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Friedrich Berger

Friedrich Berger est un auxiliaire de l'armée allemande né à Schönfeld en Saxe[1] le [2] et mort le à Munich. Pendant l'Occupation, il est le dirigeant de l'antenne de la Gestapo de la rue de la Pompe, à Paris.

Friedrich Berger
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Biographie
Naissance

Schönfeld (Allemagne)
Décès
(Ă  48 ans)
Munich (Allemagne)
Nationalité
Allégeance
Activité

Biographie

Origines familiales

Fils d'Alfred Berger et d'Adeline Braufelder, Friedrich Berger naît à Schönfeld en Saxe[1] le [2].

DĂ©buts

Il est recruté par l'Abwehr en 1933.

Il s'engage dans la Légion étrangère française le pour une durée de 5 ans, à la demande de l'Abwehr de Wiesbaden afin d'espionner en Algérie et au Maroc[3]. Le il est affecté au 3e régiment étranger basé à Oujda. Il quitte prématurément l'armée française lorsque la commission de réforme de Casablanca le propose le pour une réforme définitive, en raison d'une surdité partielle[2].

Seconde Guerre mondiale

Fin 1940, il tente d'infiltrer le Deuxième Bureau français à Vichy. Démasqué, il est arrêté le 18 décembre 1940 et emprisonné. Il est alors transféré à Alger et le Tribunal militaire d'Alger le condamne à mort le 26 août 1941 pour atteinte à la sûreté extérieure de l’État. Interné à la prison militaire d'Oran, iI est sauvé par les autorités allemandes qui réclament et obtiennent sa libération, en application des conventions d'armistice. Ainsi, il s'embarque à Oran le 26 mai 1942 à destination de la France occupée[2].

Il s'établit dans la région parisienne et participe au marché noir pour son compte, tout en faisant du renseignement pour le contre-espionnage allemand. Il est brièvement hospitalisé en août 1942 pour soigner une blessure par arme à feu[2].

En 1943, il est arrêté pour marché noir par la police allemande, à savoir le SS-Untersturmführer Karl Kleindienst, chef du service économique de la section V de la Gestapo de la rue des Saussaies, spécialisé dans la répression du marché noir[3]. Friedrich Berger accepte d’œuvrer désormais à sa répression[3].

Dès lors, il est versé au SD sous les ordres du capitaine Alfred Wenzel, de la Gestapo de la rue des Saussaies, chargé de la répression parmi les milieux israélites et résistants de Paris[3].

Il collecte des informations pour faire tomber des réseaux de marché noir, puis de résistants à compter du printemps 1944.

Portant le pseudonyme "Sartorius", il constitue une équipe d'une trentaine de personnes plus ou moins louches qui neutralisent plusieurs réseaux résistants[4]. Son équipe est connue comme la « Gestapo de la rue de la Pompe » dont le siège était au no 180[3].

Selon l'historienne Marie-Josèphe Bonnet[5]:

« En quatre mois, du 17 avril au 17 août 1944, une équipe de 44 auxiliaires français dirigés par l'Allemand Friedrich Berger a arrêté plus de 300 résistants, torturé la majorité d'entre eux pour leur extorquer des renseignements, déporté 163 hommes et femmes, sans parler de ceux qui sont morts sous la torture ou fusillés. Au cours du procès de la Gestapo de la rue de la Pompe au tribunal militaire, on dénombrera 110 morts dont 60 fusillés à Paris, parmi lesquels se trouvent les 42 jeunes gens fusillés à la cascade du bois de Boulogne le 16 août 1944. »

Le 14 août 1944 la bande quitte la rue de la Pompe pour emménager au 42 avenue Victor-Hugo dans le 16e arrondissement de Paris[3].

A compter du 17 août 1944 la Gestapo parisienne entame une retraite vers l'Allemagne et poursuit en chemin son activité d'arrestations, de déportations et d'assassinats à Sainte-Menehould, Celles-sur-Plaine, Saint-Dié, Provenchères, Bernardvillé, Raon-l'Etape[6].

Poursuites judiciaires et mort

Il est arrêté à Milan le 7 mai 1945, interné dans le camp de prisonniers allemands d'Ancône et remis par les Anglais aux autorités américaines. Il s'évade mystérieusement dans la nuit du 1er au 2 juillet 1947[7].

Dans le cadre du procès collectif de la Gestapo de la rue de la Pompe entre novembre et décembre 1952, il est condamné à mort par contumace le 22 décembre 1952[8] par le tribunal militaire permanent de Paris[7] - [9].

Il meurt Ă  son domicile de Munich des suites de maladie le .

Vie privée

Il se marie avec Marie Linder le . Le divorce est prononcé le par jugement du tribunal civil de Munich[2].

En 1944 il a pour maîtresses Denise Delfau, qui lui sert de "secrétaire" pendant les interrogatoires et séances de tortures, et sa sœur aînée Hélène Delfau de manière occasionnelle[10].

Bibliographie

  • Ceux de la LibĂ©ration-Vengeance, La France libre, journal du 10 dĂ©cembre 1944, pp.1 et 2 (en ligne).
  • Marie-Josèphe Bonnet, Tortionnaires, truands et collabos - La bande de la rue de la Pompe, 1944, Rennes, Éditions Ouest-France, 2013, 189 pages.
  • Patrice Arnaud, Fabien Theofilakis, Gestapo et polices allemandes - France, Europe de l'ouest 1939-1945, CNRS Éditions, 2017, 280 pages.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Réseau de Résistance "Ceux de la Libération-Vengeance", « Et voilà bis la Gestapo rue de la Pompe », Journal quotidien "La France libre",‎ , p. 1, 2 (lire en ligne)
  2. Central Intelligence Agency, Dossier Friedrich Berger (lire en ligne)
  3. Marie-Josèphe Bonnet, Tortionnaires, truands et collabos : La bande de la rue de la Pompe - 1944, Rennes, Éditions Ouest-France, , 189 p. (ISBN 978-2-7373-6042-8)
  4. Charles Ewald, « La Gestapo bis : quelques odieux forfaits de la bande Berger », Journal "La France libre" : organe de "Ceux de la Libération-Vengeance",‎ , p. 1 (lire en ligne)
  5. Marie-Josèphe Bonnet, « Tortionnaires, truands et collabos », journal quotidien "Ouest France",‎ (lire en ligne)
  6. Mouvement de libération nationale, « Le procès monstre des tortionnaires du S.D. de la rue de la Pompe s'ouvre aujourd'hui », Journal quotidien "Le Franc-tireur",‎ , p. 5 (lire en ligne)
  7. Madeleine Jacob, « Jugement au procès de la Gestapo : huit condamnations à mort », Journal quotidien "Libération",‎ , p. 3 (lire en ligne)
  8. « La Gestapo de la rue de la Pompe : huit condamnations à mort, cinq aux travaux forcés et un Allemand acquitté. », Journal "Combat",‎ , p. 8 (lire en ligne)
  9. « Carlingue 180 rue de la Pompe durant la Seconde Guerre mondiale (WWII) » (consulté le )
  10. Justine Picardie, Miss Dior, Flammarion, , 384 p. (ISBN 978-2080257871)
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