©sistance africaine »[2] qui se « poursuivra bien aprĂšs sa mort »[2].
« La crĂ©ation de la colonie angolaise en 1575 marque un tournant important » car Ă partir de lĂ les Portugais « sâĂ©tendent progressivement » vers lâest et affrontent un peu plus tard le royaume du Ndongo[3]. La situation change surtout en 1580, annĂ©e oĂč « le roi de Ngola ordonna l'exĂ©cution des Portugais installĂ©s dans son royaume », alors que la politique portugaise vient de « changer radicalement : ils ne veulent plus d'amis ou d'associĂ©s, mais des rois soumis » [4].
Cette avancĂ©e fut cependant freinĂ©e dans un premier temps Ă cause « de lourdes pertes aprĂšs la dĂ©faite de Lukala en 1589 »[3] , mais trente ans aprĂšs, les Portugais, « sâalliant avec des mercenaires, les Imbangala », sont victorieux de 1617 Ă 1621[3], aprĂšs avoir pris comme « prĂ©texte que deux vassaux du royaume du Kongo recueilleraient des esclaves » en fuite[3]. Le gouverneur de lâAngola, Correia de Sousa revendique alors « le droit de sĂ©lectionner le Mwene Kong »[3]. « Le besoin portugais grandissant en esclaves »[3] dĂ©tĂ©riore les rapports entre le royaume du Kongo et le Portugal au XVIIe siĂšcle, obligeant le premier à « chercher des alliances, locales mais aussi internationales »[3].
Le XVIIe siĂšcle sâest ainsi caractĂ©risĂ© par « une longue succession de guerres luso-mbundu », profitables aux planteurs brĂ©siliens[2]. Ni la reine africaine Njinga, ni l'occupation nĂ©erlandaise, ni la guerre avec le Kongo, qui s'effondrera aprĂšs la bataille d'Ambuila (1665), ne rĂ©ussiront Ă chasser les Portugais de ce couloir Ă esclave[2] ou des comptoirs mĂ©ridionaux comme Benguela (1617) [2].. « MĂ©tissant par nĂ©cessitĂ© et usant des uns pour briser les autres, 2 000 Ă 4 000 Portugais au maximum parviendront Ă s'incruster »[2], en sâappuyant sur la nĂ©cessitĂ© de « maintenir le cordon ombilical » avec le BrĂ©sil portugais. La traite nĂ©griĂšre a alors constituĂ© le « mortier de cette juxtaposition de vassaux et de fortins »[2], l'Angola constituant la " mĂšre noire " du BrĂ©sil, en lui fournissant « probablement deux Ă trois millions d'esclaves » entre 1580 et 1850[2].
Années 1620 : premiÚre alliance militaire entre Africains et Hollandais
Ă partir des annĂ©es 1620, dans le cadre de la guerre de Trente Ans, les Hollandais dĂ©plient le « Groot Desseyn », stratĂ©gie consistant à « sâemparer des empires coloniaux espagnols et portugais, afin que lâEspagne manque de ressources pour financer sa guerre »[3].
Cette alliance entre congolais et Hollandais contre les forts portugais de l'intĂ©rieur de l'Angola et des royaumes africains voisins reposait sur une offensive terrestre des premiers, qui Ă©choue en raison de la succession difficile « aprĂšs la mort du roi Pedro le 13 avril 1624 »[3]. Les NĂ©erlandais se limitent donc Ă un assaut naval rĂ©alisĂ© du 30 octobre et au 6 novembre 1624[3], mais interrompu Ă Soyo, oĂč ils font demi-tour le 2 janvier 1625[3].
Les fermes de Bengo des jĂ©suites de lâAngola
Les jĂ©suites de lâAngola Ă©taient propriĂ©taires de centaines dâesclaves, notamment dans leurs fermes de Bengo[5], acquis « par le jeu des legs des colons et de leur tutelle sur des communautĂ©s villageoises »[5]. Egalement prĂ©sents au BrĂ©sil depuis des dĂ©cennies, mais dans l'exploitation sucriĂšre, ils « faisaient la traite des esclaves Angolais vers leurs moulins Ă sucre et leur collĂšge de Bahia, oĂč ils possĂ©daient Ă©galement beaucoup dâesclaves »[5], en profitant de l'exemption du paiement des taxes dâexportation[5]. Parmi ces moulins, l'engenho Sergipe do Conde, dans la rĂ©gion de Bahia[6]. FondĂ© vers 1570 par le troisiĂšme gouverneur du BrĂ©sil, Mem de SĂĄ, il avait Ă©tĂ© lĂ©guĂ© par lui aux jĂ©suites de Lisbonne, qui en ont fait la plus grande sucrerie du BrĂ©sil au 17Ăšme siĂšcle[7] - [8] et les missionnaires capucins italiens prĂ©sents en Angola, « les interpellaient Ă ce sujet »[5].
Ces fermes de Bengo vont jouer un rÎle décisif dans la guerre d'Angola, en permettant aux Portugais de Luanda de trouver une base de repli aprÚs la perte du Port, pour tenter de continuer la traite négriÚre, mais ils auront du mal à le faire comme le montre le doublement du prix des esclaves au début de l'occupation hollandaise.
Les événements déclencheurs
Depuis 1636, le comté de Soyo n'est plus congolais
Au nord de l'Angola, sur le littoral et aux confins du Royaume du Congo se trouve le comté de Soyo sur lequel le roi Alvare VI du Kongo avait du abandonner en 1636-1637 la souveraineté au comte Paulo da Silva de Soyo, nommé en 1624 par le roi Pierre II du Kongo, un de ses parents. En 1641, Don Daniel, fils de Don Miguel, premier comte de Soyo plusieurs décennies plus tÎt (1591-1610), succÚde à Paulo Da Silva.
Le diffĂ©rend politique entre Soyo et Congo avait dĂ©butĂ© en 1636, puis sâĂ©tait poursuivi en 1637, le roi du Congo « prĂ©tendant encore avoir le droit de « nommer » le comte, tandis que celui-ci ne lui reconnaissait que le droit de« confirmer son titre »[1]. Entre 1642 et 1645[1], cette querelle entre le Soyo et le Congo renait. Tour d'abord, en 1642, les Hollandais envoient 50 soldats Ă Garcia II pour rĂ©primer une rĂ©bellion Ă Nsala, dans le nord du Dembos, rĂ©affirmant symboliquement l'alliance kongo-nĂ©erlandaise et reçoivent en Ă©change des esclaves pris dans les rangs des rebelles, envoyĂ©s Ă Pernambouc, Ă©pisode qui amĂšne la crainte au Soyo, oĂč on tente de rallier les Hollandais. Des ambassadeurs du Soyo leur demandent de « ne pas soutenir le Congo »[1]. Ils sont envoyĂ©s au BrĂ©sil puis en Europe mais sans succĂšs[1] : officiellement la Compagnie nĂ©erlandaise des Indes Occidentales refuse[1] de prendre parti.
Le comte de Soyo envoie en particulier son cousin Miguel de Castro pour un voyage diplomatique au BrĂ©sil[9], mais le gouverneur nĂ©erlandais Johan Maurits van Nassau-Siegen le renvoie Ă l'autoritĂ© mĂ©tropolitaine. Dom Miguel de Castro arrive alors le 19 juin 1643 Ă Flessingue, aux Provinces-Unies, avec les diplomates Pedro Sunda et Diego Bemba, reçu par 3 directeurs de la Chambre de ZĂ©lande de la WIC puis le 2 juillet, il est reçu par le stathoulder FrĂ©dĂ©ric-Henri d'Orange-Nassau[10]. Des dĂ©tails prouvent que Jasper Beckx a peint durant leur sĂ©jour de deux mois aux Pays-Bas[11], leurs portraits vĂȘtus Ă lâeuropĂ©enne avec chapeau de castor ornĂ© dâune longue plume orange, venu d'AmĂ©rique du Nord, mĂȘme si les portraits furent longtemps attribuĂ©s par erreur Ă Albert Eckhout, qui se trouve alors au BrĂ©sil, car donnĂ©s plus tard au Danemark avec 20 tableaux de lui. Puis ils rentrent directement en Afrique sur un bĂątiment de la WIC.
Au mĂȘme moment, les exhortations antiprotestantes des missionnaires, quâils soient jĂ©suites, ou capucins italiens et espagnols amĂšnent Garcia II Ă se prendre ses distances avec les Hollandais[1], afin de pouvoir rester audible dans le monde catholique. Au Congo, « personne ne voulait les Ă©couter », dira des pasteurs hollandais un missionnaire capucin en 1645[1]. Garcia II va cependant continuer Ă demander l'appui Hollandais lui aussi et envoie Ă son tour une ambassade Ă La Haye, en Europe, peu aprĂšs, en septembre 1643[12].
Finalement, il obtient le soutien des Hollandais, à l'échelon du Brésil et de l'Angola, non par la diplomatie mais la corruption: il offre à 200 esclaves et un plat en argent[13] confectionné dans un hÎtel des monnaies du Haut Pérou, actuelle Bolivie, proche de la mine de Potosi, qu'il avait reçu des Portugais du Brésil[13]. Fin 1643, Garcia II du Kongo accepte alors le principe de livrer 1200 prisonniers de guerre en échange de la participation militaire hollandaise pour mater une révolte du chef du district de Nsala[14] - [15], dont 170 en pot-de-vin à Cornélis Nieulant[14], l'un des deux directeurs de la WIC à Luanda, avec Pieter Mortamer[16].
EclipsĂ©e par la guerre contre les Portugais, la rĂ©solution du conflit d'allĂ©geance Kongo-Soyo est Ă nouveau envisagĂ©e[3] en 1645 quand il Ă©clate au grand jour[3]: mais les 2 armĂ©es du bakongo « envoyĂ©es en 1645 et 1646 sont dĂ©faites »[3], Ă©chouant dans les fortifications naturelles de la rĂ©gion boisĂ©e du Nfinda Ngula, oĂč le comte de Soyo, cette fois appuyĂ© par les Hollandais, profitera Ă nouveau en 1665 et 1671 de la configuration des lieux pour repousser cette fois des assauts des Portugais[17] - [18].
Son fils, Afonso ayant Ă©tĂ© capturĂ© dans la bataille en 1645, Garcia II est contraint Ă des nĂ©gociations avec le comte Daniel da Silva du Soyo pour le rĂ©cupĂ©rer, aidĂ© en cela par des missionnaires capucins italiens qui venaient d'arriver Ă Soyo, mais en 1646, ses forces sont Ă nouveau dĂ©faites, ce qui l'empĂȘche d'apporter un effort militaire complet aux Hollandais, qui ont relancĂ© la guerre contre le Portugal. Des ambassadeurs de Garcia II continueront Ă rĂ©clamer ces missionnaires, notamment ceux reçus le 19 mars 1648 par le pape Innocent II, qui signe le 8 juin le document envoyant au Kongo dcinq capucins belges, parmi lesquels le "martyr" Georges de Geel. d'origine espagnole, assassinĂ© en 1653.
Au mĂȘme moment que les visĂ©es du Kongo sur le comtĂ© de Soyo entre 1643 et 1646, la reine Njinga du Ndongo, essuie de dĂ©sastreuses dĂ©faites face aux Portugais vers 1644[3].
Octobre 1639, nouveau gouverneur portugais, Pedro Cesar de Menezes
Son armĂ©e poursuivit ses attaques au Ndongo et aux alentours[12] jusqu'Ă ce qu'en octobre 1639 un nouveau gouverneur, Pedro Cesar de Menezes, fasse son apparition Ă Luanda[12], accompagnĂ© de trois cents soldats. Il impose l'ordre public d'une façon plus vue depuis 15 ans[12], sous Fernao de Sousa. La stratĂ©gie de la Reine est alors changĂ©e[12], car il lui envoie une missive disant qu'il veut le retour des esclaves et le retour du systĂšme des vassaux permettant de s'en procurer[12]. Il transmet un ordre de signer un traitĂ© avec Njinga et Kasanje, installĂ© plus Ă l'est en leur demandant de cesser les rites traditionnels, de se convertir[12] et d'obĂ©ir aux nouvelles consignes sur les esclaves. Elle refuse et se met ainsi en danger mais la conquĂȘte hollandaise du 20 avril 1641 fera avorter les plans des Portugais contre elle[12].
AprÚs décembre 1640 : nouvelle donne à la fin de l'Union Ibérique
Ă partir de 1630 environ, les Espagnols regimbent contre la prĂ©sence portugaise croissante en AmĂ©rique du Sud[19], oĂč le commerce est de plus devenu moins profitable[19]. Et comme au mĂȘme moment, Lisbonne leur demande plus de soutien contre les Hollandais qui semblent sâincruster dans le nord du BrĂ©sil, le Portugal devient impopulaire dans lâEmpire espagnol[19]. Le grand port de SĂ©ville et bien dâautres vivent alors « une vĂ©ritable explosion de xĂ©nophobie et Ă une rechute d'antisĂ©mitisme » contre le voisin ibĂ©rique, car « Portugais et Juif, on confond volontairement les deux »[19]. Ă partir de 1641, un nouveau pouvoir portugais est issu de l'insurrection qui a renversĂ© la famille au pouvoir Ă Lisbonne en janvier 1640 et fait exploser lâUnion ibĂ©rique, ce qui a contribuĂ© Ă renforcer le camp des Portugais souhaitant chasser les Hollandais du BrĂ©sil.
MalgrĂ© lâinfluence du lobby portugais de Luanda Ă la cour espagnole[1], la Couronne espagnole avait plutĂŽt Ă©coutĂ© les recommandations de Rome en faveur de la cause congolaise[1]. RĂ©sultat, en 1641, dans les mois qui suivent la fin de lâUnion ibĂ©rique, les conquistadores portugais se prĂ©paraient dĂ©jĂ Ă envahir le Congo[1].
Au cours des annĂ©es 1641 et 1642 qui suivent cette rĂ©volution portugaise, les incursions dĂ©vastatrices opĂ©rĂ©es au BrĂ©sil par les deux parties belligĂ©rantes cessent surtout dans les 3 ou 4 mois qui suivent le traitĂ© signĂ© le 12 juin 1641 entre le Portugal et la Hollande[20], par l'ambassadeur du Portugal auprĂšs du gouvernement nĂ©erlandais, Tristao de Mendonça Furtado[21], sous la forme d'une trĂȘve de 10 ans. A cette occasion, Antonio de Sousa Tavares, secrĂ©taire de l'ambassadeur, collecte des renseignements pour l'Inquisition sur des Juifs Hollandais[21] et le 19 et le 20 septembre celle-ci l'auditionne[21], puis Gaspar Bocarro est arrĂȘtĂ© le 17 octobre et dĂ©nonce de nombreux « nouveaux-chrĂ©tiens » portugais passĂ©s au judaĂŻsme, en Ă©change de sa rĂ©habilitation le 14 janvier 1642 par les Inquisiteurs[21].
Au cours de cette pĂ©riode, le gouvernement hollandais, dĂ©jĂ en froid avec la colonie du BrĂ©sil, dĂ©cida de diminuer considĂ©rablement le nombre des troupes au BrĂ©sil[20], oĂč plusieurs navires sont dĂ©jĂ repartis pour la Hollande.
La nouvelle couronne portugaise issue de lâinsurrection de janvier 1640 Ă©crit en particulier une lettre au gouverneur nĂ©erlandais du BrĂ©sil, proposant de le nommer commandant du BrĂ©sil portugais[20], en vue dâune action en commun pour combattre l'Espagne[22] - [20].
Les événements sous Nassau-Siegen (1641-1644)
En 1641, le nouveau Mwene Kongo, frĂšre du prĂ©cĂ©dent, prĂŽne un rapprochement avec les Pays-Bas[3], alors que son prĂ©dĂ©cesseur avait plutĂŽt demandĂ© au comte de Soyo de ne pas rouvrir les comptoirs hollandais[3] provoquant la colĂšre des Portugais et par ricochet lâenvoi dâune ambassade du Kongo Ă Amsterdam « afin de rĂ©itĂ©rer la demande dâalliance »[3] des annĂ©es 1620.
L'attaque décidée par gouverneur Hollandais du Brésil
Le 23 fĂ©vrier 1641, les Ătats gĂ©nĂ©raux demandent Ă Nassau-Siegen encore une expĂ©dition militaire[20] contre les Portugais, sans prĂ©ciser laquelle. Le Conseil des XIX de la WIC, parmi lesquels 8 d'Amsterdam, 4 de ZĂ©lande (Middelburg), 2 de Rotterdam, 2 de Hoorn, 2 de Stad et 1 de Groningue[23] lui Ă©crit Ă son tour en avril 1641[24], en estimant que la conquĂȘte de Bahia, dĂ©jĂ attaquĂ© sans succĂšs en 1638, est prioritaire[24].
Mais le gouverneur et le Conseil du BrĂ©sil ont alors dĂ©cidĂ© de son leur chef et « aprĂšs un long dĂ©bat »[24], de sâemparer de Luanda[24]. Le nouveau roi de Kongo, Garcia II, a Ă©tĂ© alors considĂ©rĂ© comme un alliĂ© potentiel fort selon un rapport regorgeant dâinformations sur la situation politique, Ă©conomique et militaire de Luanda, rĂ©digĂ© par un fonctionnaire de la WIC[24], grĂące Ă sa connaissance approfondie de lâAfrique du Sud-Ouest[24].
Ainsi le 30 mai 1641, sans avoir consultĂ© la direction de la WIC aux Pays-Bas[5], 20 navires menĂ©s par l'amiral Cornelis Jol quittent le BrĂ©sil avec 3 000 personnes, parmi lesquels 2 000 soldats[20], 200 BrĂ©siliens et deux nĂ©griers Portugais, Ă bord du premier navire hollandais[25], pour s'emparer le 26 aoĂ»t 1641 de Luanda. Cette expĂ©dition se fait Ă l'insu de la direction de la WIC Ă Amsterdam[5], qui voulait en rĂ©alitĂ© attaquer Bahia, capitale de lâAmĂ©rique portugaise[5].
Probablement renseignĂ© avant leur dĂ©part du BrĂ©sil, les Hollandais ont dĂ©couvert un Ă©troit passage Ă travers le port[26], permettant de dĂ©barquer des hommes, point faible de la forteresse[26]. Le gouverneur et la garnison de Luanda ont Ă©tĂ© tellement surpris de l'initiative hollandaise qu'ils ont quittĂ© la ville la veille du dĂ©barquement. En profitant de l'absence de rĂ©sistance de la garnison[20], un pillage de la ville portugaise s'ensuit[26], contre les ordres de Nassau-Siegen[26], qui mentionnaient par ailleurs de faire semblant d'ignorer les nĂ©gociations en cours au sujet de trĂȘve de dix ans entre Portugal et Pays-Bas[26]. Le gouverneur portugais Pedro CĂ©sar de Meneses Ă©crit une protestation contre ce pillage et cette occupation de la ville[26], tous deux imprĂ©vus[26]. Les chefs de l'expĂ©dition hollandaise, Cornelis Jol et James Henderson, prĂ©voient alors une fortification de Luanda, qui nĂ©cessitera 400 hommes[26].
La WIC exige des négociations immédiates avec les congolais
L'expĂ©dition Ă Luanda ayant Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e par Nassau-Siegen sans prĂ©venir la direction de la WIC, le directeur du comptoir de Loango n'en Ă©tait pas informĂ©. C'est Cornelis Hendrik Ouman, nommĂ© aprĂšs douze annĂ©es de service en Afrique[26], qui parle les langues locales et connait bien la culture des habitants[26]. Il partit pour Luanda dĂšs qu'il fut informĂ©[26] et arriva le 11 octobre 1641[26], pour y montrer ses instructions reçues de la chambre dâAmsterdam avant la prise de Luanda : nĂ©gocier un traitĂ© avec le roi du Congo, Garcia II[26].
Avec Pieter Segers, autre fonctionnaire de la WIC, il est donc envoyĂ© dĂšs le lendemain nĂ©gocier des alliances militaires Ă la cour du Roi Garcia II du Congo[26]. Tous deux ont pu y prĂ©senter une lettre retrouvĂ©e Ă Luanda aprĂšs la conquĂȘte, signĂ©e par le gouverneur portugais Pedro CĂ©sar de Meneses et lâĂ©vĂȘque de Luanda, confirmant que les Portugais prĂ©paraient une attaque contre son royaume congolais[26]. RĂ©sultat, alertĂ©es dĂšs l'automne 1641, les troupes du Roi Garcia II du Congo fermĂšrent lâembouchure du Dande et contribuĂšrent dans un premier temps, Ă empĂȘcher les Portugais dâatteindre Massangano[26].
En janvier 1642, Cornelis Ouman est de retour à Luanda[26]. Deux émissaires représentant le roi de Kongo, Diogo Fernandes de Santa Maria et Domingo Fernandes, sont à ses cÎtés[26], pour négocier une alliance, qui prend la forme du traité signé le 28 mars 1642 à Luanda[26]. Les deux parties s'engagent combattre leurs ennemis respectifs, offensivement et défensivement[26]. En mai 1642, Garcia II écrit à Nassau-Siegen pour exprimer sa satisfaction de cette alliance[26].
Mais la direction hollandaise Ă Luanda a vite estimĂ© que le commerce avec Garcia II nâĂ©tait pas Ă la hauteur de leurs attentes[26]. En mai 1642 aussi, Nieulant et Mortamer se plaignent auprĂšs du gouverneur du BrĂ©sil que faute d'accord avec les Portugais, la WIC doit se contenter d'un commerce limitĂ©, rĂ©alisĂ© avec Garcia II[26]. Ce dernier, déçu par la trĂšve locale que les Hollandais concluent avec les Portugais Ă l'hiver 1642-1643 va espĂ©rer alors un autre soutien contre les Portugais, celui de l'Espagne, Ă laquelle il s'adressera directement.
Les Portugais coupent les vivres et l'eau Ă Luanda
Les Hollandais ayant pillé Luanda malgré l'ordre contraire du gouverneur du Brésil, l'ex-gouverneur portugais Pedro Cezar de Mezenes se sent justifié de se replier dans un camp fortifié à 35 km de la ville sur d'importantes plantations vivriÚres tenues par les jésuites, à Gango sur la RiviÚre Bengo, un des axes traditionnels de la traite des esclaves portugaise. Il parvient à en livrer à Buenos-Aires[14] et dans des régions encore peu explorées du Brésil[14].
Ces plantations de la riviÚre Bengo servaient à nourrir Luanda[26], dont les habitants sont aussi forcés, pour s'alimenter aussi en eau, d'aller non loin[26]. L'occupation de la ville est rapidement fragilisée[26] et en septembre 1641 César de Meneses leur tend une embuscade réussie[26]. Une partie de l'armée hollandaise étant partie attaquer Sao Taomé, leur position à Luanda est d'autant plus précaire.
Les Hollandais rĂ©agissent en lançant une offensive contre le camp fortifiĂ© de Pedro Cezar de Mezenes[26] et le poursuivent dans l'intĂ©rieur des terres avant de devoir y renoncer en raison du climat[26]. Fin 1641, CĂ©sar de Menese s'installe au fort de Vila VitĂłria de Massangano, sur la RiviĂšre Cuenza, ce qui est considĂ©rĂ© comme sa premiĂšre victoire[26], d'oĂč il va lance en 1642-1643 des raids contre divers "rebelles" du Congo [14] et attaquer le Royaume du Congo lui-mĂȘme, car il a refusĂ© de livrer des esclaves. Cette implantation va mener plus tard les hollandais Ă fermer l'embouchure de la RiviĂšre Cuenza[26], principal canal d'acheminement des esclaves[26].
Entre temps, en septembre 1641, une flotte de renfort hollandais est arrivée de Recife: trois navires commandée par les capitaines Waldeck et Capel partent de Luanda le 3 décembre 1641 pour s'emparer le 22 septembre de Benguéla[26], l'autre port d'exportation des esclaves, et y construire une forteresse, conformément aux ordres de Recife[26].
Justification de la conquĂȘte de Luanda
SommĂ© par la direction de la WIC de justifier son initiative de conquĂ©rir Luanda, Nassau-Siegen la prĂ©sente, dans un rapport du 29 octobre 1641 aux Ătats gĂ©nĂ©raux des Pays-Bas, comme permettant « la ruine du roi de Castille dans ses mines d'argent »[20] - [14] du Potosi pĂ©ruvien, qui depuis 1580 avaient recouru massivement Ă des esclaves d'Angola. Mais le mois suivant il sera dĂ©savouĂ© par ces derniers.
Les Ătats gĂ©nĂ©raux consultent alors frĂ©quemment Willem Usselincx, cofondateur vingt ans plus tĂŽt de la WIC[27]. Dans un mĂ©moire du 15 octobre 1641[28] - [20], venait de dĂ©noncer les « causes de sa dĂ©cadence »[20] en proposant qu'on y remĂ©die par une fusion avec la Compagnie des Indes Orientales (VOC)[20], mais cette derniĂšre refusa en invoquant la dette de 5 de millions de florins de la WIC[20]. Les Etats-gĂ©nĂ©raux essayĂšrent en vain de convaincre la VOC, qui persista dans son refus[20].
Cornelis Nieulant et Pieter Mortamer, les deux envoyĂ©s de Nassau-Siegen dans l'expĂ©dition de l'Ă©tĂ© 1641 se plaignent auprĂšs de lui de James Henderson, qui s'est installĂ© comme chef de la garnison de Luanda. Ils obtiennent son rappel au BrĂ©sil et qu'il soit remplacĂ© par Nieulant en septembre 1642. Jusque lĂ , lâĂ©tat de guerre permanent dans lâAtlantique avait facilitĂ© le rĂŽle de premier plan jouĂ© par les militaires de la WIC, capables de dĂ©sobĂ©ir au gouverneur du BrĂ©sil.
Mais la WIC, prévenue de la corruption dans la nouvelle administration hollandaise installée à Luanda, a décidé le maintien d'une administration distincte à Luanda et Elmina[29] - [14] et annoncé à Nassau-Siegen dÚs avril 1642[20] qu'il serait remplacé.
La politique hollandaise est devenue de 1641 Ă 1648 « un compromis »[19] ambigu entre les options divergentes des « politiques » et des « Ă©conomiques » [19], se traduisant par « l'application assez souple »[19], de la trĂȘve de 1641 avec le Portugais, dont la dĂ©clinaison locale n'est nĂ©gociĂ©e qu'en 1642.
Projections hollandaises sur l'entrée dans le trafic d'esclaves
Le 11 novembre 1641, Jean-Maurice de Nassau-Siegen transmet aux Ătats-gĂ©nĂ©raux de Hollande une Ă©valuation du grand-conseil de RĂ©cife sur le bĂ©nĂ©fice que l'entrĂ©e des Hollandais dans l'exportation d'esclaves, en profitant de la conquĂȘte de Luanda, rapporterait annuellement au trĂ©sor de la WIC[20]: 2,1 millions de florins, net de frais[20] et mĂȘme 6,6 millions de florins[20], selon l'estimation annexĂ©e, et encore plus exagĂ©rĂ©e[20], d'administrateurs qui viennent d'ĂȘtre installĂ©s Ă Luanda[20] par Nassau-Siegen.
Au printemps 1638, une proposition de se lancer dans le trafic d'esclaves Ă©tait dĂ©jĂ remontĂ©e au conseil d'administration de la WIC[30], reformulĂ©e en octobre 1639, mais sans obtenir l'adhĂ©sion, se heurtant au blocage thĂ©ologique de pasteurs Ă©minents de la ZĂ©lande[31], comme Godefridus Cornelisz Udemans et Georgius de Raad[32]. Dans un vadĂ©mĂ©cum publiĂ© en 1640[33], Ă la demande de VOC et WIC[32], pour les marchands et les marins[32] - [34], confrontĂ©s Ă l'arrivĂ©e de Noirs pris par les pirates sur les navires nĂ©griers espagnols et portugais[31], Godefridus Cornelisz Udemans avait condamnĂ© les ventes d'esclaves et estimĂ© qu'il faut appliquer aux Noirs trouvĂ©s en mer le statut de l'engagisme, c'est-Ă -dire d'ĂȘtre libĂ©rĂ© aprĂšs sept ans de travail[31] - [34].
EspĂ©rant cette fois convaincre Amsterdam, les Hollandais de Luanda font le forcing et miroiter une autre estimation, encore beaucoup plus Ă©levĂ©e, de 50000 esclaves exportĂ©s par an[14], trois fois le record atteint Ă la fin de l'Ăšre portugaise[14], en utilisant les mĂȘmes mĂ©thodes: susciter des guerres inter-africaines via les "tributs" exigĂ©s sous menace de mort[14]. L'auteur de cette nouvelle estimation, Pieter Moorthamer, gouverneur de Luanda (1641-1642), conseille dans son texte de recourir Ă des "experts" Portugais pour le trafic nĂ©grier[25] et de fusionner les administrations de Luanda et de l'ex-fort portugais d'Elmina au Ghana. Il prĂ©sente aussi des plans pour la construction de âbaraques de transitsâ[30] pour hĂ©berger les esclaves et de navires plus adaptĂ© au commerce nĂ©grier[30]. Mais deux ans plus tard au Fort Elmina ces âbaraques de transitsâ n'existent toujours pas.
Ces prévisions seront démenties en 1642 : les Hollandais n'exportent de Luanda que 3% à 10% de ce qu'ils espéraient, principalement des captifs récupérés au Congo au prix fort, par lots de 20 ou 30. Deux marchands anglais, Burchett et Philipps[14] en prennent livraison aprÚs avoir proposé sans succÚs à l'Espagne, qui a mis fin à l'asiento portugais en 1640, de lui livrer 2000 esclaves[14], tandis qu'un troisiÚme, Fernand Franklin, s'est aussi proposé[14] - [35].
Dans ses courriers d'octobre 1641 Ă la WIC, Maurice de Nassau, sous-estime volontairement la prĂ©sence portugaise en Angola, en Ă©crivant qu'au moment de la conquĂȘte de Luanda « [il y avait] environ 800 blancs, soldats et habitants », alors que le rapport de Cornelis Nieulant et Pieter Mortamer parlait de 400 « familles blanches » et qu'un autre rapport, destinĂ© Ă la chambre zĂ©landaise de la WIC, affirme que Massangano compte 500 familles Ă elle seule, sans compter cent familles de noirs et de blancs Ă Cambambe et Ă Ambaca, deux places portugaises fortifiĂ©es de l'intĂ©rieur des terres.
Quand un accord avec Garcia II, roi du Kongo est trouvĂ© en mars 1642, il Ă©crit quinze jours aprĂšs Ă son supĂ©rieur Ă Recife, Nassau-Siegen, que cette alliance permettra selon lui de lancer le trafic dâesclaves[14] tandis que la partie congolaise, elle, sâintĂ©resse plutĂŽt Ă lâaspect militaire de l'alliance[14]. Toute l'annĂ©e 1643 sera passĂ©e en lobbying congolais pour obtenir ce soutien militaire, en distribuant des pots de vin aux Hollandais.
La guerre de la Reine du Matamba contre les Portugais
La Guerre néerlando-portugaise en Angola se produit sur fond d'une autre guerre opposant juste avant la Reine Njinga aux Portugais. Celle-ci est en situation assez forte pour ignorer les appels à la réconciliation que lui lance en octobre 1641 Pedro Cezar de Mezenes[12] car elle conserve son fief du Matamba[12] mais installe son camp sur les terres d'un de ses partisans, le Soba Kavanga, au centre du Dembos, dans un secteur stratégique, mais aussi une zone fertile et agréable, bien irriguée[12]. Entre avril 1641 et 1642, le gouverneur portugais de l'Angola fut « confronté non seulement aux forces du Congo alliées aux Hollandais »[12], qui prennent Luanda en août, puis tentent de remonter les fleuves Dande et Bengo[12], mais « aussi à la résistance populaire des esclaves portugais et Mbundu libres à proximité des forts de Cambande, Muxima, Massangano et Ambaca »[12]. Du coup, il n'a plus assez de munitions pour ces différents fronts et doit se retirer à Massangano[12].
Peu aprĂšs sa nomination comme gouverneur, Menendes avait rĂ©uni le conseil de Luanda pour se prĂ©parer Ă la guerre. Puis dans les derniers jours dâavril 1641[26], il avait ordonnĂ© Ă AntĂłnio Bruto dâorganiser une expĂ©dition punitive contre la Reine Njinga[26] et demandĂ© Ă Lisbonne plus de soldats, afin de pouvoir Ă©galement dĂ©fendre la ville contre les Hollandais et, en mĂȘme temps, faire la guerre au royaume du Congo[26].
Les plans militaires du gouverneur ont finalement Ă©tĂ© dĂ©sapprouvĂ©s : il lui a Ă©tĂ© intimĂ© par le roi portugais dâĂ©viter le conflit avec les voisins africains[26]. Gaspar Borges Madureira, conquistador Ă l'ancienne, est alors envoyĂ© par Luanda comme Ă©missaire auprĂšs de la Reine Njinga[26], mais la mission a finalement Ă©chouĂ© et il a accusĂ© celle-ci dâessayer de lâempoisonner[26].
DĂšs 1634, le mĂ©contentement local avait grandi et cinq des vassaux africains les plus importants des Portugais avaient fini par sâallier contre Luanda[26]. Cependant, la coalition avaient Ă©tĂ© brisĂ©e par une armĂ©e portugaise sous le commandement dâAntĂłnio Bruto et de Gaspar Borges Madureira[26]. Dâautres campagnes contre les chefs « rebelles » s'Ă©tait poursuivies sous le mandat de Manoel Pereira Coutinho (1630-1635[26]). Mais au dĂ©but des annĂ©es 1640, ceux-ci se rallient Ă la Reine Njinga[12] - [26].
L'invasion et la destruction du Wandu dans l'est du Kongo, par la Reine Njinga du Ndongo et du Matamba ont impressionnĂ© le roi Garcia II du Congo[12]. Pieter Moortamer, installĂ© Ă Luanda Ă l'Ă©tĂ© 1641 par les Hollandais du BrĂ©sil se fait lire le message de la Reine Njinga et rĂ©agit en disant qu'il ne sait pas quoi faire de cette Reine qui ne sait ni lire ni Ă©crire[12]. Mais il envoie quand mĂȘme des Ă©missaires et soldats hollandais Ă sa cour dans le Matamba[12].
Les Portugais sont victimes de maladies causĂ©es par le manque d'approvisionnement dans la rĂ©gion du fort d'Ambaca, oĂč ils ont subi une dĂ©route[12].
Hostilités portugaises contre le Congo
RĂ©fugiĂ© sur la RiviĂšre Bengo, Menendes y prĂ©para une expĂ©dition principale contre Mutemo, un vassal ndembo de Garcia II, qui prĂ©parait, avec dâautres chefs mineurs, une offensive contre les Portugais[26].
Dans cette confrontation, les Portugais ont vaincu la coalition[26], tuĂ© Mutemo, pris son frĂšre et plusieurs petits chefs[26]. Mais en septembre 1642, les commandants AntĂłnio Bruto et AntĂłnio Abreu de Miranda ont eu moins de succĂšs contre le vassal Namboa Angongo[26]. C'est la bataille de Namboa Angongo, oĂč grĂące Ă lâaide de 200 soldats nĂ©erlandais, les armĂ©es de Garcia II ont forcĂ© les Portugais Ă la retraite[26].
Les hostilitĂ©s portugaises se poursuivent cependant et visent Ă entraver le commerce entre les Hollandais et les chefferies de Ndembo[26], mais aussi Ă captuer par la mĂȘme occasion des esclaves[26].
En mars 1643, Menendes Ă©crivit, dans une lettre au roi du Portugal, quâil avait recueilli 8000 esclaves[26], dont beaucoup Ă©taient certainement des prisonniers de guerre[26].
Les Africains exclus des tractations luso-hollandaises
Comme au Pernambouc, la WIC se contenta de permettre aux Portugais de rester à l'intérieur des terres, pour éviter les dépenses de guerre terrestre. Au grand dam de Garcia II, ils font ainsi une trÚve avec les Portugais et Garcia II accepte alors leur proposition de l'aider contre le comte de Soyo.
Le gouverneur de BenguĂ©la, Nicolau de Lemos Landim, part avec ses soldats se rĂ©fugier Ă Caconda vers aoĂ»t 1642 et ceux-ci- Ă©lisent un nouveau gouverneur, le prĂȘtre HigĂnio-roiz, qui accepte la cohabitation avec les Hollandais en octobre 1642. La Reine Njinga se retrouve seule Ă lutter, avec un « soutien nĂ©erlandais limitĂ© »[3].
Ă la suite du harcĂšlement portugais, une force hollandaise-Kongo a attaquĂ© les portugais repliĂ©s sur la riviĂšre Bengo, les forçant Ă se retirer vers la riviĂšre Kwanza, dans leurs forts de Muxima et Masangano, mais la victoire amĂšne les Hollandais Ă se dĂ©sintĂ©resser de la situation militaire. Ainsi, finalement, l'offensive conjointe des NĂ©erlandais, des congolais et de la Reine Njinga va s'effilocher et parfois mĂȘme s'arrĂȘter[36]. Dans un premier temps, elle se rĂ©vĂšle efficace avec une sĂ©rie de victoires militaires.
Mais un peu plus tard, le gouverneur nĂ©erlandais du BrĂ©sil fin au conflit en prenant prĂ©texte de la trĂšve signĂ©e le 12 juin 1641 pour dix ans avec le Portugal. Il fait engager des pourparlers secrets dont la Reine Njinga et le Kongo sont tenus Ă lâĂ©cart. Il est alors prĂ©vu que les Portugais conservent, en pays Bakongo, un « petit territoire, le Mutemo »[3].
Appel du roi Garcia II Ă l'Espagne
Le roi du Congo Garcia II, dont « la politique sera caractĂ©risĂ©e par une haine viscĂ©rale » pour les esclavagistes Portugais[1], contre lesquels il a tentĂ© de jouer leurs compatriote jĂ©suites[1], avait accueilli Ă sa cour trois groupes en jouant sur leurs rivalitĂ©s, « composĂ©s de Hollandais, de jĂ©suites portugais, de capucins espagnols et italiens »[1]. En 1643, « se rappelant que les jĂ©suites, en Angola, avaient publiquement fustigĂ© les conquistadores de Luanda pour le massacre de lâarmĂ©e congolaise » Ă Bumbe en 1623[1], « lors dâune de leurs razzias pĂ©riodiques »[1], Garcia II Ă©crit « de sa propre main au Recteur du collĂšge des jĂ©suites de Luanda, pour solliciter lâenvoi de missionnaires »[1].
Garcia II Ă©crivit aussi, via Angelo de Valencia, capucin espagnol, au roi dâEspagne Philippe IV, pour sâinquiĂ©ter de la restauration portugaise[1], dĂ©crivant Jean IV du Portugal comme « le roi intrus » [1], pour lui demander de bien vouloir faciliter lâarrivĂ©e de capucins[1].
Il demande mĂȘme Ă Philippe IV « dâenvoyer Ă Luanda une grande flotte suffisante pour lâoccuper »[1], en faisant miroiter un recul des Hollandais calvinistes et lâaccĂšs Ă des mines dâargent. Les Capucins espagnols et Congolais « semblent avoir rĂ©ellement nourri lâespoir de voir se matĂ©rialiser une intervention espagnole et anti-portugaise au Congo »[1] - [37].
Corruption des dirigeants locaux de la WIC
DÚs octobre 1642, dans une longue lettre à Nassau-Siegen et au Conseil supérieur de Recife , la direction de la WIC se plaignait, entre autres, des coûts élevés de construction du pont entre Mauritsstad et Recife, en critiquant également trafic d'esclaves entre Recife et Cap-Vert, pour le compte personnel du gouverneur, dont elle le soupçonnait[38].
La WIC contestait alors la moralité de l'esclavage[26] et jugeait injuste de faire la guerre uniquement pour le profit du trafic négrier[39], comme l'ont montré les recherches de Louis Jadin[26]. Docteur en histoire de l'Université de Louvain et en 1929 en théologie de l'Université de Rome, Louis Jadin (1903-1972) y fit des découvertes historiques, complétées par d'autres aux archives de la compagnie de Jésus, recoupées sur le terrain colonial à Loanda au Congo belge (Borna, Kisantu, Léopoldville), ensuite à Lisbonne et à Evora afin de publier 1955 un livre en partie de révélations historiques[26], tiré aussi des archives de la WIC conservées à La Haye[40].
Le Conseil des XIX a demandĂ© le 19 aoĂ»t 1643 aux responsables du WIC Ă Luanda dâĂ©viter de telles pratiques esclavagistes pour ne pas les encourager[41]. Et en septembre 1643 par exemple, un capitaine hollandais envoyĂ© par Luanda pour aider Garcia II dans une expĂ©dition punitive, lui fut dĂ©noncĂ© pour avoir reçu un pot de vin de 50 esclaves en rĂ©compense de son aide[42].
En outre, il semble que lâadministration de Luanda a fermĂ© les yeux quand, en mai 1643, les hauts fonctionnaires nĂ©erlandais se sont partagĂ© lâĂ©norme butin de 100000 cruzados d'or et d'argent[43], dĂ©couvert sur la riviĂšre Bengo oĂč Pedro CĂ©sar de Meneses avait rassemblĂ© de nombreux soldats dans son campement fortifiĂ© Ă 35 kilomĂštres de Luanda[16], oĂč les Portugais Ă©taient revenus, trahissant la trĂšve avec les Portugais[44]. MalgrĂ© des relations commerciales redevenues fructueuses avec les Portugais, les Hollandais se mĂ©fiaient de plus en plus de lui et ont Ă leur tour rompu le dimanche 17 mai 1643 le pacte de non-agression cĂ©lĂ©brĂ© trois mois et demi plus tĂŽt: 300 soldats quittent Luanda sous le commandement de Gaspar Croesen et du capitaine Willem van Lobbrecht. Ils tuent environ 30 personnes, dont le capitaine-gĂ©nĂ©ral expĂ©rimentĂ© AntĂłnio Bruto et font environ 200 prisonniers ramenĂ©s Ă Luanda puis expĂ©diĂ©s au BrĂ©sil, Ă l'exception de Pedro CĂ©sar de Meneses, restĂ© Ă Luanda, qui quelques mois plus tard rĂ©ussira Ă s'en Ă©chapper et pour redevenir chef de la rĂ©sistance portugaise jusqu'en octobre 1645[44], selon le rĂ©cit de Francisco de Brito Freire (1625-1692), administrateur colonial portugais, qui deviendra gouverneur gĂ©nĂ©ral du Pernambouc de 1661 Ă 1664[44].
Le butin, qui aurait dĂ» revenir Ă la WIC pour fortifier Luanda[26], a Ă©tĂ© partagĂ© entre les capitaines de l'expĂ©dition et Gaspar Croesen[43], tandis qu'en novembre 1644 la direction de la WIC en Europe attendait toujours une explication convaincante sur cette affaire. Gaspar Croesen sera finalement renvoyĂ© au BrĂ©sil, comme sanction[45]. MalgrĂ© la fin depuis trois ans de l'asiento, les Portugais obtiennent cet argent-mĂ©tal du PĂ©rou, vers lequel leurs esclaves continuent d'ĂȘtre expĂ©diĂ©s[26].
Massangano ayant bloquĂ© lâaccĂšs la riviĂšre Cuenza, plus importante route nĂ©griĂšre angolaise, les NĂ©erlandais ne pouvaient intervenir qu'en prenant le risque d'aller plus loin Ă lâintĂ©rieur des terres[26]. Et en juillet, le nĂ©erlandais Hans Mols proposa un cessez-le-feu Ă son homologue portugais AntĂłnio Abreu de Miranda et la poursuite des relations commerciales[26] et ce dernier a fini par accepter la trĂȘve[26].
En novembre 1643, Lisbonne fut informĂ© de ce qui sâĂ©tait passĂ© sur le Bengo par deux jĂ©suites dĂ©portĂ©s au BrĂ©sil par les Hollandais[26]: les plans visant Ă libĂ©rer l'Angola y furent discutĂ©s avec encore plus dâinsistance[26], mais c'est seulement lors de lâarrivĂ©e de Lopes de Sequeira en juillet 1644 avec les lettres de Miranda que fut dĂ©cidĂ©e l'aide militaire Ă l'Angola[26].
CĂŽtĂ© hollandais, les navires Poortier, Groote Gerrit et Brack, partis de Luanda pour arriver en janvier 1644 Ă Recife, y ont amenĂ© un total de 1096 esclaves Ă Recife, moins les 196 morts durant la traversĂ©e[38]. Les survivants, ainsi que 58 personnes prĂ©cĂ©demment dĂ©portĂ©es, ont Ă©tĂ© vendus Ă Recife, oĂč 4 dirigeants locaux de la WIC ont achetĂ© 65 personnes[38]. Sur ces 65, l'essentiel, soit 60, ont Ă©tĂ© vendus « Ă Son Excellence le gouverneur, pour le compte de la cour »[38] et constituent un des pots de vin rĂ©clamĂ©s par Nassau-Siegen pour accepter de soutenir militairement le roi du Congo. Ces esclaves Ă©taient destinĂ©s Ă la revente[38], compte tenu du dĂ©part imminent de Johan Maurits pour l'Europe car son renvoi lui avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© communiquĂ© en avril 1642[38].
RĂ©actions du Conseil de l'outre-mer Portugais
En juillet 1644, à Lisbonne, le Conseil de l'outre-mer Portugais se penche sur la situation en Afrique centrale[12] et s'inquiÚte de succÚs de la Reine Njinga du Ndongo et du Matamba[12]. En 1644, elle avait en particulier défait l'armée portugaise à Ngoleme. Puis en janvier 1645, le roi du Portugal demande à Francisco de Sottomaior, gouverneur portugais de Rio De Janeiro, de prendre un nouveau poste, comme gouverneur de l'Angola[12]. En juillet 1645, l'armée de Francisco de Sottomaior arrive en Angola [12]. Profitant en août 1645 de cette expédition de secours de Francisco de Sottomaior, Pedro Cezar de Mezenes s'empare par la force de 600 congolais. La WIC, constatant qu'une partie des captifs a fini sur un de ses navires, prend prétexte de factures impayées pour interdire tout navire vers ou à partir de l'Angola[14] à partir de janvier 1646[14], mais Pedro Cezar de Mezenes affirme avoir exporté par la RiviÚre Kwenza et jusqu'au Pernambouc, alors à nouveau en guerre luso-hollandaise, les 2000 prisonniers qu'il a effectués en battant la Reine Njinga en 1646[14], tandis qu'une vingtaine de navires anglais tentent de prendre le relais vers le Brésil en 1648-1649[14].
Insurrection de 1644-1645 au Brésil
Joam Fernandes Vieira organise au cours de l'annĂ©e 1645 un complot contre lâadministration hollandaise au BrĂ©sil[20]. DĂ©tenteur dâune « taxe sur les sucreries du Pernambouc »[20], appelĂ©e le « pensam », il est Ă©galement Ă©chevin de la ville de Mauritstad[20] et a de par ses fonctions des « relations quotidiennes » avec les membres du grand conseil de RĂ©cife[20]. Il en organise un nouveau complot en 1645 avec AndrĂ© Vidal, leader des Portugais de Bahia dans la partie du BrĂ©sil restĂ©e portugaise, proche dâAntonio Telles da Sylva, un des meneurs de lâinsurrection de janvier 1640, nommĂ© gouverneur en mai 1642[20].
Ce dernier reçoit un mĂ©moire exposant les chances de rĂ©ussite d'une insurrection contre les Hollandais[20] mais le complot en cours est dĂ©noncĂ© le 30 mai 1645 par une lettre anonyme au grand conseil de RĂ©cife[20], qui rĂ©agit par une mobilisation gĂ©nĂ©rale[20]. Joam Fernandes Vieira fuit alors dans la montagne le 13 juin 1645 avec 1200 partisans[20], entrĂ©s « en guerre ouverte contre les Hollandais »[20], au risque d'ĂȘtre dĂ©savouĂ© par le roi du Portugal depuis 1640, Jean IV[20].
Les Hollandais sont dÚs lors « sans cesse harcelés sur tous les points »[20] et « dans les plantations personne ne se trouvant bientÎt plus en sécurité, chacun chercha un asile à Recife ou dans les forts »[20].
Les magasins de vivres et munitions semblent quasiment vides face Ă cet afflux de rĂ©fugiĂ©s[20], et il faut Ă©quiper Ă la hĂąte 300 soldats hollandais et 200 Indiens comme en sont informĂ©s par une lettre du 27 juin 1645 les Ătats-gĂ©nĂ©raux dâAmsterdam[20]. Fuir devient difficile car il nây a plus qu'un navire hollandais Ă Recife[20], destinĂ© aux Indes Orientales, et « entrĂ© dans le port pour rĂ©parer des avaries »[20]. Les 700 soldats hollandais du colonel Haus furent battus par 1100 insurgĂ©s portugais sous les ordres de Vieira, le 3 aoĂ»t 1645 prĂšs de Monte das Tabocas[20].
Câest seulement le 18 novembre que les Ătats-gĂ©nĂ©raux dâAmsterdam peuvent envoyer un de leurs membres, Walter van Schoonenborch, avec mission de prĂ©sider le grand conseil de RĂ©cife[20], flanquĂ© de comptables pour Ă©plucher les finances de la WIC[20] et ses arriĂ©rĂ©s de dette[20]. Ses lettres patentes expirant courant 1645, dĂšs fĂ©vrier 1644, la WIC a demandĂ© une prolongation[20] et cette question fut longuement discutĂ©e avec des avis que l'existence de la Compagnie n'Ă©tait plus possible[20].
Les Hollandais se voient obligĂ©s d'abandonner tous les forts extĂ©rieurs[20] et de raser la ville de Mauritsstad[20], Ă peine achevĂ©e[20], tout comme son palais de Vryburg[20], pour se concentrer sur la dĂ©fense de RĂ©cife, oĂč une sortie le 17 aoĂ»t est Ă©crasĂ©e par Portugais cette fois au nombre de 2000[20], qui font 340 prisonniers dont une centaine dâAmĂ©rindiens[20].
Le fort de Nazareth, situĂ© au cap de St. Augustin, est vendu aux Portugais par un officier contre 18000 florins[20], tandis quâune une flotte portugaise sous les ordres de Salvador Correa de Sa[20] prĂ©pare un dĂ©barquement effectuĂ© le 9 septembre 1645[20]. Seule consolation pour les Hollandais, lâamiral Lichthardt gagne un peu plus tard une petite bataille navale dans la baie de TamandarĂ©[20].
Les principales places du Brésil-hollandais, Itamaraca , Iguarassu, Porto Calvo, et le fort Maurice prÚs du S. Francisco, tombent successivement[20] et les Hollandais ne conservent que Récife, Rio-Grande et Parahiba[20].
Nouvelle stratégie de la WIC en 1645
Les premiers envois de troupe depuis quatre ans
Un rapport de la WIC de 1645 souligne que les Portugais, toujours Ă©tablis Ă Massangano, y contrĂŽlent l'accĂšs aux royaumes de Nzinga et des Ambundu[16], et peuvent y exporter des esclaves par milliers, ce qui explique que la reine Njinga en ait fait un objectif[16].
La mĂȘme annĂ©e 1645 voit un changement dans la politique officielle de la WIC pour lâAngola, qui ne parle plus de rĂ©duction de ses forces armĂ©es[26], d'autant que le gouverneur Nassau-Siegen n'est plus lĂ .
En juillet 1645, elle avertit Luanda de lâarrivĂ©e de 200 hommes pour remplacer les soldats qui avaient terminĂ© leur contrat dans la colonie[26]. La compagnie promit dâenvoyer 50 hommes sur chaque navire pour renforcer la garnison de Luanda[26], Ă qui elle ordonne en aoĂ»t 1646 de bloquer la riviĂšre Cuenza[26], pour y interdire tout transport de marchandises ou de troupes portugaises[26].
L'attention à l'alliée africaine Nzinga
La WIC rĂ©clame de petits forts en des endroits appropriĂ©s pour empĂȘcher les Portugais de recevoir une assistance extĂ©rieure[26] et que toutes ces opĂ©rations militaires soient menĂ©es avec les alliĂ©s africains[26], en prenant en compte la montĂ©e en puissance rĂ©gionale du Matamba et de sa reine Nzinga[26].
Nzinga remplaça ainsi progressivement Garcia II comme le plus important alliĂ© de la WIC en Angola[26]. Son offensive en 1644-1645 autour du fort portugais dâAmbaca reflĂ©tait sa dĂ©termination Ă rĂ©cupĂ©rer le royaume de Ndongo[26] et Ă se venger de Ngola Ari, installĂ©e sur le trĂŽne par les Portugais[26]. Elle a veillĂ© aussi Ă obtenir un accĂšs fluvial direct Ă Luanda et finalement demandĂ© lâaide nĂ©erlandaise[26].
Victoire et défaite de Sotomaior
Lorsque Sotomaior fut nommĂ© gouverneur par le Portugal en octobre 1645, il s'est inquiĂ©tĂ© de la percĂ©e de Nzinga en Angola oriental[26] et lui a consacrĂ© sa premiĂšre expĂ©dition militaire en janvier 1646, prenant son quartier gĂ©nĂ©ral, pour y faire de nombreux prisonniers parmi lesquels sa sĆur[26], permettant en mars 1646 Ă l'armĂ©e portugaise de rentrer triomphalement Ă Massangano[26].
Mais au printemps de 1646, la mort de Francisco de Sotomaior entraĂźne une crise politique dans cette ville portugaise en pleine croissance[26]. AprĂšs un conflit interne aigu, un triumvirat fut chargĂ© de lui succĂ©der[26]. Peu aprĂšs, lâarmĂ©e portugaise fut dĂ©vastĂ© par les Hollandais sur la rive nord de la riviĂšre Lukala, apparemment en raison de dĂ©saccords au sein du triumvirat pendant la bataille[26].
L'absence apparente du roi congolais Garcia II dans les confrontations majeures de 1647 et 1648 fut cependant regrettĂ©e par la WIC[26], car son aide avait Ă©tĂ© prĂ©cieuse en 1642-1643[26]. Par ailleurs, la pĂ©nurie chronique dâhommes et de navires pour patrouiller la cĂŽte a jouĂ© un rĂŽle important aussi[26]: les deux expĂ©ditions de secours portugaises de 1645 sont entrĂ©es en Angola sans ĂȘtre remarquĂ©es par les navires de la WIC[26].
Les années 1646-1648
Les Hollandais se retrouvent en difficultĂ© au BrĂ©sil aussi, l'insurrection des Portugais Ă©tant gĂ©nĂ©rale depuis 1645. Par une rĂ©solution des Ătats-gĂ©nĂ©raux du 27 mars 1646 une flotte de secours est envoyĂ©e[20], mais 5 de ses navires font naufrage avant son arrivĂ©e le 1er aoĂ»t 1646 Ă RĂ©cife[20]. Le gouverneur hollandais propose le 5 septembre 1646 de nouvelles conditions d'amnistie aux chefs des insurgĂ©s, en mettant en avant les dĂ©clarations pacifiques de la cour de Lisbonne[20].
Dans une contre-proclamation du 23 septembre, Vieira menace les Hollandais de les réduire en esclavage et les traite de Turcs et de Barbares, en revendiquant une force armée de 14000 hommes[20].
DĂ©faite portugaise Ă Kumbi en 1647
Finalement, les NĂ©erlandais repartent en guerre[3], en septembre 1646, aprĂšs avoir constatĂ© les dĂ©faites de Njinga. Leurs forces combinĂ©e, des Hollandais et de Njinga, renforcĂ©es par un contingent du Kongo remportent la bataille de Kumbi en 1647[3], en date du 29 octobre. Souhaitant Ă©viter que les hostilitĂ©s ne reprennent avec Soyo, les forces du Mwene Kongo ne sâengagent pas intĂ©gralement contre les Portugais.
En janvier 1647, le gĂ©nĂ©ral Schkoppe dirige une nouvelle flotte de secours composĂ©e de 2500 soldats[20], vers Bahia et chasse la garnison portugaise de l'Ăźle de Taparica puis ravage les environs de Bahia alors quâil devint de plus en plus Ă©vident que le roi de Portugal approuvait secrĂštement l'insurrection portugaise au BrĂ©sil[20].
Menace hollandaise d'une alliance avec lâEspagne
Les Ătats-gĂ©nĂ©raux de Hollande devinrent alors menaçants en brandissant la perspective d'une alliance avec lâEspagne, au moment oĂč les nĂ©gociations du TraitĂ© de Munster de 1648, ont dĂ©jĂ commencĂ©[20]. Le roi de Portugal envoie alors des ordres Ă Bahia, pour retirer des capitaineries nĂ©erlandaises les troupes portugaises et faire cesser toutes les hostilitĂ©s[20] mais Vieira et Vidal refusĂšrent d'obĂ©ir[20] et des Ă©meutiers Ă La Haye se rassemblĂšrent devant lâambassade portugaise[20], la mise Ă sac Ă©tant Ă©vitĂ©e de peu[20].
Faillite de la WIC
La WIC Ă©tait alors tellement tombĂ©e en discrĂ©dit[20] quâun montant de 100000 florins de ses actions fut vendu 30000 florins, moins d'un tiers de sa valeur initiale[20]. Cependant, elle obtient de justesse, le 22 mars 1647, que ses lettres patentes soient renouvelĂ©es pour 25 ans[20], tandis que la Compagnie des Indes Orientales se voit obligĂ©e de verser au trĂ©sor hollandais 1,5 million de florins pour secourir la WIC[20].
Malgré ce renflouement de fait, la WIC a beaucoup de mal à convaincre et nombre de soldats désertÚrent avant l'embarquement du 26 décembre 1647[20], quand de With appareillÚrent du port du Texel alors que Recife semblait de plus en plus cerné par les insurgés portugais[20].
Expédition de Salvador de Så
En 1647, le Portugal exige de Salvador de SĂĄ quâil rĂ©solve la question de l'occupation hollandaise en Afrique, en dirigeant la flotte qui reconquiert l'Angola et SĂŁo TomĂ© et PrĂncipe.
En Angola, les Portugais envoient une nouvelle armada qui reprend définitivement Luanda en 1648, chassant les Néerlandais de la ville[3].
Salvador de SĂĄ devient ensuite gouverneur d' Angola, recevant le 6 aoĂ»t 1650 en rĂ©compense un large territoire personnel. Dans les annĂ©es qui suivent, lâesclavage prend une grande ampleur, les nobles possĂ©dant plusieurs milliers dâesclaves et nombre de citoyens portugais au moins une cinquantaine[46].
Causes de l'Ă©chec hollandais
Engagement déclinant des Hollandais, croissant des Portugais
Au total, plus de 8000 personnes furent envoyĂ©es par le Portugal entre 1575 et 1675 en Angola[16], parmi lesquelles plusieurs dizaines d'Espagnols[16], mais aussi en 1587, un groupe de 150 soldats « allemands, flamands et castillans » dont la totalitĂ© meurt en trĂšs peu de temps Ă cause d'une Ă©pidĂ©mie[16]. Les premiĂšres femmes blanches portugaises ne sont arrivĂ©es en Angola que vers 1595[16], plus de vingt ans aprĂšs l'arrivĂ©e du premier gouverneur Paulo Dias de Novais[16] alors que 2500 soldats portugais avaient Ă©tĂ© envoyĂ©s[16], plusieurs centaines fondant une famille avec des femmes africaines[16], d'oĂč la rapide Ă©mergence d'une population de mĂ©tis[16]. Ce sera seulement en 1620, en 1649 et en 1653, que quelques dizaines de femmes de plus seront envoyĂ©es par les Portugais en Angola[16]. DĂšs la fin du XVIe siĂšcle, plusieurs soldats ayant fini leur terme de trois ans vivent des revenus du commerce des esclaves[16] et par le mariage obtiennent le statut de "morador" ou citoyen rĂ©sident, en gĂ©nĂ©ral Ă Luanda[16]. Leur opulence est critiquĂ©e dĂšs 1591, dans un rapport de Domingos de Abreu, qui les oppose aux "conquistadores", militaires appauvris alors qu'ils restent garants des succĂšs militaires[16].
Au total aussi, 2500 personnes ont Ă©tĂ© envoyĂ©es par les Hollandais durant la pĂ©riode oĂč ils occupaient Luanda, entre 1641 et 1648[16]. d'une grande diversitĂ© gĂ©ographique[16]. Plus gĂ©nĂ©ralement, de 30 Ă 50 % de ceux qui se rendaient dans l'Atlantique et dans l'OcĂ©an Indien pour les Hollandais Ă©taient recrutĂ©s dans les Ă©tats allemands, oĂč la situation Ă©conomique Ă©tait dĂ©tĂ©riorĂ©e en raison de la Guerre de Trente Ans[16]. Venus chercher du travail en Hollande[16], les personnes issues des Ă©tats germaniques ont eu un poids rĂ©el dans les effectifs militaires et civils nĂ©erlandais envoyĂ©s en Angola[16], aux cĂŽtĂ©s d'Anglais, d'Irlandais ou encore des Flamands de l'actuelle Belgique[16]. Plusieurs soldats sont passĂ©s du cĂŽtĂ© portugais et ont pu s'installer dĂ©finitivement en Angola[16], comme Cornelis Noelbs et Paul Schoorel[16]. Le premier, commis de la WIC, a Ă©pousĂ© une portugaise et rejoint le gouverneur portugais arrivĂ© en 1645, Francisco de Sottomaior, contre un grade capitaine[16]. Plus gĂ©nĂ©ralement une centaine de soldats catholiques de la WIC, Ă qui Salvador Correia de Sa a proposĂ© en 1648 de payer leurs arriĂ©rĂ©s de salaires de la WIC, ont rejoint les rangs portugais[16].
L'effort néerlandais s'est focalisé sur les premiÚres années voire les premiers mois d'occupation de Luanda[16], avec au moins 2465 soldats envoyés sur les 5 premiÚres années[16], et une rotation importante. AprÚs 1645, les difficultés militaires en Angola[16] mais aussi les tensions politiques en Métropole[16] ont finalement « fait passer l'occupation de Luanda au second plan des priorités » néerlandaises[16]. Les Néerlandais ne sont plus que 1200 début 1642, 800 quelques mois plus tard et à peine plus de 500 en 1647[16].
La mobilisation portugaise aura le calendrier inverse[16]: c'est entre 1645 et 1648 que Lisbonne a envoyé plus de 1860 soldats[16], les planteurs de sucre de l'Amérique portugaise, notamment le Brésil[16], ayant participé activement aux renforts envoyés en 1645 et en 1648 et à la mobilisation des esprits[16].
Le chroniqueur portugais António de Oliveira de Cadornega (1623-1690), promu capitaine de Massangano en 1649, a écrit qu'en 1648, avant l'arrivée de la flotte conduite par Salvador Correia de Så, l'intérieur des terres comptait une population portugaise bien plus importante : 900 femmes et 700 hommes[16], probablement dopée par les deux expéditions portugaises acheminées du Brésil en 1645, une de 260 personnes, suivie d'une seconde de 400[16].
Cet engagement va durer. Pour la période qui débute aprÚs la reprise de Luanda par les Portugais en 1648 et s'étend jusqu'en 1675, le risque d'affrontement avec le Congo et le Ndongo et la menace néerlandaise jugée encore sérieuse malgré leur expulsion de Luanda en 1648[16], les Portugais vont continuer leur effort et procéder à cinq renforts, représentant entre 1430 et 2080 soldats[16]. Les différents ordres catholiques ont envoyé aussi quelques centaines de missionnaires[16], notamment plusieurs dizaines d'Italiens dans les années 1640[16], parfois pour quelques années seulement, mais qui ont rapidement apporté une précieuse connaissance de l'intérieur des terres[16] et joué un rÎle actif dans les interactions avec les chefs africains[16].
RĂŽle des partenaires commerciaux anglais
Les Britanniques ont commencĂ© Ă sâapprovisionner sur les cĂŽtes de lâAngola Ă partir de 1641, mais indirectement[47]. Dom Francisco Franque et le prince JosĂ© du Ngoyo approchent les trafiquants anglais[47]. La Barbade accueille ainsi en 1641 le premier navire nĂ©grier de son histoire, le Seerobbe, avec Ă bord 264 esclaves sur les 330 pris en Afrique[48]. L'asiento Ă©tant supprimĂ© depuis la fin de l'Union ibĂ©rique de dĂ©cembre 1640, en 1642, deux nĂ©griers anglais proposent aux Espagnols de leur livrer environ 2000 esclaves acquis des NĂ©erlandais en Angola mais l'Espagne refuse[47].
AprĂšs avoir mis fin Ă cette Union ibĂ©rique, le roi Jean IV du Portugal a signĂ© un traitĂ© de paix avec les NĂ©erlandais le 12 juin 1641, puis un autre, d'alliance et de commerce, avec l'Angleterre[49] le 29 janvier 1642[48]. car les marchands anglais rĂ©clament les mĂȘmes privilĂšges[48], au moment oĂč le roi Charles Ier, pĂšre de Charles II, doit se rĂ©fugier le au chĂąteau de Windsor, au dĂ©but de la guerre civile anglaise qui mĂšnera Ă sa dĂ©capitation.
En 1640, le site de Kormantin, distant d'une trentaine de kilomĂštres d'El Mina est dĂ©truit par le feu[50]. Le nĂ©grier anglais Nicolas Chrispe le reconstruit fortifiĂ© avec quatre bastions reliĂ©s par dâĂ©pais murs[50], travaux terminĂ©s en 1647, qui permettent d'accueillir des esclaves, de la ventilation ayant Ă©tĂ© ajoutĂ©e [51]. Il prĂ©voyait d'y crĂ©er un "dĂ©pĂŽt d'esclaves", achetĂ©s Ă d'autres nĂ©griers[52], sur un site alors utilisĂ© pour rĂ©approvisionner les navires qui partent pour l'Inde ou en reviennent mais la Royal Navy lui rĂ©clame 5000 sterling en 1642[53] et il est interpellĂ© par la Chambre des Lords en dĂ©cembre 1643 et par la chambre des dĂ©putĂ©s pour que sa participation dans la Guinea Company soit mobilisĂ©e pour rembourser[54]. Le Parlement anglais en tire prĂ©texte pour placer ses biens sous sĂ©questre en 1644, notamment la moitiĂ© du capital de sa Guinea Company[53].
En 1646, un capitaine amenant quatorze esclaves de la CÎte des Esclaves béninoise[55] à El Mina avait refusé de les débarquer faute d'équipements permettant de les accueillir[51] mais en , le capitaine John Lad, arriva sur le navire Our Lady, pour le compte de marchands privés de Londres et prit cent esclaves à Winneba, à mi-chemin entre le Fort de Cape Coast et Accra, en [55], ses employeurs lui demandant d'installer un fort en 1648[55], pour concurrencer la Guinea Company[55]. via une nouvelle Biemba Company, dont le nom est synonyme de Winneba[55], ce qu'il fit en 1650 en installant aussi un fort à Accra.
Au dĂ©but des annĂ©es 1650, Nicholas Crisp est exilĂ© en France par Oliver Cromwell, dont les armĂ©es anglaises font le siĂšge de l'Ăźle sucriĂšre de la Barbade qui a dĂ©passĂ© le cap d'un millier d'esclaves importĂ©s par an en 1645[52] parmi lesquels beaucoup venus dâAngola en 1648-1649, selon le rĂ©cit de Richard Ligon [47].
PĂ©nuries d'eau Ă Luanda
Les Hollandais bloquant la sortie par Luanda, les Portugais qui contrĂŽlent lâintĂ©rieur des terres ne peuvent plus approvisionner le sud du BrĂ©sil. Le nord du BrĂ©sil nâest pas non plus livrĂ©. Les prisonniers de guerre faits dans les escarmouches entre Hollandais et Portugais font cependant lâobjet dâun trafic, venant sâagglomĂ©rer Ă Luanda.
En 1645, face Ă lâafflux dâesclaves non vendus, les Hollandais tentent de dĂ©river une partie des eaux du fleuve Cuenza vers Luanda, pour supplĂ©er aux puits insuffisants[46] et au transport dâeaux par barils de la riviĂšre Bengo[46].
En aoĂ»t 1646, le conseil dâadministration de WIC en Europe se plaint de ne pas avoir reçu suffisamment dâinformations de la part de Luanda, mĂȘme en ce qui concerne les cargaisons expĂ©diĂ©es vers le BrĂ©sil[26]. Ă ce moment-lĂ , la derniĂšre lettre quâils avaient reçue Ă©tait datĂ©e du 4 novembre 1645[26].
Les projets de construction dâun rĂ©servoir dâeau Ă Luanda sont discutĂ©s mais sans rĂ©sultats pratiques[26]. Amsterdam a expĂ©diĂ© des matĂ©riaux afin de construire une citerne de 300 Ă 400 tonnes mais Luanda se retrouve Ă court dâhommes pour effectuer les travaux. En aoĂ»t 1648, les rĂ©serves dâeau de la ville ne suffisent plus que pour quelques semaines[26]. DĂšs juillet 1645, la WIC avait promis de prendre en compte les plans de dĂ©fense de Luanda et Amsterdam devait envoyer des matĂ©riaux pour dĂ©marrer les fortifications de la ville mais les dĂ©cisions avaient ensuite Ă©tĂ© constamment reportĂ©es[26].
Le manque dâeau potable Ă Luanda avait probablement contribuĂ© Ă la reddition rapide de Cornelis Ouman et Adriaen Lens au siĂšge de Salvador.
Conséquences
Conflit entre Nassau-Siegen et les Amérindiens
En juillet 1639, les Hollandais avaient rĂ©uni une assemblĂ©e de leaders amĂ©rindiens, chacun recevant un jeu de vĂȘtements europĂ©ens[56]. La rĂ©munĂ©ration en lin devient ensuite une habitude[56]. Mais en mars 1642, Nassau Siegen a dĂ» Ă nouveau rĂ©unir des leaders amĂ©rindiens[56] car ceux-ci se plaignent de l'attitude des Hollandais envers eux lors de la conquĂȘte de Luanda, qui a vu le dĂ©cĂšs de la plupart des AmĂ©rindiens y participant[56]. Nassau Siegen venait de recevoir un ordre d'Europe, le Conseil des 19 de la WIC lui demandant de ne plus autant les utiliser dans ses opĂ©rations militaires[56] - [57].
Rapprochement entre lâAngleterre et le Portugal
Parmi les consĂ©quences de cette guerre, le rapprochement entre lâAngleterre et le Portugal, qui est devenu durable, bien au-delĂ du traitĂ© de 1642 signĂ© juste aprĂšs la scission de lâUnion ibĂ©rique de dĂ©cembre 1641.
Le Portugal, en conflit avec lâEspagne depuis sa dissidence 1641 et Ă qui la Hollande a dĂ©clarĂ© la guerre en 1657, s'est ensuite « achetĂ© l'Angleterre de Charles II en se donnant Ă elle »[19], obtenant la « prĂ©sence dĂ©cisive », de 1661 Ă 1664, des escadres anglaises protĂ©geant l'embouchure du Tage[19] , qui ont empĂȘchĂ© lâEspagne de rĂ©primer la dissidence portugaise comme elle lâavait fait quelques annĂ©es plus tĂŽt avec la Catalogne[19].
Voir aussi
Notes et références
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- " De la conquĂȘte Ă la guerre civile" par RenĂ© PĂ©lissier, spĂ©cialiste de lâhistoire de l'Afrique lusophone, le 11 novembre 1975 dans Le Monde
- "Entre traditions et « modernité : Grandeur et dépendances du royaume du Kongo", compilations de lectures de John K. Thornton, par Cyril Blanchard, dans la Revue d'histoire militaire en juillet 2000
- "L'ancien royaume du Congo" par Alfredo Margarido, dans revue Annales 1970
- "Le versant brésilien de l'Atlantique-Sud : 1550-1850" par Luiz Felipe de Alencastro, dans la revue Annales en 2006
- Vera Lucia Amaral Ferlini, Terra, Trabalho e Poder. O Mundo dos Engenhos no Nordeste Colonial [compte-rendu par Mauro Frédéric, dans la revue Caravelle. Cahiers du monde hispanique et luso-brésilien en 1988
- Le temps des confessions (1530-1620): Histoire du christianisme" par Jean-Marie Mayeur, Luce Pietri, André Vauchez, Marc Venard aux Editions Fleurus
- Bulletin de la SociĂ©tĂ© d'Histoire de la Guadeloupe Sucreries au BrĂ©sil et aux Antilles Ă la fin du XVIIe siĂšcle (dâaprĂšs Antonil et Labat) Marcel Chatillon NumĂ©ro 55, 1er trimestre 1983
- Tableaux de Albert Eckhout ou Jaspar Beckx, Dom Miguel de Castro, 1643, Museum for Kunst, Copenhague. décrit dans "Pedro Sunda et Diego Bemba et l'ambassadeur du Kongoé" Libération Blogs
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- "Les Pays-Bas et la traite des Noirs", par Claude Carpentier, aux Editions Karthala en 2005
- "The role of local alliances in the WIC's strategy" en 2007 par Natalia Tojo, extrait de sa thÚse de 2007 à l'Université d'Utrecht "The Dutch West India Company's establishment in Angola, 1641-1648: a reluctant commitment"
- « Coligny, les protestants et la Mer », par Guy MartiniÚre en 1997 aux Presses de l'Université de Paris-Sorbonne
- Conservé aux Archives du Royaume
- Postma, Johannes M. The Dutch in the Atlantic Slave Trade, 1600-1815. Cambridge: Cambridge University Press, 1990. (ISBN 0-521-36585-6).
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- "Het slavernijverleden van Vlissingen" ("Le passé esclavagiste de Vlissingen") par Henk den Heijer et Gerhard de Kok, Rapport historiographique commandé par la municipalité de Vlissingen en juin 2021
- "La Bible et l'empire hollandais" par Janneke Stegeman, dans "Le manuel d'Oxford de la critique biblique postcoloniale" Editeur RS Sugirtharajah
- "The Spiritual Rudder of the Merchant Ship" Ă©crit par Godefridus Cornelisz Udemans en 1640
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- Lettre de Gerrit Tack au conseil des XIX de la WIC, datĂ©e du 9 juin 1643, citĂ©e par l'historien Louis Jadin" dans "LâAncien Congo et LâAngola (1639-1655)", publiĂ© en 1955 Ă l'Institut historique belge de Rome, rĂ©Ă©ditĂ© en 1975
- "Nova LusitĂąnia, HistĂłria da Guerra BrasĂlica, en 1675, par Francisco de Brito Freire
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- "Brothers in Arms, Partners in Trade: Dutch-Indigenous Alliances in the Atlantic World, 1595-1674" par Mark Meuwese, aux Editions BRILL, en 2011.
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