Giulio Questi
Giulio Questi est un réalisateur, scénariste, producteur, monteur et assistant réalisateur italien, né le à Bergame (Lombardie) et mort le à Rome (Latium)[1].
Naissance |
Bergame, Lombardie Italie |
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Nationalité | Italienne |
DĂ©cĂšs |
(Ă 90 ans) Rome, Latium Italie |
Profession | Réalisateur, scénariste, producteur, monteur et assistant réalisateur |
Films notables | La Mort a pondu un Ćuf |
Il est considĂ©rĂ© comme l'un des rĂ©alisateurs italiens les plus originaux[2]. Le monteur de tous ses films Ă©tait Franco Arcalli, dit Kim, un de ses grands amis. Dans les annĂ©es 1980, ils ont Ă©tĂ© surnommĂ©s « Jules et Kim » par le critique de cinĂ©ma Enrico Ghezzi (it), en clin d'Ćil au film de François Truffaut, Jules et Jim (1962)[3].
Biographie
Partisan pendant deux ans durant la Seconde Guerre mondiale[4], il a combattu les Brigades Noires et l'armée allemande. Cette expérience de guerre influencera à plusieurs reprises son travail dans le cinéma[4].
AprÚs avoir fondé une revue sur la politique et la culture à Bergame, il quitte la vie dans la haute région bergamasque dans les années 1950 pour venir à Rome. Il écrit également dans la revue Il Politecnico (it) d'Elio Vittorini[5].
AprÚs avoir écrit des nouvelles pour quelques magazines, il entre dans le monde du cinéma. Il tourne d'abord des documentaires, tout en officiant comme assistant réalisateur sur les films de Valerio Zurlini et Francesco Rosi, comme acteur dans La dolce vita de Federico Fellini et dans Ces messieurs dames de Pietro Germi, ainsi que comme scénariste. Il a fait ses débuts de réalisateur en 1961, en réalisant un épisode de Les femmes accusent. En 1962, il coréalise le film mondo Universo di notte, puis en 1963 il réalise un épisode du film Nudi per vivere, coréalisé avec Elio Petri et Giuliano Montaldo, et signé du pseudonyme collectif « Elio Montesti ». Le film a été immédiatement censuré et n'a pas pu sortir dans les salles de cinéma.
En 1964, c'est le tour d'un autre film Ă sketches, Amori pericolosi, corĂ©alisĂ© avec Carlo Lizzani et Alfredo Giannetti. En 1967, Questi rĂ©alise enfin un film en solo : Tire encore si tu peux est un western spaghetti[2], avec TomĂĄs MiliĂĄn, avec des scĂšnes violentes et une histoire non conventionnelle. Le rĂ©alisateur s'est servi de la violence qu'il a connue dans la RĂ©sistance italienne, en le transposant dans l'univers du western[2]. Le film a Ă©tĂ© censurĂ©, pour ĂȘtre largement coupĂ© et remontĂ©. Le film, rĂ©-intitulĂ© Oro Hondo en 1975, a Ă©tĂ© remontĂ© avec certaines sĂ©quences rĂ©intĂ©grĂ©es, mais avec d'autres coupes mineures[2].
En 1968, Questi rĂ©alise La mort a pondu un Ćuf, un giallo se dĂ©roulant dans un Ă©levage de poulets avec Jean-Louis Trintignant et Gina Lollobrigida, dans lequel il explore les thĂšmes de la culture pop et du consumĂ©risme[2]. En 1972, Questi rĂ©alise son dernier film pour le grand Ă©cran, Arcana, une histoire de mĂ©ridionaux se dĂ©roulant Ă Milan, racontĂ©e avec des situations surrĂ©alistes et magiques, dont la lĂ©vitation d'un Ăąne et des grenouilles sortant d'une bouche. Le film a Ă©tĂ© mal distribuĂ© et uniquement en Italie[2].
AprĂšs ce film, Questi se retire du cinĂ©ma et travaille pour la tĂ©lĂ©vision. De 2003 Ă 2007, il a rĂ©alisĂ© sept courts-mĂ©trages en numĂ©rique, qui sont sortis en 2008 dans un double DVD Ă©ditĂ© par le label RHV (Ripley's Home Video) sous le titre By Giulio Questi (it). Il s'agit de courts-mĂ©trages expĂ©rimentaux, rĂ©alisĂ©s de maniĂšre indĂ©pendante par Questi dans sa propre maison, avec lui-mĂȘme comme seul acteur polyvalent[6]
En 2014, il fait ses dĂ©buts en tant qu'Ă©crivain en publiant le recueil de nouvelles Uomini e comandanti (litt. « Hommes et commandants ») chez Einaudi, avec lequel il remporte la 26e Ă©dition du Premio Chiara (it)[7]. La mĂȘme annĂ©e, il publie chez Rubbettino Editore une biographie du cinĂ©ma italien, avec divers Ă©lĂ©ments autobiographiques, intitulĂ©e Se non ricordo male.
Il est mort dans son sommeil le Ă l'Ăąge de 90 ans[8].
Filmographie
Comme réalisateur
- 1949 : Città Alta, court métrage
- 1957 : Giocare, court métrage
- 1959 : La tarantella di Pulcinella, court métrage
- 1961 : Les femmes accusent (Le italiane e l'amore)
- 1964 : Nudi per vivere, documentaire
- 1964 : Amori pericolosi
- 1967 : Tire encore si tu peux (Se sei vivo spara)
- 1968 : La Mort a pondu un Ćuf (La morte ha fatto l'uovo)
- 1972 : Arcana
- 1982 : Vampirismus, Ă©pisode de Il fascino dell'insolito (it)
- 1986 : Quando arriva il giudice
- 1990 : L'Homme noir (it) (Non aprite all'uomo nero)
- 1992 : Le Signe du pouvoir (it) (Segno del comando)
Comme scénariste
- 1960 : Le Tank du huit septembre (Il carro armato dell'8 settembre) de Gianni Puccini
- 1964 : Amori pericolosi d'Alfredo Giannetti, Carlo Lizzani et Giulio Questi
- 1965 : La Femme du lac (La donna del lago) de Luigi Bazzoni et Franco Rossellini
- 1967 : Tire encore si tu peux (Se sei vivo spara)
- 1968 : La Mort a pondu un Ćuf (La morte ha fatto l'uovo)
- 1972 : Arcana
- 1981 : La Guerre des insectes de Peter Kassovitz
- 1986 : Quando arriva il giudice
- 1990 : Non aprite all'uomo nero
Comme producteur
- 1967 : Tire encore si tu peux (Se sei vivo spara)
Comme monteur
Comme assistant réalisateur
- 1956 : Kean (Kean - Genio e sregolatezza) de Vittorio Gassman et Francesco Rosi
Comme acteur
- 1960 : La dolce vita de Federico Fellini
- 1965 : Ces messieurs dames (Signore e signori) de Pietro Germi
- 1965 : L'Amant paresseux (Il morbidone) de Massimo Franciosa
Distinctions
- 1958 : à l'Italian National Syndicate of Film Journalists, il a gagné le prix du Meilleur court métrage pour Giocare
Notes et références
- (it) Simona Santoni, « Ă morto Giulio Questi, regista, scrittore, partigiano », Panorama,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- (it) Marco Giusti, Dizionario del Western all'italiana, Milan, Arnoldo Mondadori,
- (it) Marco Giusti et Enrico Ghezzi, Kim Arcalli : Montare il cinema, Venise, Marsilio Editore,
- [vidéo] ripleysfilm, Giulio Questi - La mia Resistenza sur YouTube,
- (it) « Giulio Questi », sur einaudi.it
- (it) Michele Faggi, « Giulio Questi, la video-intervista, seconda parte. »,
- (it) « Calendario » [PDF], sur premiochiara.it
- (it) « Giulio Questi morto, addio al regista partigiano amato anche da Tarantino », sur ilfattoquotidiano.it