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Germaine Degrond

Germaine Degrond, nĂ©e CĂ©line Victorine Degrond le Ă  Vernouillet (Seine-et-Oise) et dĂ©cĂ©dĂ©e le Ă  Marly-le-Roi (Yvelines), est une femme politique française, membre de la SFIO. Elle est dĂ©putĂ©e constituante de Seine-et-Oise entre 1945 et 1946 puis dĂ©putĂ©e du mĂŞme dĂ©partement jusqu'en 1958, sous les trois lĂ©gislatures de la IVe RĂ©publique.

Germaine Degrond
Fonctions
Députée française
–
(13 ans et 29 jours)
Élection 21 octobre 1945
RĂ©Ă©lection 2 juin 1946
10 novembre 1946
17 juin 1951
2 janvier 1956
Circonscription Seine-et-Oise
LĂ©gislature Ire, IIe (GPRF)
Ire, IIe, IIIe (IVe RĂ©publique)
Groupe politique SOC
Biographie
Nom de naissance CĂ©line Victorine Degrond
Date de naissance
Lieu de naissance Vernouillet (Seine-et-Oise)
Date de décès (96 ans)
Lieu de décès Marly-le-Roi (Yvelines)
Nationalité Drapeau de la France Française
Parti politique SFIO
Conjoint Gustave Buray (1915-1933)
Enfants Deux enfants
Profession Secrétaire
Journaliste

Biographie

Famille et activités

Le père de Germaine Degrond est un ingénieur issus de l’École nationale supérieure d’arts et métiers ; il travaille à la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest et mène en parallèle un engagement politique, étant membre du Parti radical et proche notamment du député et ministre Maurice Berteaux. Sa mère, Victoire Michel, est la descendante de paysans bretons[1]. Germaine fait des études, d’abord à l'école primaire de Vernouillet, puis au cours complémentaire de Poissy. Elle travaille ensuite en tant que secrétaire-sténodactylo au sein d’un cabinet d'avocats.

Entre 1918 et 1941, elle est l'auteur d'une quarantaine de poèmes[2]. Elle est membre de la Société des gens de lettres[1].

Le , elle épouse Gustave Buray à la mairie de Vernouillet. Ils ont ensemble deux enfants. Ils divorcent, par décision judiciaire du . Elle s’occupe ensuite seule d’élever ses enfants[1].

Politique et RĂ©sistance

Comme son père, elle est éprise d’une fibre militante et de ce fait, s’engage dans le journalisme de gauche, notamment, entre 1915 et 1920 au journal féministe La Voix des Femmes puis à Le Travailleur de Seine-et-Oise, La Mère éducatrice et entre 1933 et 1940 au Populaire, où elle dirige la rédaction de la page consacrée aux femmes[1]. Elle adhère en 1916 à la SFIO. Après le congrès de Tours de 1920, qui voit s'opérer une scission entre SFIO et SFIC, elle participe à recomposer la fédération SFIO de Seine-et-Oise, tout d’abord comme secrétaire de section, puis entre 1932 et 1937 secrétaire générale adjointe et entre 1937 et 1940 secrétaire générale de la fédération. En 1934, elle rejoint le Comité central antifasciste[1].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, à partir de 1940, elle est employée de bureau. En août de la même année, elle est néanmoins surveillée par la Gestapo. Elle rejoint la Résistance française en 1942, et devient secrétaire du réseau Ceux de la Résistance. Après la guerre, elle est décorée de la Croix du combattant volontaire de la Résistance[1].

Assemblées constituantes

Lors des Ă©lections lĂ©gislatives du 21 octobre 1945, qui vise Ă  Ă©lire la première AssemblĂ©e nationale constituante, elle est prĂ©sente en deuxième place sur la liste SFIO de la 1re circonscription de Seine-et-Oise (Guillaume Detraves est en première position). Cette liste gagne 79 337 voix sur 355 957[3] (22,3 %) et Germaine Degrond devient dĂ©putĂ©e, faisant partie des 33 premières femmes françaises Ă  obtenir ce mandat. Elle a 51 ans. Elle est membre de la Commission de la presse, de la radio et du cinĂ©ma, et prĂ©sidente de la Commission du ravitaillement, domaine pour lequel elle dĂ©pose deux propositions de lois. Le , elle soutient la nationalisation des banques puis, le , celle de l’électricitĂ© et du gaz. Elle apporte son accord au projet de constitution prĂ©sentĂ© le qui, rejetĂ©, aboutit Ă  la convocation d'une seconde assemblĂ©e constituante[1].

Lors des Ă©lections lĂ©gislatives du 2 juin 1946, qui a pour but d'Ă©lire la seconde AssemblĂ©e nationale constituante, elle est dĂ©sormais tĂŞte de la liste SFIO dans la mĂŞme circonscription, laquelle emporte 74 763 voix sur 360 020[3] (20,7 %), permettant Ă  Germaine Degrond de demeurer dĂ©putĂ©e, ainsi que le deuxième nom sur la liste. Elle est membre des deux mĂŞmes commissions, assurant encore la prĂ©sidence de celle concernant le ravitaillement ; elle dĂ©pose d’ailleurs sur ce sujet sept propositions de lois. Elle vote pour la nouvelle Constitution[1].

Quatrième République

Ire législature

Lors des Ă©lections lĂ©gislatives du 10 novembre 1946, qui a pour but d'Ă©lire la Ire lĂ©gislature de la Quatrième RĂ©publique française, elle est Ă  nouveau en première position sur la liste SFIO, est Ă©lue grâce au score de 53 810 voix sur 350 779[3] (15,3 %, soit environ 20 000 voix de moins que les scrutins prĂ©cĂ©dents). Le deuxième de liste n’est cette-fois ci pas Ă©lu, au profit d’un candidat du PCF. Entre 1946 et 1949, elle est membre de la Commission du ravitaillement, qu’elle prĂ©side Ă  nouveau, entre 1946 et 1950 de la Commission des affaires Ă©conomiques et entre 1950 et 1951 de la Commission de la presse. Pendant cette première lĂ©gislature, elle dĂ©pose dix-neuf propositions de loi, dont celle du relative Ă  la rĂ©organisation des Halles de Paris. Dans une rĂ©solution du , elle propose, au vu de l’amĂ©lioration des conditions de ravitaillement de supprimer la commission idoine[1].

Elle vote « la confiance au gouvernement lors du scrutin du 4 mai 1947 à la suite duquel Paul Ramadier se séparera de ses ministres communistes. Favorable au statut de l'Algérie (27 août), à la nationalisation des écoles des houillères (14 mai 1948) ainsi qu'à l'adoption du plan Marshall (7 juillet), elle approuve également la formation du Conseil de l'Europe (9 juillet 1949) et la ratification du pacte de l'Atlantique (26 juillet) »[1]. Entre 1944 et 1947, elle est journaliste à Franc-tireur, fonction qu’elle abandonne pour se consacrer davantage à sa carrière politique[1].

IIe législature

Lors des Ă©lections lĂ©gislatives du 17 juin 1951, qui a pour but d'Ă©lire la IIe lĂ©gislature de la Quatrième RĂ©publique française, elle est encore en première position sur la liste SFIO, et est Ă©lue grâce au score de 38 145 voix sur 359 281[3] (10,5 %), les scores du SFIO se faisant de plus en plus bas (le deuxième de liste n’est pas Ă©lu). Entre 1951 et 1955, elle est membre de la Commission de la presse (dont elle est secrĂ©taire jusqu’en 1953) et entre 1953 et 1955 de la Commission des affaires Ă©conomiques. Le , elle est nommĂ©e secrĂ©taire de l’AssemblĂ©e nationale[1].

Elle dépose treize textes (propositions de lois, résolutions et rapports), notamment à propos de la consommation et de la protection de la famille et participe aux débats parlementaires relatifs au budget, au statut de la RTF et aux affaires sociales. « Favorable à l'échelle mobile des salaires (20 septembre 1951), Germaine Degrond se prononce le lendemain, contre la loi sur le compte spécial scolaire, mais approuve la ratification du traité de Paris instituant la CECA (13 décembre). Elle refuse la confiance à Antoine Pinay lors du vote d'investiture du 6 mars 1952, puis à Joseph Laniel le 26 juin 1953 et le 12 juin 1954, se prononce contre le cessez-le-feu en Indochine (9 mars 1954) et refuse à nouveau la confiance au gouvernement après Diên-Biên-Phû (13 mai) ». Le , elle soutient Pierre Mendès France lors de son investiture et de son renversement, et « approuve les accords de Genève qui mettent fin aux hostilités en Indochine (23 juillet) ». Elle vote contre l’investiture d’Edgar Faure et l’état d’urgence en Algérie[1].

Elle est une européenne convaincue, et vote notamment le pour l’entrée de l’Allemagne dans l’OTAN.

IIIe législature

Lors des Ă©lections lĂ©gislatives du 2 janvier 1956, qui a pour but d'Ă©lire la IIIe lĂ©gislature de la Quatrième RĂ©publique française, elle est toujours en première position sur la liste SFIO, et est Ă©lue grâce au score de 40 933 voix sur 442 257[3] (9,3 %). Entre 1956 et 1957, elle est membre de la Commission des affaires Ă©conomiques (elle est Ă©lue secrĂ©taire de la Commission le ), après l’avoir Ă©tĂ© brièvement de la presse la première annĂ©e. En 1957, elle est membre de la Commission de la famille, de la population et de la santĂ© publique[1].

Pendant cette législature, elle dépose dix-sept textes, notamment celui du relatif « à la protection des enfants contre l'alcoolisme, et [celui] du 5 juillet 1957 sur la protection des enfants maltraités ou moralement abandonnés. Elle intervient en outre fréquemment dans les débats, notamment, le 26 juin 1956, à propos de la légitimation des enfants adultérins ». Elle intervient également sur les évènements de l’insurrection de Budapest (Hongrie). Le , elle pose la question des problèmes relatifs à l’arrivée massive de population dans la région parisienne, notamment en matière de logement[1].

Elle « ratifie les traités instituant la CEE et l'Euratom (9 juillet 1957). Favorable à l'investiture de Pierre Pflimlin (13 mai 1958), elle approuve l'état d'urgence (16 mai) et soutient la proposition de résolution tendant à réviser certains articles de la Constitution (27 mai). Le 1er juin, elle vote la confiance au général de Gaulle, avant de se prononcer pour les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle (2 juin) »[1].

Elle meurt le à Marly-le-Roi (désormais les Yvelines).

DĂ©coration

Hommages

Notes et références

Voir aussi

Article connexe

Lien externe

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