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François Coignet

Jean François Coignet, né le à Lyon et mort le à Paris (8e arrondissement), est un industriel français, pionnier du béton armé et de la préfabrication en France.

François Coignet
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Jean-François Coignet
Nationalité
française
Formation
Activités
Conjoint
Enfants
Lucy Coignet (d)
Edmond Coignet
Parentèle
Eugène Yung (d) (gendre)
Autres informations
Propriétaire de
Distinction

Biographie

Famille

Prénommé Jean-François comme son père, couramment appelé François, il est le fils aîné de Jean-François Coignet (1793-1846), droguiste, chimiste et fondateur avec sa belle-mère de la Maison Coignet & Cie, et d'Elisabeth Dupasquier (1797-1828)[1].

Il se marie, en premières noces, le 17 juin 1837 à Lyon, avec Gasparine Rosalie Célestine Delorme (1814-1846), fille du docteur et de Rose Perrin, dont il aura trois enfants :

  • Jean François LĂ©on Coignet (1839-1840), mort en bas âge ;
  • Marie-Élise dite Élisa Coignet (1843-1931) mariĂ©e en 1862 avec Eugène Yung (1827-1887), ancien Ă©lève de l'École normale supĂ©rieure, docteur ès lettres, gĂ©rant de la sociĂ©tĂ© Coignet (1881), receveur des Finances, fondateur de la Revue des cours littĂ©raires, puis de la Revue bleue, chevalier de la LĂ©gion d'honneur ; d'oĂą deux filles mariĂ©es ;
  • Alphonse Coignet (1844-1896), chimiste, ingĂ©nieur civil (ECP-1867), mariĂ© avec Marie Mazzei ; d'oĂą un fils unique Hubert Coignet (1880-1952).

Il Ă©pouse, en secondes noces le 16 janvier 1850 Ă  Lyon, Clarisse Gauthier (1823-1918)[2], moraliste et femme de lettres, cousine de Victor Considerant, dont il aura aussi trois enfants :

  • Lucy Coignet (nĂ©e en 1850), mariĂ©e en 1870 avec le comte Émeric de GĂ©rando (1846-1897) dont elle divorce, elle se remarie vers 1880 avec Auguste Kleine (1849-1925), ingĂ©nieur gĂ©nĂ©ral des ponts et chaussĂ©es, directeur de l'École des Ponts-et-ChaussĂ©es, grand officier de la LĂ©gion d'honneur ;
  • Edmond Coignet (1856-1915), ingĂ©nieur civil (ECP-1879), entrepreneur de travaux publics (prĂ©sident de la SA Coignet), officier de la LĂ©gion d'honneur, mariĂ© en 1883 Ă  New York avec Ada Gosling, d'oĂą une fille (Mme Alphonse Lazard) ;
  • Claire Coignet (1860-1946), mariĂ©e en 1885 Ă  Paris, avec Eugène Garnier (1854-1907), ingĂ©nieur hydrographe de la Marine, chevalier de la LĂ©gion d'honneur, commandeur de l'ordre du Nicham-el-Amour, d'oĂą trois enfants.

François Coignet avait deux frères, Louis Coignet (né en 1819) et Stéphane Coignet (né en 1820), et une sœur Emma Coignet (1821-1906) mariée avec le docteur Alexandre Glénard (1818-1894)[3], professeur de chimie à l'école de médecine de Lyon, puis directeur de l'École (1865), membre de diverses sociétés savantes.

Parcours professionnel

François Coignet fait ses études à l’École de La Martinière de Lyon[4]. Avec ses frères Louis (1819-1872) et Stéphane (1820-1866), il reprend en mars 1846 (au décès de leur père) l'usine familiale de produits chimiques à Lyon, après avoir monté en 1838, dans l'usine de Baraban, un atelier de fabrication de phosphore destiné à la fabrication d'allumettes de sûreté[5]. Alors que sous le Second Empire, l'État détient le monopole de fabrication de ces allumettes, la maison Coignet en sera l'unique fournisseur[5]. En 1851 François Coignet décide de s'installer près de Paris, à Saint-Denis. En 1854, il brevette un ciment de clinker et ouvre une deuxième usine à Saint-Denis en région parisienne.

La fontaine de la Grand Army Plaza Ă  New York, Ĺ“uvre de l'architecte Calvert Vaux (1873), utilisait le « ciment Coignet Â» avec renforts en fer (photographie de 1880).
Maison en moellons de ciment armé : l’immeuble de la rue Charles Michels à Saint-Denis (1853–1855) est un prototype de la technique du béton.

Pour des besoins promotionnels, il imagine avec l'architecte Théodore Lachez de construire dans cette ville une maison faite de moellons artificiels en ciment (1853) près de son usine, au 72, rue Charles Michels[6]. Cette maison sera visitée en novembre 1855 par une commission comprenant 14 architectes présidée par Henri Labrouste. Dans le rapport il est écrit que « tous les travaux ont été exécutés en béton pisé, moulé et massivé. M. Coignet a fait usage de mélanges de différentes matières de peu de valeur, avec la chaux soit grasse, soit hydraulique. » Par ailleurs, il note deux sources d'économie : l'usage de matériaux de peu de valeur et l'emploi de manœuvriers à la place d'ouvriers qualifiés. Cette maison a été inscrite à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques en juin 1998.

Vers 1860, ce nouveau procédé va être utilisé en Grande-Bretagne par l'entrepreneur Joseph Tall. En 1865, il dépose un brevet permettant de standardiser les murs et les planchers par l'emploi de coffrages démontables. Il fait avec ce procédé plusieurs maisons qui subsistent encore.

Il obtient l'adjudication de l'aqueduc de la Vanne, long de 140 km et d'une hauteur maximum de 40 m, qu'il construit entre 1867 et 1874[7]. Il construit de 1857 Ă  1893 la digue Ă  la mer de Saint-Jean-de-Luz. Il approvisionne de 1862 Ă  1865 le chantier de l'Ă©glise Sainte-Marguerite du VĂ©sinet, dont l'architecte Ă©tait Louis-Auguste Boileau, en Ă©lĂ©ments de bĂ©ton prĂ©fabriquĂ©s.

Son fils Edmond Coignet (1856–1915) fait de la construction en béton armé une technologie avec des règles de calcul précises, qui seront en partie reprises par la Commission du ciment armé dans le premier règlement français de 1906.

L'entreprise Coignet deviendra une filiale de Spie Batignolles et des Charbonnages de France.

Engagement politique

François Coignet n’est pas seulement un industriel : il a joué aussi un rôle important dans le mouvement fouriériste. Cousin par alliance de Victor Considerant, il a créé en 1849 à Lyon, comme Proudhon, une Banque du Peuple.

Le soir du 2 décembre 1851, c'est chez lui que Jules Favre a trouvé asile avant son départ pour la Belgique[8]. Il a eu aussi une grande influence sur le fouriériste suisse Karl Bürkli qui a traduit ses ouvrages en allemand.

  • Les bureaux de New York de la Cie Coignet.
    Les bureaux de New York de la Cie Coignet.
  • La maison situĂ©e au 72, rue Charles-Michels Ă  Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) en 2010.
    La maison située au 72, rue Charles-Michels à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) en 2010.
  • Le 72, rue Charles-Michels, cĂ´tĂ© est et nord.
    Le 72, rue Charles-Michels, côté est et nord.
  • Le 72, rue Charles-Michels, cĂ´tĂ© sud et est.
    Le 72, rue Charles-Michels, côté sud et est.

Postérité familiale

L'œuvre des Coignet, père et fils, a été développée par la société Coignet SA jusqu'au début des années 1980, date à laquelle la société est rachetée par Spie Batignolles et les Charbonnages de France.

Coignet SA Ă©tait le « champion Â» de la prĂ©fabrication en France et le constructeur de plusieurs ouvrages figurant au palmarès des records du monde de cette Ă©poque : record du monde des voĂ»tes en voiles minces (8 cm) avec le CNIT de Paris la DĂ©fense ; record du monde des cheminĂ©es de grande hauteur (250 m de hauteur) avec la cheminĂ©e de la centrale thermique d'Aradon dans le Gard ; record du monde de portĂ©e des ouvrages en voussoirs prĂ©contraints avec la travĂ©e centrale du viaduc de Calix près de Caen ; des rĂ©frigĂ©rants de centrales nuclĂ©aires, etc. Le directeur technique de Coignet SA Ă©tait Gilbert Lacombe, professeur Ă  l'École centrale. Les salariĂ©s de Coignet SA Ă©taient fiers de ces rĂ©alisations.

Publications

Notes et références

  1. Guillaume de Tournemire, « Jean François COIGNET », sur le site de généalogie Geneanet (consulté le ).
  2. Clarisse Coignet née Gauthier.
  3. Alexandre Glénard.
  4. Pierre Mercklé, « charlesfourier.fr », sur charlesfourier.fr (consulté le )
  5. Michel Laferrère, « Les industries chimiques de la région lyonnaise », Revue de géographie de Lyon, vol. 27, no 3,‎ , p. 219-256 (lire en ligne)
  6. Bétons maigres moulés de M. Coignet, dans Annales des ponts et chaussées. Mémoires et documents relatifs à l'art des constructions et au service de l'ingénieur, 1856, 1er semestre, p. 238-241 (lire en ligne)
  7. Emploi de béton aggloméré (système Coignet) dans la construction de l'aqueduc de la Vanne, dans Annales des ponts et chaussées. Mémoires et documents relatifs à l'art des constructions et au service de l'ingénieur, 1870, 1er semestre, p. 402-405 (lire en ligne)
  8. D'après la notice par Jean-Claude Dubos in Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français.
  9. RĂ©f. BnF : microfiche.VF_10270.

Annexes

Bibliographie

  • L'art de l'ingĂ©nieur, Paris, Ă©d. du Moniteur, , 600 p. (ISBN 978-2-85850-911-9 et 2-85850-911-5), « Coignet (entreprise) »
  • J.-L. Bosc, J.-M. Chauveau et al., Joseph Monnier et la naissance du bĂ©ton armĂ©, Ă©d. du Linteau, 182 p. (ISBN 978-2-910342-20-3 et 2-910342-20-4)
  • Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Éditions de l'Atelier, Cederom

Articles connexes

Liens externes

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