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Guayana Esequiba

La Guayana Esequiba connue Ă©galement sous le nom de Territorio Esequibo ou, au Venezuela, de Zona en reclamaciĂłn, est le nom donnĂ©, au Venezuela, Ă  la partie occidentale du Guyana situĂ©e entre la frontiĂšre internationalement reconnue entre les deux pays et le fleuve Essequibo. Ce territoire, d'une superficie de 159 500 km2, a Ă©tĂ© incorporĂ© Ă  la RĂ©publique coopĂ©rative du Guyana dont il reprĂ©sente environ les sept dixiĂšmes du territoire et un sixiĂšme de la population. Le Venezuela en rĂ©clame la souverainetĂ©, fondĂ©e sur le traitĂ© de GenĂšve (en) du .

Guayana Esequiba
Zona en reclamaciĂłn
Image illustrative de l’article Guayana Esequiba
La zone (hachurée) réclamée par le Venezuela.
Administration
Pays Drapeau du Guyana Guyana
Drapeau du Venezuela Venezuela
Statut politique Territoire contesté
administré par le Guyana, revendiqué par le Venezuela
Capitale Aucune (plus grande ville : Bartica)
DĂ©mographie
Gentilé Esequibien
Population 128 000 hab. (2012)
DensitĂ© 0,8 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 6° 18â€Č nord, 59° 42â€Č ouest
Superficie 159 542 km2
Divers
Monnaie Dollar guyanien
Fuseau horaire UTC −4
    Carte de la Grande Colombie (1819) qui comprend le territoire du Essequibo.
    Les cartes vénézuéliennes du Venezuela indiquent l'emplacement de la Guayana Esequiba sous le nom de Zona en Reclamación.

    Histoire

    DĂ©couverte et colonisation

    L'hydronyme du fleuve Essequibo dérive du nom de Juan de Esquivel, un officier de Diego Colón qui explora la région pendant les premiÚres décennies du XVIe siÚcle. Sa prononciation a évolué au fil du temps à mesure qu'il était adopté par les populations amérindiennes et européennes de la région.

    Carte anglaise de 1896 montrant l'ancienne colonie anglaise, le Guyana Britannique et les diverses limites tracées les revendications anglaises maximales et le fleuve Essequibo que le Venezuela considÚre comme sa limite orientale.

    Le territoire de l'actuelle Guayana Esequiba situĂ© aux confins de la Capitainerie gĂ©nĂ©rale du Venezuela et des colonies hollandaises d'Essequibo, Demerara et Berbice plus tard capturĂ©es par le Royaume-Uni et rassemblĂ©es sous le nom de Guyane britannique figurait sur les cartes vĂ©nĂ©zuĂ©liennes du dĂ©but du XIXe siĂšcle. Toutefois, la rĂ©gion composĂ©e tout Ă  la fois de jungles, de hautes montagnes (les Tepuy) et Ă  l'extrĂȘme sud de la savane du Rupununi Ă©tait difficile d'accĂšs et mal connue. Sa population Ă©tait composĂ©e presque exclusivement d'AmĂ©rindiens.

    En 1839, les autoritĂ©s britanniques confiĂšrent au savant prussien Robert Hermann Schomburgk la mission de faire une Ă©tude scientifique de leur colonie, d'en explorer les confins et d'en dresser les limites. Il s'acquitta de sa mission avec succĂšs et dressa une carte oĂč apparaissait l'actuelle limite orientale que le Guyana considĂšre comme sienne et connue sous le nom de « ligne Schomburgk ».

    Arbitrage de Paris en 1899

    Le Venezuela, indĂ©pendant depuis 1811, eut recours au gouvernement des États-Unis qui Ă  cette Ă©poque professait la doctrine Monroe rejetant l'ingĂ©rence des puissances europĂ©ennes en AmĂ©rique pour dĂ©fendre sa cause, une commission d'arbitrage fut ainsi formĂ©e en 1899 Ă  Paris, opposant deux AmĂ©ricains reprĂ©sentant les intĂ©rĂȘts vĂ©nĂ©zuĂ©liens et deux Anglais sous la direction d'un juge russe. Il fut dĂ©cidĂ© que les territoires Ă  l'Ouest de l'Essequibo reviendraient au Royaume-Uni. La solution fut acceptĂ©e et une commission mixte se chargea de dĂ©limiter la frontiĂšre sur le terrain.

    RĂ©activation du conflit en 1963

    Cependant, en 1963, alors que la colonie britannique guyanienne s'acheminait vers l'indépendance, des voix se firent entendre au Venezuela réclamant le retour de cette région sous une souveraineté vénézuélienne et pressant le gouvernement d'agir avant l'indépendance de la Guyane britannique, la récupération du territoire pouvant s'avérer plus difficile par la suite.

    Le gouvernement vénézuélien déclara alors l'arbitrage nul estimant que les Américains ne représentaient pas leur pays, qu'il y avait eu des vices de procédure et une entente entre les parties.

    • À la veille de l'indĂ©pendance du Guyana, en 1966, le Royaume-Uni et le Venezuela signĂšrent, le , l'accord de GenĂšve par lequel ils se mirent d'accord pour la crĂ©ation d'une commission mixte chargĂ©e de trouver en quatre ans une solution au litige. Mais celle-ci n'arriva Ă  aucun rĂ©sultat concluant.
    • Il fut donc dĂ©cidĂ© de signer, en 1970, Ă  TrinitĂ©-et-Tobago, le protocole de Port d'Espagne afin de geler les revendications et de prolonger les discussions sur douze ans.
    • En 1982, Ă  la fin de cette pĂ©riode, le Venezuela dĂ©cida de ne pas renouveler le protocole et porta l'affaire devant les Nations unies et en 2006 elle a Ă©tĂ© soumise au secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral des Nations unies.
    • En , se produisit un incident frontalier avec l'incursion d'une quarantaine de soldats vĂ©nĂ©zuĂ©liens dans le territoire contestĂ©[1].
    • Le conflit entre le Venezuela et le Guyana pour le contrĂŽle de l'Esequibo a Ă©tĂ© rĂ©activĂ© entre le 4 et le , lorsque le Groupe de Lima a insĂ©rĂ© un article condamnant une intervention militaire vĂ©nĂ©zuĂ©lienne en territoire guyanien alors que l'intervention a en fait eu lieu dans la zone de contestation. La plupart des pays ont acceptĂ© de retirer le point (article 9), considĂ©rant que ce n'est pas leur rĂŽle de prendre position dans un conflit sous mĂ©diation de l'ONU[2].

    Statut juridique actuel

    Les régions 1, 2, 7, 8 et 10 ainsi que la moitié de la région 5 sont revendiquées par le Venezuela.

    L'inclusion de la Guayana Esequiba au sein du territoire guyanien est inscrite dans la constitution de ce pays datĂ©e de 1980 et reformulĂ©e en 1996 qui Ă©tablit que « Le territoire de l'État inclut les zones qui immĂ©diatement aprĂšs la mise en place de cette constitution Ă©taient comprises dans la zone dĂ©volue au Guyana avec les autres zones qui selon ce qu'a dĂ©clarĂ© le parlement font partie du territoire de l'État »[3]

    Le Venezuela déclare a contrario dans l'article 10 de sa constitution de 1999 que « Le territoire et les autres espaces géographiques de la République sont ceux qui correspondent à la Capitainerie Générale du Venezuela avant sa transformation politique initiée le , incluant les modifications résultant des traités et arbitrages non frappés de nullité »[4]

    DĂ©coupage administratif

    La Guayana Essequiba comprend la totalitĂ© des rĂ©gions guyaniennes de Barima-Waini, Cuyuni-Mazaruni, Pomeroon-Supenaam, Potaro-Siparuni, Haut-Takutu-Haut-Essequibo et la partie occidentale de Îles d'Essequibo-Demerara Occidental.

    Autre revendication

    Le Guyana est Ă©galement confrontĂ© Ă  une autre revendication territoriale sur son territoire par l'État voisin du Suriname, rĂ©clamant une zone au sud-est du Guyana (environ le tiers sud-est de la rĂ©gion 4)[1].

    Notes et références

    1. "Venezuela: des litiges dans la forĂȘt", Atlas des Atlas, le Monde vu d'ailleurs, p. 64, par Courrier internationale, Ă©ditions Arthaud, sept. 2008.
    2. (es) « El polémico artículo de la declaración del Grupo de Lima sobre Venezuela », sur ELESPECTADOR.COM, (consulté le )
    3. « The territory of the State comprises the areas that, immediately before the commencement of this Constitution, were comprised in the area of Guyana together with such other areas as may be declared by Act of Parliament to form part of the territory of the State »
    4. « El territorio y demĂĄs espacios geogrĂĄficos de la RepĂșblica son los que correspondĂ­an a la CapitanĂ­a General de Venezuela antes de la transformaciĂłn polĂ­tica iniciada el 19 de abril de 1810, con las modificaciones resultantes de los tratados y laudos arbitrales no viciados de nulidad. »

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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