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Glande rostrale

La glande rostrale des araignées est un petit organe sécréteur impair et médian qui doit son nom à sa situation dans le rostre, excroissance homologue d'une lèvre supérieure.

Le rostre

Fig.1 - Vue antérieure d'un rostre d'Araignée Argyrodes. A, auvent ; O, orifice de l'organe rostral ; P, poils. (M.E.B.)

Le rostre des AraignĂ©es est un organe impair, mĂ©dian et symĂ©trique reprĂ©sentant la lèvre supĂ©rieure (labre ou Ă©pistome). Il constitue la paroi dorsale du pharynx et la limite antĂ©rieure de la bouche. Cette dernière, Ă©troite, est bordĂ©e latĂ©ralement par les lames maxillaires ou gnathocoxae et, en arrière, par le labium ou lèvre infĂ©rieure. Le rostre a gĂ©nĂ©ralement la forme d’un cĂ´ne aplati, siĂ©geant sur la face ventrale du prosoma, un peu en arrière des tiges chĂ©licĂ©riennes qui tendent Ă  le dissimuler avec les pièces buccales (Fig.1). Il a une consistance molle, est extensible et turgescent (Legendre, 1953, 1963)[1] - [2].Son intĂ©rĂŞt est liĂ© Ă  un dĂ©veloppement particulier et surtout, Ă  la prĂ©sence d’un Ă©nigmatique organe rostral dĂ©couvert par Wasmann (1846) chez une Mygale au milieu du XIXe siècle, paraissant exister chez toutes les AraignĂ©es mais de dĂ©veloppement très variable.

Sa nature et son rôle ont fait l'objet de plusieurs interprétations : organe glandulaire, glande salivaire à rôle digestif, glande différente des salivaires, organe sensoriel gustatif, organe statorécepteur [3]... Plus récemment, lui est attribué à nouveau une fonction digestive et Pulz (1987) l'incrimine dans la déperdition hydrique.

Fig.2 - Coupe histologique parasagittale d'un rostre d'Argyrodes. Ch, chélicère ; Gr, glande du rostre ;M, muscle ; O, orifice ; P, poils ; S.H., sinus sanguin ; Tr., tissu réticulé.(C.H.)

 

Fig.3 - Argyroneta aquatica : rostre, coupe histologique horizontale. C, cuticule ; Cb, chambre ; Cl, couloir ; H, sinus sanguin (C.H.)

Sur le plan histologique, le rostre est formĂ© par un revĂŞtement tĂ©gumentaire Ă  cuticule d'Ă©paisseur inĂ©gale, et par une vaste lacune sanguine (sinus hĂ©molymphatique) contenant  des muscles et l'organe rostral. La cuticule s'Ă©paissit sur sa face postĂ©rieure en une plaque Ă©pipharyngĂ©e montrant un sillon axial et une microsculpture latĂ©rale complexe ; au niveau de la zone apicale, elle est garnie de longs poils spinulĂ©s tactiles pouvant jouer aussi un rĂ´le de filtre, bien visibles au microscope Ă©lectronique Ă  balayage (M.E.T.) (Fig. 1 ). La lacune sanguine contient des hĂ©mocytes, des nĂ©phrocytes et parfois, du tissu rĂ©ticulĂ© endocrine. Elle englobe Ă©galement plusieurs muscles striĂ©s (transversaux, latĂ©ro-pharyngĂ©s) (Fig. 2) et, chez les mâles de Linyphiidae, des glandes gnathocoxales dites salivaires sexuelles dĂ©veloppĂ©es hors des gnathocoxae, tout autant de particularitĂ©s visibles dans les seules coupes fines(C.H.).

L'organe siège dans la moitiĂ© antĂ©rieure du rostre, un peu au-dessus de sa pointe hĂ©rissĂ©e de poils. Il s'y prĂ©sente comme une invagination tĂ©gumentaire (Fig. 2 Ă  5) en cul de sac ou en poche oblique contractant des rapports Ă©troits avec la lacune sanguine, son contenu et les muscles transversaux. L'invagination peut ĂŞtre bifide, comme chez Argyroneta aquatica (Fig.3) ou mĂŞme double dans le cas de Diguetia canities (Fig.14).

L’organe rostral.

Structure histologique

Fig.4 - Coupe parasagittale de la glande rostrale d'Argyrodes argyrodes. Cb, chambre - Cl, couloir - O, orifice - S, sécrétion - SH, sinus sanguin.( C.H.)

DĂ©jĂ  connue par une première exploration histologique succincte[3], elle a Ă©tĂ© approfondie ultĂ©rieurement dans deux autres espèces du mĂŞme genre : Argyrodes argyrodes et A.canariensis[4]. Comme chez la plupart des autres AraignĂ©es, leur invagination tĂ©gumentaire rostrale comporte deux parties : le couloir et une chambre unique (Fig. 2, 4), dĂ©crits par Legendre (1953)[1] chez Tegenaria sous les noms respectifs de canal impair et partie cellulaire de l’organe. La chambre et le couloir sont tous deux pourvus d'un Ă©pithĂ©lium et d'une cuticule en continuitĂ© avec ceux du tĂ©gument rostral (Fig. 2, 4).

Couloir

Fig.5 - Coupe de glande rostrale d'Argyrodes, vue très partielle. Cu, cuticule ; N, noyaux d'adénocytes ; P, grains de pigment ( C.H.)

Chez Argyrodes argyrodes, le couloir est Ă©troit, aplati de haut en bas et d'avant en arrière, lĂ©gèrement ascendant et bordĂ© par deux lèvres, l'une supĂ©rieure (languette de Legendre, 1953)[1], saillant en auvent trapĂ©zoĂŻdal visible au M.E.B (Fig. 1), et l'autre, infĂ©rieure, mousse et assez peu marquĂ©e...

Ultrastucture

L’aspect au microscope électronique à transmission (M.E.T.) est celui d’un épithélium épidermique sécréteur que surmonte un revêtement cuticulaire modifié, tous deux séparés par un espace sous-cuticulaire ou extracellulaire présentant des différences nettes entre la chambre et le couloir.

Épithélium

Il est  formĂ© par des cellules Ă©troites et allongĂ©es, reposant sur une lamina, sĂ©parĂ©es de la cuticule sus-jacente par un espace extracellulaire (sous-cuticulaire), Ă  pĂ´les apicaux garnis de microvillositĂ©s et Ă  noyaux ovalaires basaux.

Épithélium de la chambre

Ses cellules sont toutes semblables, prĂ©sentent des caractères d’adĂ©nocytes mais sont dĂ©pourvues de canalicules excrĂ©teurs comme celles des glandes pĂ©ribuccales. De ce fait, l’épithĂ©lium  ne comporte pas d’unitĂ©s glandulaires structurĂ©es contrairement Ă  la glande clypĂ©ale ou acronale. L’adĂ©nocyte est en forme de pyramide irrĂ©gulière d’autant plus longue et inclinĂ©e qu’elle est plus proche du couloir.

Son pĂ´le basal est dĂ©coupĂ© par des invaginations du plasmalemme en compartiments petits, très nombreux, enchevĂŞtrĂ©s et rappelant des prolongements podocytaires. La lame basale sous-jacente est finement granuleuse, sĂ©pare les prolongements de l’espace hĂ©molymphatique voisin, et pĂ©nètre dans les invaginations membranaires sans passer en pont au-dessus d’elles.

Le pĂ´le apical ne prĂ©sente pas d’invagination en rĂ©servoir de l’espace extracellulaire mais est  dĂ©coupĂ© en languettes flexueuses par des invaginations plus ou moins profondes du plasmalemme (Fig. 6 Ă  8). Les languettes sont garnies de microvilli se dĂ©tachant sur la

partie profonde de leur pourtour et disparaissant dans la partie supérieure ainsi dénudée qu’elles ne font qu’entourer. Ces microvilli sont remarquablement longues, subparallèles, presque rectilignes, contiennent dans leur axe des microfilaments, comblent les espaces correspondant aux invaginations du plasmalemme (Fig. 7 à 9) et entourent ainsi la partie supérieure des languettes,

disposition bien visible dans les coupes fines obliques ou transversales (Fig. 9). Les faces latĂ©rales sont assez rĂ©gulières, peu engrenĂ©es et rĂ©unies entre elles  par de petites jonctions situĂ©es au-dessous des microvilli les plus infĂ©rieures. Le noyau ovoĂŻde siège dans le tiers basal de l’adĂ©nocyte au-dessus des invaginations du plasmalemme, renferme un petit nuclĂ©ole excentrique d’aspect rĂ©ticulĂ©, ainsi qu’une chromatine finement dispersĂ©e dans le nuclĂ©oplasme et se condensant aussi en mottes marginales contre l’enveloppe nuclĂ©aire. Le rĂ©ticulum endoplasmique est remarquablement dĂ©veloppĂ©, occupe la majeure partie du cytoplasme et laisse peu de place aux autres organites subcellulaires. D’aspect polymorphe, il est rugueux (granulaire) en pĂ©riphĂ©rie, s’y prĂ©sente sous forme de quelques sacs ergastoplasmiques aplatis  garnis de ribosomes, et partout ailleurs, lisse, constituĂ© par un lacis inextricable de tubes enchevĂŞtrĂ©s. Ces tubes plus ou moins anastomosĂ©s, variqueux, se dilatent en vĂ©sicules et occupent les compartiments basaux, les languettes apicales, sans s’engager toutefois  dans les microvillositĂ©s.

Fig.6 - Argyrodes argyrodes , glande rostrale, épithélium de la chambre : adénocytes coupés en long. L, lysosomes ; P, invaginations du plasmalemme accolées ; Rl, réticulum lisse . Flèches : pigment. ( M.E.T.)

En revanche, l’ appareil de Golgi semble ĂŞtre  limitĂ©, Ă  quelques petits dictyosomes Ă©pars, formĂ©s par un empilement de saccules qu’entoure un essaim de vĂ©sicules  recouvertes ou claires et dilatĂ©es (face trans). Des grains de sĂ©crĂ©tion, plus nets chez Argyrodes canariensis que chez A.argyrodes, apparaissent en grand nombre dans les languettes du pĂ´le apical (Fig. 9), sont subsphĂ©riques, de diamètre assez constant, limitĂ©s par une membrane très fine, ont un contenu peu dense homogène ou granuleux et tendent Ă  se rĂ©unir en files que les pinceaux de microvillositĂ©s semblent guider vers l’espace sous-cuticulaire. Les autres organites subcellulaires sont des mitochondries volumineuses plus ou moins arrondies, Ă  longues crĂŞtes transversales, siĂ©geant surtout dans la rĂ©gion basale (zone pĂ©rinuclĂ©aire et compartiments), des microtubules longitudinaux peu nombreux parallèles au grand axe de la cellule, des corps pseudo-myĂ©liniques multivĂ©siculaires, des lysosomes polymorphes (Fig.6) et des ribosomes libres ou groupĂ©s en polysomes.

Épithélium du couloir

Ses cellules sont très allongées, étroites et, comme les adénocytes, s’inclinent progressivement vers l’ouverture externe du couloir, les plus antérieures adoptant une disposition presque parallèle à la cuticule et se plaquant contre sa face profonde.

Le pĂ´le apical est garni de microvilli courtes, irrĂ©gulières et enchevĂŞtrĂ©es, prĂ©sente aussi une endocytose active donnant naissance Ă  des vĂ©sicules recouvertes et ne s’invagine pas dans le cytoplasme sous-jacent. 

Fig.7 - Argyrodes argyrodes, glande rostrale, épithélium de la chambre : languettes et microvilli apicales des adénocytes en coupe longitudinale. Ce, cavité extracellulaire ; Mv, microvilli ; P, plasmalemmes accolés ; Rl réticulum lisse ( M.E.T.)

Le noyau est basal, ovalaire et renferme de gros blocs marginaux d’hĂ©tĂ©rochromatine. Les organites subcellulaires sont des vĂ©sicules recouvertes, de nombreux ribosomes libres, du rĂ©ticulum, quelques mitochondries allongĂ©es, Ă  crĂŞtes parallèles et surtout, des grains pigmentaires intensĂ©ment osmiophiles, sphĂ©riques ou devenant polyĂ©driques quand ils sont nombreux et rapprochĂ©s, se disposant alors en files presque parallèles Ă  la cuticule.

Dans l’auvent, l’épithĂ©lium du couloir cèdent la place Ă  des cellules Ă©pidermiques s’engrenant par leurs faces très sinueuses. Leur noyau irrĂ©gulier contient une chromatine abondante ; leur cytoplasme sombre renferme des ribosomes libres, de petites mitochondries et des grains de pigment, surtout nombreux chez Argyrodes argyrodes.

Cuticule

Fig.8 - Autres languettes et microvilli apicales des cellules glandulaires dans la chambre d'une glande rostrale d'Argyrodes en coupe longitudinale. Ce, cavité extracellulaire ; Mv, microvillosités ; P, invaginations du plasmalemme accolées ; Rl, réticulum lisse ( M.E.T.)

Elle est formée par une épicuticule et une endocuticule ne présentant pas une ultrastructure uniforme dans la chambre et le couloir et est séparée des cellules épithéliales sous-jacente par l’espace sous-cuticulaire.

Chambre

La cuticule a une épaisseur irrégulière et forme des épaississements pouvant correspondre aux mamelons des coupes histologiques.

L’espace sous-cuticulaire qui la sĂ©pare des pĂ´les apicaux des adĂ©nocytes est vaste, irrĂ©gulier et labyrinthique (Fig. 11). Il s’étend d’une part jusqu’aux desmosomes fermant les espaces interadĂ©nocytaires, entoure les languettes apicales, les microvillositĂ©s et contient un matĂ©riel finement grenu, avec des condensations allongĂ©es, filamenteuses.

Fig.9 - Argyrodes canariensis, glande rostrale, épithélium de la chambre, languettes et microvilli apicales des adénocytes en coupe transversale. Mv, microvillosités ; P, invaginations du plasmalemme accolées ; Rl, réticulum lisse ; S, grains de sécrétion. ( M.E.T.)

D’autre part, il se poursuit dans l’endocuticule par un ensemble de cavitĂ©s que circonscrivent des travĂ©es ou cloisons plus ou moins incurvĂ©es s’anastomosant en rĂ©seau et semblant rĂ©sulter d’une dĂ©lamination cuticulaire. Responsables de l’aspect striĂ© ou alvĂ©olaire observĂ© en microscopie optique, les mĂŞmes cavitĂ©s contiennent aussi du matĂ©riel grenu et sont Ă©galement occupĂ©es par l’extrĂ©mitĂ© de la partie toute supĂ©rieure dĂ©nudĂ©e des languettes adĂ©nocytaires apicales. Ces expansions sont de taille variable et irrĂ©gulières : elles renferment des grains sombres et surtout des vĂ©sicules claires inĂ©gales, parfois dilatĂ©es et très volumineuses. L’épicuticule sus-jacente se compose de deux couches : l’une interne, d’épaisseur irrĂ©gulière, plus dense que les travĂ©es rĂ©ticulĂ©es ; l’autre externe, très fine et osmiophile, hĂ©rissĂ©e de minuscules saillies pouvant correspondre Ă  des crĂŞtes subparallèles. En regard de chaque languette adĂ©nocytaire et de la cavitĂ© qu’elle occupe, l’épicuticule s’amincit brusquement pour former une petite zone criblĂ©e pouvant correspondre Ă  un faisceau de canalicules Ă©picuticulaires (wax canals) ; elle sĂ©pare toujours les adĂ©nocytes de la cavitĂ© de la chambre.

 Couloir

La cuticule a une épaisseur régulière et est à peu près plane).

Fig.10 - Argyrodes argyrodes, glande rostrale, Ă©pithĂ©lium de la chambre et l es organites des adĂ©nocytes. Mt, mitochondries ; N, noyau ; P, plasmalemmes accolĂ©s ; Rb,ribosomes ;  Rg, rĂ©ticulum granuleux ; Rl, rĂ©ticulum lisse ( M.E.T.).

Au niveau de la partie postĂ©ro-ventrale du couloir, son endocuticule est  Ă©paisse, lamelleuse, de densitĂ© modĂ©rĂ©e et ajourĂ©e au voisinage de la chambre par de nombreuses cavitĂ©s larges, intercommunicantes, courtes ou allongĂ©es, gĂ©nĂ©ralement arrondies et s’étirant entre les feuillets endocuticulaires qu’elles semblent Ă©carter les uns des autres. L’épicuticule sus-jacente est dense, très osmiophile et traversĂ©e comme prĂ©cĂ©demment  par des canalicules Ă©picuticulaires (wax canals) mettant toujours en relation l’espace extracellulaire et la cavitĂ© du couloir.

Au niveau de la paroi antĂ©ro-dorsale (auvent) la cuticule recouvrant les cellules Ă©pidermiques hyperpigmentĂ©es est, en revanche, homogène et non  ajourĂ©e.                                     

Commentaires 

 Anatomie

L’organe rostral prĂ©sente indiscutablement l’ultrastructure d’une glande : les grains de sĂ©crĂ©tion  des adĂ©nocytes y traduisent sans Ă©quivoque une activitĂ© glandulaire. Il ne s’agit donc pas d’une formation sensorielle (absence de neurones et de cils) et l’hypothèse statorĂ©ceptrice, d'abord envisagĂ©e d'après la seule histologie, est abandonnĂ©e, peut-ĂŞtre au profit de l’appareil stridulatoire (sensilles du pĂ©dicule)

Fig.11 - Argyrodes argyrodes, glande rostrale, épithelium de la chambre et les organites adénocytaires, autre vue.En, enveloppe nucléaire ; M, mitochondries ; N, noyau ; P, plasmalemmes accolés ; Rl, réticulum lisse.( M.E.T.).

L’organe rostral est une glande Ă©pidermique ou tĂ©gumentaire anatomiquement dĂ©limitĂ©e, avec une situation et une forme qui lui sont propres, constituĂ©e par des cellules Ă©pithĂ©liales identiques les unes aux autres, sans canaux excrĂ©teurs, directement recouvertes par la cuticule que leur sĂ©crĂ©tion doit traverser au niveau des zones criblĂ©es. Il peut donc ĂŞtre rattachĂ© Ă  la classe 1 des glandes tĂ©gumentaires que Noirot et Quennedey (1974) ont dĂ©finie chez les Insectes.

Il s’apparente aux glandes pĂ©ri-buccales de la lèvre infĂ©rieure et des lames maxillaires dont les  adĂ©nocytes possèdent aussi un rĂ©ticulum lisse abondant. Toutefois, ces cellules ne sont pas aussi riches en mitochondries, en microvillositĂ©s et Ă©laborent une matĂ©riel lamellaire d’aspect diffĂ©rent.

Ontogénie

Le dédoublement évident de la glande chez Diguetia canities (Fig.14)[5] et son aspect bifide chezTegenaria (Legendre, 1953)[1], confirme qu'au point de vue ontogénique, le rostre résulte bien, selon Legendre (1979)[6], de la fusion de deux ébauches , cette parité d'origine se traduisant d'ailleurs chez la prélarve par une division apicale et, chez l'adulte d'autres genres, tels qu' Argyroneta, (Fig. 3) par la bifidité de l' organe rostral .

 RĂ´le

Fig.12 - Argyrodes argyrodes, glande rostrale, cuticule et Ă©pithĂ©lium de la chambre. Cb, cavitĂ© de la chambre ; En, endocuticule ; Ep, Ă©picuticule ; L, languettes adĂ©nocytaires ; Sc, espace sous-cuticulaire. Flèches : zones criblĂ©es et canalicules Ă©picuticulaires  ( M.E.T.)

Sur le plan fonctionnel, il semblerait que le produit de sĂ©crĂ©tion  ne puisse ĂŞtre libĂ©rĂ© en masse dans la cavitĂ© de la chambre, les canalicules Ă©picuticulaires Ă©tant trop Ă©troits et un appareil constricteur d’expulsion faisant dĂ©faut,  mais y soit plutĂ´t Ă©mis passivement, en petite quantitĂ© et de manière continue. Il s’évaporerait sans laisser de trace dĂ©celable sur les coupes microscopiques et serait ainsi Ă©mis Ă  l’extĂ©rieur par le couloir et l’orifice de l’organe.

L’hypothèse d’une sĂ©crĂ©tion volatile, peut-ĂŞtre sĂ©mio-chimique et odorifĂ©rante, s’accorde mieux avec la situation particulière et l’ultrastructure de la glande que les concepts d’un liquide digestif ou d’un produit lubrifiant plus adaptĂ©s aux glandes gnathocoxales salivaires, aux glandes pĂ©ribuccales et aux diverticules chylentĂ©riques.                

Notes et références

Fig. 13 - Argyrodes argyrodes , glande rostrale, cuticule et Ă©pithĂ©lium du couloir. Cv, cavitĂ©s endocuticulaires ; Ec, Ă©pithĂ©lium du couloir ; En, endocuticule ; Ep, Ă©picuticule ;  Gp, grains de pigment . Flèche : canalicule Ă©picuticulaire ( M.E.T.)
  1. Legendre,R., « Recherches sur les glandes prosomatiques des Araignées du genre Tegenaria. », Ann.Univ.Sarav.,4 (II), p.305-333.,‎
  2. Legendre,R., « Etudes sur les Archaea (Aranéides).. », Bull.Mus.nat.Hist.nat., 2e Ser., 35, 4, p.381-393,‎
  3. A. Lopez, avec R. Legendre, « Étude histologique de quelques formations glandulaires chez les AraignĂ©es du genre Argyrodes (Theridiidae) et description d’un nouveau type de glande : la glande clypĂ©ale des mâles. », Bull. Soc. zool. Fr., 99 (3), p. 453-460.,‎
  4. A. Lopez avec L. Juberthie-Jupeau, « L'organe du rostre chez les Argyrodes (Araneae : Theridiidae) ; confirmation ultrastructurale de sa nature glandulaire. », Mém.Biospéol., XX, p. 125-130.,‎
  5. (en) Lopez,A., « Some observations on the internal anatomy of Diguetia canities (McCook,1890)(Araneae,Diguetidae). », J.Arachnol.(USA), 11, p. 377-384.,‎
  6. Legendre,R., « La segmentation de la rĂ©gion antĂ©rieure des Arachnides : histoire et perspectives actuelles. », Bull.Soc.Zool.Fr., 104, 3, p.277-287.,‎

Bibliographie

Fig. 14 - Diguetia canities : glande rostrale dans une coupe transversale . Cb, chambres de cette glande double ; M, muscle strié à la base du rostre( C.H.)
  • Legendre,R., 1953. – Recherches sur les glandes prosomatiques des AraignĂ©es du genre Tegenaria. Ann.Univ.Sarav.,4 (II), p.305-333.
  • Lopez,A.,1984 - Some observations on the internal anatomy of Diguetia canities (McCook,1890) (Araneae,Diguetidae). Journal of Arachnology (USA), vol. 11, no 3, p. 377-384.
  • A. Lopez,1993 (avec L. Juberthie-Jupeau), L'organe du rostre chez les Argyrodes (Araneae : Theridiidae) ; confirmation ultrastructurale de sa nature glandulaire, MĂ©m.BiospĂ©ol., XX, 1993, p. 125-130.
  • Legendre,R.,1963.- Etudes sur les Archaea (AranĂ©ides). Bull.Mus.nat.Hist.nat., 2e Ser., 35, 4, p.381-393.
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  • Lopez,A.(avec R.Legendre),1974 – Etude histologique de quelques formations glandulaires chez les AraignĂ©es du genre Argyrodes (Theridiidae) et description d’un nouveau type de glande : la glande clypĂ©ale des mâles.  Bull. Soc. zool. Fr., 99 (3), p. 453-460.
  • Noirot, Ch. & A.Quennedey, 1974.-Fine structure of insect epidermal glands. Ann.Rev.Entomol.,19, p.61-80.

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