Fosse Aoust
La fosse Aoust ou d'Aoust de la Compagnie des mines d'Aniche est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Aniche. le fonçage commence en 1836, à un peu plus d'un kilomètre de la limite de la concession d'Aniche avec celle d'Anzin. La Compagnie n'a alors que quatre fosses en exploitation, et la fosse commencée à Mastaing en 1835 est abandonné en 1838, faute de résultats probants
Fosse Aoust | |
Le puits d'Aoust et son exutoire de grisou en 2011. | |
Puits Aoust | |
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Coordonnées | 50,333347, 3,266244[BRGM 1] |
Début du fonçage | 1836 |
Mise en service | 1845 |
Profondeur | 353 mètres |
Étages des accrochages | 242 et 295 mètres |
ArrĂŞt | 1860 (extraction) |
Remblaiement ou serrement | 1871 |
Administration | |
Pays | France |
RĂ©gion | Hauts-de-France |
DĂ©partement | Nord |
Commune | Aniche |
Caractéristiques | |
Compagnie | Compagnie des mines d'Aniche |
Ressources | Houille |
Concession | Aniche |
En , un groupe d'associés venus de Cambrai se rend maître de la Compagnie, ils entreprennent sa réorganisation complète. Le fonçage de la fosse d'Aoust est poursuivi, mais c'est la découverte de la houille à Somain, en 1839, qui permet enfin à la Compagnie d'Aniche de prendre son essor. Dès lors, toutes les vieilles fosses sont fermées, à l'exception de celle de l'Espérance.
En parallèle, les fosses La Renaissance, Saint-Louis et Fénelon sont mises en service, le fonçage des deux premières retarde les travaux de la fosse d'Aoust, qui n'est mise en service qu'en 1845. le gisement qu'elle exploite correspond à celui des anciennes fosses d'Aniche, alors que celui de La Renaissance, récemment découvert, est bien plus riche. De plus, la Compagnie ouvre de nouvelles fosses sur ce gisement, et sur celui découvert à Waziers. Ainsi, la fosse d'Aoust s'avère inutile, l'extraction cesse en 1860, après seulement quinze ans d'extraction, et le puits est serrementé puis abandonné en 1871.
Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête de puits et y installe un exutoire de grisou.
La fosse
En 1835, la Compagnie des mines d'Aniche commence le fonçage d'une fosse hors concession à Mastaing, le long de la route reliant Aniche à Bouchain[A 1]. Vu le succès rencontré à quelques kilomètres par la Compagnie des mines de Douchy[A 2], elle espère y agrandir sa concession. En attendant, elle entreprend une nouvelle fosse à Aniche, dix-huit ans après le début du fonçage de sa dernière fosse : Espérance[Y 1]. À cette époque, les deux plus vieilles fosses productives[note 1] de la Compagnie ont respectivement été commencées en 1777[Y 2] et 1786[Y 3], soit il y a 59 et 50 ans.
Fonçage
Le puits d'Aoust est commencé en 1836 au diamètre de 2,60 mètres[Y 4], et à l'altitude de 46 mètres[JA 1]. Il est situé à 1 050 mètres de la limite est[note 2] de la concession d'Aniche avec celle de la Compagnie des mines d'Anzin, à 1 610 mètres à l'est-nord-est[note 2] du puits Sainte Barbe et à 1 560 mètres à l'est-sud-est[note 2] de la fosse Saint Hyacinthe. Elle est située au-delà des veines exploitées à la fosse Sainte Barbe - Saint Waast[A 1].
Le terrain houiller est atteint à la profondeur de 148 mètres[JA 1] - [F 1] - [Y 4]. Les terrains sont brouillés, ce qui retarde l'ouverture de la fosse[LA 1].
En , un groupe d'associés venus de Cambrai se rend maître de la Compagnie, ils entreprennent sa réorganisation complète. Le fonçage de la fosse d'Aoust est poursuivi, mais c'est la découverte de la houille à Somain, en 1839, qui permet enfin à la Compagnie d'Aniche de prendre son essor. Dès lors, toutes les vieilles fosses sont fermées, à l'exception de celle de l'Espérance[A 1]. La même année, la fosse La Renaissance est mise en chantier à Somain, elle commence à produire en 1841[A 1]. Dans la même commune, la fosse Saint-Louis est commencée en 1843 et extrait à partir de 1845[A 3].
Exploitation
La fosse d'Aoust commence à extraire en 1845, le puits est baptisé en l'honneur d'un directeur de la Compagnie[A 1]. L'ouverture de nouvelles fosses dans des gisements plus prometteurs a ralenti le fonçage du puits d'Aoust. Les couches de houille rencontrées appartiennent au faisceau des anciennes fosses d'Aniche[LA 1]. En 1849, la fosse Fénelon, sise à Aniche, commence à extraire après deux ans de travaux, elle est située à 650 mètres au nord-ouest[note 2] de la fosse d'Aoust[A 3]. Peu avant 1850, la fosse Saint Auguste est mise en service par la Compagnie des mines d'Azincourt[A 4], à 1 170 mètres au sud-sud-est[note 2]. La proximité des concessions d'Anzin et d'Azincourt limite le champ d'exploitation de la fosse d'Aoust[1].
La fosse Aoust est située un peu au sud de l'affleurement de la veine Joseph. Du côté du nord, ses galeries en travers banc ont été poursuivies jusqu'au brouillage qui correspond au cran de retour, et qui n'a pas été traversé[F 1]. Au sud, ses bowettes n'ont pas dépassé la veine no 5, et ont été arrêtées dans des terrains très accidentés. La même irrégularité s'est retrouvée dans les chassages du couchant[F 1].
Les années 1850 permettent à la Compagnie des mines d'Aniche d'enfin se développer. Au cours de cette décennie, les fosses Traisnel, Gayant, Archevêque, Sainte Marie et Notre Dame sont mises en exploitation[A 5] - [A 6] - [A 7], la fosse d'Aoust perd donc de son utilité.
Elle cesse d'extraire en 1860, après avoir produit 158 080[A 1] ou 200 000 tonnes[LA 1] de houille. Les étages de recette sont établis à 242 et 295 mètres, le puits est profond de 353 mètres[Y 4]. Le puits est abandonné après avoir été serrementé en 1871[LA 1] - [2]. Finalement, le puits est resté ouvert de 1836 à 1871, soit 35 ans, mais n'a été exploité que de 1845 à 1860, soit quinze ans. Il n'a donc été exploité que moins de la moitié de son existence.
Reconversion
Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête de puits et y installe un exutoire de grisou. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[3]. Une entreprise est installée sur le carreau de fosse.
- Puits d'Aoust, 1836 - 1871.
- La tĂŞte de puits et l'exutoire de grisou.
- La tĂŞte de puits et l'exutoire de grisou.
- Ancien embranchement ferroviaire de la fosse.
Le terril
- 50° 19′ 59″ N, 3° 15′ 58″ E
Le terril no 132, situé à Aniche, est le terril de la fosse d'Aoust. Considéré comme disparu, il a été reconverti en plateforme de déchèterie[4].
Notes et références
- Notes
- Soit la fosse Sainte Catherine - Saint Mathias, première productive de la Compagnie des mines d'Aniche, où la houille a été découvert le , et la fosse Sainte Barbe - Saint Waast, ouverte à la suite de l'inondation des quatre premiers puits.
- Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
- Références
- « Carte des puits du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais », sur Wikimedia Commons
- (fr) Jean-Louis Huot, « Mines du Nord-Pas-de-Calais - La fosse Aoust des mines d'Aniche », http://minesdunord.fr/
- [PDF] Bureau de recherches géologiques et minières, « Article 93 du Code minier - Arrêté du 30 décembre 2008 modifiant l’arrêté du 2 avril 2008 fixant la liste des installations et équipements de surveillance et de prévention des risques miniers gérés par le BRGM - Têtes de puits matérialisées et non matérialisées dans le Nord-Pas-de-Calais », http://dpsm.brgm.fr/,
- Liste des terrils du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, fournie par la Mission Bassin Minier, voir Terrils du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais.
- Références aux fiches du BRGM
- Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
- Dubois et Minot 1991, p. 54
- Dubois et Minot 1991, p. 45
- Dubois et Minot 1991, p. 55
- Dubois et Minot 1991, p. 67
- Dubois et Minot 1991, p. 56
- Dubois et Minot 1991, p. 57
- Dubois et Minot 1991, p. 58
- Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris,
- Gosselet 1904, p. 88
- Références à Émile Vuillemin, Les mines de houille d'Aniche : Exemple des progrès réalisés dans les houillères du nord de la France pendant un siècle, Paris, Dunod éditeur,
- Vuillemin 1878, p. 301
- Références à Albert Olry, Bassin houiller de Valenciennes, partie comprise dans le département du Nord, Imprimerie Quantin. Paris,
- Olry 1886, p. 317
- Références aux dossiers concernant la renonciation à la concession d'Aniche par Charbonnages de France
- Renonciation, Puits Espérance
- Renonciation, Puits Sainte Catherine et Saint Mathias
- Renonciation, Puits Sainte Barbe et Saint Waast
- Renonciation, Puits Aoust
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines Ă 1939-45, t. I, , 176 p., p. 45, 53-58, 67.
- Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris, , p. 88.
- Émile Vuillemin, Les mines de houille d'Aniche : Exemple des progrès réalisés dans les houillères du nord de la France pendant un siècle, Paris, Dunod éditeur, , 395 p., p. 301.
- Albert Olry, Bassin houiller de Valenciennes, partie comprise dans le département du Nord : Études des gîtes minéraux de la France, Imprimerie Quantin. Paris, , 414 p. (lire en ligne), p. 317.
- Charbonnages de France, Renonciation Ă la concession d'Aniche.