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Gerty Theresa Cori

Gerty Theresa Cori, née Radnitz le à Prague et décédée le à Saint-Louis, Missouri, États-Unis), est une biochimiste américaine d'origine austro-hongroise[1]. Elle est la troisième femme — et la première Américaine — à avoir reçu un prix Nobel de science après Marie Curie et Irène Joliot-Curie[2], et la première femme à recevoir le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1947[3], honneur qu'elle partage avec son époux Carl Ferdinand Cori.

Gerty Theresa Cori
Gerty Cori en 1947.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  61 ans)
Glendale ou Saint-Louis
Nom de naissance
Gerty Theresa Radnitz
Nationalités
Domicile
Formation
Karl-Ferdinands-Universität (en)
German University in Prague Medical School (d)
Activités
Père
Otto Radnitz (d)
Fratrie
Lotte Frumi (d)
Conjoint
Carl Ferdinand Cori (de Ă  )

Biographie

Née dans une famille de confession juive, elle est l'aînée des trois filles d'Otto Radnitz, un chimiste, et de Martha Radnitz. Elle est instruite par une précepteur à domicile jusqu'à l'âge de 10 ans, année où elle intègre un gymnasium pour filles[4]. À 16 ans, elle décide de devenir médecin et veut s’inscrire à l'Université Charles de Prague mais elle n'a pas le niveau nécessaire en mathématiques, latin et chimie. Elle passe alors les deux années suivantes à rattraper son retard et est enfin admise en 1914 à l'âge de dix-huit ans[5] - [6] - [7].

À l'université, elle rencontre son futur époux Carl Ferdinand Cori, qu'elle épouse en 1920[4]. Face à la famine qui ravage la Tchécoslovaquie nouvellement créée, le couple part pour Vienne, où Gerty Cori travaille à l'hôpital Karolinen pour enfants et s'intéresse à l'insuffisance thyroïdienne congénitale[5]. Refusant les compléments offerts par l'hôpital, elle est victime de xérophtalmie et doit partir à Prague se reposer chez ses parents pour rétablir sa vision[5]. Au milieu des années 1920, le couple tente à tout prix de quitter l'Europe pour fuir la montée de l'antisémitisme. Ils proposent alors leur candidature au gouvernement des Pays-Bas pour aller travailler sur l'île de Java mais, avant que leur demande n'aboutisse, Carl Cori reçoit une proposition d'embauche de l'Institut d'État de Buffalo aux États-Unis, pour l'étude des maladies malignes[5]. Il part en 1922 pour les États-Unis et elle ne le rejoint que six mois plus tard, après avoir obtenu un poste d'assistante en pathologie[5].

En 1929, après six ans de travaux, le couple reconstitue le cycle de synthèse du sucre dans le muscle et le foie, ce qui deviendra plus tard le cycle de Cori[8]. Leurs travaux auront un impact sur l'utilisation de l'insuline, découverte quelques années plus tôt[5].

Malgré des recherches fructueuses — elle publie 11 articles seule et près de 50 avec son mari — elle n'obtient que des postes d'assistante jusqu'en 1946[1] en raison de la misogynie des chercheurs de l'époque aux États-Unis[2] : à l'université de Rochester, on conseille à son mari de ne pas « ruiner sa carrière » en publiant avec elle[1] ; celles de Toronto et l'université Cornell refusent de l'embaucher lorsqu'elles cherchent à engager son mari[1]. Finalement, le couple part pour la Washington University School of Medicine à Saint-Louis en 1931, où il obtient un poste de professeur de Pharmacologie et où elle obtient un simple poste d'attachée de recherche en pharmacologie[5]. Ce n'est qu'en 1946 qu'elle obtient une chaire de professeur, lorsque son mari prend la direction du département de biochimie[1].

Gerty et Carl Ferdinant Cori recevant le Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1947 à Stockholm.

En 1936, au cours de leurs recherches sur le glucose, ils découvrent le glucose-1-phosphate et mettent au point la description de la dégradation du glycogène en glucose[5]. C'est la première étape de leur recherche qui mènera le couple à obtenir le Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1947, en même temps que l'Argentin Bernardo Houssay : « pour la découverte du processus de conversion catalytique du glycogène[3] ». Les trois sont récompensés pour leur travail sur la régulation de la glycémie et la découverte du cycle de Cori qui lie le métabolisme du muscle à celui du foie par l'intermédiaire de l'acide lactique, libéré par le muscle et transformé en glucose par le foie[8].

Quelques jours avant qu'ils partent recevoir leur prix, on diagnostique à Gerty Cori une splénomégalie myéloïde, rare et irréversible[5]. Malgré la maladie, elle continue de travailler au laboratoire, découvrant comment la perte ou le dysfonctionnement d'une enzyme peut causer des maladies[5]. Elle meurt chez elle le à l'âge de 61 ans[8].

Prix et distinctions

Elle est également nommée docteure honoraire en sciences des universités de Boston (1948), Smith College (1949), Yale (1951), Columbia (1954) et Rochester (1955)[4].

Hommages

  • Un cratère lunaire est nommĂ© en son nom[10].

Notes et références

  1. (en) Dr. Gerty Theresa Radnitz Cori, biographie sur le site du National Library of Medicine.
  2. [PDF] Des femmes prix Nobel sur le site de l'Institut national de physique nucléaire et de physique des particules.
  3. (en) « for their discovery of the course of the catalytic conversion of glycogen » in Personnel de rédaction, « The Nobel Prize in Physiology or Medicine 1947 », Fondation Nobel, 2010. Consulté le 5 décembre 2010.
  4. (en-US) « The Nobel Prize in Physiology or Medicine 1947 », sur NobelPrize.org (consulté le ).
  5. Hélène Merle-Béral, 17 femmes prix Nobel de sciences, Paris, Odile Jacob, , 348 p. (ISBN 978-2-7381-3459-2), pp. 82-96
  6. (en-US) « Gerty T. Cori | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le ).
  7. (en) « Gerty Theresa Cori », sur Jewish Women's Archive (consulté le ).
  8. (en) Carl and Gerty Cori and carbohydrate metabolism sur le site du National Historic Chemical Landmarks.
  9. (en-US) « Cori, Gerty Theresa Radnitz », sur National Women’s Hall of Fame (consulté le ).
  10. « Planetary Names: Crater, craters: Cori on Moon », sur planetarynames.wr.usgs.gov (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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