Friedrich Adolf Wilhelm Spitta
Friedrich Spitta est un théologien luthérien et un musicologue allemand, qui renouvela la liturgie et l'hymnologie des Églises protestantes d'Alsace-Lorraine pendant son ministère d'une vingtaine d'années à Strasbourg, durant l'annexion au Second Reich.
Naissance | |
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Décès |
(à 72 ans) Göttingen |
Nom de naissance |
Friedrich Adolf Wilhelm Spitta |
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Philipp Spitta Ludwig Otto Adalbert Spitta (d) |
Enfant |
Heinrich Spitta (en) |
A travaillé pour |
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Biographie
Fils du pasteur et théologien Karl Johann Philipp Spitta et de Marie Holtzen, Friedrich est né à Wittingen (Allemagne) le 10 janvier 1852, dans une famille d'origine wallonne, venue de Verviers[1]. Un de ses frères, Philipp Spitta, est un célèbre musicologue, qui fit redécouvrir les œuvres de Jean Sébastien Bach et publia celles de Heinrich Schütz et de Buxtehude[2].
Il fait ses études de théologie aux universités d'Erlangen, Halle et Göttingen, et il obtient sa licence en 1876 et un doctorat en 1887. Friedrich est ensuite ordonné comme pasteur en 1879 et nommé deux ans plus tard à Oberkassel, près de Bonn. Avec Arnold Mendelssohn, il y donne la première exécution de la passion selon saint Matthieu de Heinrich Schütz, dans laquelle il tient le rôle de l'évangéliste.
En 1887, il est nommé professeur de Nouveau Testament et de théologie pratique à la faculté de théologie protestante de l'université impériale de Strasbourg. Sensibilisé très tôt à l'hymnologie, la liturgie et les arts sacrés et prédicateur remarquable, il fonde dès son arrivée un chœur d'église destiné à accompagner la liturgie lors des cultes universitaires qu'il organise et préside en l'église Saint-Thomas. Ceux-ci devaient être des modèles pour ses étudiants et ses collègues. Son chœur donnera aussi des concerts avec celui de Saint-Guillaume. Il suscite également la composition de nombreuses œuvres vocales et écrit lui-même les textes de trois oratorios. Dans la même veine, il participe, en 1888, à la création de l'Association des chœurs d'église protestants d'Alsace-Lorraine.
Friedrich Spitta fait revivre les anciennes mélodies strasbourgeoises tombées dans l'oubli, mais conservées dans le psautier français publié en 1539 par Jean Calvin lors de son séjour à Strasbourg. Ce psautier, en effet, contient treize psaumes mis en vers français par Clément Marot et six autres par Calvin lui-même, sur des mélodies tirées du psautier allemand de Strasbourg. Enfin, Spitta joue un rôle clé dans l'élaboration d'un nouveau recueil de cantiques pour l'Église de la Confession d'Augsbourg, édité en 1899 sous le titre de Evangelisches Gesangbuch für Elsass-Lothringen. Ce recueil réhabilitait le répertoire alsacien du Moyen-Âge au XIXe siècle, ainsi que les cantiques de Luther et ceux des frères moraves. Il fut bien accueilli, tant par les pasteurs libéraux que par les piétistes et il marqua le point culminant de l'hymnologie protestante en Alsace.
Le , Friedrich Spitta épouse à Strasbourg Mathilde Hiller, née à Strasbourg le , fille de Charles Hiller, papetier et de Sara Berthe Rhein. Le couple a trois fils, dont Henri qui est lui aussi connu comme musicien et musicologue.
Il est recteur de l'université de Strasbourg en 1901-1902[3].
En 1918, à la suite du retour de l'Alsace à la France, Friedrich Spitta retourne en Allemagne et est nommé professeur à l'université de Göttingen, ville où il meurt le .
Publications
Il a publié de nombreuses œuvres théologiques et musicologiques en langue allemande à Strasbourg et à Göttingen, entre 1891 et 1910[2].
Notes et références
- (de) Marie-Joseph Bopp, Die Evangelischten Geitlichten und Theologen in Elsass und Lothringen, Neustadt an der Aisch, , n° 4987
- Bernard Vogler (sous la direction), Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, Paris, Beauchesne, , tome 2, l'Alsace, p. 413 Ă 415
- http://www.historische-kommission-muenchen-editionen.de/rektoratsreden/anzeige/index.php?type=rektor&id=-1365993523
Annexes
Bibliographie
- (de) Marie-Joseph Bopp, Die Evangelischen Geistlichten und Theologen in Elsass und Lothringen, Neustadt an der Aisch, 1959, no 4987
- Geneviève Honegger, « Spitta, Friedrich Adolf Wilhelm » Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne, Strasbourg, vol. 35, 2000, p. 3702.
- Marc Honegger (dir.), Dictionnaire de la musique, 2, Paris, 1970
- (de) Wilhelm Horning, Das neueste Angriff : auf das Strassburger Gesangbuch für Christen Augsb. Konfession : sowie die ungelösten « Rätsel » desselben : Ein Beitrag zur sachlichen Antwort auf die Kritik des Professors Dr. Fr. Spitta, Strasbourg, 1897, 32 p.
- (de) Konrad Klek, « Spitta, Friedrich » , in Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 24, Duncker & Humblot, Berlin, 2010, (ISBN 978-3-428-11205-0), p. 712, [lire en ligne]
- Henri Strohl, Le protestantisme en Alsace, Strasbourg, Oberlin, 1950, p. 446-447.
- Bernard Vogler (dir.), Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, tome 2 L'Alsace, Paris, Beauchesne, 1987, p. 413-414
- (de) Klaus-Gunther Wesseling, « Spitta, Friedrich » , in Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon (BBKL), vol. 10, Bautz, Herzberg 1995, p. 1024–1031 (ISBN 3-88309-062-X)
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives Ă la musique :
- (en) MusicBrainz
- (en + de) RĂ©pertoire international des sources musicales
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (de) « Publications de et sur Friedrich Adolf Wilhelm Spitta », dans le catalogue en ligne de la Bibliothèque nationale allemande (DNB).