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Gouvernement Castillo III

Le troisième gouvernement Castillo est le gouvernement de la République du Pérou entre le et le , dont le président est Pedro Castillo.

Gouvernement Castillo IV
Description de cette image, également commentée ci-après
Pedro Castillo en 2022.
Composition initiale
Coalition PL-JP-PD-SP
Ministres 19
Femmes 4
Hommes 15
Représentation
Congrès de la République
44 / 130
Drapeau du PĂ©rou

Le , Héctor Valer est nommé pour succéder à Mirtha Vásquez, ayant démissionné en dénonçant la corruption et le manque du consensus au sein de son gouvernement et avec Pedro Castillo. Controversé dès sa nomination, il est mis en difficulté dans ses fonctions à la suite d'une plainte par sa femme et sa fille en 2016 pour violences. Il se défend et nie les faits.

Néanmoins, l'ensemble des groupes parlementaires refusent d'accorder un vote de confiance, la coalition gouvernementale également et deux ministres s'opposent à sa nomination. Pedro Castillo est contrait de réagir et annonce un remaniement.

Le 5 février, Héctor Valer démissionne, c'est le gouvernement le plus éphémère depuis 1980 (du 1er au 5 février), mais malgré tout, il poursuit une fonction d'intérim et le gouvernement reste en fonction en attendant la nomination de son successeur.

Contexte

La formation du troisième gouvernement intervient à la suite de la démission de Mirtha Vásquez survenue la veille, le 31 janvier. Celle-ci survient le lendemain de la démission du ministre de l'Intérieur. Elle choisit la démission à la suite d'une crise quant au choix du successeur, et en évoquant un « problème structurel de corruption »[1] et l'impossibilité de créer du consensus[2].

Cette décision provoque une crise politique, avec le Parti violet exigeant un gouvernement compétent, sinon le président devrait démissionner. Le parti, classé au centre, est l'un des soutiens des deux gouvernements successifs, en accordant le vote de confiance[3] - [4].

La 3e vice-présidente du Congrès Patricia Chirinos (AvP) annonce le dépôt d'une motion de défiance envers le président, évoquant la « corruption évidente de son gouvernement »[5].

Historique

Nomination

Le , la présentation officielle du nouveau président du Conseil est fixée à 15 h 30. Finalement, celle-ci n'a pas lieu à l'heure annoncée, et entre-temps, le ministre de l'Économie Pedro Francke annonce sa démission sur son compte Twitter[6] - [7]. La présidence reporte l'annonce à 17h et ajoute la nomination de l'ensemble du nouveau gouvernement à l'annonce, avant de repousser une dernière fois celle-ci à 17h30[8] - [9].

Héctor Valer est nommé président du Conseil puis prête serment. Le député, élu avec Rénovation populaire, fonde le groupe parlementaire « Pérou démocratique » en janvier 2022, afin de soutenir l'action du gouvernement et en faveur d'une Assemblée constituante[10]. Il est rejoint par plusieurs députés, notamment la ministre du Travail Betssy Chávez[11].

RĂ©actions et crise politique

Néanmoins, la nomination d'Héctor Valer amplifie la crise politique. Deux jours plus tard, le 3 février, une affaire est dévoilée, dans laquelle il fait l'objet de deux plaintes pour violences par sa femme et sa fille en 2016, et dont le tribunal avait accordé une protection en 2017[12]. Il réagit en conférence de presse et dans une interview et nie les faits, évoquant une absence de preuves, de condamnations et se défend en disant avoir « réprimander » sans violence sa fille[13].

En réaction à cette affaire, le soir même, l'intégralité des groupes parlementaires (c'est-à-dire FP, AP, AvP, RP et PP, sauf SP dont le groupe est partagé entre soutien[14] et défiance[15]) condamnent les actes commis et annoncent ne pas accorder le vote de confiance au président du Conseil[14] - [16]. Le lendemain, le 4 février, le parti et groupe parlementaire de Pérou libre, parti au pouvoir et soutenant Pedro Castillo, décide à l'issue de la réunion du comité du parti de ne pas accorder le vote de confiance à Héctor Valer[17]. Quelques heures plus tard, les quatre membres du groupe d'Ensemble pour le Pérou, à l'exception du ministre et député Roberto Sánchez, décident également de ne pas accorder le vote de confiance[18]. Néanmoins, quelques heures plus tard, il exige à son tour la démission dans un communiqué rédigé sur Twitter[17].

Au même moment, la presse dévoile les raisons de la rupture de Pedro Castillo et Nouveau Pérou, mouvement auparavant membre de la coalition. Puisque la ministre de la Femme et des Populations vulnérables Anahí Durand et membre du mouvement, n'a pas été reconduite dans ses fonctions. La dirigeante du mouvement Verónika Mendoza évoque un désaccord avec le nouveau gouvernement, ne pouvant pas cautionner « la droite et l'opportunisme » et un tournant idéologique qui ne correspond pas aux promesses et à l'accord de campagne du second tour[19] - [20].

Malgré l'ampleur de la crise politique, les nombreux appels à la démission ou le refus d'accorder la confiance au gouvernement, le 4 février, le président du Conseil Héctor Valer à 11 h annonce avoir choisi de se rendre au Congrès le 5 février, le lendemain, pour demander un vote de confiance[17]. En réaction, la présidente du Congrès Maricarmen Alva refuse la décision d'un vote de confiance dès le lendemain, ne respectant pas les traditionnels réunions entre les différents groupes parlementaires et le gouvernement, et la réunion de la présidence du Congrès pour s'accorder sur une date[21].

Discours de Pedro Castillo

Face à la crise politique, au refus des groupes parlementaires d'accorder la confiance, et les désaccords de la coalition gouvernementale, jusqu'aux ministres Roberto Sánchez et Hernando Cevallos[22] sur la nomination d'Héctor Valer, Pedro Castillo prononce un discours à 18 h le 4 février[17].

Dans celui-ci, il annonce un remaniement et une recomposition du gouvernement, sans préciser s'il souhaite remplacer le président du Conseil. Il évoque également une prochaine ouverture du gouvernement aux « forces politiques »[23]. Au moment du discours, une manifestation a lieu devant le Palais du gouvernement exigeant la démission d'Héctor Valer[24] et opposé à la nomination de la ministre de la Femme Katy Ugarte, qui s'était prononcée contre l'éducation à l'histoire du genre et des LGBT en avril 2021[25].

DĂ©mission

Après l'annonce d'un remaniement du gouvernement par Pedro Castillo, Héctor Valer, le 5 février, présente sa démission lors d'une conférence de presse devant le bâtiment du ministère[26], et affirmant qu'il retournera à ses fonctions parlementaires[27]. C'est le gouvernement le plus court qui ait existé depuis 1980[28].

Finalement, après trois jours de suspens et différentes consultations, Pedro Castillo annonce son gouvernement le 7 février au soir. À 19h, soit une heure avant la cérémonie, la presse évoque une rumeur de la prochaine nomination d'Aníbal Torres[29].

Composition

Par rapport au gouvernement Castillo II, les nouveaux ministres sont indiqués en gras et ceux ayant changé d'attribution en italique.

Image Fonction Nom Parti
Président de la République Pedro Castillo Indép.
Conseil des ministres
Président du Conseil des ministres Héctor Valer PD
Ministre des Affaires étrangères César Landa Indép.
Ministre de la Défense José Luis Gavidia Indép.
Ministre de l'Économie et des Finances Óscar Graham Indép.
Ministre de l’Intérieur Alfonso Chávarry Indép.
Ministre de la Justice et des Droits de l'homme Aníbal Torres Indép.
Ministre de l’Éducation Rosendo Serna DVG
Ministre de la Santé Hernando Cevallos PL
Ministre du Développement agraire et de l'Irrigation Alberto Ramos Indép.
Ministre du Travail et de la Promotion de l'emploi Betssy Chávez PD
Ministre de la Production Jorge Luis Prado Palomino Indép.
Ministre du Commerce extérieur et du Tourisme Roberto Sánchez JP
Ministre de l'Énergie et des Mines Alessandra Herrera Indép.
Ministre des Transports et des Communications Juan Francisco Silva PL
Ministre du Logement, de la Construction et de l'Assainissement Geiner Alvarado Indép.
Ministre de la Femme et des Populations vulnérables Katy Ugarte PL
Ministre de l'Environnement Wilber Supo PL
Ministre de la Culture Alejandro Salas Indép.
Ministre du Développement et de l'Inclusion sociale Dina Boluarte Indép.

Notes et références

  1. « Au Pérou, l’interminable valse des ministres », sur liberation.fr,
  2. (es) « Mirtha Vásquez presentó su carta de renuncia a la Presidencia del Consejo de Ministros », sur gestion.pe,
  3. (es) « Partido Morado: Si Pedro Castillo no logra conformar un gabinete capaz, lo mejor será que renuncie », sur elcomercio.pe,
  4. (es) « Pedro Castillo: congresistas de centro le dan la espalda al presidente », sur elcomercio.pe,
  5. (es) « Patricia Chirinos anuncia que presentará acusación constitucional contra Pedro Castillo », sur elcomercio.pe,
  6. (es) « Pedro Francke presenta su renuncia al Ministerio de Economía y Finanzas », sur elcomercio.pe,
  7. (es) « Agradezco al presidente @PedroCastilloTe por la oportunidad que me brindó de servir al Perú en julio del 2021 (...) », sur twitter.com,
  8. (es) « Pedro Castillo tomará juramento a nuevo gabinete ministerial a las 5.30 p. m. », sur larepublica.pe,
  9. (es) « Pedro Castillo toma juramento al nuevo Gabinete Ministerial esta tarde », sur larepublica.pe,
  10. (es) « Somos Perú: Congresista Héctor Valer renuncia a su bancada », sur larepublica.pe,
  11. (es) « Betssy Chávez se integra a la bancada Perú Democrático, donde está Bermejo y Valer », sur gestion.pe,
  12. (es) « Héctor Valer: los antecedentes del primer ministro peruano que hacen insostenible su continuidad », sur infobae.com,
  13. (es) « Héctor Valer niega haber ejercido violencia contra su familia: “Eso es completamente falso” », sur elcomercio.pe,
  14. (es) « Héctor Valer: ¿qué opinan las bancadas sobre el voto de confianza al nuevo gabinete? », sur elcomercio.pe,
  15. (es) « Somos Perú solicitará que en 48 horas Héctor Valer renuncie », sur elcomercio.pe,
  16. (es) « Mayoría de bancadas parlamentarias en el Congreso no darán el voto de confianza al jefe del Gabinete Héctor Valer Pinto », sur /caretas.pe,
  17. (es) « Pedro Castillo EN VIVO: ministros cuestionan el nombramiento de Valer », sur /caretas.pe,
  18. (es) « Héctor Valer: cuatro legisladores de Juntos por el Perú anuncian que no darán el voto de confianza al Gabinete », sur elcomercio.pe,
  19. (es) « Verónika Mendoza y Pedro Castillo, la alianza política resquebrajada », sur larepublica.pe,
  20. (es) « Se rompe la alianza entre Pedro Castillo y Nuevo Perú: ¿Cómo queda la agrupación de Verónika Mendoza? », sur elcomercio.pe,
  21. (es) « Alva descartó que este sábado se evalúe la cuestión de confianza al gabinete Valer », sur larepublica.pe,
  22. (es) « Ministro Hernando Cevallos cuestiona permanencia de Héctor Valer en la PCM: “Debemos rectificar rumbos” », sur elcomercio.pe,
  23. (es) « Pedro Castillo anunció que hará una recomposición del Gabinete Ministerial », sur elcomercio.pe,
  24. (es) « Protestan afuera de Palacio de Gobierno pidiendo renuncia de Héctor Valer de la PCM », sur larepublica.pe,
  25. (es) « Katy Ugarte: las cuestionadas palabras de la ministra de la Mujer sobre la educación con enfoque de género », sur infobae.com,
  26. (es) « Héctor Valer presentó su renuncia a la Presidencia del Consejo de Ministros », sur infobae.com,
  27. (es) « Valer renunció a la Presidencia del Consejo de Ministros a 4 días de asumir el cargo », sur larepublica.pe,
  28. (es) « Héctor Valer, el jefe de Gabinete que duró cuatro días en el cargo », sur elcomercio.pe,
  29. (es) « Aníbal Torres sería el nuevo primer ministro », sur larepublica.pe,
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