Gobelets de Vicarello
Les gobelets de Vicarello sont quatre gobelets d'argent du Ier siècle ap. J-C. Il s'agit d'objets votifs provenant de la station thermale d'Aquae Apollinares, près du lac de Bracciano (lacus Sabatinus) et conservés à Rome au musée des Thermes de Dioclétien (Palazzo Massimo). Trois d'entre eux ont été découverts en 1852, le quatrième en 1863. D'une hauteur variant de 9,5 à 15,3 centimètres, ils ont la forme de bornes milliaires et énumèrent sur quatre colonnes les étapes (mansiones) et les distances d'un itinéraire allant de Gadès (l'actuelle Cadix, en Espagne) à Rome en passant par le sud de la Gaule et le col de Montgenèvre[1].
Les distances en milles romains (1,481 km) peuvent faire apparaître de l'un à l'autre de très légères différences qui ne font qu'en renforcer la fiabilité. Par exemple, Nîmes-Beaucaire (Nemausus-Ugernum) : 15 milles sur Vicarello I et III, 16 sur Vicarello II et IV. Ou encore, Arles-Saint-Gabriel à 11 km de Tarascon (Arelata-Ernaginum) : 8 milles sur Vicarello I et III, 7 milles sur Vacarello II. Ces gobelets constituent donc une de nos sources de connaissance les plus précieuses de la voie Domitienne.
Exemples d'itinéraire
Les inscriptions du premier des quatre gobelets indiquent : | Les inscriptions du quatrième des quatre gobelets indiquent : |
Itinerarium a Gades Romam
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AGADIBVS ROMA |
Profil altimétrique
Le point le plus haut se situe au col entre la France et l'Italie. Il dépasse les 1 000 mètres d'altitude, de Briançon à Olx en passant par Turin. L'autre point haut se situe entre Fano et Rome (zone montagneuse). Deux autres points haut sont d'une part le franchissement des Pyrénées, La Jonquera est à 110 mètres, et d'autre part le passage par Cordoue situé à une altitude de 120 mètres.
Notes
- Sylvie Crogiez-Pétrequin, L'équipement des voies romaines, Dossiers d'archéologie no 343, jan-fév 2011, p. 14
Bibliographie
- Raymond Chevalier, Les Voies romaines, Picard, Paris, 1997. (ISBN 2-708405-268)
- Pierre A. Clément, La Via Domitia. Des Pyrénées aux Alpes, Éditions Ouest-France, Rennes, 2005. (ISBN 2-737335-086)
- Jacques Heurgon, « La date des gobelets de Vicarello », Revue des études anciennes, LIV, 1952, p. 39-50.
- Pierre Sillières, « Le “camino de Anibal”, itinéraire des gobelets de Vicarello de Castulo à Saetabis », Mélanges de la Casa de Velazquez, 1977, 13, p. 31-83 Lire en ligne
- Jérôme France, « Administration et fiscalité douanière sous le règne d'Auguste : la date de la création de la Quadragesima Galliarum », Mélanges de l'école française de Rome, 1993, 105-2, p. 895-927 (en particulier p. 919 sq.) Lire en ligne.
- Pierre Herrmann, Itinéraires des voies romaines : de l'Antiquité au Moyen Âge, Éditions Errance, Paris, 2007, (ISBN 978-2-87772-348-0) (en particulier chapitre V : « Les gobelets de Vicarello », p. 121-142. Exemplaire consulté à la Bibliothèque municipale de Paris).