Fort de Boncelles
Le fort de Boncelles[1] a été le théâtre d’une des batailles les plus importantes de la périphérie de Liège en , la bataille de Liège.
Boncelles est une section de la ville belge de Seraing, située en Région wallonne dans la province de Liège.
Historique du fort
C'est pour préserver sa neutralité tout en protégeant ses voies d'accès qu'une ceinture de 12 forts fut établie autour de Liège. Elle fut édifiée par le général Henri Alexis Brialmont. dans les années 1880-1890. Ces ouvrages étaient remarquables à bien des égards pour l’époque, notamment grâce à l’emploi du béton., matériau inédit pour l’époque. Le général Brialmont utilisa pour ses forts la forme la plus simple à défendre, le triangle. (Les forts d’Embourg et de Chaudfontaine diffèrent de cette forme et arborent un tracé trapézoïdal). Il en fut de même pour Namur, mais avec une ceinture plus petite ne comptant que 9 forts. Les forts étaient tous distants de moins de 10 km de la cité. Ils furent construits à la suite de la guerre de 1870 opposant Français et Allemands.
Les forts de la ceinture de Liège sont Barchon, Évegnée, Fléron, Chaudfontaine, Embourg, Flémalle, Hollogne, Loncin, Lantin, Liers, Pontisse et Boncelles.
Les fort de la ceinture de Namur sont Andoy, Cognelée, Emines, Dave, Maizeret, Malonne, Marchovelette, Saint Héribert et Suarlée.
1914-1918
La bataille de Sart Tilman[2] est un des épisodes les plus marquants de la région. Les troupes belges avaient pour ambition de freiner l'avance allemande. Une église a été élevée à la mémoire des soldats tombés lors de ce combat qui eut lieu dans la nuit du 5 au . Une plaque commémorative a été apposée sur la ferme de la Cense Rouge non loin de là .
1940-1945
Le fort d'Ében-Émael fut le premier à tomber aux mains de l'ennemi le . Les forts de Liège, délaissés par les troupes de campagne, se bornèrent à servir de forts d’arrêt, devant retenir l’ennemi le plus longtemps possible afin de permettre à l’armée Belge et ses alliés de prendre position le long de l’Escaut.
Le à 12h30 le fort de Boncelles[3], faiblement armé, tout comme celui d'Embourg, fut le deuxième des douze forts protégeant Liège à être pris de force. Le fort, puissamment armé en 1914 (2 coupoles de 12 cm, 1 coupole de 15, 2 coupoles de 21 et 4 petites coupoles de 5.7), ne disposait plus en 1940 que de l’armement ridicule que composaient les 4 coupoles de 75 mm. Le Commandant Numa Charlier[3], l'ayant vaillamment défendu et n'ayant pas hissé le drapeau blanc de la reddition, fut tué par une onde de choc pendant le dernier combat et sa phrase restée célèbre « Me rendre ? Jamais ! » est inscrite sur le monument aux morts érigé sur le fort de Boncelles face à la rue qui porte son nom.
Les yeux et les oreilles du fort
Le fort, pour mener à bien sa mission, disposait d'un réseau de postes d'observations (P.O.), répartis en secteurs inter-forts. Un secteur se nomme par les deux premières lettres des forts qui le délimite (B.E. pour Boncelles-Embourg). Les postes d'observations de Boncelles sont FB2, FB3 et BE5. Les fortins FB3 et BE5 sont inclus dans le chemin du souvenir.
L'après-guerre
Le fort de Boncelles n’a jamais été restauré ni ouvert au public. L'armée, restée propriétaire du site, le transforma en dépôt. Longtemps laissé à l’abandon, son entrée est barrée par une porte métallique derrière laquelle fut érigé un mur condamnant ainsi l’accès. Ces fossés furent comblés dans les années 1980. Le site fut alors vendu afin d’y construire un lotissement sur son périmètre. Le centre du domaine a été, néanmoins, épargné.
Actuellement seules la tour, dont le rôle principal était de capter l'air frais afin de ventiler les locaux du fort, et la porte d’entrée principale sont encore visibles. En 2001 la tour devint le symbole d'un centre didactique[4] ce qui lui évita d'être démolie.
Patrimoine
La Tour d'Air[5] est un centre d'interprétation touristique situé en bordure du fort de Boncelles. Il fut créé en 2001 par Sergei Alexandroff, un passionné d'histoire. L'ouverture s'est faite le [6].
Il rend hommage aux soldats tombés au combat pendant les guerres de 1914-18 et 1939-45 avec notamment une esplanade de blindés. Un parcours didactique ainsi qu'une multitude de pièces d'époque font de ce musée un centre intéressant, dynamique et ludique en province de Liège.
Ce projet a permis Ă Sergei Alexandroff de sauver non seulement la tour d'air du fort mais aussi la poterne avec les deux corps de garde.
Aujourd'hui malheureusement, le musée du fort de Boncelles a définitivement fermé à l'été 2019 après être tombé en faillite à cause d'un manque de financement et d'un manque de visiteurs.
L'esplanade des blindés
Le [7], deux premiers blindés, un char Guépard[7] et un char Léopard, ont fait leur entrée sur l'esplanade qui est un parc d'exposition de divers chars.
Ils ont été rejoints le par un Char M47 Patton, un JPK et un BDX[8] de la gendarmerie.
Un M4 Sherman représente un monument officiel de la libération de Boncelles. Récemment, une cloche de guet est arrivée sur le site de l'esplanade.
Références
- Boncelles, sur derelicta.pagesperso-orange.fr
- Combat de Sart-Tilman, sur greatwardifferent.com
- Chemin du souvenir, sur http://www.latourdairboncelles.be/#Accueil.A
- « seraing.be/Le-Fort-de-Boncelle… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- La Tour d’air, sur http://www.latourdairboncelles.be/#Accueil.A.
- « La Tour d'Air »
- Arrivée des deux premiers blindés le 12 août 2010, sur http://www.latourdairboncelles.be/#Accueil.A
- Arrivée de trois blindés le 6 octobre 2010, sur http://www.latourdairboncelles.be/#Accueil.A