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Guinée espagnole

La Guinée espagnole est une ancienne colonie africaine du golfe de Guinée qui fut portugaise puis espagnole à partir de la fin du XVIIIe siècle, et qui est devenue un État indépendant sous le nom de Guinée équatoriale en 1968.

Territoires espagnols du Golfe de Guinée
(es) Territorios Españoles del Golfo de Guinea

1926–1968

Description de cette image, également commentée ci-après
Carte de la Guinée espagnole.
Informations générales
Statut Colonie espagnole (1926–1958).
Région espagnole (1958–1963).
Région autonome espagnole (1963–1968).
Capitale Santa Isabel
Langue(s) Espagnol
Religion Catholicisme
Monnaie Peseta
Histoire et événements
11 août 1926 Union des colonies du Golfe de Guinée.
1958 RĂ©gion espagnole.
1963 RĂ©gion autonome espagnole.
12 octobre 1968 Indépendance de la Guinée équatoriale.
Gouverneur
(1e) 1858–1859 Carlos de ChacĂłn y Michelena (es)
(De) 1962–1968 Francisco Núñez RodrĂ­guez (es)

Entités suivantes :

GĂ©ographie

Elle est composĂ©e des Ă®les de Fernando Poo (aujourd'hui Bioko), AnnobĂłn, Corisco, Elobeye et Mbanie ainsi que d'une partie continentale, le Rio Muni (aujourd'hui « rĂ©gion continentale »). Au total, elle avait une superficie de 26 659 km2 pour une population estimĂ©e en 1949 Ă  170 000 habitants.

Sa capitale était Santa Isabel (aujourd'hui Malabo) sur l'île de Bioko.

Autrefois, le territoire de cette colonie espagnole Ă©tait beaucoup plus vaste, mais sa superficie diminua fortement lors de la confĂ©rence de Berlin, en 1885, qui partageait l'Afrique en divers secteurs d'influences europĂ©ens, au profit de la France (Congo, Gabon), et de l'Allemagne (Cameroun). Avant 1885, le territoire de la GuinĂ©e Espagnole avait une superficie d'environ 250 000 Kilomètres carrĂ©s, soit environ l'Ă©quivalent de la moitiĂ© de la superficie de l'Espagne.

Cependant, avant et après 1885, les Espagnols revendiquaient 400 000 kilomètres carrĂ©s de territoires en Afrique Ă©quatoriale : une grande partie du Cameroun (alors colonisĂ© par les Allemands), presque tout le Gabon, et le Congo, colonisĂ©s par les Français.

Histoire

Timbre espagnol (1924).

Vers 1471, à la recherche d’une route maritime pour parvenir au royaume de Catay (nom qui était donné à la Chine) et aux Indes, les navigateurs Pedro de Escobar et Juan de Santarem parviennent dans le golfe de Guinée. Ils y auraient découvert les îles désertes de São Tomé, Principe et Annobón. Dans leur sillage, l’explorateur portugais Fernão do Pó est considéré comme le premier Européen à avoir recensé l'île de Bioko vers 1474. Il la nomma Formosa (« magnifique » en portugais), mais elle prit rapidement le nom de son découvreur.

Les îles de Fernando Pó et d'Annobón furent colonisées par le Portugal pendant le XVIe siècle. Si la colonie d’Annobón finit par réussir au milieu du XVIe siècle, celle de Fernando Pó échoua et le fort construit par les Portugais fut rapidement abandonné. Le capitaine donataire d’Annobón perdit le contrôle de l’île et de sa population au début du XVIIIe siècle rendant complètement caduc le contrôle portugais de tous ces territoires.

Les îles ainsi que les droits de négoce sur la partie continentale entre les fleuves Niger et Ogoué furent cédés à l'Empire espagnol en échange de territoires sur le continent américain (traité d'El Pardo, entre la reine Marie Ire de Portugal et le roi Charles III d'Espagne), mais les Espagnols, comme les Portugais avant eux furent mal accueillis par les autochtones. La malaria finira par les convaincre de quitter ce territoire qui acquit une réputation de région malsaine.

De 1827 à 1843, l'Angleterre établit une base sur l'île pour combattre la traite d'esclaves, contre l’avis des Espagnols. L’Espagne, pour rembourser une lourde dette contractée auprès de l’Angleterre, proposa alors de lui vendre ses droits territoriaux. L’accord trouvé, après plusieurs années de pourparlers, la vente étant rendue publique, l’opinion publique espagnole s’y opposa. De ce fait, la couronne fut obligée de céder dans un contexte très tendu, et la colonisation commença mais elle se mit en place très lentement. Cependant, la cession des droits sur le delta du Niger permit le développement de la colonie anglaise du Nigeria.

La partie continentale, le Rio Muni, devint un protectorat en 1885 et une colonie en 1900. Pendant la guerre de 1898 entre les États-Unis et l'Espagne, deux bataillons américains sont envoyés sur place (400 hommes) : un à Santa Isabel (Malabo), et l'autre à Bata, au Rio Muni. Il n'y a alors aucun combat (contrairement à Cuba ou aux Philippines). Le manque d'infrastructures, les maladies tropicales endémiques (une partie des deux bataillons fut décimée), et surtout le fait que les États-Unis ne souhaitaient pas devenir une puissance coloniale en Afrique, firent que ces derniers se retirèrent des deux territoires (Fernando Pó et Rio Muni) dès 1899. L'Espagne, malgré elle, restera ainsi une puissance coloniale. Mais dans cette guerre les États-Unis s’approprieront d’autres territoires (Porto Rico, les Philippines et l'ile de Guam, Cuba, devenu indépendante, passera dans en zone d'influence américaine...).

Les revendications territoriales des puissances européennes furent réglées en 1900 par le traité de Paris et le territoire continental fut administrativement uni sous la loi espagnole.

Bibliographie

  • 2015 - Jacint Creus Boixaderas, Jean-Marc Lefebvre, Gustau Nerin, Ernst Pijning, ValĂ©rie de Wulf, « La GuinĂ©e Equatoriale aux Archives nationales (XVIIIe-dĂ©but XXe siècles) Â», Paris, Association France-GuinĂ©e Equatoriale et L’Harmattan, collection GuinĂ©e Equatoriale, 2015, 167p. (ISBN 978-2-343-08099-4)
  • 2015 - Pedro Bodipo Lisso, « AnnobĂłn : su tradiciĂłn, usos y costumbres Â», Paris, co-Ă©dition association France-GuinĂ©e Équatoriale et l’Harmattan,2015, 154p. (ISBN 978-2-343-06437-6)
  • 2015 - Gustau Nerin, « Corisco y el estuario del Muni (1470-1931) : del aislamiento a la globalizaciĂłn y de la marginalizaciĂłn Â», Paris, co-Ă©dition association France-GuinĂ©e Équatoriale et l’Harmattan, 2015, 314p. (ISBN 978-2-343-05284-7)
  • 2014 - Jacint Creus Boixaderas, Tome 1, « Action missionnaire en GuinĂ©e Équatoriale (1858-1910) : MĂ©moire et naĂŻvetĂ© de l'Empire Â», Paris, co-Ă©dition association France-GuinĂ©e Équatoriale et l’Harmattan, 2014. (ISBN 978-2-343-04234-3)
  • 2014 - Jacint Creus Boixaderas, Tome 2, « Action missionnaire en GuinĂ©e Équatoriale (1858-1910) : A la reconquĂŞte de l’Ancien RĂ©gime Â», Paris, co-Ă©dition association France-GuinĂ©e Équatoriale et l’Harmattan, 2014. (ISBN 978-2-336-30769-5)
  • 2014 - ValĂ©rie de Wulf, Tome 1 - « Histoire de l'Ă®le d'AnnobĂłn (GuinĂ©e Equatoriale) et de ses habitants du XVe au XIXe siècle Â», Paris, Ed. l'Harmattan et Association France-GuinĂ©e Equatoriale, 2014, 346 p. (ISBN 978-2-343-03397-6)
  • 2014 - ValĂ©rie de Wulf, Tome 2 - "Les Annobonais, un peuple africain original", Paris, L'Harmattan, Association France-GuinĂ©e Ă©quatoriale, 2013, 234 p. (ISBN 978-2-343-03399-0)
  • (es) Mariano L. de Castro et Ma Luisa de la Calle, La colonizaciĂłn española en Guinea ecuatorial (1858-1900), CEIBA Ediciones, Vic, Barcelone, 2007, 363 p.

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