Gandharva
Gandharva est le terme utilisĂ© pour dĂ©signer des ĂȘtres cĂ©lestes dans lâhindouisme, musiciens et chanteurs[1]. Les gandharvas se retrouvent aussi dans le bouddhisme et le jaĂŻnisme.
Dans lâhindouisme
Dans lâhindouisme, les Gandharvas (Sanskrit: à€à€šà„à€§à€°à„à€”, gandharva, Kannada: àČàČàȧàČ°àłàČ”, Tamil:àźàźšàŻàź€àź°àŻàź”àź°àŻ, Telugu:à°à°à°§à°°à±à°”) sont citĂ©s dans les VĂ©das. Ils sont des esprits mĂąles de la nature, Ă©poux des Apsaras. Certains sont en partie animaux, le plus souvent oiseau ou cheval. Ils possĂšdent dâimpressionnants talents musicaux et vocaux. Ce sont les gardiens du Soma et, par leur musique, ils divertissent les dieux dans leurs palais. Gandharva est synonyme de chanteur Ă la cour des dieux.
Dans la théologie hindoue, les Gandharvas jouent le rÎle de messagers entre les dieux et les humains. Dans la loi hindoue, un mariage gandharva est un mariage contracté uniquement par consentement mutuel, sans rituels formels ni accord des familles.
Les Gandharvas sont largement mentionnés dans le poÚme épique du Mahabharata ; ils y sont associés avec les Devas (comme danseurs et chanteurs) et avec les Yakshas, comme puissants guerriers.
Dans le bouddhisme
Un Gandharva (Sanskrit) ou gandhabba (PÄli) (Japonais: äčŸé„ć© Kendatsuba) est lâun des rangs infĂ©rieurs de Devas dans la cosmologie bouddhiste. Ils sont classĂ©s dans la catĂ©gorie des Devas CÄturmahÄrÄjikakÄyika, adeptes du Grand Roi DháčtarÄáčŁáčra, gardien de lâEst. Les ĂȘtres se rĂ©incarnent parmi les Gandharvas sâils ont pratiquĂ© la forme la plus basique des vertus du bouddhisme (Janavasabha-sutta, DN.18).
Les Gandharvas peuvent voler dans les airs et sont rĂ©putĂ©s pour leurs talents de musiciens. Ils sont en phase avec les arbres et les fleurs, et ils sont dĂ©crits comme rĂ©sidant dans les parfums dâĂ©corce, de sĂšve et de fleurs. Le Bouddha en parle dans de nombreux sutras faisant partie du Samyutta NikÄya, notamment dans la 3e section Khandha vagga, n°31 Gandhabba-KÄya Saɱyutta (SN.III.31)[3]:
« Ă moines, je vous instruirai sur les devas qui appartiennent au groupe des Ganddhabba. Ăcoutez-moi.
Quels sont les devas appartenant Ă ce groupe ?
Il y a, ĂŽ moines, les devas qui habitent le parfum des racines,
les devas qui habitent le parfum du cĆur,
ceux qui habitent le parfum de lâaubier,
ceux qui habitent le parfum de lâĂ©corce,
ceux qui habitent le parfum de la sĂšve,
ceux qui habitent le parfum des feuilles,
ceux qui habitent le parfum des fleurs,
ceux qui habitent le parfum des fruits,
ceux qui habitent le parfum des saveurs,
ceux qui habitent le parfum des parfums.
à moines, on les appelle les devas appartenant au groupe des Gandhabbas[4]. »
Ils font aussi partie des ĂȘtres qui peuvent distraire un moine pendant sa mĂ©ditation.
Les termes Gandharva et YakáčŁa sont parfois utilisĂ©s pour les mĂȘmes ĂȘtres ; dans ce cas, YakáčŁa est un terme plus gĂ©nĂ©ral, incluant plusieurs sortes de divinitĂ©s mineures.
Parmi les Gandharvas notables se trouvent (DN.20 et DN.32) PanÄda, Opamañña, Naáž·a, Cittasena, RÄjÄ. Janesabha est sans doute le mĂȘme que Janavasabha, une rĂ©incarnation du roi BimbisÄra de Magadha. MÄtali le Gandharva est lâaurige de Ćakra.
TimbarĆ« (Tumburu) Ă©tait un chef des Gandharvas. Il existe une histoire dâamour Ă propos de sa fille BhaddÄ SuriyavacchasÄ (Sanskrit: BhadrÄ SĆ«ryavarcasÄ) et un autre Gandharva, Pañcasikha (Sanskrit: PañcaĆikha). Pañcasikha tomba amoureux de SuriyavacchasÄ quand il la vit danser devant Ćakra, mais elle Ă©tait elle-mĂȘme amoureuse de SikhandÄ« (ou Sikhaddi), fils de MÄtali lâaurige. Pañcasikha se rendit chez TimbarĆ« et joua une mĂ©lodie sur son luth tout en chantant une chanson dâamour dans laquelle il parla Ă©galement du Bouddha et de ses arhats. Ensuite, Ćakra demanda Ă Pañcasikha dâintercĂ©der en sa faveur auprĂšs du Bouddha afin d'obtenir une audience. En rĂ©compense de ce service, Ćakra convainquit SuriyavacchasÄ, dĂ©jĂ charmĂ©e par les talents et la dĂ©votion de Pañcasikha (en), dâĂ©pouser ce dernier.
Pañcasikha est aussi un messager pour les quatre rois cĂ©lestes, rapportant les nouvelles Ă MÄtali, qui reprĂ©sente Ćakra et les Devas des TrÄyastriáčĆa.
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Gandharva » (voir la liste des auteurs).
- Encyclopedia of Hinduism par C.A. Jones et J.D. Ryan publié par Checkmark Books, page 157, (ISBN 0816073368)
- (en) A Sanskrit-English dictionary: etymologically and philologically arranged, by Sir Monier-Williams, Books.google.ca, (lire en ligne).
- Dans le groupe n°31 « Gandhabba-KÄya Saɱyutta » (SN.III.31), sont rassemblĂ©s 112 suttas courts. Celui qui est citĂ© ici, le 1er de lâensemble, est intitulĂ© «Suddhika Suttaɱ». Il a Ă©tĂ© traduit du pÄli vers lâanglais par F.L. Woodward, et fait partie de The Book of the Kindred Sayings publiĂ© par la Pali Text Society entre 1917 et 1930, lire en ligne : (en) « 3. Khandha vagga â 31.Gandhabba-KÄya Saɱyutta.1-1-112.Suddhika Suttam », sur obo.geaud.net (consultĂ© le ).
Une traduction du sutta en français figure dans l'ouvrage de l'historien srilankais Ananda Coomaraswamy, La pensĂ©e du Bouddha (1949), p.184 (voir rĂ©fĂ©rences complĂštes section « Bibliographie »). Celle-ci Ă©tant dans le domaine public est reproduite ici. - Dans le texte citĂ©, le mot «Ganddhabba » est au singulier dans la premiĂšre occurrence («au groupe des Ganddhabba»), et au pluriel dans la seconde («au groupe des Ganddhabbas»). Sâagissant dâune citation, cette coquille nâa pas Ă©tĂ© corrigĂ©e.
Voir aussi
Bibliographie
- Ananda Coomaraswamy et I.B. Horner (traducteur : J. Buhot), La PensĂ©e du BOUDDHA, Paris, Ăditions CorrĂȘa, , 308 p. (ASIN B004430YFA) .
Articles connexes
- Deva (divinité)
- Tumburu, le plus doué des Gandharvas
- NĂąrada
- Glossaire de la mythologie et de l'iconographie hindoues