George Montague Nathan
George Montague Nathan (1895, Hackney (borough londonien) - 1937, Brunete) est un volontaire britannique d'origine irlandaise qui a combattu comme officier supérieur dans les Brigades internationales aux côtés des Républicains espagnols pendant la guerre d’Espagne. Il a été tué sur le front en pendant la bataille de Brunete.
Naissance | |
---|---|
Décès |
(Ă 42 ans) Brunete |
Nationalité | |
Allégeance | |
Activité |
Armes | |
---|---|
Grade militaire |
Commandeur (en) |
Conflits |
Ne pas confondre George Montague Nathan avec le critique dramatique américain George Jean Nathan (en).
Biographie
Pendant la Première Guerre mondiale, Nathan est d’abord private (simple soldat), il combat sur le front de l’Ouest dès le début du conflit[1].
Il devient company sergeant major puis, le , sur le front, il est nommé officiellement (commissionned) sous-lieutenant[2] - [3], devenant ainsi, affirmait-il, "le seul officier juif du corps des Gardes"[4].
On sait peu de choses sur son activité entre 1918 et 1936, si ce n’est qu’il s’est engagé 2 fois dans l’armée britannique, puis en a été chassé. Bennet pense que pendant la Guerre d'indépendance irlandaise (1919-1921), Nathan a rejoint le corps des Black and Tans, a lutté contre les indépendantistes irlandais du comté de Limerick et a participé à l’assassinat, le , du maire fénian de Limerick, George Clancy, et de son prédécesseur Michael O'Callaghan[5] - [6].
Selon l’article de WP español sur George Nathan, il aurait par la suite changé de camp et milité dans les rangs de l’IRA, devenant ainsi collègue de Frank Ryan, qui sera le chef de la Colonne Connolly, composée d'Irlandais indépendantistes combattant dans la XVe brigade internationale.
En Espagne, en , Nathan aurait évoqué ouvertement ses activités anti-IRA passées devant des volontaires de la Colonne Connolly, et affirmé : "Nous avons tous évolué sur le plan politique, nous sommes tous des socialistes maintenant". L’auditoire aurait applaudi[2].
Guerre d’Espagne
Nathan est d’abord à la tête de la British Company, qui fait partie du Bataillon La Marseillaise (de) de la XIVe BI, elle-même commandée par le général Walter [7] (le Bataillon La Marseillaise est composé surtout de volontaires francophones, Français et Belges).
Après la bataille de Lopera (une défaite qui permet cependant d'arrêter la campagne de l’Olive lancée par les nationalistes dans la région de Jaén, et de stabiliser le front), le commandant du Bataillon La Marseillaise, Gaston Delasalle, est condamné à mort par André Marty, et fusillé pour espionnage[8]. Nathan succède à Delasalle (début 1937)[9].
Après avoir[10] commandé successivement le Lincoln Batallion, le George Washington Batallion et le British Batallion, Nathan devient le chef d’état-major de Janos Galicz (general Gal), le commandant de la XVe brigade internationale[11].
L'admission de Nathan au Parti communiste lui est refusée pour "orientation sexuelle atypique"[12]– et pour manque objectif d’enthousiasme politique lors des réunions[13], mais il est un chef admiré des soldats (et des observateurs du Comintern) pour son expérience de la guerre et son courage extraordinaire au feu[14].
George Nathan est mortellement blessé le , pendant la bataille de Brunete[15], au cours d’une attaque de l’aviation nationaliste, et il meurt dans la soirée[16].
Citations
« ...efficace, capable, et d’un très grand courage ; surtout, c’était un officier britannique typique..qui, quand il donnait des ordres, ne laissait pas ses subordonnés dans l’illusion sur ce qui était exigé d’eux…Tout d’abord, je l’ai pris pour un snob, mais je n’oublierai jamais comment, le 3e jour de la bataille du Jarama, au milieu du chaos et du massacre, il s’est révélé l’officier le plus capable[17]. »
« En Espagne, où il était toujours impeccablement habillé, avec des bottes cirées comme des miroirs par ses ordonnances (toujours de fort beaux garçons), il donnait l’impression d’être un chef de mercenaires - plein de ressources, brave et respecté de tous. Quand Nathan apparaissait, avec son stick a pommeau d’or, les hommes se sentaient pleins de courage[18]. »
« À la fin de la bataille le courageux et brillant major anglais … était tué. Il demanda à ceux qui l’entouraient de chanter pendant ses derniers moments. Le soir il fut enterré dans un cercueil rustique, sous les oliviers, près de la rivière Guadarrama. Pendant le service funéraire, "Gal" et Jock Cunningham (en), 2 hommes inflexibles qui avaient été jaloux de Nathan, étaient là , debout, et des larmes coulaient sur leurs joues[19] »
Bibliographie
- (en) Antony Beevor, The battle for Spain : the Spanish Civil War 1936-1939, Londres, Weidenfeld & Nicolson, , 526 p. (ISBN 978-0-297-84832-5, OCLC 717277177)
- Bennett, Richard, "Portrait of a Killer", New Statesman, 24 March 1961, p. 471-472
- (en) Judith Cook, Apprentices of freedom, London New York, Quartet Books, , 150 p. (ISBN 978-0-7043-2186-1, OCLC 925180205)
- (en) Cecil D. Eby, Comrades and commissars : the Lincoln Battalion in the Spanish Civil War, University Park, Pa, Pennsylvania State University Press, , 510 p. (ISBN 978-0-271-02910-8, OCLC 76936626, lire en ligne)
- (en) Jason Gurney, Crusade in Spain, Londres, Faber and Faber, , 189 p. (ISBN 978-0-571-10310-2, OCLC 982275)
- Fred Copeman. Reason in Revolt, 1948. Blandford Press
- (en) Fearghal McGarry, Irish politics and the Spanish Civil War, Cork, Cork University Press, , 326 p. (ISBN 978-1-85918-239-0 et 978-1-859-18240-6, OCLC 247815774)
- (en) Joe Monks, With the Reds in Andalusia, John Cornford Poetry Group, (OCLC 15590037)
- (en) Alexander Szurek, The shattered dream, Boulder New York, East European Monographs Distributed by Columbia University Press, , 382 p. (ISBN 978-0-88033-160-9, OCLC 231054215)
- Hugh Thomas. The Spanish Civil War, 1961. 1st ed.
- Hugh Thomas. The Spanish Civil War, 2003. 4th Rev. Ed
Notes
- Gurney (1974), p. 93–95
- Monks (1985)
- selon l’article de WP en "Sergeant major", il s’agit du plus élevé des grades de sous-officiers (Non Commissionned Officers), qui ont chez les Anglo-Saxons des prérogatives étendues, selon le principe que "NCOs are the backbone of the army : les sous-officiers sont l’épine dorsale de l’armée". Nathan a donc été nommé officiellement (commissionned) au grade de sous-lieutenant : promotion qui, si elle est accordée à des soldats sortis du rang, est réservée aux plus courageux et aux plus capables
- Thomas (1961), p. 347. En fait, ajoute l’article de WP en, son dossier militaire montre qu’il a été nommé officier du Warwickshire Regiment et non des Gardes
- Bennett (1961), p. 471-472
- Thomas (2003), p. 476
- Thomas (2003), p. 475
- Hugh Thomas, (1985), La Guerra Civil Española , p. 475-477 (Barcelona: Grijalbo. (ISBN 84-253-0695-7)). En fait, André Marty a voulu punir les troupes qui selon lui n’ont pas montré assez de pugnacité lors de la bataille de Lopera (selon Beevor, Antony. The Battle for Spain. The Spanish Civil War, 1936-1939. Penguin Books. 2006. London. p. 397 - et Thomas, Hugh. The Spanish Civil War. Penguin Books. 2001. London. p. 476). À Lopera, les pertes des anglophones avaient pourtant été énormes (selon WP en, article "battle of Lopera, § "Aftermath")
- Thomas (2003), p. 477
- selon WP es
- "Gal" étant impopulaire parmi ses soldats anglophones (voir l’article Janos Galicz) le haut commandement républicain donne ainsi un chef intermédiaire (un soldat de métier anglo-saxon) aux Américains et Britanniques de la XVe B.I.
- Eby (2007), p. 202
- Gurney (1974), p. 132
- Selon les articles de WP ca et WP it, Nathan montait à l’assaut armé de son seul swagger stick, et en criant «¡ Adelante señoras!» ("En avant Mesdames !") à ses hommes, pour les encourager. L’article de WP it ajoute en « Liens externes » un document sur « Les homosexuels dans la Guerre civile espagnole (http://www.oliari.com/storia/guerraspagna.html), et cite, avec George Nathan, David Mc Kelvey White, Bill Aalto, et 2 poètes : Stephan Harold Spender et Wystan Hugh Auden
- la bataille de Brunete a duré du 6 au 25 juillet 1937. Le 16 juillet, les Républicains épuisés commençaient à arrêter leur progression et à se retrancher en prévision de la contre-offensive nationaliste imminente
- Nathan, bien qu’étant une personnalité à part, n’a donc pas été éliminé par le NKVD, contrairement à ce qui, pense-t-on, fut le sort de plusieurs chefs républicains (Buenaventura Durruti, José Robles Pazos, Hans Beimler etc.)
- Copeman (1948), p 82
- Thomas (1961), p 348
- Thomas (1961), p 463
Sources
Les articles "George Nathan" de WP ca, en, es, it.