Accueil🇫🇷Chercher

Grottes de Saint-SĂ©bastien

Les grottes de Saint-Sébastien sont des cavités situées sur la commune de Gréoux-les-Bains dans les Préalpes de Digne, département des Alpes-de-Haute-Provence.

Grottes de Saint-SĂ©bastien
Relevé topographique dans les grottes de Saint-Sébastien.
Localisation
Coordonnées
43° 45′ 19″ N, 5° 52′ 56″ E
Pays
Région française|Région
DĂ©partement
Massif
Vallée
Vallée du Verdon
Localité voisine
Caractéristiques
Type
Altitude de l'entrée
320 m
Longueur connue
319 m
PĂ©riode de formation
Occupation humaine
Localisation sur la carte des Alpes-de-Haute-Provence
voir sur la carte des Alpes-de-Haute-Provence
Localisation sur la carte de Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur
voir sur la carte de Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur
Localisation sur la carte de France
voir sur la carte de France

Toponymie

Les grottes portent parfois le nom des « roches bleues », et également celui du saint patron local, saint Sébastien.

En 1951, R. Charles[1] Ă©crit les grottes de Saint-SĂ©bastien[2], puis en 1980 RĂ©gis Bertrand signale les grottes du Rocher Bleu[3]. En 1995, on relève la forme grotte de Saint-SĂ©bastien[4].

Spéléométrie

La dĂ©nivellation de la cavitĂ© est de m, pour un dĂ©veloppement[N 1] de 319 m[5].

GĂ©ologie

Les grottes sont situées au sud de la vieille ville dans les falaises des Roches Bleues qui dominent le Verdon. Ces Roches Bleues sont constituées d’un calcaire de l’Hauterivien supérieur[4] et présentent un pendage assez net vers l’est.

Aménagements

Les grottes ont fait l'objet d'aménagements ; on y trouve une entrée consolidée et maçonnée, une citerne ou bassin étanchéifié par un enduit, ainsi que de gros tessons de poteries. Sur les parois, on observe des traces de pics dans quelques galeries qui montrent qu’elles ont été en partie déblayées de leur remplissage, probablement pour l’exploitation du salpêtre comme semble l’indiquer la présence d’une cuve étanche située à l’intérieur de la grotte.

Spéléogenèse

Au dĂ©but du XXe siècle, l'entomologiste Paul de Peyerimhoff donne une opinion sur l'intĂ©rĂŞt faunistique des cavitĂ©s : « Leur faune est celle des caves Â»[6]. En effet, les grottes ne ressemblent pas autres grottes de la rĂ©gion, car aucune concrĂ©tion (absence d'infiltrations d'eau) n'est observable sur leurs parois qui sont altĂ©rĂ©es et recouvertes de croĂ»tes de gypse. En 1885, H. Nicolas propose une spĂ©lĂ©ogenèse intĂ©ressante : « rĂ©seau complexe de chambres et de galeries souterraines (anciennes galeries naturelles d’écoulement des eaux thermales Â»[2].

Bien qu'aucune concrétion ne soit visible dans les grottes de Saint-Sébastien, les parois sont très altérées et les galeries sont souvent comblées par un remplissage jaunâtre assez fin. L’organisation complexe du réseau et la morphologie singulière des galeries plaident en faveur d’un creusement d’origine hypogène[7]. Le relevé topographique montre une organisation des conduits qui prend l’aspect d’un labyrinthe en deux dimensions[8]. L’organisation du réseau de galeries a fait l'objet de modélisation tridimensionnelle[9].

LĂ©gendes

D'après certains habitants de GrĂ©oux, il existerait un souterrain allant des grottes Ă  l’église de GrĂ©oux et au château des Templiers. En effet, le château de GrĂ©oux a donnĂ© lieu Ă  de nombreuses lĂ©gendes : « la plus vivace est aujourd'hui celle des souterrains qui, depuis la citerne centrale, se glisseraient de cave en cave sous le village pour rejoindre les grottes du Rocher Bleu, voire la rive gauche du Verdon ; ils ont Ă©tĂ© parfois confondus avec les conduites d’égout ou d’évacuation d’eau Â»[3].

Il existe une « procession qui symbolise depuis la rĂ©volution le retour triomphal de San Bastian dans la citĂ© de GrĂ©oux. La tradition orale explique en effet qu’aux temps de la Terreur le père Antoine Blanc alla cacher le reliquaire dans l’anfractuositĂ© du GaragaĂŻ[N 2], au quartier du Rocher, Ă  proximitĂ© des ruines de l’oratoire dĂ©diĂ© au saint Â»[3].

Notes et références

Notes

  1. En spéléologie, le développement correspond à la longueur cumulée des galeries interconnectées qui composent un réseau souterrain.
  2. Le mot garagaï, peu usité aujourd'hui, est attesté dans les trois départements provençaux de la façade maritime. Les dictionnaires dialectaux renvoient au français gouffre, précipice, cavité béante.

Références

  1. Charles R. (1951) - Les grottes de Saint SĂ©bastien. Rapport sur les fouilles de juillet 1951. Rapport de fouilles 1951. Archives S.R.A.-P.A.C.A.. 2 p. 2 photos. 1 croquis.
  2. BĂ©rard GĂ©raldine (1997) – Les Alpes-de-Haute-Provence 04. « Coll. Carte ArchĂ©ologique de la Gaule (CAG 04) Â», Fondation Maison des Sciences de l’Homme Ă©dit., Paris, p. 216.
  3. Bertrand Régis (1980) – Gréoux-les-Bains. Une cité thermale en Provence. Edisud édit., Coll. La Méridienne, 128 p.
  4. Delange Pierre & Guendon Jean-Louis (1995) – Anomalies de développement des spéléothèmes dans le secteur de la moyenne Durance et des chaînons provençaux. Rapport final, CNRS URA 903, Inst. de Géog., Univ. de Provence, Aix, 77 p.
  5. Bigot Jean-Yves, « Spéléométrie de la France. Cavités classées par département, par dénivellation et développement. », Spelunca Mémoires n° 27,‎ , p. 160 (ISSN 0249-0544).
  6. Peyerimhoff Paul de - (1909-1910) – Recherches sur la faune cavernicole des Basses-Alpes (suite et fin. Annales des Basses-Alpes, t. XIV, pp. 9-19.
  7. Audra Philippe, d’Antoni-Nobécourt Jean-Claude & Bigot Jean-Yves (2008) – Les cavités d’origine hypogène en France. Hypogenic caves in France. Actes Congrès Vercors 2008, Spelunca Mémoires, n° 33, version complète dans Spéléoscope, n°32/33, décembre 2008, pp. 18-21.« Les cavités d’origine hypogène en France. »
  8. (en)Jean-Claude d’Antoni-Nobécourt, Philippe Audra et Jean-Yves Bigot, « Hypogenic caves in France. Speleogenesis and morphology of the cave systems », Bull. Soc. géol. Fr., Paris, Société géologique de France, vol. 181, no 4,‎ , p. 327-335 (ISSN 0037-9409, lire en ligne).
  9. Viseur Sophie, Jouves Johan, Fournillon Arnaud, Arfib Bruno & Guglielmi Yves (2015) - 3D stochastic simulation of caves: application to Saint-Sébastien case study (SE, France). Karstologia, Fédération Française de Spéléologie et Association Française de Karstologie édit., n° 64, pp.17-24.

Voir aussi

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.