François de Bricqueville
François de Bricqueville, comte de la Luzerne, seigneur de Monfréville et de Fontaines, né vers 1665 et mort le à Paris, est un aristocrate et officier de marine français du XVIIIe siècle. Entré dans la Marine royale à l'âge de quinze ans, il participe à la guerre de la Ligue d'Augsbourg et à la guerre de Succession de Pologne. Il termine sa carrière avec le grade de vice-amiral de la flotte du Ponant.
François de Bricqueville Comte de la Luzerne | |
Surnom | Le Jeune |
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Naissance | vers 1665 |
Décès | (à 83 ans) à Paris |
Origine | Français |
Allégeance | Royaume de France |
Arme | Marine royale française |
Grade | Vice-amiral de la Flotte du Ponant |
Années de service | 1680 – 1733 |
Commandement | Flotte du Ponant |
Conflits | Guerre de la Ligue d'Augsbourg Guerre de Succession de Pologne |
Distinctions | Commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis Chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit |
Famille | Famille de Bricqueville |
Biographie
Origines et famille
François de Bricqueville descend de la branche Bricqueville de la Luzerne, l'une des trois branches de la famille de Bricqueville, une ancienne famille de la noblesse normande dont l'origine remonte au XIe siècle. La famille de Bricqueville a fourni au royaume de France un grand nombre d'officiers généraux, d'hommes d'État[1] et de prélats[2].
Son père est Gabriel François de Bricqueville (-1684), 2e marquis de la Luzerne, seigneur d'Osmanville et d'Amanville, seigneur de Monfréville est lieutenant du Roi en Basse-Normandie, et gouverneur de monseigneur de Vermandois, futur Amiral de France[3] ; et sa mère Marguerite de Bonvoust (v. 1636-1721 ou 1724). Il est le cinquième des dix enfants du couple.
Son frère, Henri de Briqueville de La Luzerne sera évêque de Cahors.
Carrière dans la Marine royale
François de Bricqueville entre dans la marine royale en tant que garde-marine en 1680, il est enseigne de vaisseau l'année suivante avant d'être promu au grade de lieutenant de vaisseau en 1682. Il se distingue au bombardement d'Alger en 1683 sous les ordres de l'amiral Duquesne et de celui de Gênes en 1684.
Guerre de la Ligue d'Augsbourg
Capitaine de vaisseau en 1689. L'année suivante, il prend part au combat à Bantry, à la bataille du cap Béveziers et au raid sur Teignmouth le . Il commande brillamment Le Courageux à Barfleur (1692). Il est colonel du régiment de Périgueux (1690-1698) de 1692 à 1693 et participe à la bataille de Neerwinden en 1693.
Commandant le vaisseau Le Furieux, il rejoint Port-Louis le avec un navire hambourgeois, qu'il avait capturé[4].
Il croise dans les eaux écossaises en mer du Nord lorsque, début , en compagnie du Chevalier de Saint-Pol, il disperse une flotte de navires de pêche hollandais et prend à l'abordage deux vaisseaux hollandais[Note 1] - [Note 2]. Commandant du vaisseau Le Fendant, 58 canons, il participe à bataille navale de Vélez-Málaga le , dans l'escadre blanche commandée par le comte de Toulouse. Il participe ensuite au siège de Gibraltar, avant de rentrer à Toulon le [5]. Le , il est gratifié d'une pension de 1 000 livres sur le budget de la Marine[4], à la place du capitaine de vaisseau Perrinet qui vient de mourir[6]. En 1708, il est nommé commandant de la Marine à Dunkerque puis à Brest[6]. Le , sa pension est portée 1 500 livres sur le budget de la Marine[4], à la place du marquis de Sainte-Maure, tout juste promu chef d'escadre, qui la laisse vacante[6].
Il reçoit un brevet de chef d'escadre de la province de Roussillon le [4], lors de la dernière promotion effectuée par Louis XIV avant de mourir. Il remplace Claude de Forbin qui quitte le service. Il est promu lieutenant général des armées navales du Roi le , il fait enregistrer ses provisions le 9 mai à Brest[7]. Il est nommé commandeur de l'Ordre de Saint-Louis, le [4].
Guerres de succession de Pologne et d'Autriche
Le , il part de Brest et mouille le 15 septembre au large d'Elseneur au Danemark, avec l'escadre qu'il commande[4]. Composée de neuf vaisseaux de ligne et de cinq frégates, elle est chargée de soutenir la candidature de Stanislas Leszczynski au trône de Pologne en 1733. Il se distingue à nouveau au cours de cette mission.
Il est nommé Chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit, le [4].
Le , il est nommé vice-amiral de la flotte du Ponant, basée à Brest, en remplacement du marquis d'Antin.
Mariage et descendance
Il Ă©pouse en 1701 Marguerite Poyer de Drumare. De cette union naissent :
- François Pierre de Briqueville, comte de la Luzerne, né le , lieutenant général des armées du roi en 1748, lieutenant des Gardes du corps et commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, acquéreur en 1755 du château de Bouglainval (Eure-et-Loir)[8].
- deux filles mortes sans avoir été mariées.
Notes
- « Il se surpassa lui-même dans un combat du Chevalier de Saint-Paul dans les mers du Nord contre les Hollandois. Le Comte de la Luzerne avoit eu ordre d'aller croiser vers le Nord de l'Écosse avec les vaisseaux l'Amphitrite, le Jersey et les Jeux, montés par MM. de Camilly & de Beaujeu. Il rencontra l'Escadre que commandait le Chevalier de Saint-Paul et se joignit à lui. Les deux Escadres réunies découvrirent la Flotte de la pêche du hareng, escortée de quatre vaisseaux de guerre Hollandois de cinquante canons. M. de Saint-Paul n'allant pas si vite que M. de la Luzerne, le laissa commencer le combat avec les trois vaisseaux de sa petite division. M. de la Luzerne s'attacha au Commandant du convoi et l'eut bientôt enlevé à l'abordage. MM. de Camilly & de Roquefeuille en firent de même de ceux qu'ils attaquèrent. Le quatrième étant bon voilier, évita M. de Beaujeu. » (d'Aspect 1780, p. 253)
- Ce combat est immortalisé par le peintre de la marine Théodore Gudin avec un tableau intitulé Combat du chevalier de Saint-Pol contre une escadre hollandaise en vue des côtes d'Ecosse (10 août 1703).
Références
- Parmi lesquels : César Henri de La Luzerne, ministre de la Marine sous Louis XVI et Anne César de la Luzerne, ambassadeur aux États-Unis et à Londres.
- Parmi lesquels : Henri de Briqueville de La Luzerne, Ă©vĂŞque de Cahors ; CĂ©sar-Guillaume de La Luzerne, Ă©vĂŞque de Langres puis cardinal
- Michel Vergé-Franceschi écrit : « Il est à présumer que le 2e marquis de la Luzerne a obtenu sa place de gouverneur de l'Amiral de France grâce à la protection des Condé auxquels les Bricqueville se flattent régulièrement d'“appartenir”. » (Vergé-Franceschi 1990, p. 1006)
- Gazette de France, p. 258
- Vergé-Franceschi 1990, p. 1017
- Vergé-Franceschi 1990, p. 1014
- Vergé-Franceschi 1990, p. 1016
- Acte de possession dudit château, reçu par Maître Vallet, notaire à Chartres, le 5 avril 1756. Archives départementales d'Eure-et-Loir, cote 2E9 575
Voir aussi
Sources et bibliographie
- Michel Vergé-Franceschi, Les Officiers généraux de la marine royale (1715-1774) : origines, conditions, services, vol. 3, Librairie de l'Inde, , 3469 p.
- M. d'Aspect, Histoire de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis, vol. 3, Paris, chez la veuve Duchesne, (lire en ligne), p. 253
- Théophraste Renaudot, Gazette de France, vol. 1, Paris, (lire en ligne), p. 258