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Global Carbon Project

Le Projet Carbone Mondial ou (en) Global Carbon Project (GCP) est une organisation qui cherche à quantifier les émissions mondiales de gaz à effet de serre et leurs causes[2]. Lors de sa fondation en 2001, ses missions étaient financées au niveau mondial pour trois gaz à effet de serre dominants — le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et le protoxyde d'azote (N2O) — ainsi que des recherches complémentaires dans les émissions urbaines, régionales, cumulatives et négatives.

Le budget carbone mondial 2021 de GCP a présenté des recherches (Friedlingstein et al. 2021) montrant les contributions cumulées au budget carbone mondial depuis 1850 pour illustrer comment les composants source et puits de carbone ont été déséquilibrés, provoquant une augmentation d'environ 50 % de la concentration de dioxyde de carbone atmosphérique[1].

L'objectif principal du groupe est de bien comprendre le cycle du carbone. Le projet réunit des experts en émissions, des géologues et des économistes pour s'attaquer au problème de l'augmentation des concentrations de gaz à effet de serre. En 2020, le projet a publié son dernier budget mondial du méthane[3] - [4] et son premier budget mondial de l'oxyde nitreux[5], les deux gaz traces anthropiques les plus prégnants du réchauffement climatique après le CO2.

Le projet Carbone Mondial collabore avec de nombreux partenaires pour collecter, analyser et publier des données sur les émissions de gaz à effet de serre de manière ouverte et transparente, en mettant à disposition des ensembles de données sur son site web et dans ses publications. Il a été fondé en tant que partenariat entre le International Geosphere-Biosphere Programme, le World Climate Programme, le International Human Dimensions Programme et Diversitas, sous l'égide du Partenariat scientifique sur le système terrestre. De nombreux projets-clés de ce partenariat ont ensuite été intégrés au programme de recherche Future Earth en 2014.

Le président actuel du Global Carbon Project est Rob Jackson[6] de l'université Stanford. Les anciens coprésidents sont Naki Nakicenovic de l'Institut international d'analyse des systèmes appliqués (IIASA), Corinne Le Quéré de l'université d'East Anglia et Philippe Ciais de l'Institut Pierre-Simon-Laplace (du LSCE). Son directeur exécutif est Josep Canadell de l'Organisation australienne de recherche scientifique et industrielle du Commonwealth ((en) Australia's Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation ou CSIRO). Le projet Carbone mondial possède aussi des bureaux à Tsukuba, au Japon, et à Séoul, en Corée, et un comité directeur scientifique international composé d'une douzaine de scientifiques des cinq continents.

Pour le budget carbone mondial le plus rĂ©cent publiĂ© en dĂ©cembre 2018, le GCP a prĂ©vu que les Ă©missions de CO2 fossiles en 2018 augmenteraient de 2,7 % (fourchette de 1,8 % Ă  3,7 %) pour atteindre un record de 37,1 milliards de tonnes (Gt)[7] - [8], en raison de l'impossibilitĂ© des politiques et des marchĂ©s a crĂ©er de la croissance de l'utilisation sans des Ă©nergies fossiles. L'augmentation des concentrations atmosphĂ©riques de CO2 Ă©tait prĂ©vue Ă  2,3 ppm [marge de 2,0 Ă  2,6 ppm] pour atteindre 407 ppm en moyenne en 2018, 45 % au-dessus des niveaux prĂ©industriels. L'augmentation de l'utilisation mondiale de gaz naturel et de pĂ©trole est aujourd'hui la principale cause de l'augmentation des concentrations atmosphĂ©riques de CO2. La consommation mondiale de charbon augmentera probablement en 2018, mais restera infĂ©rieure Ă  son pic historique de 2013. Au cours de la dernière dĂ©cennie, le charbon a Ă©tĂ© remplacĂ© par l'Ă©nergie au gaz naturel, l'Ă©nergie Ă©olienne et l'Ă©nergie solaire dans certains pays.

Comme exemples de communications antĂ©rieures de GCP, Ă  la fin de 2006, les chercheurs du projet ont dĂ©terminĂ© que les Ă©missions de dioxyde de carbone avaient considĂ©rablement augmentĂ© Ă  un taux de 3,2 % par an Ă  partir de 2000. Le prĂ©sident du groupe en 2009, le Dr Mike Raupach[9], dĂ©clare que « c'est un signe très inquiĂ©tant. Il indique que les efforts rĂ©cents pour rĂ©duire les Ă©missions n'ont eu pratiquement aucun impact sur la croissance des Ă©missions et que des plafonds efficaces sont nĂ©cessaires de toute urgence »[10]. Le projet a menĂ© une Ă©tude en 2010, publiĂ©e dans le journal Nature Geoscience, qui rĂ©vèle le chiffre de l'absorption ocĂ©anique mondiale du CO2, Ă  savoir 2,3 milliards de tonnes mĂ©triques de dioxyde de carbone[11]. Une Ă©tude publiĂ©e le 5 dĂ©cembre 2011 par le projet accrĂ©dite le bond Ă©norme de la quantitĂ© de dioxyde de carbone provenant de la combustion de combustibles fossiles jamais enregistrĂ© en 2010, Ă  5,9 %, alors que le taux de croissance dans les annĂ©es 1990 avoisinait 1 % par an. La combustion du charbon a reprĂ©sentĂ© plus de la moitiĂ© de la croissance des Ă©missions, selon le rapport[12]. Ils prĂ©disent que les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre se produiront selon le pire scĂ©nario du GIEC, lorsque la concentration de dioxyde de carbone dans l'atmosphère atteindra 500 ppm au XXIe siècle.

Publication annuelle

Global Carbon Budget[13] est une publication annuelle des sources et des puits du cycle du carbone au niveau mondial, produit par le GCP dès 2005. En 2013, Global Carbon Budget est devenu source de données dans la revue Earth System Science Data. Les données sont révisées et mises à jour annuellement ainsi que l'analyse, les résultats et l'interprétation les plus récentes du comportement du cycle mondial du carbone.

Les mesures et données brutes utilisées pour compléter le bilan carbone mondial sont transmises par plusieurs organisations et groupes de recherche au niveau mondial.

Le travail produit par le Projet Carbone Mondial est principalement un effort de synthèse, où les résultats de groupes individuels sont collectés, analysés et évalués pour leur cohérence. Il facilite l'accès aux données originelles, étant entendu que l'ensemble des données primaires sera référencé dans des travaux futurs (voir tableau). Des descriptions détaillées de chaque composant sont fournies par les publications originales associées à ces ensembles de données.

Composant Référent principal
Émissions territoriales de combustibles fossiles et de ciment dans le monde, par type de combustible et par pays Boden et al. (2013 ; CDIAC : cdiac.ornl.gov/trends/emis/meth_reg.html) [14]
Émissions de combustibles fossiles et de ciment basées sur la consommation par pays Peters et al. (2011)[15] mis à jour comme décrit dans Le Quéré et al. (2013)[16]
Émissions liées au changement d'affectation des terres Houghton et Hackler (en révision)
Taux de croissance du CO2 atmosphérique Dlugokencky et Tans (2013 ; NOAA/ESRL : www.esrl.noaa.gov/gmd/ccgg/trends/)[17]
Puits de CO2 océaniques et terrestres Le Quéré et al. (2013)[16], voir les références dans l'article pour les modèles individuels.

L'atlas mondial du carbone

Créé par le Projet Carbone Mondial en 2013, l'outil Global Carbon Atlas ou Atlas mondial du carbone permet la visualisation des données liées au cycle mondial du carbone.

C'est une plateforme numérique, un site, d'exploration et de visualisation des données les plus récentes sur les flux de cet élément provenant des activités humaines et des processus naturels. Les impacts humains sur le cycle du carbone sont la cause la plus importante du changement climatique.

Cette plate-forme diffuse les informations les plus récentes sur le cycle mondial du carbone à un public plus large, des scolaires, des profanes aux décideurs politiques et aux scientifiques. Il comprend trois volets :

  1. Émissions
  2. Budgets
  3. Recherche

L'onglet Émissions s'adresse au grand public et aux acteurs de l'éducation. C'est un outil de vulgarisation et de visualisation des parties du cycle mondial du carbone qui sont liées aux émissions et s'adresse principalement aux décideurs politiques. L'onglet Budgets affiche des infographies avec les derniers chiffres validés. Enfin, l'onglet Recherche s'adresse principalement aux chercheurs et agit comme un référentiel de données et un outil de visualisation des données scientifiques utilisées pour étudier le bilan mondial du carbone.

Tous les composants de l'atlas mondial du carbone sont mis à jour chaque année depuis la base des données publiées dans le Global Carbon Budget.

Voir Ă©galement

Références

  1. (en) « Global Carbon Budget 2021 » [archive du ], Global Carbon Project,  : « The cumulative contributions to the global carbon budget from 1850. The carbon imbalance represents the gap in our current understanding of sources & sinks. ... Source: Friedlingstein et al 2021; Global Carbon Project 2021 », p. 57
  2. (en) « Global Carbon Project (GCP) », sur www.globalcarbonproject.org (consulté le ).
  3. (en) Saunois, « The Global Methane Budget 2000–2017 », Earth System Science Data, vol. 12, no 3,‎ , p. 1561–1623 (DOI 10.5194/essd-12-1561-2020)
  4. (en) Jackson, « Increasing anthropogenic methane emissions arise equally from agricultural and fossil fuel sources », Environmental Research Letters, vol. 15,‎ , p. 071002 (DOI 10.1088/1748-9326/ab9ed2)
  5. (en) Tian, « A comprehensive quantification of global nitrous oxide sources and sinks », Nature, vol. 586,‎ , p. 248–256 (DOI 10.1038/s41586-020-2780-0, lire en ligne [archive du ]) Alt URL
  6. (en) « Rob Jackson », sur Stanford Earth (consulté le )
  7. (en) Le Quéré, « Global Carbon Budget 2018 », Earth System Science Data, vol. 10, no 4,‎ , p. 2141 (DOI 10.5194/essd-10-2141-2018, Bibcode 2018ESSD...10.2141L)
  8. (en) Jackson, « Global Energy Growth is Outpacing Decarbonization », Environmental Research Letters, vol. 13, no 12,‎ , p. 120401 (DOI 10.1088/1748-9326/aaf303, Bibcode 2018ERL....13l0401J, lire en ligne [PDF])
  9. (en) « Obituary: Professor Michael Raupach, 1950-2015 », sur ANU, (consulté le )
  10. (en) « Global growth in carbon emissions is 'out of control' » Inscription nécessaire, sur The Independent, (consulté le )
  11. (en) Dahr Jamail, « World's oceans in peril », Al Jazeera,‎ (lire en ligne)
  12. (en-US) Justin Gillis, « Carbon Emissions Show Biggest Jump Ever Recorded », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  13. (en) « Global Carbon Project (GCP) », sur www.globalcarbonproject.org (consulté le )
  14. Fossil-Fuel CO2 Emissions . Boden et al 2013. Published in July 2013. Retrieved on 18 novembre 2013.
  15. (en) Glen P. Peters, Jan C. Minx, Christopher L. Weber et Ottmar Edenhofer, « Growth in emission transfers via international trade from 1990 to 2008 », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 108, no 21,‎ , p. 8903–8908 (ISSN 0027-8424 et 1091-6490, PMID 21518879, PMCID PMC3102371, DOI 10.1073/pnas.1006388108, lire en ligne, consulté le )
  16. (en) « Global Carbon Project (GCP) », sur www.globalcarbonproject.org (consulté le )
  17. (en-US) NOAA US Department of Commerce, « Global Monitoring Laboratory - Carbon Cycle Greenhouse Gases », sur gml.noaa.gov (consulté le )

Liens externes

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