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Fusillade de la cour d'école de Stockton

La fusillade de la cour d'Ă©cole de Stockton est une tuerie en milieu scolaire qui s’est produite le mardi Ă  l'Ă©cole Ă©lĂ©mentaire Cleveland (Cleveland Elementary School[note 1]), situĂ©e Ă  Stockton en Californie, aux États-Unis. Peu avant midi, Patrick Purdy tire Ă  106 reprises en trois minutes dans la cour de rĂ©crĂ©ation de l'Ă©cole maternelle, tuant cinq enfants et en blessant 29 autres ainsi qu'un professeur. Purdy se suicide ensuite d'une balle dans la tĂȘte.

Fusillade de la cour d'école de Stockton
Localisation Stockton, États-Unis
Cible ÉlĂšves de l'Ă©cole maternelle de Cleveland.
CoordonnĂ©es 37° 58â€Č 56″ nord, 121° 18â€Č 03″ ouest
Date Mardi
11 h 59 - 12 h 2 (UTC-8)
Type Tuerie en milieu scolaire, tuerie de masse, massacre, attentat-suicide, fusillade
Armes Fusil semi-automatique de type 56 AK-47 Norinco, pistolet 9 mm Taurus PT-92, incendie volontaire
Morts 6 (incluant le tireur)
Auteurs Patrick Purdy
GĂ©olocalisation sur la carte : États-Unis
(Voir situation sur carte : États-Unis)
Fusillade de la cour d'école de Stockton
Géolocalisation sur la carte : Colorado
(Voir situation sur carte : Colorado)
Fusillade de la cour d'école de Stockton

Fusillade

Le , Patrick Purdy conduit sa Chevrolet jusqu'Ă  l'Ă©cole maternelle de Stockton en Californie oĂč il a Ă©tĂ© un jeune Ă©lĂšve seize ans auparavant[1]. Il est armĂ© d'un fusil semi-automatique de type 56 AK-47[2] chinois de la marque Norinco sur lequel il a gravĂ© les mots « freedom », « victory » et « Hezbollah »[1] - [3] - [4]. Une baĂŻonnette est fixĂ©e au bout de l'arme d'assaut[5]. Il porte un gilet pare-balles sous une veste de camouflage sur laquelle est Ă©crit « PLO », « Libya » et « death to the Great Satin »[1] - [3]. Il a Ă©galement Ă©crit des mots sur ses chargeurs comme « evil » et « humanoids »[4]. Il a placĂ© des bouchons dans ses oreilles[1].

AprĂšs en ĂȘtre sorti, il met volontairement feu Ă  son vĂ©hicule avec une bouteille de biĂšre transformĂ©e en cocktail molotov, remplie d'essence avec une mĂšche Ă  l'intĂ©rieur[1] - [4]. Alors que les enfants de l'Ă©cole maternelle s'amusent dans la cour pendant leur pause du dĂ©jeuner, Purdy actionne la dĂ©tente de son arme Ă  de nombreuses reprises, recharge et tire de nouveau[1]. Plus de 29 impacts de balle sont retrouvĂ©s sur le mur de la salle 17[6]. ApeurĂ©s, les enfants courent dans tous les sens[7]. AprĂšs quatre minutes de feu, le tireur se tire une balle dans la tĂȘte avec son pistolet 9 mm Taurus PT-92[1].

Victimes

Les victimes mortelles de la fusillade sont trois Cambodgiennes : Ram Chun (8 ans), Sokhim An (6 ans) et Oeun Lim (8 ans), un Cambodgien : Rathanan Or (9 ans), et une Vietnamienne : Thuy Tran (6 ans)[8]. L'école maternelle est à 68,6 % asiatique[8]. De nombreux autres enfants sont traumatisés par la fusillade[9].

Au lendemain du drame, de nombreux enfants ne se déplacent pas à l'école. Le jeudi, 674 des 975 élÚves de l'établissement sont présents[10].

Tireur

Profil

Selon le certificat de naissance retrouvé par la police dans son véhicule, Patrick Purdy est né le à Fort Lewis[11]. Il utilise d'autres noms comme Patrick West et Eddie Purdy West et les trois documents d'identité retrouvés sur lui indiquent des dates différentes[5]. Son pÚre Patrick Benjamin Purdy est divorcé de sa mÚre Kathleen[11]. Son pÚre meurt dans un accident de voiture en [4].

Le casier judiciaire de Purdy compte de nombreux incidents. En , il est arrĂȘtĂ© Ă  Los Angeles pour avoir demandĂ© des actes sexuels Ă  un agent de police[11]. Deux ans plus tard, il est de nouveau arrĂȘtĂ© pour possession de cannabis dans le comtĂ© de Los Angeles[11]. En , la police de Beverly Hills l'arrĂȘte pour possession d'une arme dangereuse[11]. La mĂȘme annĂ©e, il est arrĂȘtĂ© pour une affaire dans laquelle il aurait reçu des objets volĂ©s mais n'est pas poursuivi pour faute de preuves[11]. Le , Purdy est arrĂȘtĂ© Ă  Woodland pour tentative de vol et conspiration criminelle[11]. Il plaide coupable pour rĂ©duire sa peine et passe 30 jours en prison[11]. En , il est arrĂȘtĂ© pour avoir tirĂ© des coups de feu avec un pistolet 9 mm dans la forĂȘt nationale d'Eldorado et pour refus d'obtempĂ©rer[11]. Le rapport psychologique constate qu'il est un danger pour lui-mĂȘme et pour autrui du fait d'une lĂ©gĂšre dĂ©viance mentale[11]. Il plaide de nouveau coupable et passe 45 jours en prison[11]. En cellule, il tente de se suicider par pendaison et de se scarifier les poignets[10].

Purdy vagabonde aux États-Unis. Il travaille comme agent de sĂ©curitĂ© Ă  Glendale en Californie[11]. Il quitte son emploi parce qu'il n'a pas rĂ©agi aprĂšs une bagarre[11]. Il part vivre Ă  Key West en Floride oĂč il est ouvrier pour une crĂšche et une entreprise de construction jusqu'Ă  l'Ă©tĂ© 1984[11]. À l'automne, il retourne en Californie, travaillant prĂšs de Sacramento puis prenant des cours de soudure Ă  Stockton[11]. En , il travaille pour Numeri Tech Machine Shop et la FR Manufacturing Corporation[11]. À l'Ă©tĂ© 1988, il voyage vers Portland dans l'Oregon oĂč il travaille dans des chantiers navals. Le , il achĂšte le AK-47 chinois Ă  Sandy dans l'Oregon en utilisant le nom de Patrick E. West[10]. Il se dĂ©place ensuite au Texas oĂč il ne trouve pas d'emploi, puis travaille un mois Ă  Memphis pour la DuPont Company et ensuite Ă  Windson dans le Connecticut oĂč Purdy travaille de mi-novembre Ă  mi-dĂ©cembre pour Thames Cogeneration Company[11]. De retour Ă  Stockton en dĂ©but d'annĂ©e, il achĂšte un nouveau pistolet 9 mm[2].

Motivations

Patrick Edward Purdy se suicide aprĂšs avoir commis cette tuerie. Ses motivations sont incertaines[8]. Dans sa derniĂšre rĂ©sidence, sa chambre d'hĂŽtel dans l'El Rancho Motel, les policiers trouvent plus d'une centaine de figurines de soldats et tanks[8]. Dans une confĂ©rence de presse, le capitaine Dennis Perry, responsable de l'enquĂȘte, indique que Purdy a dĂ©veloppĂ© une haine envers tout le monde Ă  travers sa vie[Cit 1]. Il le dĂ©crit comme un solitaire, sans amis, sans copine connue, alcoolique, dĂ©pendant au cannabis[10].

Conséquences

Impact sur le contrĂŽle des armes Ă  feu

La fusillade dans la cour de l'école maternelle de Stockton pousse les lois interdisant la vente d'armes d'assaut à la population civile[12]. L'arme à feu utilisée par le tireur est l'une de celles achetées sur le marché avec les Kalachnikov du fait de leurs faibles coûts[2]. Popularisés dans des séries télévisées comme Miami Vice, ils ont été vus dans différents films d'action[2]. Les trafiquants de drogue et les survivalistes les ont adoptés[2].

Le procureur gĂ©nĂ©ral de la Californie John Van de Kamp critique la facilitĂ© avec laquelle il est possible d'acquĂ©rir une telle arme[13]. À la demande du maire de San Francisco Art Agnos, la confĂ©rence des maires des États-Unis Ă©tudie une rĂ©solution appelant Ă  l'interdiction de toutes les armes paramilitaires de type AK-47[13]. Le gouverneur de Californie George Deukmejian signe la premier loi interdisant les armes d'assaut de type militaire[14].

Un an aprĂšs la tuerie, Peter Jennings se dĂ©place Ă  Stockton pour tourner une Ă©mission spĂ©ciale sur la restriction des armes Ă  feu aux États-Unis et la rĂ©action Ă  la suite de la fusillade de la cour d'Ă©cole[15].

Fusillade de Standard Gravure

Le , Joseph Wesbecker s'inspire de la fusillade de Patrick Purdy pour tirer sur ses collĂšgues Ă  son lieu de travail Ă  Louisville dans le Kentucky avant de retourner son arme contre lui[16].

Notes et références

Citations originales

  1. « Through his lifetime, Purdy developed a hate for everybody. »[10]

Notes

  1. Elementary School, dans le systÚme scolaire américain, peut se traduire en français par école maternelle.

Références

  1. (en) « Slaughter in A School Yard », Time,‎ (lire en ligne).
  2. (en) Jim Stewart, « Powerful assault rifles profilerate among civilians », Gainesville Sun,‎ , p. 2A (lire en ligne).
  3. (en) « Schoolyard gunman laid to rest », UPI,‎ (lire en ligne).
  4. [vidéo] (en) Journal d'information de la chaßne KTVU, 18 janvier 1989.
  5. (en) UPI, « 5 children killed in shooting spree », The Deseret News, no 218,‎ , p. 1 (lire en ligne).
  6. (en) Dan Morain et Stephen Braun, « The Stockton School Yard Massacre : Somber Students and Teachers Wrestle With the Horror », Los Angeles Times,‎ (lire en ligne).
  7. (en) Steve Lawrence, « Gunman kills 5 children : Sprays playoground with AK-47; dead all from refugee families », Pittsburgh Post-Gazette, vol. 62, no 147,‎ , p. 1 (lire en ligne).
  8. (en) Robert Reinhold, « After Shooting, Horror but Few Answers », The New York Times,‎ , p. 6 (lire en ligne).
  9. (en) Dan Morain, « Echoes of 'The Incident' : Stockton Still Haunted by Schoolyard Bloodbath », Los Angeles Times,‎ (lire en ligne).
  10. (en) Kathleen Maclay, « Schoolyard killer felt hate for all races », Lakeland Ledger,‎ , p. 4A (lire en ligne).
  11. (en) Robert Reinhold, « Killer Depicted as Loner Full of Hate », The New York Times,‎ , p. 8 (lire en ligne).
  12. (en) Robert Reinhold, « Effort to Ban Assault Rifles Gains Momentum », The New York Times,‎ , p. 1 (lire en ligne).
  13. (en) Associated Press, « Slayings arouse calls to ban military arms », Gainesville Sun,‎ , p. 2A (lire en ligne).
  14. (en) Sherry Bebitch Jeffe, « How the NRA Got Shot Down in California », Los Angeles Times,‎ (lire en ligne).
  15. (en) Mark Herberger, « 'Guns' puts Stockton in TV spotlight », Lodi News-Sentinel, no 15809,‎ , p. 1 (lire en ligne).
  16. (en) James Alan Fox et Jack Levin, Extreme Killing : Understanding Serial and Mass Murder, SAGE Publications, , 360 p. (ISBN 9781483352800), p. 215 Ă  218.

Articles connexes

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