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Grotte de Bara-Bahau

La grotte de Bara-Bahau (ou Bara-Bao), longue d'une centaine de mètres, est l'une des grottes ornées paléolithiques de la vallée de la Vézère située sur la commune française du Bugue en Dordogne, région Nouvelle-Aquitaine.

Grotte de Bara-Bahau
Localisation
Coordonnées
44° 55′ 27″ N, 0° 55′ 19″ E
Pays
RĂ©gion
DĂ©partement
Vallée
Localité voisine
Caractéristiques
Type
Type de roche
Patrimonialité
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Elle prĂ©sente un intĂ©rĂŞt gĂ©ologique, notamment par ses concrĂ©tions excentriques, et surtout prĂ©historique, par les gravures pariĂ©tales qu'elle renferme. Elle tient son nom d'une onomatopĂ©e de l'occitan local qui signifie « badaboum Â» en rĂ©fĂ©rence Ă  des blocs effondrĂ©s visibles dans la première salle. PropriĂ©tĂ© privĂ©e ouverte au public, elle a Ă©tĂ© classĂ©e monument historique en 1961[1].

Géographie et contexte géologique

La cavité se situe sur la commune du Bugue en Périgord noir. Elle s'ouvre dans une colline située en rive droite du ruisseau de Ladouch, petit affluent rive droite de la Vézère. Elle est la plus méridionale de l'ensemble des grottes ornées de la vallée de la Vézère.

CreusĂ©e dans des calcaires argileux du Campanien 3, elle se dĂ©veloppe sur 90 mètres pour une hauteur allant de 3 Ă  12 m et une largeur de 8 Ă  25 m. Elle se divise en deux parties : une galerie s'ouvrant par un large porche sur l'extĂ©rieur et une deuxième salle (rotonde) lui faisant suite et renfermant les gravures.

Sur la planète Mars, en , l'une des cibles d'analyses poussées effectuées sur un affleurement rocheux par l'astromobile Curiosity de la NASA, est baptisée d'après la grotte, comme d'autres cibles le furent précédemment par d'autres toponymes français[2].

Historique de la découverte

Plaque à l'entrée de la grotte de Bara-Bahau au Bugue en Dordogne.

La première partie de la cavité était connue depuis toujours. La partie profonde de la grotte, renfermant les gravures, ne fut en revanche découverte que le , par le célèbre spéléologue français, Norbert Casteret, et sa fille Maud qui fut la première à reconnaître les gravures pariétales.

Expertisées le de la même année par l'abbé Henri Breuil, les gravures furent relevées et étudiées par l'abbé André Glory en 1955 puis plus tard par Brigitte et Gilles Delluc.

Nature des représentations

Les figures pariĂ©tales, au nombre de 26, sont rĂ©unies en un unique panneau disposĂ© sur la paroi gauche au plafond de la deuxième salle. Elles ont Ă©tĂ© tracĂ©es sur un calcaire tendre incluant de nombreux nodules de silex, qualifiĂ© de « fromage blanc Â» par AndrĂ© Glory.

Disposées sur trois niveaux superposés, les gravures se divisent en deux thèmes :

  • 18 reprĂ©sentations animalières (Ă©quidĂ©s, bovidĂ©s : aurochs et bisons, un ours, un cervidĂ© (renne ?), un bouquetin et des animaux indĂ©terminĂ©s), dont certaines de grande dimension.
  • 8 signes (quadrangulaires, bâtonnets, macaronis…) dont deux sont des reprĂ©sentations humaines partielles : une main gravĂ©e et un phallus.

Les équidés représentent 55 % du bestiaire et les bovidés 25 %.

Contexte archéologique

L'étude géologique fut confiée à F.-M. Bergounioux qui pratiqua près de l'entrée de la grotte plusieurs sondages dont l'un profond d'une vingtaine de mètres.

Les dépôts des deux salles livrèrent, au cours d'aménagements, de rares vestiges lithiques, notamment des lames d'allure aurignacienne[3].

Une occupation animale de la cavité antérieure à la réalisation des gravures est en outre attestée par de nombreux ossements d'ours des cavernes (Ursus spelaeus), retrouvés dans le sol de la deuxième salle, et par des griffades profondes rendant parfois ardue la lecture des gravures.

Attribution culturelle

Longtemps considérées comme aurignaciennes, André Leroi-Gourhan proposa d'attribuer les gravures au Magdalénien ancien-moyen (style IV). Cette attribution fait consensus aujourd'hui, après les travaux de B. et G. Delluc.

Classement

Par arrêté du , elle est classée monument historique[1].

Exploitation touristique

La cavité a subi de nombreux aménagements destinés à faciliter l'accès aux gravures (nivellement du parcours souterrain, abaissement du sol sous les gravures, éclairages, escaliers et rampes) et leur lecture (négatoscope des gravures à disposition des visiteurs).

Cette grotte ne pose aucun problème de conservation et accueille annuellement 10 000 visiteurs[4].

Une exposition pédagogique comprenant des explications et des reproductions d'œuvres préhistoriques est présente à l'entrée de la grotte.

En 2017, l'exploitation touristique est reprise pour cinq ans par les dirigeants du parc du Bournat[4], situé également au Bugue.

Notes et références

  1. « Grotte de Bara-Bahau », notice no PA00082413, base Mérimée, ministère français de la Culture, consultée le 17 mai 2011.
  2. (en) Catherine O'Connell-Cooper, , NASA Science, Mars Exploration Program, , consulté le .
  3. Aujoulat et Dauriac, 1984
  4. Franck Delage, « Le Parc reprend Bara-Bahau Â» et « De quoi attirer « l'homo touristicus Â» dans la grotte Â», Sud Ouest Ă©dition Dordogne, 14 avril 2017, p. 25.

Voir aussi

Bibliographie

  • [Aujoulat & Dauriac 1984] Norbert Aujoulat et Nicole Dauriac, « Bara-Bahau », dans L’art des Cavernes, (ISBN 2 11 080817 9), p. 92-95.
  • [Aujoulat et al. 1991] Norbert Aujoulat, Jean-Michel Geneste, Alain Roussot et Jean-Philippe Rigaud, La VĂ©zère des origines, sites prĂ©historiques, grottes ornĂ©es et musĂ©es, Paris, Imprimerie nationale, , 141 p..
  • [Baritaud 2020] Thierry Baritaud, « Le spĂ©lĂ©ologue Norbert Casteret, dĂ©couvreur des gravures de Bara-Bahau (Le Bugue), en PĂ©rigord », Bulletin de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique du PĂ©rigord, t. 147,‎ , p. 5-18.
  • [Bergounioux 1960] FrĂ©dĂ©ric-Marie Bergounioux, « InterprĂ©tation gĂ©ologique de la grotte de Bara-Bahau », Bulletin de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique du PĂ©rigord, t. 87,‎ , p. 105-109 (lire en ligne [PDF] sur shap.fr, consultĂ© le ).
  • [Bertrand 2000] Pierre-Lucien Bertrand, La caverne de Bara-Bahau, Le Bugue, PLB Ă©d., coll. « Fleur de lys », , 22 p..
  • [Delluc & Delluc 1987] Brigitte Delluc et Gilles Delluc, « Grotte de Bara-Bahau (Le Bugue, Dordogne). Travaux 1986-1987 », Bulletin de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique du PĂ©rigord, t. 114, no 4,‎ , p. 283-295.
  • [Delluc, Delluc & Guichard 1997] Brigitte Delluc, Gilles Delluc et Francis Guichard, « La grotte ornĂ©e de Bara-Bahau (Le Bugue). GĂ©ologie et PrĂ©histoire », Bulletin de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique du PĂ©rigord, t. 124, no 1,‎ , p. 31-62.
  • [Delluc & Delluc 1997] Brigitte Delluc et Gilles Delluc, « Les gravures de la grotte ornĂ©e de Bara Bahau », Gallia-PrĂ©histoire, no 39,‎ , p. 109-150 (lire en ligne [sur persee]).
  • [Leroi-Gourhan 2005] AndrĂ© Leroi-Gourhan (dir.), « Bara-Bahau », dans Dictionnaire de la prĂ©histoire, , 2e Ă©d. (1re Ă©d. 1988 (posth.)) (ISBN 2 13 0545440), p. 112.

Articles connexes

Liens externes

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