François Bistos
François Bistos est né le , à Angers (Maine-et-Loire). Il participa à compter de 1944 à la Résistance active au sein des Forces françaises combattantes, et assura la création et la direction du réseau Andalousie (dont Déodat du Puy-Montbrun fut un célèbre chef) en agissant sous plusieurs pseudonymes. Après la guerre, il travailla pendant 25 ans au Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE), les services de renseignement extérieur français (actuelle DGSE), dont il aurait été congédié pour des accusations de trahison. François Bistos est mort le à Paris (14ème).
Naissance | |
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Décès |
(Ă 63 ans) 14e arrondissement de Paris |
Nom de naissance |
François André Jules Bistos |
Nationalité | |
Activité |
RĂ©sistance
Elève officier en 1942 dans la cavalerie, il rejoint la Confrérie Notre-Dame, premier réseau de la France combattante constitué en 1941 par le colonel Rémy. Il devint chef de mission (ordre de mission n° 0411/BCRA du 25 février 1944) dans le réseau Andalousie qui était implanté dans le Sud-Ouest, notamment dans la région de Samatan. Ce réseau était chargé des évasions, du renseignement et de l'action. Il y travailla à compter du 3 mars 1944 sous les pseudonymes de Colonel Franck, Blanchard, Carlos avec le statut de chef de mission de 2e classe (équivalence de commandant) puis 1e classe (équivalent lieutenant-colonel).
SDECE
Avant la fin de la guerre, François Bistos fut affecté, le 15 octobre 1944, aux services administratifs de la DGER, plus précisément au service chargé du traitement des dossiers des résistants. Il fut ensuite intégré au Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE), dans la cellule de contre-espionnage. Il a ainsi été chef de la station de Toulouse, traditionnel poste pour le travail en direction de l'Espagne. Des années passent, il est alors posté, officiellement comme vice-consul à Madrid, où il assure la liaison avec les services de renseignement franquistes.
François Bistos est ensuite responsable du contre-espionnage à la cellule MINOS (« Matériels d'information normalisés pour les opérations spéciales »). En , animateur d'un réseau de programmes radios arabes et kabyles, il répand les communiqués français participant ainsi à l'action psychologique entreprise par le haut commandement. Officiellement, il est conseiller technique auprès du Ministre de l'Information Jacques Soustelle. Après la guerre d'Algérie, François Bistos est affecté au SDECE en tant que superviseur de la Sécurité attaché au cabinet du Directeur général du SDECE, le général Jacquier. Il est l'un des principaux chefs des réseaux Foccart sur le terrain, chargé de mettre des « mercenaires » français à la dispositions de régimes africains amis : Félix Houphouet-Boigny en Côte d'Ivoire, Fulbert Youlou au Congo-Brazzaville, Omar Bongo au Gabon, Mobutu au Congo-Kinshasa. Il est ensuite muté à la tête des Services généraux de la direction des infrastructures et des moyens du SDECE. À la suite de révélations sur une affaire de « taupe roumaine » et accusé d'être agent double, il aurait été congédié par Alexandre de Marenches directeur du SDECE, et mis en retraite d'office. L'affaire de la trahison est dévoilée par le Journal du dimanche en date du 6 mars 1988. "C'est pendant la Guerre froide que sa trahison aurait été démontrée. Il aurait ainsi été recruté avec le concours d'une réfugiée roumaine de grande famille dans les années 1950 par les services secrets roumains. Selon une autre source, Bistos aurait été dénoncé par deux transfuges roumains" (Histoire politique des services secrets).
Il se retire en Corrèze [1].
Voir aussi
Liens internes
Bibliographie
- Roger Faligot et Rémi Kauffer, Les maîtres espions : histoire mondiale du renseignement, t. 2 : De la guerre froide à nos jours, Paris, Éditions Robert Laffont, , 563 p. (ISBN 2-221-07572-2)
- Faligot, Guisnel, Kauffer, Histoire politique des services secrets
- Journal du dimanche (JDD), du 6 mars 1988