Francisco MacĂas Nguema
Francisco MacĂas Nguema, qui africanisa son nom en 1976 en Masie Nguema Biyogo Ă‘egue Ndong, est un homme d'État Ă©quatoguinĂ©en, nĂ© Ă Nsegayong le 1er janvier 1924 (Rio Muni) et exĂ©cutĂ© Ă Malabo le . Premier prĂ©sident de la GuinĂ©e Ă©quatoriale, il imposa une violente dictature de l’indĂ©pendance du pays en 1968 jusqu'Ă son renversement en 1979.
Francisco MacĂas Nguema | |
Fonctions | |
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Président de la République de Guinée-Équatoriale[1] | |
– (10 ans, 10 mois et 22 jours) |
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Élection | |
Réélection | (président à vie) |
Vice-président | Edmundo Bosio Dioco Miguel Eyegue Bonifacio Nguema Esono Nchama (indirectement) |
Prédécesseur | Poste créé |
Successeur | Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (président du Conseil militaire suprême) |
Vice-président du gouvernement autonome de Guinée-Équatoriale | |
– (4 ans, 9 mois et 11 jours) |
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Président | Francisco Franco |
Gouverneur | Pedro Latorre Alcubierre VĂctor Suances DĂaz del RĂo |
Président du gouvernement | Bonifacio Ondó Edu |
Prédécesseur | Poste créé |
Successeur | Poste aboli |
Biographie | |
Nom de naissance | Mez-m Ngueme |
Surnom | Le coq rouge Papá Masié |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Nsegayong, Guinée espagnole |
Date de décès | |
Lieu de décès | Malabo, Guinée équatoriale |
Nature du décès | Exécution par arme à feu |
Sépulture | Cimetière de Malabo |
Nationalité | équatoguinéenne |
Parti politique | Parti uni national des travailleurs (PUNT) Idée populaire de la Guinée équatoriale (IPGE) |
Conjoint | 1) Clara Angué Osá 2) Mónica Bindang Ayong |
Enfants | Avec MĂłnica Bindang Ayong: Nsue Masie Nguema Bindang |
Religion | Athéisme |
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Présidents de la République de Guinée-Équatoriale | |
MacĂas occupe plusieurs postes de fonctionnaire dans le gouvernement colonial espagnol avant d'ĂŞtre Ă©lu le premier prĂ©sident du pays indĂ©pendant en 1968. Au cours de sa prĂ©sidence, il impose un culte de la personnalitĂ©, un rĂ©gime Ă parti unique sous l'Ă©gide de son Parti uni national des travailleurs (PUNT) et se dĂ©clare prĂ©sident Ă vie en 1972. La brutalitĂ© de sa dictature, caractĂ©risĂ©e par des graves violations des droits de l'homme et une mauvaise gestion Ă©conomique provoque la fuite de dizaines de milliers de personnes fuyant sa persĂ©cution. Il est renversĂ© par un coup d'État en 1979 montĂ© par son neveu et successeur, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Par la suite, il fut jugĂ© et exĂ©cutĂ© devant un tribunal militaire.
Biographie
Jeunesse
Francisco MacĂas Nguema est nĂ© Ă Nsegayong au Rio Muni en GuinĂ©e espagnole de parents originaires de la province de Woleu-Ntem au Gabon. Il est issu du clan Esangui de l'ethnie Fang, le groupe majoritaire de la GuinĂ©e-Equatoriale. Sa famille s'installe au Mongomo oĂą il passe son enfance. Il est Ă©duquĂ© dans une Ă©cole catholique[2].
Débuts de carrière
Avant d'ĂŞtre Ă©lu en 1964 Ă la vice-prĂ©sidence du gouvernement autonome de GuinĂ©e Ă©quatoriale, après avoir Ă©tĂ© plusieurs annĂ©es fonctionnaire des autoritĂ©s coloniales espagnoles, Francisco MacĂas Nguema Ă©tait un grand propriĂ©taire de l'ethnie Fang (Ă prĂ©ciser)[3].
En 1961, il prend la tête d’une délégation qui se rend à Madrid pour célébrer Francisco Franco à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de sa prise de pouvoir. Plutôt partisan de la collaboration avec l'Espagne, il est éloigné des milieux indépendantistes, son discours anti-espagnol n’apparaissant qu'après l'indépendance[2].
De retour dans la capitale espagnole en 1968 dans le cadre des consultations pour l’autonomie, il fait un séjour dans une clinique qui aurait fait état le concernant de « maladies vénériennes et de troubles mentaux ». Il souffrirait d'hallucinations et de paranoïa[2].
Présidence
Il devient président de la République en octobre 1968 après l'indépendance du pays. L'échec d'une tentative de coup d'État de son ministre des affaires étrangères Atanasio Ndong Miyone marqua le début de la dérive autoritaire du régime. Peu après son accession au pouvoir, son rival malheureux à l'élection présidentielle et ancien président du gouvernement autonome (Bonifacio Ondo Edu) fut incarcéré et exécuté. D'autres membres du gouvernement se suicideront ou seront exécutés après leur arrestation et leur incarcération.
Après l'indĂ©pendance Madrid se retourne contre lui et orchestre un coup d’État qui Ă©choue. En rĂ©action MacĂas Nguema se tourne vers le bloc de l'Est et autorise, en Ă©change de soldats pour sa sĂ©curitĂ©, l'installation d'une base russe sur l’île de Bioko et la livraison d'armes aux indĂ©pendantistes angolais. Ses rapports avec les SoviĂ©tiques ne sont pas des plus amicaux : exerçant sur eux un constant chantage, il remet en question la concession tous les ans pour obtenir plus d'aide Ă©conomique[2].
Il se rapproche dans le même temps de la France - qui le soupçonne d’être sujet à de graves troubles mentaux - mais le gouvernement français joue double jeu, négociant avec lui des contrats tout en conseillant discrètement le dictateur gabonais Omar Bongo dans la revendication d’îles équatoguinéennes au large desquelles la France réalise des prospections[2].
Le , il se proclame prĂ©sident Ă vie, chef du gouvernement, ministre de la DĂ©fense, des Affaires Ă©trangères, de la Justice et des Finances. Les onze ans de dictature de MacĂas Nguema sont souvent comparĂ©s Ă la prĂ©sidence d'Idi Amin Dada en Ouganda, ou Ă celle de Jean-Bedel Bokassa en Centrafrique. La mĂ©moire de cette pĂ©riode de violence et de souffrance pour la majoritĂ© du peuple Ă©quatoguinĂ©en est encore vive aujourd'hui. Durant sa prĂ©sidence, un tiers de la population meurt ou choisit l'exil (Cameroun, Gabon, Espagne et France). Il faut cependant atteindre la deuxième moitiĂ© des annĂ©es 1970 pour que la communautĂ© internationale dĂ©nonce les violations massives des droits de l'homme sous le rĂ©gime de MacĂas Nguema[2].
Le , Teodoro Obiang Nguema Mbasogo[4] (son neveu), avec l'aide d'un groupe de militaires, prend le pouvoir[5]. MacĂas fuit et s'enferme dans un bunker oĂą il dĂ©truit les rĂ©serves de change du pays (la monnaie de l'Ă©poque Ă©tait l'ekwele-bikwele, indexĂ©e sur la peseta espagnole). Le pays subira alors une crise monĂ©taire grave.
Arrêté, le dictateur est jugé par un tribunal militaire et reconnu coupable de génocide (50 000 morts et 150 000 réfugiés), haute trahison et d'assassinats massifs[6]. La Commission internationale de juristes assista le tribunal pour vérifier la régularité du jugement. Faute de système juridique fiable, le dernier système légal en vigueur dans le pays, le code militaire espagnol, sera appliqué. Il est condamné à mort le 29 septembre et exécuté le jour même par la garde royale marocaine, faute de volontaires parmi des soldats équatoguinéens.
La dictature de Francisco MacĂas Nguema reste mal documentĂ©e : l'Espagne de Franco censurait toute information provenant de son ancienne colonie et la GuinĂ©e Ă©quatoriale avait banni la presse Ă©trangère et rĂ©primait les intellectuels[2].
Doctrine
Francisco Macias Nguema était un fonctionnaire à la poste, avant 1967. Une fois au pouvoir, il adopta une doctrine philatéliste fantaisiste : plus de 1 500 timbres-poste émis, entre 1968 et 1979, alors que le pays était replié sur lui-même. Et les sujets émis sur les timbres, le plus souvent, ne concernaient pas la Guinée équatoriale elle-même. Dans les pays francophones frontaliers du pays, comme au Gabon ou au Cameroun, les habitants, pour plaisanter, qualifiaient souvent le dictateur équato-guinéen de « timbré » à cause des nombreuses émissions de timbres qu'il ordonnait. À partir de 1980, la Guinée équatoriale émettra des tirages raisonnés de timbres-poste.
Dès 1969, il fait représenter son visage sur la pièce de 50 pesetas guinéennes et sur les billets de banque.
Nom
- 1924-1972 : Mez-m Ngueme / Francisco MacĂas Nguema
- 1972-1975 : Francisco MacĂas Nguema Biyogo
- 1975-1976 : MacĂas Nguema Biyogo Ă‘egue Ndong
- 1976-1979 : Masie Nguema Biyogo Ă‘egue Ndong
Liens externes
Notes et références
- Il s'autoproclame président à vie le .
- Michael Pauron, « Ce jour-là : le 12 octobre 1968, le Tigre de Malabo arrive au pouvoir », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
- (fr) « Les portes de l'Afrique », sur www.vospiresamis.net (consulté le )
- (fr) « 3 août 1979 - Renversement de Francisco Macias Nguema en Guinée équatoriale », sur perspective.usherbrooke.ca (consulté le )
- « Francisco MacĂas Nguema (1924-1979) », sur www.universalis.fr (consultĂ© le )
- Michel Arseneault, « Quand Teodoro Obiang s'emparaît du pouvoir par un putsch en Guinée équatoriale », Radio France internationale,‎ (lire en ligne)