Gillancourt
Gillancourt est une commune française située dans le département de la Haute-Marne, en région Grand Est.
Gillancourt | |||||
Le lavoir. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Grand Est | ||||
Département | Haute-Marne | ||||
Arrondissement | Chaumont | ||||
Intercommunalité | Communauté d'agglomération de Chaumont, du Bassin Nogentais et du Bassin de Bologne Vignory Froncles | ||||
Maire Mandat |
Damien Bonhomme 2020-2026 |
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Code postal | 52330 | ||||
Code commune | 52221 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Gillancourtois, Gillancourtoises | ||||
Population municipale |
121 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 8 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 48° 09′ 42″ nord, 4° 59′ 35″ est | ||||
Superficie | 15,09 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Chaumont (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Châteauvillain | ||||
Législatives | Deuxième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Haute-Marne
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
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Géographie
Communes limitrophes
La source de la rivière nommée la Blaise se trouve dans la commune.
Urbanisme
Typologie
Gillancourt est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [1] - [2] - [3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Chaumont, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 112 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4] - [5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (57,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (57,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (55 %), forêts (41,1 %), prairies (2,2 %), zones urbanisées (1,7 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Toponymie
L'origine du nom de la commune, attestée au moins depuis le début du XIIe siècle, provient de Gillencurtis. Ce nom se décline à travers plusieurs références historiques en Gillancuria, Gillancurt, Jollencort, Gelencourt ou encore Gilencure. Le suffixe -court renvoie à la cour de la ferme, du latin cohors, tis (ou cors, tis). Peu à peu, le mot servit à désigner les bâtiments qui entouraient la cour, puis le domaine lui-même, lequel portait habituellement le nom du propriétaire. D'après une étude toponymique d'Ernest Nègre en 1996, la racine « gillen » ou « gillan » renverrait au prénom germanique Gislenus, ayant donné Ghislain au Moyen Âge.
Histoire
Les premières sources historiques attestant de l'existence de Gillancourt remontent au début du XIIe siècle. L'histoire de la commune est très fortement liée à l'histoire du prieuré Sexfontaines et à celle de l'abbaye de Clairvaux, fondée en 1115. Le terme prieuré désigne généralement un monastère le plus souvent subordonné à une abbaye plus importante ; il est placé sous l'autorité d'un prieur, lui-même dépendant d'un abbé plus important. Mais le même terme désigne également le bénéfice paroissial, c'est-à -dire le revenu d'une paroisse, principalement la dîme. D'après Jean-Baptiste Carnandet, « L'église de Gillancourt avait été donnée au prieuré de Sexfontaines en 1147 » et « en 1188, Milon de Sexfontaines vendit à l'abbaye de Clairvaux ce qu'il possédait à Gillancourt ». « Dix ans après, l'église Saint-Martin de Toul céda au même monastère toutes les possessions qu'avait l'église Saint-Laurent à Gillancourt. Les religieux de Clairvaux augmentèrent considérablement dans la suite leurs propriétés dans cette localité. Ils y avaient une grange où ils rentraient les dîmes; un frère convers y restait après la moisson pour surveiller le battage du grain. La terre, la seigneurie et tous les hommes de Gillancourt et de Blaizy appartenaient en société au roi et au prieur de Sexfontaines ».
Une autre source, Émile Jolibois, indique que Milo de Sexfontaines et sa femme Marguerite auraient fait don à l'abbaye de Clairvaux « de ce qu'ils avaient à Gillancourt, Saint-Martin, Lachapelle et Valdelancourt » en 1210. Émile Jolibois ajoute qu'« il y avait encore dans la paroisse le fief de Baspré, avec seigneur particulier. Les religieux de Clairvaux y tenaient aussi de grandes possessions et jouissaient de certains droits féodaux. Dès le XIIe siècle, ils possédaient le four banal pour lequel ils avaient usage dans les bois de Sexfontaine; (…) en 1266 ils achetèrent encore de la veuve de Gérard d'Ecot tout ce qu'elle avait à Gillancourt, en hommes, femmes, enfants, terre, cens, etc. À la même époque, ils achetèrent un nouveau serf, du nom de Laurent, moyennant vingt livres; enfin, en 1389, Hue de Brethenay, fils de Geoffroi, leur vendit « Melinette, la femme Vyard, le fils Aubry et tous ses enfants, et trois gelines (…).
Le Commandeur du Corgebin avait des terres à Gillancourt et des droits féodaux : « chaque ménage entier lui devait un boisseau de blé et la veuve un demi-boisseau ». Concernant le Baspré, il s'agit d'un « hameau dépendant de Lachapelle en Blaizy. C'est une ancienne propriété de la commanderie de Thors et de Corgebin. Il est fait mention de Baspré (Bassum pratum) ainsi appelé de sa situation sur la Blaise dès le commencement du XIIIe siècle. Les habitants de ce hameau furent affranchis en 1522 par le commandeur à cause de leur pauvreté. Il y avait encore à Gillancourt un fief de Baspré qui a eu son seigneur particulier jusqu'en 1789». Un autre passage atteste la présence de chevaliers templiers de Malte : « Dans la Haute-Marne, il y avait seize commanderies de l'ordre (dont Baspré) ».
C'est également au milieu du XIIe siècle qu'on estime la première datation de l'église Saint-Bénigne de Gillancourt (voûte du transept et du bras nord et vestiges du portail à l'intérieur). L'édifice présente plusieurs périodes de construction. Du milieu du XIIIe siècle, on constate l'ajout d'un porche ou d'un clocher-porche en façade occidentale. Au XVIe siècle, débute la construction ou la reconstruction du bras sud du transept. Enfin au XIXe siècle, on entame la réfection de la toiture, la construction d'un nouveau clocher-porche et d'un nouveau portail, ainsi que d'un escalier menant aux cloches. On procède également à la reconstruction du chœur et à l'ajout de deux sacristies. Quant à la nef, le sud est de la 2e moitié du Moyen Âge et tout le reste, vers le chœur, serait du XVIIIe ou du XIXe siècle, de même que tout le bras nord.
Comme l'indique Émile Jolibois, « en 1789, Gillancourt faisait partie du doyenné de Châteauvillain, et la cure était à la nomination du prieur de Sexfontaine. Le curé n'avait qu'un sixième des dîmes; le restant était à Clairvaux depuis 1147. Pour le temporel, il dépendait de l'élection de Chaumont et de la prévôté de Vassy; mais la justice ressortissait de la mairie royale de Lavilleneuve ».
Émile Jolibois recense 289 habitants à Gillancourt dans son ouvrage de 1858. En 1860, Jean-Baptiste Carnandet indique que « Les natures de culture dominantes du canton de Juzennecourt sont les terres labourables, les prés et les vignes. La culture des prairies artificielles a pris une grande extension depuis quelques années surtout dans les communes qui occupent la partie nord du canton La culture de la vigne ne s étend qu'aux communes situées dans les vallées de la Brenne du Brozé et de l'Aujon. Les vins qu'on récolte sont de médiocre qualité, cependant ceux de Maranville sont estimés. La principale industrie du canton consiste dans l'agriculture. Le commerce de bois se fait à Gillancourt, celui des vins à Saint-Martin, Autreville, Lavilleneuve, Montheries, Rennepont et Vaudrémont. Plusieurs foires ont lieu chaque année dans les communes de Colombey et Juzennecourt ».
Politique et administration
Population et société
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[8]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[9].
En 2020, la commune comptait 121 habitants[Note 3], en augmentation de 5,22 % par rapport à 2014 (Haute-Marne : −4,91 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Lieux et monuments
Galerie
L'église. Intérieur de l'église. Entrée du village. Intérieur du lavoir. Le monument aux morts. La place.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.