Gare de Bastogne-Sud
La gare de Bastogne-Sud est une ancienne gare ferroviaire belge de la ligne 163, située sur le territoire de la commune de Bastogne, dans la province de Luxembourg en région wallonne.
Bastogne-Sud | |
La gare en 1900. | |
Localisation | |
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Pays | Belgique |
Commune | Bastogne |
Adresse | Place de la Gare 6600 Bastogne |
Coordonnées géographiques | 49° 59′ 59″ nord, 5° 42′ 35″ est |
Gestion et exploitation | |
Propriétaire | SNCB |
Exploitant | Désaffectée |
Code UIC | 88651109 |
Caractéristiques | |
Ligne(s) | 163, Libramont à Saint-Vith |
Voies | 0 (anc. 3) |
Quais | 1 routier (anc. 2) |
Altitude | 509 m |
Historique | |
Mise en service | |
Fermeture | |
Situation ferroviaire
La gare de Bastogne-Sud est située au point kilométrique (PK) 28,70 de la ligne 163, de Libramont à Gouvy et Saint-Vith entre la halte de Villeroux et la gare de Bastogne-Nord[1] (la ligne et la gare sont fermées).
Histoire
La desserte de la ville de Bastogne par un embranchement ferroviaire faisait partie des conditions de la loi du concédant à la Grande compagnie du Luxembourg (GCL) le chemin de fer de Bruxelles à la frontière luxembourgeoise, le canal de l'Ourthe ainsi qu'une voie ferrée en direction de l'Ourthe. La GCL, qui achève sa ligne principale en 1859, se montre cependant peu pressée de réaliser la ligne vers Bastogne, la jugeant trop peu rentable malgré la promesse de l’État de lui verser 100 000 francs de rente annuelle. Elle entame finalement les travaux à la fin des années 1860.
La gare de Bastogne est mise en service le par la Grande compagnie du Luxembourg[1]. Elle sera renommée Bastogne-Sud le , lors de la mise en service d'un arrêt dénommé Bastogne-Nord[2].
Du temps de la Compagnie du Luxembourg, Bastogne est une gare en impasse. De l'autre côté de la frontière, la Compagnie des chemins de fer Prince-Henri obtient en 1870 la concession d'une ligne de chemin de fer reliant Kautenbach à Wiltz et se prolongeant vers la frontière belge et la gare de Bastogne[3]. Future ligne 1b luxembourgeoise et 164 belge, elle ne sera achevée qu'en 1887[4].
Une série de prolongements, en direction de la ligne de Pepinster à la frontière luxembourgeoise, de la France, de l'Allemagne et de Liège est mentionné dès 1864 comme composante du réseau "Forcade"[5] comprenant une ligne de la frontière française (près de Bouillon) aux environs de Vielsalm via Bastogne qui constituerait l'amorce d'une ligne en direction de Liège[6]. Ce projet ambitieux, encore mentionné en 1872, ne verra pas le jour.
La loi du , qui règle le rachat de la Compagnie du Luxembourg et la création de plusieurs lignes reliant la Belgique aux gisements de fer du Prince-Henri au Luxembourg, liste parmi les lignes que la société des Bassins Houillers construira pour le compte de l’État belge[7] « Un chemin de fer partant de la station de Bastogne et se raccordant au chemin de fer de Pepinster à la frontière du grand-duché de Luxembourg, à Gouvy ». Les bassins houillers de Simon Philippart font faillite en 1878 après n'avoir bâti qu'une petite partie des lignes qui lui avaient été attribuées et l’État doit renégocier la construction de ce réseau.
C'est le que l’État belge livre à l'exploitation la section de Bastogne à Limerlé, suivie le par celle vers Gouvy[8].
À la même époque, le bâtiment de la gare de Bastogne-Sud est démoli et remplacé par une nouvelle gare de style néo-renaissance. La ligne sera mise à double voie au début du XXe siècle et intensément utilisée par l'occupant allemand (qui avait réalisé son prolongement de Gouvy à Saint-Vith) pour ses mouvements de troupes, munitions et blessés vers l'est de la France durant la Première Guerre mondiale.
Aux abords de la gare de Bastogne-Sud, la Société nationale des chemins de fer vicinaux exploite un important dépôt sur les lignes de tramways 516A (Bastogne - Marche-en-Famenne) et 516B (Bastogne - Martelange). Ces lignes, à traction vapeur puis diesel, sont désaffectées le .
Le , la SNCB supprime les trains de voyageurs entre Bastogne-Nord et Gouvy et les trains de marchandises peu après (sauf une desserte vers Bourcy jusqu'en 1991[8]. La ligne 164 vers Wiltz n'est déjà plus exploitée depuis 1967.
Le reste de la ligne 163 est, non-officiellement, fermé au service des voyageurs le [8] et au service des marchandises le de la même année[1]. Cette fermeture pour travaux en raison du mauvais état de la voie[9], devient finalement définitive après de nombreuses années de remplacement par des autobus TEC exploités, au début, par la SNCB et desservant l'ancienne gare de Bastogne-Sud.
Les rails sont arrachés entre Bastogne et Gouvy en 1998 puis en 2010 jusqu'à la gare de Libramont. Un chemin RAVeL a été implanté sur l'ancienne ligne ainsi que sur la ligne vers Wiltz. Le bâtiment de la gare a fait l'objet d'une reconversion et l'espace occupé par les voies 1 et 2 voit s'arrêter les autobus TEC.
Patrimoine ferroviaire
L'ancien bâtiment voyageurs est toujours existant avec son quai principal.
- Autorail à quai en 1986.
- Vue d'ensemble.
- La gare côté quai en 2007.
Notes et références
- « Standaardfiche 163 Libramont-Gouvy-St Vith », sur Pandora.be (sur Internet Archive).
- (nl) Jean-Pierre Schenkel, « Bastogne-Sud », sur spoorweggeschiedenis.quartam.on-rev.com, (consulté le ).
- Moniteur belge: journal officiel. 1870, 6, (lire en ligne), « Loi concernant la concession de chemins de fer », p. 2119-2120.
- (fr + lu) « Ligne Kautenbach - Wiltz (- frontière belge) », sur rail.lu (consulté le ).
- Ginette Kurgan-van Hentenryk, « Une étape mouvementée de la réorganisation des chemins de fer belges : le rachat du Grand-Luxembourg par l'État (1872-1873) », Revue belge de philologie et d'histoire , t. 50, no 2,‎ , p. 399 (lire en ligne, consulté le ).
- Annuaire spécial des chemins de fer belges, (lire en ligne), « Chemin de fer Franco-Belge-Prussien », p. 356-357
- Pasinomie, (lire en ligne), chap. 60 (« loi qui approuve la convention du 26 octobre 1872, pour assurer le raccordement des chemins de fer Prince-Henri avec les chemins de fer belges, et celle du 31 janvier 1873 portant rachat, par l’État des droits de la Grande Compagnie du Luxembourg »), p. 41-42.
- (nl) « Belgische spoorlijnen : Lijn 163 », sur Spoorwegpagina's van Paul Kevers (consulté le ).
- Olivier Paso, « Elle veut repartir sur de bonnes voies La gare du Sud de Bastogne n'accueille plus de trains depuis cinq ans. Un projet global devrait la remettre sur les rails. Pourquoi ces millions maintenant? La mode des voies lentes », Le Soir,‎ (lire en ligne).