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Gabriel Aranda

Gabriel Aranda, né le à Paris, est un autodidacte, journaliste à l'ORTF puis conseiller technique du ministre de l'Équipement et du Logement Albin Chalandon dans le gouvernement de Jacques Chaban-Delmas.

Gabriel Aranda
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Biographie
Naissance
Nationalité
Activité

Il dĂ©clenche l'affaire Aranda, largement reprise par les mĂ©dias, qui le surnomment « L'Archange ». Après son dĂ©part en Suisse sous le nom de Daumier, il est Ă  nouveau l'objet d'une attention mĂ©diatique pour des accusations de viol et contraintes sexuelles sur sa fille.

Biographie

Gabriel Aranda est né le à Paris. Il commence à travailler dès l'âge de 14 ans comme pâtissier puis entre dans les assurances à la SNECMA. Il est appelé pour ses obligations militaires pendant 28 mois[1]. C'est à la banque Vernes et Commerciale de Paris où il est embauché en 1967 comme conseiller financier qu'il est apprécié par son directeur Albin Chalandon[2]. Journaliste à l'ORTF de fin 1969 à mars 1971 sous Jacqueline Baudrier, il soulève une hypothétique affaire d'espionnage tournant autour de secrets russes à l'origine de l'assassinat de Kennedy et sollicite un port d'armes pour se défendre. Chalandon intègre Aranda dans son ministère à sa sortie de l'ORTF en 1971, jusqu'à l'arrivée de Pierre Messmer, qui change de ministre de l'Équipement en juillet 1972[1].

Affaire Aranda

Aranda quitte le ministère de l'Équipement en mĂŞme temps que Chalandon le 5 juillet 1972. Il emporte avec lui des documents secrets compromettant, d'après Aranda, pour certains solliciteurs en Ă©change de pots-de-vin. Dans un premier temps, il souhaite dĂ©fendre son ministre victime de rumeurs et transmet les photocopies au Canard enchaĂ®nĂ© de documents internes au ministère rĂ©vĂ©lant la corruption existant dans le secteur de l'urbanisme et de la construction Ă  l'Ă©poque[3]. Le journal titre le 13 septembre 1972 « L'Ă©trange opĂ©ration Archange Â», surnom donnĂ© Ă  Gabriel Aranda[4], provoquant le scandale politique connu sous le nom d'« affaire Aranda Â». L'affaire est reprise par les mĂ©dias nationaux et met en Ă©moi le gouvernement. Aranda se cache sous le pseudonyme de Leven[5] et rĂ©apparaĂ®t le 18 septembre avant la confĂ©rence de presse du prĂ©sident Pompidou qui doit aborder l'affaire. AccompagnĂ© de son avocat, RenĂ© Floriot, il est inculpĂ© par le juge Galmiche de vol de documents. Aranda transmet au juge 367 photocopies sur 138 affaires. Le 21 septembre, lors de sa confĂ©rence de presse, le prĂ©sident Pompidou parle de l'affaire Aranda pendant 15 minutes en chargeant « le mythomane Â», avec, exemple Ă  l'appui, l'hypothĂ©tique affaire d'espionnage tournant autour de secrets russes. Son procès se dĂ©roule en juillet 1974. DĂ©fendu par l'avocat Roland Dumas, il obtient un non-lieu et une amende de 2000 francs pour complicitĂ© de diffamation envers le ministère de l'Équipement, amende rĂ©duite en appel Ă  300 francs[6].

Expatriation en Suisse

Roland Dumas le met en contact avec un « grand personnage du gaullisme immobilier Â», Raymond Vulliez, qui l'emploie dans une de ses sociĂ©tĂ©s suisses[7].

Il s'installe en 1974 en Suisse sous le nom de Jacques Daumier[8] et n'Ă©voque plus jamais l'affaire[3].

Nouveaux procès pour inceste

En 2005, Aranda fait à nouveau les titres des médias français et suisses lorsque sa fille porte plainte contre lui pour inceste et viols entre 1985 et 2000[9].

En décembre 2009, la cour d'assises de Genève le reconnaît coupable de viols et contraintes sexuelles sur la personne de sa fille, qu'il viola entre l'âge de 8 et 22 ans, et le condamne à trois ans d'emprisonnement dont six mois ferme. La condamnation est modifiée en appel en 2014, l’accusation de viol est abandonnée et le tribunal confirme la peine d’Aranda pour contraintes sexuelles sur sa fille[10] - [11].

Publication

  • L'État piĂ©gĂ©, Stock, Paris, 1972.

Notes et références

  1. Gabriel Aranda, L'État piégé, Stock, (lire en ligne)
  2. Frédéric CHARPIER, Martine ORANGE et Erwan SEZNEC, Histoire secrète du patronat de 1945 à nos jours : Le vrai visage du capitalisme français, LA DECOUVERTE, , 889 p. (ISBN 978-2-7071-8511-2, lire en ligne)
  3. Erwan Seznec, « Les dossiers explosifs de Gabriel Aranda Â» dans Histoire secrète du patronat : de 1945 Ă  nos jours, sous la direction de BenoĂ®t Collombat et David Servenay, La DĂ©couverte, 2009, p. 270-271.
  4. Également surnommé Saint-Just de la photocopie
  5. Thierry Wolton, Les Ă©curies de la Ve, Grasset, , 324 p. (ISBN 978-2-246-39429-7, lire en ligne)
  6. Marc Baudriller, Une histoire trouble de la Ve RĂ©publique : Le poison des affaires, Paris, Tallandier, , 396 p. (ISBN 979-10-210-0314-9, lire en ligne)
  7. Karl Laske et Laurent Valdiguié, Le vrai canard, Stock, , 504 p. (ISBN 978-2-234-06639-7, lire en ligne)
  8. Catherine Focas, « Troisième condamnation pour «l’archange Gabriel» », tdg.ch/,‎ (lire en ligne, consulté le ) :
    « Troisième procès et troisième condamnation pour Gabriel Aranda, ce haut fonctionnaire français ayant vécu incognito durant trente ans à Genève sous le nom de Daumier. »
  9. « Un ex-haut fonctionnaire français accusé de viol », Le Figaro,‎ (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le )
  10. « "L’archange Gabriel" condamné à trois ans de prison en appel », La Tribune de Genève, 15 décembre 2011.
  11. Catherine Focas, « «L’archange Gabriel» ne fera pas un seul jour de prison », tdg.ch/,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes

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