François Pichard du Page
François-Jean Pichard du Page, né à Fontenay-le-Comte le , guillotiné à Paris le , est un homme politique français.
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(Ă 44 ans) Paris |
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Biographie
Fils d'un secrĂ©taire du roi[1], il occupe les mĂȘmes fonctions avant la RĂ©volution[2].
Ălu premier maire de Fontenay en , il est portĂ© en triomphe par la foule. Lors des opĂ©rations Ă©lectorales de 1790, il est choisi comme prĂ©sident de l'assemblĂ©e Ă©lectorale de second degrĂ©, puis procureur gĂ©nĂ©ral syndic du directoire du dĂ©partement de VendĂ©e[1] - [3].
AprÚs la démission de trois membres du directoire, Millouain, Denogent, puis Bouquet (élu lieutenant-colonel en second du bataillon de la Vendée), remplacés par Joseph-Pierre-Marie Fayau, André Mercier du Rocher et Esnard, Pichard ped sa majorité. Pressé à son tour de se retirer, il démissionne en novembre, sous prétexte de maladie, de ses fonctions, remplies à partir du par Séverin PervinquiÚre, avec Mercier comme substitut[1].
Un arrĂȘtĂ© du directoire du dĂ©partement datĂ© du ayant ordonnĂ© l'internement de suspects au chef-lieu, Pichard est inscrit sur la liste. Le 6 mars, la municipalitĂ© se rend au siĂšge de l'administration dĂ©partementale avec une foule nombreuse pour demander le retrait de l'arrĂȘtĂ©. Mercier, qui prĂ©side ce jour-lĂ , interrompt la lecture des officiers municipaux, mais ne peut empĂȘcher le directoire de suspendre l'exĂ©cution de l'arrĂȘtĂ©[1].
Toutefois, le , un arrĂȘtĂ© du dĂ©partement suspend le maire et la plupart des membres de la municipalitĂ© de Fontenay, et Pichard est compris dans l'arrĂȘtĂ©[1].
En , il est traduit devant la commission militaire de Fontenay, substituée au tribunal criminel par le représentant en mission Lequinio pour hùter le jugement des causes politiques. Le 7 janvier, ses amis adressent à son collÚgue Laignelot une lettre en sa faveur signée par Jacques Constantin et 197 autres habitants de la ville. Par ailleurs, Denfer, le commandant de la garde nationale de Fontenay rédige un certificat de civisme dans lequel il témoigne des éloges que l'on a fait devant lui du comportement de Pichard lors de la prise de Fontenay par les insurgés vendéens, le et que son fils unique, Quentin (né le ) sert comme sergent-major dans la compagnie des jeunes de 15 à 17 ans[1].
Acquitté par la Commission militaire, Pichard est maintenu en prison. Cette décision ayant été dénoncée à la Convention nationale, celle-ci prend le 10 germinal an II (), un décret ordonnant qu'il soit traduit devant le tribunal révolutionnaire de Paris[1].
DirigĂ© vers la capitale dans une voiture sous l'escorte de deux gendarmes, Pichard est dĂ©posĂ© Ă l'hospice, Ă son arrivĂ©e, et interrogĂ© le 25 germinal (14 avril) par le juge Charles Bravet. Dans une lettre du 28 germinal (17 avril), l'accusateur public prĂšs le tribunal criminel de la VendĂ©e, MassĂ©, adresse Ă Fouquier-Tinville une lettre dans laquelle il expose les faits qui peuvent ĂȘtre reprochĂ©s Ă Pichard: son hostilitĂ© Ă la SociĂ©tĂ© ambulante des Amis de la Constitution, son absence d'Ă©nergie dans la rĂ©pression des troubles du district de Challans, des Sables, etc., ses relations constantes avec les prĂȘtres rĂ©fractaires et les nobles. Neuf tĂ©moins sont entendus, dont cinq dĂ©putĂ©s: Goupilleau de Montaigu, Fayau, Morisson, Maignen et Musset. Les quatre dĂ©putĂ©s vendĂ©ens et l'administration dĂ©partementale de VendĂ©e s'abstiennent, quant Ă eux, d'intervenir, que ce soit pour l'accuser ou le dĂ©fendre, mĂȘme Mercier qui, dans le mĂȘme temps, l'accable dans les MĂ©moires qu'il commence alors de rĂ©diger[1].
L'acte d'accusation, prĂ©sentĂ© le 9 florĂ©al (28 avril) par Fouquier-Tinville comprend 33 accusĂ©s, dont l'amiral Charles Henri d'Estaing, le lieutenant-gĂ©nĂ©ral de La Tour du Pin Gouvernet, le duc de Villeroy, le dernier lieutenant gĂ©nĂ©ral de police, Thiroux de Crosne, et le dernier lieutenant civil au ChĂątelet de Paris, Angran d'Alleray. Il est reprochĂ© Ă Pichard d'ĂȘtre l'un des principaux initiateurs de la guerre de VendĂ©e, de n'avoir eu, dans ses fonctions publiques qu'une attitude contre-rĂ©volutionnaire, d'avoir protĂ©gĂ© les prĂȘtres rĂ©fractaires et opprimĂ© les prĂȘtres assermentĂ©s. Reconnus coupables, les 33 accusĂ©s sont condamnĂ©s le jour mĂȘme Ă la peine de mort, avec la confiscation de leurs biens[1]. Pichard est exĂ©cutĂ© quelques jours plus tard, le 6 mai[4].
Notes et références
- Charles-Louis Chassin, La Préparation de la guerre de Vendée, 1789-1793, tome 2, Paris, Imprimerie de P. Dupont, 1892, 3 vol., 555 pages, p. 124-145.
- Louis Blanc, Histoire de la révolution française, Furne et Cie, 1866, vol. 8, p. 170.
- Jean Robuchon, Le Bosquet de lauriers: ou, Les fastes d'une petite ville : Fontenay-le-Comte en Bas-Poitou, Lussaud, 1970, 159 pages, p. 110.
- Marcel Faucheux, L'Insurrection vendéenne de 1793, vol. 17 de Mémoires et documents - Commission d'histoire économique et sociale de la Révolution, Imprimerie nationale, 1964, 412 pages, p. 119.