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GĂ©rald Zahnd

Gérard Zahnd est un artiste multidisciplinaire suisse né à Vevey en 1941[1].

GĂ©rald Zahnd
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Naissance
Nationalité
Activités

Il s'est essentiellement démarqué dans le milieu artistique et graphique québécois en tant qu'affichiste, muraliste et artiste peintre.

Biographie

Originaire de la ville de Vevey, en Suisse, GĂ©rald Zahnd a parfait ses Ă©tudes Ă  l’École des beaux-arts de Lausanne (1956 Ă  1961) de concert Ă  ses Ă©tudes en cĂ©ramique Ă  l’École suisse Chavanne Renens (1955 Ă  1962). Sa carrière professionnelle a Ă©galement dĂ©butĂ© en Europe, oĂą il a crĂ©Ă© ses premières affiches et oĂą il a participĂ© Ă  plusieurs expositions ; entre autres, en 1962, l'exposition de cĂ©ramique suisse au MusĂ©e cantonal des beaux-arts de Lausanne. Il est avant tout un artiste plasticien et avant-gardiste.

Il émigre au Canada en 1964 et s'installe à Montréal où il fait ses débuts dans le milieu artistique québécois en tant que muraliste. Il collabore avec divers architectes pour intégrer des œuvres d’art aux édifices publics de la métropole. C’est le début de sa carrière en tant que muraliste.

GĂ©rald Zahnd travaille Ă©galement comme affichiste Ă  son compte pour les diffĂ©rents théâtres de MontrĂ©al, tels que le Rideau Vert et le théâtre du Nouveau Monde, ce qui deviendra son principal emploi durant les annĂ©es 1970. 

Ă€ la fin des annĂ©es 1980, il dĂ©cide de se consacrer uniquement Ă  la peinture. 

Carrière

La carrière de Gérald Zahnd au Québec se divise en trois grandes catégories.

Muraliste

Zahnd commence sa carrière au QuĂ©bec en tant que muraliste. Il participe Ă  l'intĂ©gration d'Ĺ“uvres d'art dans l'architecture de diffĂ©rents Ă©difices montrĂ©alais. Il prend part Ă  plusieurs projets d'Ă©difices publics dont l'UniversitĂ© de MontrĂ©al, quelques Ă©glises, des stations de mĂ©tro ainsi que le bâtiment de la Caisse populaire de Ville Lasalle. Ses Ĺ“uvres sont majoritairement abstraitesminimalistes et sont composĂ©es de formes gĂ©omĂ©triques de diffĂ©rentes couleurs. Il a su se dĂ©marquer dans ce domaine, puisqu’il a rĂ©alisĂ© ces murales avant mĂŞme que le gouvernement offre le programme du « un pour cent rĂ©servĂ© Ă  l’intĂ©gration des arts Ă  l’architecture ».

Affichiste

Ă€ la fin des annĂ©es 1960 et les annĂ©es 1970, GĂ©rald Zahnd fait sa marque au QuĂ©bec comme affichiste[2]. Ses affiches se distinguent par leur style minimaliste et avant-gardiste, leur humour, leur grande efficacitĂ© visuelle ainsi que leurs qualitĂ©s plastiques. Pour la majoritĂ© de ses Ĺ“uvres, Zahnd privilĂ©gie la sĂ©rigraphie comme procĂ©dĂ© d'impression. Ce n'est que vers la fin des annĂ©es 1970 qu'il commence Ă  utiliser l'impression offset.

Il est intéressant de constater qu'à cette époque, les graphistes dont les affiches se démarquent le plus sont tous ceux qui mélangent leur bagage québécois et européen. Dans le cas de Zahnd, son style est teinté d'influences suisses, qui sont la base de son éducation artistique.

Les années 1970 sont très fertile pour l’artiste. Il travaille principalement pour les maisons de théâtre populaires montréalais:

Peintre

Ă€ partir des annĂ©es 1987-1988, Zahnd se concentre sur sa carrière en tant que peintre. Il dĂ©veloppe un style très expĂ©rimental pour Ă©viter la monotonie. Dans cette optique, il ne se limite pas Ă  un seul mĂ©dium. Il utilise aussi, un peu comme dans ses murales, des formes gĂ©omĂ©triques et colorĂ©es qui se rapprochent de l'abstraction lyrique. Les couleurs sont parfois sobres, parfois très lumineuses, encore une fois dans le but d'expĂ©rimenter et d'Ă©viter la rĂ©pĂ©tition. Il se considère un artiste aux mĂ©thodes traditionnelles : ce fut sa manière de rĂ©sister Ă  la rĂ©volte.

Nous retrouvons dans son style artistique un duel constant entre la spontanĂ©itĂ© et le volontaire, la stabilitĂ© et la mobilitĂ©, une structure apprise et des gestes nouveaux, un duel entre le dessin, la structure linĂ©aire et la spontanĂ©itĂ©, les couleurs et la peinture. Son audace, guidĂ©e par l'Ă©motion, apporte une nouvelle approche au QuĂ©bec tout en provoquant la rĂ©flexion. Selon Édouard Lachapelle dans De A, comme alchimiste, Ă  Z, comme Zahnd, « plus organique qu'organisĂ©e, son Ĺ“uvre laisse place aux dĂ©couvertes progressives qui la renouvellent plus par de souples intuitions « ioniennes » que par des rĂ©solutions raisonnĂ©es. L'Ă©motion la guide encore vers sa nouveautĂ© et c'est par lĂ  qu'elle demeure une constante dĂ©couverte »[3]. Son style artistique se caractĂ©rise comme Ă©tant abstrait et « en constante Ă©volution »[3].

En 1991, il rĂ©aliste une exposition solo nommĂ©e GĂ©rald Zahnd et les murs urbains Ă  Galerie FrĂ©dĂ©ric Palardy et Il a Ă©galement pris part Ă  l'exposition Papier en fĂŞte Ă  la Galerie Simon Biais, toujours en 1991. Ă€ la Galerie Lacerte, Palardy et associĂ©s, il a exposĂ© ses Ĺ“uvres sous le thème « Le nu contemporain ». Il a ensuite prĂ©sentĂ© Ziploc ou La banlieue du vide Ă  l'Inspecteur Épingle en 1993, puis Ă  la maison de la culture Marie Uguay, Ă  MontrĂ©al, en 1994.

En 2004, il prĂ©sente sa dernière exposition La fin des croix... Amen! Ă  la galerie Yergeau du Quartier Latin, Ă  MontrĂ©al. Zahnd y prĂ©sente une sĂ©rie de tableaux qui illustrent des croix sur fonds texturĂ©s, hachurĂ©s, abimĂ©s. Le symbole de la croix doit ĂŞtre perçue, dans ses tableaux, comme un avertissement, une ligne Ă  ne pas franchir. Elles ne font pas du tout rĂ©fĂ©rence Ă  la religion, contrairement Ă  ce que l’on peut penser.

De 1997 Ă  2007, il a crĂ©Ă© ses tableaux dans un atelier du Quartier Latin nommĂ© Porte 201.

Abstraction géométrique et minimalisme

L'abstraction géométrique est une forme d'expression artistique très souvent non figurative dans laquelle se sont illustrés plusieurs courants historiques et qui a recours à l'utilisation de formes géométriques et de couleurs disposées en aplats dans un espace bidimensionnel[4]. Le minimalisme, quant à lui, est un mouvement de l’art moderne qui recherche de solutions demandant le minimum de moyens et d’efforts. Il s’agit d’une tendance esthétique, littéraire, théâtrale et musicale contemporaine qui se caractérise par une économie extrême des moyens artistiques mis en œuvre[4].

On voit surtout l'influence de ces courants dans les murales de Zahnd, lors de son arrivée au Québec.

Style International Suisse

Le Style suisse fut instauré comme discipline par les écoles d’arts graphiques de Bâle et de Zurich durant les années 1930, mais ce n’est qu’à la fin des années 1950 qu’on l’exportera sous le nom de Style international. Dans les œuvres de Gérald Zahnd, plus principalement ses affiches, on retrouve une très grande influence de Style International Suisse, qui s'est développé durant les années 1950, au moment où il étudiait.

En effet, plusieurs caractéristiques de ce mouvement sont perceptibles dans ses affiches. Entre autres, on constate l'utilisation de Polices_de_caractères sans-serif telles que Helvetica ou Akzidenz Grotesk dans les gros titres, souvent alignés à gauche. Zahnd privilégie également une composition très épurée et une mise en page asymétrique.

Ses caractéristiques sont très présentes dans les premières affiches de l'artiste (voir entre autres, Mime[5] dans la section réalisation). Puis, au fil des ans, ces influences provenant de son pays d’origine se mêlent à d'autres styles et mouvements mais on sent toujours qu'elles restent au centre de sa démarche artistique.

L'Art de l'affiche en Suisse

L’affiche établit un lien entre l’art et l’article de consommation. Son but est de nous plaire, de capter notre sympathie et de nous communiquer son message, nous inciter à acheter, à participer, à visiter et à donner. […] Dans un monde en constante transformation, l’affiche est un symbole. Les produits qu’elle vente paraissent et disparaissent, les techniques utilisées se modifient et se perfectionnent et les artistes eux-mêmes évoluent. L’art graphique publicitaire suisse a contribué à cette évolution et c’est ce qui le rend si pertinent et avant-gardiste. Il est intéressant de constater que les exigences artistiques des pionniers suisses de l’art de l’affiche, tels que les Cardinaux, les Hodler, le Amiet et les Vallet, ont encore de l’influence aujourd’hui. Ils ont réussi à honorer leur pays, par le fait même[6].

Université de la Ruelle

Dans les années 1990, l'on voit apparaître plusieurs regroupements d'artistes, pour la plupart initiés par Denis Pellerin. L'Université de la Ruelle est l'un d'entre eux, où Zahnd participera et viendra y puiser son inspiration. L'Université de la Ruelle regroupait toutes sortes d'art et pas uniquement que la peinture et la sculpture. En effet, nous pouvions y découvrir des musiciens par l'organisation de récitals ou de concerts, tels que Gina Laudry, soprano, et Marie-Anne Patenaude, pianiste. De plus, des soirées de discussions et des conférences étaient organisées afin de rendre l'art moins solitaire et de permettre un échange constant entre les artistes.

RĂ©alisations

Murale, Université de Montréal

L’œuvre Murale de Zahnd, conçue en 1966, dynamise le décor d'un corridor de béton de l'Université de Montréal. Les formes géométriques sont en métal plié, parfois juxtaposées, parfois légèrement espacées, ce qui donne du volume à l'œuvre. Les matériaux utilisés par l'artiste sont résistants et démontrent aussi son souci de s’adapter aux contraintes de durée et de résistance pour une œuvre intégrée à l'architecture.

La murale s'inspire du courant de l'abstraction géométrique avec ses couleurs en aplat où le noir est éclairé par du bleu, du rouge, du blanc et du jaune.

Mur Urbain

Exposition solo à la Galerie Frédéric Palardy en 1991, où le dualisme de ses œuvres prend beaucoup d'importance.

Affiches

  • Mime, 1966-67, Théâtre d'aujourd'hui
  • Arrabal, 1966-67, Théâtre des apprentis sorciers
  • Ce soir on improvise, 1968, Théâtre du Rideau Vert
  • Les Belles-sĹ“urs, 1968 et 1971, Théâtre du Rideau Vert
  • Tango, 1969, Théâtre d'aujourd'hui
  • Becket ou l'Honneur de Dieu, 1971, Théâtre du Rideau Vert.
  • La charge de l'orignal Ă©pormyable, 1974, Théâtre du Nouveau Monde
  • DĂ©lire Ă  deux, 1976, Théâtre du Nouveau Monde
  • Les chaises, 1976, Théâtre du Nouveau Monde

La fin des croix...Amen!

En 2004, à la galerie Yergeau du Quartier Latin à Montréal, Zahnd présente La fin des croix...Amen! Il y montre une série de tableaux où sont illustrées des croix massives, une par tableau, sur fonds texturés, hachurés, abimés. Zahnd a voulu évoquer par ces toiles une double histoire : la sienne puis l'Histoire en général. Les fonds des tableaux sont remplis d'accrocs et gestes saccadés. Dans le cas de ces tableaux, la croix doit être perçue comme une frontière à ne pas franchir et en aucun cas comme une représentation de la religion.

Notes et références

  1. « Gerald Zahnd », sur artpourtous.umontreal.ca.
  2. « Gérald Zahnd | Collection Musée national des beaux-arts du Québec », sur collections.mnbaq.org (consulté le ).
  3. Édouard Lachappelle, Gérald Zahnd : De A, comme alchimiste à Z, comme Zahnd (lire en ligne), p.41-47.
  4. « abstraction géométrique », dans Collectif, Le Petit Larousse illustré, Paris, Larousse, (lire en ligne).
  5. Pixelcréation, L'affiche au Québec. [En ligne],
  6. B. Grünigen (Berchtold), Les meilleures affiches de 1941-1965 ayant reçu le diplôme d’honneur du département fédéral de l’intérieur, Éditions Zurich Visualis A.G., 1968.

Articles connexes

Bibliographie

  • FrĂ©dĂ©ric Riou, La fin des croix...Amen !, Vie des Arts : L’art et la guerre dans tous les États, vol. 49, no 194, 2004, p. 88-89 Extrait en ligne
  • Édouard Lachappelle, GĂ©rald Zahnd : De A, comme alchimiste Ă  Z, comme Zahnd, Vie des Arts, vol. 39, no 157, 1994, p. 41-47
  • Édouard Lachappelle, Denis Pellerin : Le tissu de la mĂ©moire, Vie des Arts : L’art dans la vie, vol. 40, no 166 (printemps), 1997, p. 56-57
  • Pierre Landry, Les annĂ©es 70, MusĂ©e du Bas-Saint-Laurent, 2012, p. 1-4
  • « Critiques », Vie des Arts, vol. 49, no 194, 2004, p. 81-89

Liens externes

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