Frédéric II de Saxe
Frédéric II dit « le Bon » (ou « le Doux », « le Placide » ; en allemand : der Sanftmütige), né à Leipzig le et décédé le dans la même ville, est un prince de la maison de Wettin, fils de l'électeur Frédéric Ier de Saxe et de Catherine de Brunswick-Lunebourg. Il fut électeur de Saxe, duc de Saxe-Wittemberg et margrave de Misnie de 1428 jusqu'à sa mort, ainsi que landgrave de Thuringe de 1440 à 1445. Il régna tout d'abord conjointement avec ses frères Sigismond, Henri et Guillaume III ; en 1433, les Wettin ont fait la paix avec les hussites.
Frédéric II de Saxe | |
Portrait de l'électeur Frédéric II par Lucas Cranach le Jeune (vers 1580). | |
Titre | |
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Électeur de Saxe | |
– (36 ans, 8 mois et 3 jours) |
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Prédécesseur | Frédéric Ier |
Successeur | Ernest Ier |
Landgrave de Thuringe | |
– | |
Prédécesseur | Frédéric IV de Thuringe |
Successeur | Guillaume II de Thuringe |
Duc de Saxe et margrave de Misnie | |
– (36 ans, 8 mois et 3 jours) |
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Prédécesseur | Frédéric Ier |
Successeur | Albert III |
Biographie | |
Titre complet | Archi-maréchal du Saint Empire |
Dynastie | Maison de Wettin |
Nom de naissance | Frédéric de Wettin |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Leipzig (Marche de Misnie) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Leipzig (Électorat de Saxe) |
Père | Frédéric Ier de Saxe |
Mère | Catherine de Brunswick-Lunebourg |
Fratrie | Guillaume, Henri et Sigismond |
Conjoint | Marguerite d'Autriche |
Enfants | Amélie Anne Frédéric Ernest Albert Marguerite Hedwige Alexandre |
Religion | catholique |
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Biographie
Frédéric II est le fils aîné de Frédéric Ier (1370-1428), margrave de Misnie depuis 1381, et de son épouse Catherine (1395-1442), fille du duc Henri Ier de Brunswick-Lunebourg. Son père combattit aux côtés du roi Sigismond durant les croisades contre les hussites et il était récompensé en 1423 quand il fut inféodé avec le duché de Saxe-Wittemberg et l'électorat de Saxe. Après la mort de son père, Frédéric reprit le gouvernement de la Saxe conjointement avec ses frères cadets Guillaume III « le Courageux », Henri et Sigismond.
En 1428, les hussites mènent des incursions dévastatrices jusqu'en Lusace, Silésie et même Autriche. Ils également occupent la ville de Dresde et ravagent les campagnes, détruisent les mines de Scharfenberg et brûlent Strehla et Belgern. En 1430 plus d'une centaine de villes, châteaux et environ 1.300 villages sont détruits. L'année suivante une armée de 80 000 hommes commandés par l'électeur Frédéric Ier de Brandebourg, accompagné de Frédéric II de Saxe et du landgrave Frédéric IV de Thuringe, entreprend une 5e Croisade contre les Hussites. Sa déconfiture est complète et elle quitte le territoire tchèque le dans la région de Domazlice sans avoir combattu pendant que les hussites massacrent les troupes en retraite. En 1433, après plus de quinze années de guerres, les princes réussissent à conclurent enfin la paix avec les hussites[1].
La rencontre des parlements locaux (États-Généraux) en 1438 est considérée comme le premier Landtag de Saxe. Les chambres élues reçurent le droit de se réunir entre elles pour discuter des innovations en matière de fiscalité sans être convoquées par le souverain. Dès 1466, elles devaient être aussi consultées sur les décisions de guerre et de paix.
Avec la mort de Frédéric IV « le Pacifique », l'oncle de Frédéric, en 1440, le landgraviat de Thuringe revint à l'électorat de Saxe. Après le retrait d'Henri et de Sigismond comme co-régents, Frédéric et Guillaume III se partagèrent les territoires. Le plan de partage des États-Généraux présenté à Altenbourg le attribuait à Guillaume la partie thuringienne et franconienne de l'électorat, Frédéric recevant la partie orientale. Les mines devaient rester possession commune. Bien que le roi Frédéric III a confirmé ce plan, les désaccords sur l'application de ce partage conduisirent l'année suivante à une guerre fratricide qui ne se termina que le avec la paix de Naumbourg. Le traité d'Egra du , signé par l'électeur Frédéric et le duc Guillaume III de Saxe d'une part, et le roi Georges de Bohême d'autre part, fixa la frontière entre le royaume de Bohême et la Saxe sur la crête principale des monts Métallifères et au milieu de l'Elbe ; elle a subsisté en grande partie jusqu'à aujourd'hui et fait ainsi partie des frontières encore existantes les plus anciennes d'Europe.
Après la mort de Frédéric II en 1464, ses deux fils, Ernest et Albert III, se partagèrent le gouvernement. Après la mort de Guillaume III en 1482, la Thuringe retourne à l'électorat de Saxe.
Descendance
Frédéric II de Saxe est issu de la première branche de la maison de Wettin. Il épousa le Marguerite de Habsbourg (1416-1486), fille du duc Ernest le Fer, souverain de l'Autriche intérieure. Huit enfants sont nés de cette union :
- Amélie (1436-1501), en 1452 elle épousa le duc Louis IX de Bavière ;
- Anne (1437-1512), en 1458 elle épousa le margrave Albert III Achille de Brandebourg ;
- Frédéric (1439-1451) ;
- Ernest de Saxe (1441-1486), en 1460 il épousa Élisabezh, fille du duc Albert III de Bavière ;
- Albert III de Saxe (1443-1500), en 1459 il épousa Sidonie de Poděbrady, fille du roi Georges de Bohême ;
- Marguerite (1444-1498), elle entra dans les ordres et fut abbesse de Seusslitz ;
- Hedwige (1445-1511), elle entra également dans les ordres et fut abbesse de Quedlinbourg ;
- Alexandre (1447-1447).
Ses deux fils Ernest de Saxe et Albert de Saxe fondèrent pour l'un la branche ernestine, pour l'autre la sixième branche appelée la branche albertine. Cette dernière maison, titulaire de la dignité électorale après la capitulation de Wittemberg en 1547, donnera les rois de Saxe et le chef actuel de la maison royale de Saxe le prince Alexandre de Saxe-Gessaphe.
Notes et références
- Pavel Bělina, Petr Čornej et Jiří Pokorný Histoire des Pays tchèques Points Histoire U 191 Éditions du Seuil Paris (1995) (ISBN 2020208105) p. 135-136
Liens externes
Bibliographie
- (de) Matthias Donath: Die Grabmonumente im Dom zu Meißen. Leipziger Universitätsverlag, 2005, (ISBN 978-3-937209-45-6), S. 335-337.
- (de) Heinrich Theodor Flathe, « Friedrich II. (Kurfürst von Sachsen) », dans Allgemeine Deutsche Biographie (ADB), vol. 7, Leipzig, Duncker & Humblot, , p. 778 f
- (de) Gottfried Opitz, « Friedrich II. der Sanftmütige », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 5, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 568 (original numérisé).