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Gouvernement Adélard Godbout (2)

Le mandat du deuxième gouvernement d'Adélard Godbout, devenu premier ministre du Québec à la suite de la victoire du Parti libéral aux élections générales du 25 octobre 1939, s'étendit du au . Il avait auparavant obtenu un premier mandat, de juin à .

Caractéristiques

Le gouvernement Godbout préfigure à bien des égards la Révolution tranquille des années 1960 et tranche avec les gouvernements précédents par ses réformes profondes. Dès 1940, il fait adopter une loi donnant le droit de vote aux femmes et ce, malgré l'opposition du clergé. En 1943, il rend la fréquentation scolaire obligatoire pour les jeunes de 6 à 14 ans. En 1944, il nationalise la Montreal Light, Heat and Power et fonde Hydro-Québec. Il fait également adopter un code du travail reconnaissant les syndicats et crée un Conseil d'orientation économique et un Conseil d'études sur l'assurance-santé.

Cependant Maurice Duplessis et les francophones plus nationalistes sont déçus par son attitude dans la défense des intérêts du Québec à l'égard du fédéral; Duplessis est convaincu que le fédéral ne rendra pas les droits du Québec à la fin de la guerre et l'avenir lui donnera raison. Ainsi, Godbout fait transférer à Ottawa sans protester la perception de l'impôt provincial et la taxe sur les corporations qu'il croit temporaire[1]. La crise de la conscription lui met à dos une bonne partie des nationalistes qui transfèrent leurs votes vers l'Union nationale ou le Bloc populaire aux élections de 1944.

Chronologie

  • : malgrĂ© l'opposition du clergĂ© quĂ©bĂ©cois, la loi sur le suffrage fĂ©minin est adoptĂ©e par 67 voix contre 9.
  • : le premier ministre du QuĂ©bec, AdĂ©lard Godbout, Ă©crit au premier ministre du Canada, pour signifier l'accord du gouvernement du QuĂ©bec Ă  une modification constitutionnelle qui transfèrera la responsabilitĂ© de l'assurance chĂ´mage au Parlement fĂ©dĂ©ral.
  • : le rapport de la commission Rowell-Sirois sur les relations fĂ©dĂ©rales-provinciales est rendu public. Ottawa doit assumer entièrement la responsabilitĂ© des secours au chĂ´mage; les provinces doivent renoncer aux taxes sur les revenus, les successions et les corporations; Ottawa a juridiction sur l'assurance-chĂ´mage.
  • : confĂ©rence fĂ©dĂ©rale-provinciale sur le rapport Rowell-Sirois. Il n'y a que Mitchell Hepburn de l'Ontario pour s'opposer Ă  ce qu'il soit entĂ©rinĂ©.
  • : le discours du TrĂ´ne de la troisième session de la 21e lĂ©gislature annonce le transfert au fĂ©dĂ©ral de la perception de l'impĂ´t sur le revenu et les taxes sur les corporations.
  • : plĂ©biscite pan-canadien sur la conscription. Ă€ la question « Consentez-vous Ă  libĂ©rer le Gouvernement de toute obligation rĂ©sultant d'engagements antĂ©rieurs restreignant les mĂ©thodes de mobilisation pour le service militaire? », le Canada vote Oui Ă  64 % mais le QuĂ©bec vote Non Ă  72 %.
  • : Adoption au Parlement du QuĂ©bec de la Loi instituant le Conservatoire de musique et d'art dramatique de la province de QuĂ©bec.
  • : dĂ©but de la quatrième session de la 21e lĂ©gislature. On y annonce l'instruction obligatoire pour les enfants de 6 Ă  14 ans et l'Ă©tatisation de l'Ă©lectricitĂ© dans la rĂ©gion de l'Outaouais.
  • : Une motion prĂ©sentĂ©e par RenĂ© Chaloult et adoptĂ©e Ă  l'unanimitĂ© se prononce contre l'instauration d'une conscription outre-mer.
  • 26 mai 1943 : adoption de la loi sur la frĂ©quentation scolaire obligatoire
  • : inauguration de la cinquième session de la 21e lĂ©gislature. La principale mesure annoncĂ©e est la crĂ©ation d'une Hydro-QuĂ©bec.
  • : dĂ©pĂ´t d'une premier projet de loi sur la protection de l'enfance (lequel ne sera pas adoptĂ©)[2].

Composition

1939 Ă  1942

Gouvernement Adélard Godbout, le . De gauche à droite : Wilfrid Hamel, L.-J. Thisdel, Frank Connors, Edgar Rochette, Oscar Drouin, Wilfrid Girouard, T.-D. Bouchard, Alfred Morisset (greffier du conseil exécutif, debout), Adélard Godbout (assis au centre), Arthur Mathewson, P.-É. Côté, Léon Casgrain, Cléophas Bastien, Henri Groulx, G.-É. Dansereau.

Assermentation le :

Nomination le :

  • François-Philippe Brais : ministre sans portefeuille (Leader du gouvernement au conseil lĂ©gislatif.)

Remaniement le :

Remaniement le :

  • Henri Groulx : ministre de la SantĂ© et du Bien-ĂŞtre social (RĂ©union des deux ministères en un seul.)
  • Pierre-Émile CĂ´tĂ© : ministre des Terres et ForĂŞts, ministre de la Chasse et de la PĂŞche
  • Edgar Rochette : ministre du Travail, ministre des Mines et des PĂŞcheries maritimes

Remaniement le :

  • LĂ©on Casgrain : procureur gĂ©nĂ©ral (Succède Ă  ce dernier poste Ă  Wilfrid Girouard, nommĂ© juge le .)

Remaniement le :

1942 Ă  1944

Après le remaniement du

Remaniement le :

  • AdĂ©lard Godbout : premier ministre, ministre de l'Agriculture, ministre de la Colonisation (Reprend ce dernier poste Ă  la suite du dĂ©cès de ClĂ©ophas Bastien, survenu le .)

Remaniement le :

Remaniement le :

  • Oscar Drouin : ministre des Affaires municipales, ministre de l'Industrie et du Commerce (Scission de ces deux ministères.)

Nominations le :

Remaniement le :

  • Henri Renault : ministre des Affaires municipales, ministre de l'Industrie et du Commerce (Succède Ă  Oscar Drouin, nommĂ© prĂ©sident de la Commission municipale.)

Références

  1. Les grands débats parlementaires, 1792-1992 De Québec (Province). Assemblée nationale, Réal Bélanger, Richard Jones, Marc Vallières. p-167
  2. http://pi.library.yorku.ca/ojs/index.php/hssh/article/viewFile/16538/15397

Bibliographie

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