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Forges de Syam

Les Forges de Syam sont des installations de forges et laminoirs dont l'activité a été arrêtée en 2009, alors que les bâtiments ont été édifiés au XIXe siècle et qu'une partie de l'outillage d'époque était encore en service. Elles sont édifiées au confluent de l'Ain et de la Saine, sur la commune de Syam, au sud de Champagnole dans le département français du Jura.

Forges de Syam
Présentation
Type
Partie de
Construction
Propriétaire
Propriété privée
Patrimonialité
Coordonnées
46° 42′ 21″ N, 5° 56′ 33″ E
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Histoire du lieu

  • Un martinet est attestĂ© en 1757 et 1788. Il aurait fonctionnĂ© depuis 1690. On y fabriquait essentiellement des faux, rĂ©putĂ©es dans toute la rĂ©gion, tant cette fabrication Ă©tait dĂ©licate. Cet artisanat de qualitĂ© avait pu se dĂ©velopper grâce aux talents d'ouvriers venus du Tyrol. En 1763, les propriĂ©taires, les PĂ©ry produisaient plus de 15 000 faux et plus de 60 000 bandages de roues.
  • Après la RĂ©volution, la production de faux de qualitĂ© Ă©tant devenue un enjeu d'importance, d'autres industriels des Vosges et d'Alsace se lancèrent dans la fabrication avec bonheur, contraignant Charles-Joseph PĂ©ry Ă  se dĂ©clarer en faillite, le .
  • L'ensemble fut rachetĂ© la mĂŞme annĂ©e par Claude Jobez, de Morez. Celui-ci Ă©tait dĂ©jĂ  Ă  la tĂŞte d'une belle fortune qu'il devait Ă  la commercialisation dans toute la mĂ©tropole des horloges comtoises et diffĂ©rentes participations dans le capital d'autres ateliers sidĂ©rurgiques.
  • En 1810, Étienne Monnier qui avait Ă©pousĂ© en 1800, AdĂ©laĂŻde, la fille de Claude Jobez, entra dans le capital de la sociĂ©tĂ© aux cĂ´tĂ©s de son beau-père et du fils de celui-ci, Emmanuel. Emmanuel conçut dès 1825, le projet de la villa palladienne pour remplacer le logement proche du vieux martinet. Il ne vit pas l'achèvement de la villa, Ă©tant dĂ©cĂ©dĂ© accidentellement en 1828.
  • Entre 1811 et 1820, on construisit une nouvelle usine en aval du martinet primitif avec notamment, nouveautĂ© pour l'Ă©poque en France, un four Ă  rĂ©verbère. 400 tonnes sortirent dès 1820 et le tonnage doubla dès 1840.
  • La concurrence des fontes au coke du Royaume-Uni, moins chères que la production au bois de Syam, entraĂ®na la mauvaise santĂ© de l'entreprise. Alphonse Jobez, le fils d'Emmanuel, crĂ©a une clouterie en 1864, qui donna un nouvel Ă©lan Ă  l'entreprise qui pĂ©riclitait. L'effectif passa de 40 Ă  70 ouvriers.
  • Alphonse avait pris fait et cause pour les thèses fouriĂ©ristes; il les appliqua Ă  Syam en crĂ©ant une citĂ© ouvrière jouxtant l'usine, favorisant l'installation d'une Ă©cole, d'un dispensaire ; un bureau de poste fut installĂ© avec le tĂ©lĂ©graphe en 1885…
  • Parallèlement, dans la ferme du domaine et dans d'autres lui appartenant, il introduisit du bĂ©tail exotique.
  • Homme extrĂŞmement cultivĂ©, Alphonse installa au premier Ă©tage de la villa, une bibliothèque de 30 000 volumes.
  • La petite-fille d'Alphonse qui avait Ă©pousĂ© en 1910, le fils de Sadi Carnot sĂ©journa souvent Ă  Syam.
  • La clouterie ferma en 1914.
  • La grande spĂ©cialisation des produits sortant de Syam, sans grande concurrence permit Ă  l'entreprise de surmonter les deux guerres mondiales.
  • En 1945, le fabricant de limes UMAS d'Arc-et-Senans devint le principal actionnaire de Syam; le groupe fit faillite en 1976.
  • Ă€ partir de 1969, une partie de la main-d'Ĺ“uvre vient du village d'El Hajjyenne, au Maroc.
  • En 1976, les forges sont rachetĂ©es par Experton-Revollier, groupe de l'Isère. Un processus de modernisation absolument nĂ©cessaire devant l'absence de pont roulant, d'Ă©nergie Ă©lectrique (les transmissions se font par courroies) alla de pair avec le maintien de l'outil laminoir, le dernier de ce type en France et un des derniers en Europe.
  • Ă€ la fin du XXe siècle, ce vestige de l'industrie sidĂ©rurgique du XIXe siècle alimente le marchĂ© en produits très spĂ©ciaux, notamment dans la serrurerie, l'automobile, les ascenseurs…
  • Au dĂ©but de 2009, le groupe Experton-Revollier dĂ©cide la fermeture du site jurassien et les perspectives de reprise par d'autres industriels ne se concrĂ©tisent pas.

Documentaire

François Royet réalise en 1987 "Symphonie en Lamineur" un documentaire disponible en ligne dans la série "Connaissance du cinéma jurassien" sur la chaîne Vimeo de la Cinémathèque des Monts jura.

  • Maquette des forges.
    Maquette des forges.
  • Moulin des Forges de Syam.
    Moulin des Forges de Syam.
  • Moulin et son barrage.
    Moulin et son barrage.
  • Bâtiment des forges.
    Bâtiment des forges.
  • Atelier dans les forges.
    Atelier dans les forges.

Notes et références

    Annexes

    Bibliographie

    • Laurent Poupard, Les forges de Syam - Jura, p. 50-51, dans Patrimoine industriel. Cinquante sites en France, Ă©ditions du patrimoine, Paris, 1997 (ISBN 2-85822-189-8)
    • Pierre Bergounioux, Les Forges de Syam, Ă©ditions de l'Imprimeur (2001) ; rĂ©Ă©d. Verdier poche (2007)

    Articles connexes

    Liens externes

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