Georges Ruggiu
Georges Omar Ruggiu (né Georges Henri Yvon Joseph Ruggiu le à Verviers en Belgique) était l'un des animateurs de la Radio des Mille Collines (RTLM), souvent considérée[1] comme un instrument décisif de la planification et de l'exécution du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.
Naissance | |
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Nom de naissance |
Georges Henri Yvon Joseph Ruggiu |
Nationalités | |
Activités |
Condamné pour |
Incitation (en) (), crime contre l'humanité |
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Au Rwanda
Belge d'origine italienne[2], proche de la mouvance démocrate-chrétienne, se décrivant lui-même comme un idéaliste, il embrasse la cause Hutu Power après une rencontre avec des étudiants rwandais de Liège.
Invité à Kigali pour participer au lancement de la RTLM, il est chargé d'y animer des émissions en français où, de janvier à , il se distingue par la violence de ses diatribes à l'encontre des Tutsi et de ses concitoyens belges.
Procès et détention
Arrêté le à Mombasa (au Kenya) par les enquêteurs du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), il est transféré à Arusha (en Tanzanie), siège de cette cour. Il y est le seul accusé non-rwandais.
Converti à l'Islam durant sa période de cavale, il se présente au tribunal sous le nom de Georges Omar Ruggiu.
Il est accusé d’« incitation directe et publique à commettre le génocide et de crimes contre l’humanité ». Selon le procureur en chef Louise Arbour, « les émissions de Georges Ruggiu ont incité au meurtre ou à porter gravement atteinte à l’intégrité physique ou mentale des Tutsis » et « ont constitué des actes de persécution envers les Tutsis, certains Hutus et des citoyens belges »[3].
Choisissant d'abord de plaider non coupable, il accepte finalement de collaborer avec le TPIR en passant aux aveux et en plaidant coupable Ă toutes les charges pesant sur lui[4].
Cette collaboration avec le TPIR permet à l'accusé d'échapper au grand procès groupé des Médias du Génocide, qui implique notamment Ferdinand Nahimana, Jean Bosco Barayagwiza et Hassan Ngeze. Elle est considérée par le procureur Carla Del Ponte comme une circonstance atténuante [5].
Le 1er juin 2000, il est condamné à 12 ans de réclusion[6]. Sa détention se poursuit à Arusha durant sept ans. Le , Georges Ruggiu est transféré en Italie où des accords bilatéraux entre le TPIR et la justice italienne lui permettent de purger les 17 mois restants de sa peine[7]. En 2011, Georges Ruggiu est revenu à Verviers, son lieu de naissance.
Notes et références
- Voir, notamment, Jean-Pierre Chrétien (dir.), Jean-François Dupaquier, Marcel Kabanda et Joseph Ngarambe, Rwanda : Les Médias du génocide, Paris, Karthala, 1995. et Alison Des Forges, Aucun témoin ne doit survivre. Le génocide au Rwanda, Human Rights Watch/FIDH, Karthala, 1999
- Né Italien, il obtient sa naturalisation belge en 1975, année de sa majorité, selon le code de la nationalité alors en vigueur (voir le texte sur le site du Pouvoir judiciaire belge).
- DĂ©pĂŞche de l'agence Hirondelle du 15 octobre 1997
- Après Jean Kambanda et Omar Serushago, Georges Ruggiu devient ainsi le troisième accusé du TPIR à plaider coupable.
- « Georges Ruggiu », sur TRIAL International (consulté le )
- DĂ©pĂŞches de l'agence Hirondelle
- Dépêche de l'agence Belga du 28 février 2008