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Grande roue de Paris (Exposition universelle de 1900)

La grande roue de Paris Ă©tait une grande roue d'un diamètre annoncĂ© de 100 mètres, construite Ă  l'occasion de l'Exposition universelle de 1900 Ă  Paris, avenue de Suffren, en face de la galerie des Machines, Ă  l'emplacement actuel du Village suisse, puis dĂ©sassemblĂ©e et dĂ©mantelĂ©e.

Grande roue de Paris
Affiche promouvant la grande roue de Paris.
Présentation
Type
Ouverture
DĂ©molition
Hauteur
96 m
État de conservation
détruit (d)
Coordonnées
48° 51′ 07″ N, 2° 17′ 57″ E
Carte

Histoire

Action de la Paris Gigantic Wheel and Varieties Company Ltd en date du .
Le site lors de la précédente Exposition universelle.

La grande roue de Paris est édifiée pour être l'emblème de l'Exposition universelle de 1900, à l'image de la tour Eiffel pour l'Exposition universelle de Paris de 1889[1].

Elle est alors la grande roue la plus haute au monde. Il est souvent rapportĂ© que sa taille atteint 100 mètres. Son diamètre est exactement de 93 mètres. En additionnant son piĂ©destal de trois mètres, la roue culmine Ă  96 mètres[1].

Elle est érigée sur une parcelle du pâté de maisons où, lors de l'Exposition universelle de Paris de 1889, était installée une reconstruction de la Bastille et de son voisinage, avec une cour intérieure couverte d'un plafond bleu décoré de fleurs de lys.

La grande roue de Paris fut conçue et gĂ©rĂ©e par une sociĂ©tĂ© par actions anglaise, Paris Gigantic Wheel and Variety Company Ltd[2]. Pour financer la construction de l'attraction, la sociĂ©tĂ© Ă©met des actions. Son exploitation n'a jamais Ă©tĂ© suffisamment bĂ©nĂ©ficiaire pour distribuer des dividendes[3]. ThĂ©odore Vienne, industriel et fondateur de la course cycliste Paris-Roubaix, Ă©tait Ă  la fois propriĂ©taire et directeur de la grande roue de Paris[4]. SituĂ©e au coin de l'avenue de Suffren et de la rue Dupleix, elle comportait 40 nacelles de treize mètres de long en forme de wagons, pouvant transporter chacune 30 personnes. Une rotation complète durait vingt minutes. Huit nacelles Ă©taient simultanĂ©ment disponibles lors de chaque arrĂŞt. La roue se meut grâce Ă  une machine Ă  vapeur d'une puissance de 120 chevaux[1].

George Washington Gale Ferris Jr., l'inventeur de la grande roue moderne, inaugure le premier de ces manèges à l'Exposition universelle de 1893[5]. Le succès de cette invention a incité l'officier de marine britannique et ingénieur Walter Bassett Basset (1864 - 1907) à acheter le brevet de Ferris et à construire par la suite quatre autres grandes roues en Europe[6]. Elles sont alors situées à Londres (en), Blackpool, Vienne et Paris[1] - [7]. Située dans le Prater, la seule de ces cinq premières grandes roues modernes encore debout est la grande roue de Vienne, une copie structurellement plus petite de la grande roue de Blackpool[8].

La grande roue de Paris est désassemblée de 1920 à 1922, les matériaux démontés sont proposés à la vente. Les abords d'une voie où se dressait le Village suisse de l'Exposition voient la création de cabanons faisant office d'échoppes et de boutiques. D'aucuns rapportent que les chiffonniers s'emparent des nacelles pour y tenir commerce, annonçant le futur Village suisse des antiquaires[9].

La Bibliothèque nationale de France conserve plusieurs photographies de l'agence Rol dont le sujet est le désassemblage et le démontage de la grande roue de 1920 à 1922.

  • La roue intacte, 1919.
    La roue intacte, 1919.
  • DĂ©but du dĂ©montage et mise en vente des matĂ©riaux, dĂ©cembre 1920.
    Début du démontage et mise en vente des matériaux, .
  • DĂ©montage derrière le Village suisse, 1920.
    Démontage derrière le Village suisse, 1920.
  • Neuf nacelles encore en place, 1920.
    Neuf nacelles encore en place, 1920.
  • Neuf nacelles encore en place, 1920.
    Neuf nacelles encore en place, 1920.
  • Les nacelles dĂ©montĂ©es, 1920.
    Les nacelles démontées, 1920.
  • Les nacelles sont Ă´tĂ©es, 1921.
    Les nacelles sont ôtées, 1921.
  • En 1921.
    En 1921.
  • En 1921.
    En 1921.
  • En 1922.
    En 1922.
  • Le dĂ©montage, au sol, 1922.
    Le démontage, au sol, 1922.
  • Les pylĂ´nes, en 1922.
    Les pylĂ´nes, en 1922.
  • Fin du dĂ©montage, avril 1922.
    Fin du démontage, .

Si l'on en croit The New York Times, les cabines ont été transformées en maisons pour des personnes devenues sans-abris à cause de la Première Guerre mondiale[10]. Cette information est reprise par Norman D. Anderson dans son ouvrage Ferris wheels : an illustrated history[11].

L'Exposition universelle de 1937, le dernier événement de ce genre à avoir eu lieu à Paris, n'occupe pas le terrain de la grande roue de Paris et du Village suisse.

Le record de la grande roue la plus haute est battu lors de l'inauguration de Cosmo Clock 21 lors de l'exposition de Yokohama en 1989[12] - [13].

La grande roue pendant l'Exposition universelle de 1900.

Notes et références

  1. Alfred Picard, « Exposition Universelle et Internationale de Paris 1900 : Le bilan d'un siècle », sur worldfairs.info, (consulté le )
  2. (en) « The Paris Gigantic Wheel and Varieties Company Limited », sur parisianfields.com, (consulté le )
  3. « La grande roue de Paris », sur exposition-universelle-paris-1900.com (version du 8 septembre 2014 sur Internet Archive).
  4. Philippe Conrate et Pascal Sergent, Entre Paris et Roubaix : Petites histories d’une grande classique, Saint-Cyre-Sur-Loire, Éditions Alan Sutton, , 160 p. (ISBN 2849104116 et 9782849104118, OCLC 1075629882), p. 17
  5. « Vue d'ensemble de l'Exposition universelle, Chicago, 1893 », sur Bibliothèque numérique mondiale, (consulté le )
  6. (en-US) Norman D Anderson, Ferris wheels : an illustrated history, Bowling Green (Ohio), Bowling Green State University Popular Press, , 407 p. (ISBN 0879725311 et 9780879725310, OCLC 632713796, lire en ligne), p. 94, 95.
  7. (en-GB) Clive Aslet (en), The story of Greenwich, Harvard University Press, (ISBN 9780674000766, OCLC 1200547397, lire en ligne), p. 237
  8. Nathalie Simon, « Le Troisième homme : l'ombre d'Orson Welles plane sur la roue du Prater », sur Le Figaro, (consulté le ), p. 22.
  9. « De l'Alcazar du Champ de Mars à la grande roue de Paris », sur paris-bise-art.blogspot.com, (consulté le ).
  10. New York Times Picture Section 5, 3 avril 1921
  11. (en-US) Norman D Anderson, Ferris wheels : an illustrated history, Bowling Green (Ohio), Bowling Green State University Popular Press, , 407 p. (ISBN 0879725311 et 9780879725310, OCLC 632713796, lire en ligne), p. 113.
  12. (en) « Senyo Kogyo Co, Ltd. - company profile », sur Senyo Kogyo (en) (version du 3 mars 2012 sur Internet Archive).
  13. (en-US) Kunio Francis Tanabe, « Sharing Memories of a Yokohama Childhood After Making the Journey Home Decades Later » [archive du ], sur Los Angeles Times, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

(en-US) Norman D Anderson, Ferris wheels : an illustrated history, Bowling Green (Ohio), Bowling Green State University Popular Press, , 407 p. (ISBN 0879725311 et 9780879725310, OCLC 632713796, lire en ligne)

Article connexe

Liens externes

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