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François Le Clerc

François Le Clerc ou Francis Le Clerc († 1563 aux Açores) aussi connu sous le nom de « Jambe de bois » était un corsaire[note 1] et pirate français originaire de Normandie.

François Le Clerc
Biographie
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Biographie

Originaire de Réville ou de Gréville-Hague, il est reconnu comme le premier pirate de l'ère moderne à avoir une jambe de bois. Il est également le premier à avoir obtenu une lettre de marque qu'il reçut d'Henri II.

Il était souvent le premier à aborder un vaisseau lors d'une attaque ou d'un raid. C'est à cause de ce caractère effronté qu'il a perdu une jambe et a reçu une blessure grave à un bras en combattant les Anglais à Sercq et Guernesey en 1549. Alors que d'autres pirates auraient cessé leur carrière en raison d'une telle blessure, Le Clerc refusa de prendre sa retraite et, au contraire, étendit la portée de son activité de piraterie en finançant les voyages et les attaques d'autres pirates[2].

Malgré ses blessures, Le Clerc a mené de grandes attaques contre les Espagnols qui l'ont d’ailleurs surnommé « Pata de Palo » (jambe de bois). Le roi Henri II l'anoblit en 1551 et rend hommage à sa hardiesse[note 2]. En 1553, il prit en charge la commande de six galions, huit caravelles et quatre pataches montés par 800 marins. Ces derniers furent commandés par lui-même, Jacques de Sores et Robert Blundel. La même année, il mena une attaque contre la ville de Santa Cruz de La Palma aux îles Canaries. Il la pille et y met le feu ce qui détruisit un grand nombre de bâtiments. Avec cette flotte puissante, il attaque et pille également San Germán sur l'île de Porto Rico ainsi que les ports d'Hispaniola du Nord au Sud, les îles Mona et Saona, Yaguana… en emportant tous les canons qu'il trouvait.

En 1553, Le Clerc reçoit le commandement du navire Le Claude, l'un des douze navires garde-côtes de Normandie.

En 1554, la flotte mit Ă  sac la ville de Santiago de Cuba. Elle occupa la ville pendant un mois et partit avec un trĂ©sor de 80 000 pesos. La ville, qui Ă©tait la capitale de Cuba Ă  l'Ă©poque, fut tellement ravagĂ©e qu'elle fut rapidement Ă©clipsĂ©e par La Havane et ne retrouva jamais sa prospĂ©ritĂ© d'autrefois. Par la suite, il se dirige vers les Açores.

La flotte embaucha Richer Booty lors du voyage retour et pilla la ville de Las Palmas de Gran Canaria sur l'île de Grande Canarie.

François Le Clerc et sa flotte de 330 hommes furent les premiers Européens à s'installer à Sainte-Lucie. Il établit son repaire dans un îlot nommé « Pigeon Island » car l’endroit était idéal pour s’élancer à l’abordage des galions espagnols qui passaient au large de la Martinique.

En 1560, alors qu'il attendait un vaisseau espagnol qui transportait des lingots d'or, il ravagea les villes situées sur la côte de Panama.

En , les protestants de plusieurs villes de Normandie se rebellent contre leur roi catholique. Élisabeth Ire d'Angleterre envoya des troupes anglaises pour occuper Le Havre jusque 1563. Le Clerc, convertit au protestantisme, rallia la cause anglaise soutenant Warwick (v. 1530-1590), le gouverneur anglais du Havre[note 3], et ravage les vaisseaux français. En , il demanda à la reine Élisabeth une grosse somme d'argent en récompense de ses actions. Blessé dans son orgueil lorsque la reine rejette sa demande, il met les voiles vers les Açores, où il est tué la même année en traquant des galions espagnols remplis d'or.

Le Clerc fit probablement construire le manoir de la Crasvillerie, où il reçut à dîner l'amiral Gaspard II de Coligny, le , en tournée d'inspection des côtes de la Manche, en compagnie de Martin du Bellay, lieutenant-général du roi en Normandie et de son ami Gilles de Gouberville[1].

Il eut pour fille Catherine Le Clerc, qui épousa Nicolas de Hennot, maître des eaux et forêts au bailliage de Cotentin[3].

Notes et références

Notes

  1. Le Clerc n'était pas un corsaire mais un officier royal ayant la double charge de : « Capitaine pour le roi en la marine et en l'île de Tatihou »[1].
  2. « …pour notre service il s'est toujours des premiers rencontré et offert à l'encontre de nos enemys. Il a esté grandement mutilé de ses membres, y ayant perdu une jambe et un de ses bras grandement endommagé, ne laissant toutefois pour cela son dit service, et exploite sa personne en telle et aussi grande volonté, hardiesse et vaillance qu'il a jamais fait… »[1].
  3. Il semble qu'il s'en soit détacher par la suite[1].

Références

  1. Edmond Thin, Le Val de Saire : Trésors d'un jardin du Cotentin sur la mer, Éditions OREP, , 165 p. (ISBN 978-2-915762-82-2), p. 72.
  2. Gilbert Buti et Philippe Hrodej, Dictionnaire des corsaires et des pirates, Paris, CNRS Ă©d, (ISBN 978-2-271-06808-8, 2-271-06808-8 et 978-2-271-08060-8, OCLC 858211437, lire en ligne).
  3. Maurice Lecœur (photogr. Christine Duteurtre), Val de Saire, Isoète, , 173 p. (ISBN 978-2-9139-2076-7), p. 74.

Liens externes

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