Groupe action jeunesse
Le Groupe action jeunesse, ou GAJ, est créé en février 1973 par plusieurs militants d'Ordre nouveau — Patrice Janeau, ancien leader du Groupe union défense (GUD) à Assas ; Jean-Claude Nourry, exclu du Conseil national d'Ordre nouveau en février 1971 et Michel Bodin, ancien membre de la « bande du XVe » et d'Occident —, qui refusaient la stratégie de Front national proposée par la direction du mouvement. Le mouvement disparait en 1978.
Histoire
Dès sa création, le GAJ se rapproche du Mouvement solidariste français (ex-Mouvement jeune révolution dirigé par Nicolas Kayanakis, Olivier Huyghe et Jean-Pierre Stirbois). L'emblème du GAJ, comme de l'ensemble des mouvements se réclamant du solidarisme, était le trident.
Le GAJ se signale par un activisme anticommuniste débordant (manifestations, attaque du siège de la compagnie Aeroflot le ). Il noue ainsi des contacts étroits avec une association d'émigrés russes installée en France depuis l'avant-guerre, l'Union des solidaristes russes (NTS), fondée à Belgrade en 1930.
Le groupe a été suspecté de plusieurs attentats à la bombe :
- : tentative d'attentat contre le domicile du président de l’Université de Paris 2[1].
- : au siège de la TWA et devant celui de Coca-Cola, à Paris.
- : devant une entreprise minière américaine à Paris.
- : contre Rivex Co à Paris (7 blessés).
- : attentat contre le local du mouvement pacifiste Citoyens du monde[2].
Il s'oppose parfois violemment au GUD, notamment pour le contrôle d'Assas. Ainsi Michel Bodin est-il presque lynché par les gudards. Le GAJ se rapproche alors, par l'intermédiaire de Stéphane Zanettacci, des trotskistes de la Ligue communiste pour échanger des informations sur Faire front : de nombreuses réunions auront lieu, permettant l'identification de nombreux membres de Faire front photographiés par les militants de la LC[3]. L'agression d'un gudard à Assas va précipiter les choses. Le , une quarantaine de militants de Faire front font irruption à Assas, Alain Robert à leur tête : quelques étudiants solidaristes sont frappés. Le 21 février, le local du GUD, situé salle 417 du 92, rue d'Assas, est attaqué au cocktail Molotov. Une dizaine de solidaristes sont molestés et le GAJ doit momentanément quitter Assas. Les affrontements se poursuivent à la faculté de droit de Sceaux.
Lors de l'élection présidentielle de 1974, le GAJ – tout comme le GUD – participe au service d'ordre de Valéry Giscard d'Estaing. La coexistence des deux mouvements hostiles l'un à l'autre ne se fait pas sans heurts, chacun traitant l'autre de « vendu » et de « mercenaire[4] ».
Le GAJ disparaît en 1978 après le ralliement de Jean-Pierre Stirbois au Front national. Ce ralliement suit l'immolation par le feu d'Alain Escoffier, le , dans l'agence de l'Aeroflot à Paris sur les Champs-Élysées. Le GAJ se transforma en Jeune nation solidariste puis en Mouvement nationaliste révolutionnaire - puis Troisième voie - dirigé par Jean-Gilles Malliarakis.
Sa presse comportait plusieurs publications : Impact jusqu'en 1975, puis Jeune Garde solidariste, et enfin Jeune nation solidariste Ă partir de juin 1977.
Frédéric de Saint-Sernin a milité au GAJ[5].
Références
- https://bdt.frstrategie.org/fiche_acte_terroriste.php?nrbc=0&highlight=Groupe%20action%20jeunesse&id=163
- https://bdt.frstrategie.org/fiche_acte_terroriste.php?nrbc=0&highlight=Groupe%20action%20jeunesse&id=1301
- Frédéric Charpier, Génération Occident. De l'extrême droite à la droite, Éditions du Seuil, 2005, p. 254 ;
Christophe Nick, Les Trotskistes, Fayard, 2002, pp. 103-104. - Frédéric Charpier, Génération Occident. De l'extrême droite à la droite, Éditions du Seuil, 2005, p. 254-255.
- Vanessa SCHNEIDER, « De rois en Rennes », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).