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François-Valentin Mulot

François-Valentin Mulot, orthographié aussi Abbé Mullot, né le à Paris, mort le dans la même ville, est un prêtre constitutionnel rousseauiste, bibliothécaire des chanoines de Saint Victor de l'Abbaye Saint-Victor de Paris, docteur en théologie, procureur général, et prieur de Saint-Victor en 1789, compromis un instant dans l’affaire du collier de la reine[1], membre de la Commune de Paris en 1789, de l’Assemblée législative, électeur de la section du Jardin-des-Plantes[2] de la Constituante et de la Convention.

François-Valentin Mulot
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  54 ans)
Paris
Nationalité
Activité

Biographie

Mulot est d'abord l'auteur des notices qui accompagnent le recueil d'estampes gravées et éditées par François-Anne David (Paris, 1787-1788)[3].

Il gagne dès le début de la Révolution le parti jacobin, figurant dans les clubs, les électeurs, les communes. Prononçant le mercredi un Discours sur la Liberté à l'occasion de la cérémonie de la bénédiction des drapeaux[4] du District en l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet (paroisse où il prêtera le serment)[5], église toute proche de l'Abbaye Saint-Victor, trois ans avant les massacres de Septembre de 1792, puis un Discours sur le serment civique prononcé le dimanche , dans l'église de Notre-Dame de Paris, il prête le serment à la Constitution civile du clergé en 1791.

Il devient député à l'Assemblée nationale de Paris (où il demande la fermeture des maisons de jeu[6]. C'est l'Abbé Mullot qui empêcha le départ de la famille royale de Paris[7])

En 1792, il est nommé par le Roi à Uzès et Avignon conseiller médiateur dans le Comtat Venaissin : accusé du massacre par Mathieu Jouve Jourdan Coupe Tête qui avoue n'avoir agi que sous ses ordres, il se disculpe, et cette affaire n'est pas éclaircie ; mais plus tard, il ne parvient pas à faire le poids lorsqu'un député parle en faveur des assassins de la Glacière (massacre de la Glacière) : il ne parle alors que du costume religieux, symbole et signe « contre-révolutionnaire » (ce qui entraîne sa suppression immédiate : un ecclésiastique dépose sa croix d'or sur la table et un autre met sa calotte dans sa poche[8]) et s'enfonce dans l'ombre. Il publie néanmoins en 1793 un Almanach des Sans-culottes sous forme d'entretiens[9]. Il finit ses jours le à Paris (il meurt aux Tuileries, victime d'une apoplexie) après quelques années passées près de Mayence, où il fut membre de la secte de la Théophilanthropie, comme professeur de Belles Lettres (il traduisit les poèmes d'Anacréon et ses odes en 1801 et 1803 en 1796 et aussi Longus), s'étant marié.

Annexe

Prestation du serment de la constitution civile du clergé en 1791 dans l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet : « Le messe s'est chantée avec décence. Mais la foule augmentant à mesure qu'approchait le moment de la cérémonie, ce n'a plus été qu'un tumulte. L'abbé Mullot, le jureur et le receveur des jurements, s'est présenté avec ses collègues, ils ont été conduits au chœur. Tandis qu'ils y allaient, les prêtres officiant en sortaient pour se rendre à la sacristie se déshabiller. Aussitôt qu'ils y ont été, les portes se sont refermées sur eux et ils n'ont plus reparu.

Le Municipal a lu les décrets relatif au serment. Il s'est présenté un prêtre, mais un prêtre inconnu jusqu'alors qui a juré. Ensuite il a voulu faire un tout petit discours auquel on n'a rien compris, seulement j'ai entendu ses mots : Despotes, hélas! et patriotisme. Et puis c'est tout… Ce n'est pas tout pourtant, car l'Abbé Mulot est venu dans l’Œuvre dresser son procès-verbal. Là, nous lui avons dit que la moisson n'était pas belle. Il nous a répondu avec aménité : Messieurs, à chacun de voir. Ensuite il s'est décharpé, et puis, montant sur un banc, et il a dit au peuple, Messieurs tout est fini vous pouvez vous en aller » et le peuple s'en est allé. Pendant toute la journée, l'église, le séminaire et la maison curiale a été gardée avec le plus grand soin. » De Lignoux[10].

Notes et références

  1. Recueil des causes célèbres, et des arrêts qui les ont décidées, Volume 1 Par Maurice Méjan Page 397
  2. Buffon parle de lui dans une de ses lettres : Archives Nationales 573. Projet de transaction à l'amiable entre les religieux de Saint-Victor et Buffon, relative au terrain formant l'angle du Jardin royal et que Buffon croyait appartenir à la Ville (vendredi 3 décembre 1784) : extrait des registres capitulaires de l'abbaye de Saint-Victor. Lettre autographe du grand prieur de Saint-Victor, Mulot, pour l'avertir que le chapitre a pris une décision et le prier d'examiner les conditions à lui proposées (22 décembre 1784) : extrait du Ms. 309, II
  3. Le Muséum de Florence, notice du Catalogue générale de la BNF.
  4. Sur le Disours sur la Liberté lire : Une révolution à l'œuvre: le faubourg Saint-Marcel (1789-1794) Par Haim Burstin Pages 87-88
  5. Discours sur la Liberté, prononcé à l'occasion de la cérémonie de la bénédiction des drapeaux du district de Saint Nicolas du Chardonnet le 2 septembre 1789 par M. Mulot, chanoine-régulier de l'abbaye royale de Saint Victor [...] et maintenant l'un des représentants de la Commune à l'Hôtel-de-Ville de Paris. Archives Diocésaines et Fonds Thorez
  6. Les jeux devant les lois Eugène Lebrun
  7. Mémoires historique de Mesdames Adelaïde et Victoire de France …, Volumes 1-3 Par Charles Claude de Montigny Page 133
  8. La Révolution française et les congrégations : exposé historique. Aulard, François-Alphonse (1849-1928), 1903 Sur Gallica
  9. Texte consultable sur la base Gallica : Les Etrennes du moment ou Almanach des Sans-culottes pour 1793 de François-Valentin Mulot; Sur les Almanachs républicains lire 1. sur Persée : Audience et pragmatisme du Rousseauisme : les Almanachs de la Révolution (1788-1795) page 628 pour l'Almanach de Mulot 2. Sur Gallica Les Almanachs de la Révolution / Welschinger, Henri (1848-1919), 1884
  10. L'Ami du Roi 17 juillet 1791

Liens externes

Bibliographie

  • Barreau français : collection des chefs-d'Ĺ“uvre de l'Ă©loquence judiciaire Clair Aylies
  • Un des mĂ©diateurs de la France dans le Comtat Venaissin: l'abbĂ© Mulot (1748-1804) avant et après Avignon MAUREAU A. Études vauclusiennes 1994, no52, p. 1-4 Collège littĂ©raire universitaire, Avignon, FRANCE (1969) (Revue) : rĂ©sultats de ses recherches biographiques sur Mulot .

Ĺ’uvres

  • Essais de sermons prĂŞchĂ©s Ă  l'HĂ´tel-dieu de Paris,
  • « Journal intime de l'AbbĂ© Mulot (1777-1782) », Maurice Tourneux (Ă©d.), MĂ©moires de la sociĂ©tĂ© de l’histoire de Paris et de l’Île de France, 29, 1902, p. 19-124. NumĂ©risĂ© sur gallica.
  • MĂ©moire a consulter et consultation pour F. François-Valentin Mulot, docteur en thĂ©ologie de la FacultĂ© de Paris, chanoine rĂ©gulier de l'Abbaye royale de Saint-Victor, accusĂ©, contre le sieur Loque, bijoutier, & le sieur Vaucher, horloger, accusateurs, en prĂ©sence du baron de Fages, du sieur Bette d'Etienville, & autres, et encore en prĂ©sence de M. le procureur gĂ©nĂ©ral. 1786, De l'imprimerie de Demonville (A Paris)
  • Discours sur le serment civique prononcĂ© le dimanche , dans l'Ă©glise de Notre Dame en prĂ©sence de l'AssemblĂ©e nationale, de celle de la commune, & de la Garde nationale-parisienne, par M. Mulot, Imprimerie Lottin, 1790
  • La Sagesse humaine ou Arlequin Memnon, comĂ©die mĂŞlĂ©e de chant 2 Akte (14. VendĂ©miaire Jahr VI [1797] Paris, théâtre des jeunes artistes); Favart, Charles-Nicolas-Joseph-Justin et AbbĂ© François-Valentin Mulot
  • GALLICA : Essai de poĂ©sies lĂ©gères, par F.-V. M***, Mayence
  • Les Etrennes du moment ou Almanach des Sans-culottes pour 1793
  • Sur l'Ă©tat de l'Instruction en France, 1796.
  • MĂ©moire sur l'Ă©tat actuel de nos bibliothèques, lu au LycĂ©e des Arts, dans sa 50e sĂ©ance, le 30 nivĂ´se, an V ()
  • Discours sur les qualitĂ©s morales qui doivent distinguer les orateurs du barreau, lu Ă  la sĂ©ance publique de l'AcadĂ©mie de lĂ©gislation, le 2 pluviĂ´se an XII, s. l. n.
  • MĂ©moire Ă  l'AssemblĂ©e nationale [sur la crĂ©ation des tribunaux de famille et les procès en adultère]
  • Discours prononcĂ© le dix florĂ©al, an VII, Ă  la fĂŞte des Ă©poux. Mulot, François-Valentin, 1799
  • Éloge funèbre de François-Valentin Mulot, prononcĂ© par M. Caille, ... dans la sĂ©ance publique de l'AthĂ©nĂ©e des arts, le 9 frimaire an XIII .
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