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Gabriel Jeantet

Gabriel Jeantet, né le à Pomponne (Seine-et-Marne) et mort le à Villejuif[1] (Val-de-Marne), est un publiciste et militant français d'extrême droite.

Gabriel Jeantet
Gabriel Jeantet lors du procès de la Cagoule (octobre 1948)
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  72 ans)
Villejuif
Nom de naissance
Gabriel Marie Louis Aimé Jeantet
Nationalité
Activités
RĂ©dacteur Ă 
Père
Fratrie
Autres informations
Parti politique
Membre de
Conflit
Condamnation
Lieu de détention
Distinction

Biographie

Photographie de Gabriel Jeantet publiée dans le journal Ce soir dans le cadre de l'enquête sur la Cagoule ().

Il nait le [2] dans une famille royaliste et nationaliste. Son père, Félix Jeantet est un journaliste, critique d'art et proche de l'Action française et des Camelots du roi. Gabriel Jeantet collabore avec son frère Claude, à L'Étudiant français, journal de la Fédération nationale des étudiants d'Action française[3]. Il devient le délégué général des lycéens et collégiens de cette fédération[4]. En , Jeantet est interné à la prison de la Santé à la suite de son inculpation pour violences et voies de fait commises au ministère de l'Agriculture[5].

En 1930, il démissionne de l'Action française lors de la grande dissidence et fonde la Fédération des étudiants royalistes avec Félicien Maudet[6].

Gabriel Jeantet rejoint ensuite la Cagoule, crĂ©Ă©e en 1936 par Eugène Deloncle. Le rapport BĂ©teille le tient pour l'un des principaux assassins et trafiquants d'arme de l'organisation. Le complot Ă©ventĂ©, il s'enfuit afin d'Ă©chapper aux recherches policières[7] - [8]. Il revient en France depuis l'Italie et se prĂ©sente au bureau de recrutement de Lons le Saunier en . Il est arrĂŞtĂ© en novembre et incarcĂ©rĂ©. Édouard Daladier intervient en demandant sa libĂ©ration Ă  son ministre Sarraut, au motif que « Jeantet est en relation avec les services techniques de mon ministère (la dĂ©fense nationale) et en raison des services rendus Â»[9].

En 1940, il revient en France et combat dans la 4e division cuirassé du colonel de Gaulle. Après la défaite, il est chargé de mission au cabinet civil du maréchal Pétain, et il crée et dirige le mensuel France, revue de l’État nouveau[10] - [11] et anime l'Amicale de France, dont il est secrétaire général, une organisation de propagande maréchaliste. Avec Simon Arbellot, il est l’un des « parrains » de François Mitterrand pour l’obtention de la Francisque en 1943[12] - [10].

Après la dissolution de l'Amicale de France sur décision de l'amiral Darlan, Jeantet qui est anti-allemand rejoint l'organisation 7e Colonne Alsace, à l'origine destinée à l'entraide des Alsaciens déplacés en 1940, et bientôt transformée en mouvement de résistance et de renseignement. Jeantet fournit des fonds, les papiers de circulation pour les voitures[13].

Gabriel Jeantet au centre lors du premier meeting d'Ordre nouveau à la Mutualité le 13 mai 1970.

Il est arrêté en juillet, avec des résistants, membres du Réseau Brutus (dont sa future épouse, Marguerite Delchambre) qui partiront en camp de concentration. Son cas va être dissocié : il n'est pas immatriculé, mais transféré comme personnalité-otage à Bad Godesberg, puis au château d'Eisenberg en Bohême[14].

Revenu d'Allemagne à la Libération, il est interné à la prison de Fresnes. Il sera jugé en 1948 pour sa participation à la Cagoule et condamné à vingt-cinq ans de dégradation nationale avec la confiscation des biens[15]puis un peu plus tard à une peine de quatre ans de prison[16].

Il quitte la scène politique pour diriger la collection « histoire contemporaine » des éditions de la Table ronde jusqu'aux années 1970, où il est aperçu dans une réunion publique d'Ordre nouveau en , avant d'intégrer son bureau politique. Lors de la création du Front national par Jean-Marie Le Pen en 1972, il devient membre de son conseil national[10]. Il adhérera ensuite au Parti des forces nouvelles.

Il projette initialement de rédiger des mémoires évocateurs de son passé cagoulard mais l'ouvrage ne voit pas le jour. D'après le journaliste Philippe Bourdrel, Gabriel Jeantet se suicide « dans des conditions particulièrement atroces »[17] le à Villejuif[1].

Il est le père du journaliste Pierre Jeantet (né en 1947).

Publications

  • AnnĂ©e 40, essai, La Table Ronde, 1965 (avec Jacques Laurent).
  • PĂ©tain contre Hitler, La Table Ronde, 1966.

Notes et références

  1. Archives de Seine-et-Marne, commune de Pomponne, acte de naissance no 5, année 1906 (vues 64 et 65 /197) (avec mention marginale de décès)
  2. « Gabriel Jeantet (1906-1978) - Auteur - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  3. L'Étudiant français : organe mensuel de la Fédération nationale des étudiants d'Action française, , 6e année, no 13, p. 4, [lire en ligne].
  4. L'Étudiant français : organe mensuel de la Fédération nationale des étudiants d'Action française, , 8e année, no 2, p. 2, [lire en ligne].
  5. Le Petit Parisien, dimanche , 53e année, no 18926, p. 2, [lire en ligne].
  6. Pierre Péan, Le Mystérieux Docteur Martin: (1895-1969), Fayard, (ISBN 978-2-213-64467-7, lire en ligne)
  7. Ce soir : grand quotidien d'information indépendant, jeudi , 1re année, no 268, p. 3, [lire en ligne].
  8. Le Matin, lundi , 54e année, no 19610, p. 1, [lire en ligne].
  9. Lettre du président du Conseil à Sarraut ministre de l'intérieur Paris ; citée dans Charles Dumas "La France trahie et livrée" Gallimard Paris 1945
  10. Edwy Plenel, Le journaliste et le Président, Stock, , 790 p..
  11. « France, revue de l’État nouveau », Candide,‎ , P.4 (lire en ligne)
  12. Eric Dupin, « Une vie de pouvoir », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. Amis de la fondation pour la mémoire de la déportation de l’Allier, « JEANTET Gabriel Marie Louis Aimé »
  14. Fondation pour la mémoire de la déportation, Banque de données multimédia, I.264
  15. Le Monde, « Tribunaux : Méténier condamné à la dégradation nationale à vie. », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès limité)
  16. « JEANTET Gabriel Marie Louis Aimé », sur Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier (consulté le )
  17. Bourdrel 2009, p. ???, n. 22.

Annexes

Bibliographie

  • Christian Bernadac (Ă©d.), Les Carnets secrets de la Cagoule : Dagore, Paris, Éditions France-Empire, , 609 p. (prĂ©sentation en ligne).
  • Philippe Bourdrel, La Cagoule : histoire d'une sociĂ©tĂ© secrète du Front populaire Ă  la Ve RĂ©publique, Paris, Albin Michel, (1re Ă©d. 1970), 404 p. (ISBN 2-226-06121-5).
  • Philippe Bourdrel, Les Cagoulards dans la guerre, Paris, Albin Michel, , 282 p. (ISBN 978-2-226-19325-4).
  • FrĂ©dĂ©ric Freigneaux, Histoire d'un mouvement terroriste de l’entre-deux-guerres, La Cagoule, mĂ©moire maĂ®trise, UniversitĂ© Toulouse 2, Le Mirail, 1991, 2 tomes, 435 p.
  • FrĂ©dĂ©ric Freigneaux, « La Cagoule : enquĂŞte sur une conspiration d'extrĂŞme droite », L'Histoire, no 159,‎ , p. 6-17.
  • BĂ©nĂ©dicte Vergez-Chaignon, Les Vichysto-rĂ©sistants : De 1940 Ă  nos jours, Paris, Perrin, , 775 p. (ISBN 978-2-262-01993-8).
    Édition revue et augmentée : Bénédicte Vergez-Chaignon, Les Vichysto-résistants, Paris, Perrin, coll. « Tempus » (no 655), , 910 p., poche (ISBN 978-2-262-06662-8).

Liens externes

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