Grotte-Ă©mergence de Saint-Maurin
La grotte-émergence de Saint-Maurin est une cavité située sur la commune de La Palud-sur-Verdon dans les Préalpes de Digne, département des Alpes-de-Haute-Provence. La cavité s'ouvre dans les gorges du Verdon au-dessus du site paléochrétien des grottes de Saint-Maurin creusées dans les tufs calcaires.
Coordonnées |
43° 47′ 58″ N, 6° 15′ 52″ E |
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Pays | |
Région française|Région | |
DĂ©partement | |
Massif | |
Vallée | |
Localité voisine |
Type | |
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Altitude de l'entrée |
770 m |
Longueur connue |
250 m |
PĂ©riode de formation |
Spéléométrie
La dénivellation de la cavité est d'environ 42 m, pour un développement[N 1] d'environ 250 m[1]. Il existe une partie noyée (de -7 à -42) accessible seulement aux plongeurs équipés de scaphandres autonomes et rompus aux techniques de la plongée souterraine.
GĂ©ologie
La cavité s'ouvre dans les calcaires du Jurassique.
Histoire et mentions anciennes
En 1636, l'historien des évêques de Riez, Simon Bartel, dans son Sancti Fausti episcopi regiensis apologia[2] donne une image assez inquiétante des grottes de Saint-Maurin : « un ermitage se trouve à côté de la grotte ; celle-ci est effrayante et à peu près pas fréquentée, en raison du violent fracas qui s’y fait souvent et par lequel les habitants voisins sont dans l’usage de prévoir de façon à peu près sûre les tempêtes ou les orages imminents »[3].
La grotte-émergence est connue pour ses crues depuis longue date. En effet, ses eaux alimentent les terrasses de tufs calcaires de Saint-Maurin cultivées par les moines depuis le Ve siècle[4].
Description
En période d'étiage, à une cinquantaine de mètres de l'entrée on trouve au fond un petit lac[5]. Ce lac, situé à la cote -7[N 2], est en fait un siphon plongé jusqu'à la profondeur de -35 m[N 3].
Claude Fighiera, du Club Martel de Nice, suggère que les eaux du plateau de Barbin résurgent à Saint Maurin[6].
Accident
Le 1er décembre 1985, le plongeur José Farchica trouve la mort par essoufflement vers -30 m dans le siphon de la grotte-émergence de Saint-Maurin.
J. Farchica était membre du Groupe Spéléologique de Montpeyroux (Hérault), mais habitait Toulon et était venu dans les gorges du Verdon avec des spéléologues varois.
Notes et références
Notes
- En spéléologie, le développement correspond à la longueur cumulée des galeries interconnectées qui composent un réseau souterrain.
- En spéléologie, les mesures négatives ou positives se définissent par rapport à un point de référence qui est l'entrée du réseau, connue, la plus élevée en altitude.
- En plongée souterraine, les mesures négatives se définissent par rapport à la surface du siphon.
Références
- Bigot Jean-Yves, « Spéléométrie de la France. Cavités classées par département, par dénivellation et développement. », Spelunca Mémoires n° 27,‎ , p. 160 (ISSN 0249-0544).
- Bartel Simon (1936) - Historica et chronologica praesulum sanctae Regiensis ecclesiae nomenclatura. Presbytero Regiensi theologo, Aix, Étienne David, pp. 60-61
- Collier Raymond (1969) – Les origines du christianisme et l’architecture rupestre en Haute-Provence. Annales de Haute Provence, tome XL, n° 255, pp. 305-325.
- Bigot Jean-Yves, Fédération française de spéléologie, « Quelques énigmes des Alpes du Sud », Spelunca, Paris, Fédération française de spéléologie, no 97,‎ , p. 16-20 (ISSN 0249-0544, lire en ligne, consulté le ).
- Cru Jacques & Micheline (1974) – Les gorges du Verdon dans l’histoire de la Provence (jusqu’à la Révolution). Ed. B. P. I. édit., Paris, 381 p.
- Fighiera Claude (1971) – Quelques cavités extra-muros (suite). Spéléologie, bull. Club Martel de Nice, n° 69, pp. 7-8, pl. h. t.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- « Grotte-émergence de Saint-Maurin », sur La plongée souterraine de Frank Vasseur (consulté le )