Accueil🇫🇷Chercher

Forces armées turques en Chypre du Nord

Les forces armĂ©es turques Ă  Chypre du Nord, officiellement appelĂ©es Force turque de maintien de la paix Ă  Chypre (Turkish: Kıbrıs TĂĽrk Barış Kuvvetleri ou KTBK), sont la portion de l’armĂ©e de la Turquie continentale qui occupent depuis 1974 le nord de l’île de Chypre, qui appartient de jure Ă  la rĂ©publique chypriote, au sud de l’île. L’armĂ©e turque envahit Chypre en 1974 après le coup d’État militaire grec Ă  Chypre, organisĂ© et soutenu par la dictature des colonels au pouvoir en Grèce, qui voulait renforcer l’union avec la Grèce. L’invasion aboutit Ă  l’occupation de la partie nord de l’île. Le corps expĂ©ditionnaire turc comprenait 40 000 hommes et 200 blindĂ©s, effectif qui fut rĂ©duit Ă  une garnison permanente de 17 000 hommes. Ces effectifs suffirent Ă  surpasser le contingent grec dans l’île, mĂŞme renforcĂ© de la Garde nationale chypriote (12 000 membres d’active et 75 000 rĂ©servistes). La Turquie peut acheminer des renforts par voie aĂ©rienne en moins d'une heure si nĂ©cessaire. Cependant, le conflit toujours pendant au sujet de Chypre complique la participation de la Turquie Ă  l’OTAN et rĂ©duit l’efficacitĂ© de l’organisation militaire dans la rĂ©gion.

Histoire

Brigade turque de Chypre

La Turquie maintient illégallement la Brigade turque de Chypre (Kıbrıs Türk Alayı) dans le nord de l’île. Le 16 août 1960, la brigade était organisée de la manière suivante :

  • groupe GĂĽnyeli (GĂĽnyeli Grubu)
    • 2e compagnie d’infanterie (2 nci Piyade Bölüğü)
    • 3e compagnie d’infanterie (3 ncĂĽ Piyade Bölüğü)
    • compagnie d’armes lourdes (Ağır Silah Bölüğü)
  • groupe Ortaköy (Ortaköy Grubu)
    • 1re compagnie d’infanterie (1 nci Piyade Bölüğü)
    • 4e compagnie d’infanterie (4 ncĂĽ Piyade Bölüğü)
    • quartier gĂ©nĂ©ral du rĂ©giment (Alay Karargâh Servis Bölüğü)

Invasion de Chypre

En juillet 1974, la Turquie débarque des forces dans le nord de l’île, juste après le Coup d'État du 15 juillet 1974 : c'est l’opération Attila qui se déroule en deux étapes. Les éléments de l'armée turque prenant part aux opérations sont :

  • une brigade aĂ©roportĂ©e (parachutistes), commandĂ©e par le brigadier gĂ©nĂ©ral Sabri Evren ;
  • une brigade commando, commandĂ©e par le brigadier gĂ©nĂ©ral Sabri DemirbaÄź ;
  • une brigade spĂ©cial de dĂ©barquement, commandĂ©e par le brigadier gĂ©nĂ©ral SĂĽleyman Tuncer ;
  • la 39e division d’infanterie, commandĂ©e par le major gĂ©nĂ©ral Bedrettin Demirel ;
  • la 28e division d’infanterie, commandĂ©e par le major gĂ©nĂ©ral Osman Fazıl Polat.

L'invasion de Chypre aboutit le 16 août 1974 à l'occupation de 37 % de Chypre par les forces armées turques.

Forces d’occupation

Elles sont présentes à Chypre depuis 1974, et sont au départ composées des unités suivantes :

  • la 28e division d’infanterie, quartier-gĂ©nĂ©ral Ă  Asha (PaĹźaköy), au nord-est de Nicosie ;
  • la 39e division d’infanterie, quartier-gĂ©nĂ©ral Ă  Camlibel, dans le district de Girne ;
  • la 14e brigade blindĂ©e, basĂ©e Ă  Asha et Ă©quipĂ©e de chars M48 Patton[1] ;
  • un rĂ©giment des forces spĂ©ciales ;
  • un rĂ©giment d’artillerie ;
  • des unitĂ©s de la marine.

Un corps de réserve a été basé à Kythrea (Değirmenlik), au nord de Nicosie.

Effectifs

La Turquie affirme avoir rĂ©duit les effectifs de dĂ©part (40 000) dans les annĂ©es 1990, pour arriver Ă  17 500 hommes[2]. Cependant, selon le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des Nations unies « on estime que dans ces dernières annĂ©es il y avait dans le nord de l’île de Chypre un peu moins de 30 000 soldats de l’armĂ©e turque, ce qui en faisait une des zones les plus militarisĂ©es du monde par le rapport du nombre de soldats Ă  la population civile. Plus rĂ©cemment, des indications tendent Ă  montrer que ces effectifs serait en croissance »[3].

Les forces turques à Chypre font partie de l’armée égéenne (ou IVe armée) dont le quartier-général est situé à Izmir. Le commandant des troupes basées à Chypre dépend directement de l’état-major de la capitale, Ankara.

Notes

  1. Turkey: A Country Study, p. 350. Kessinger Publishing, 2004 (ISBN 1-4191-9126-8).
  2. S994/680 7.6.1994.par.28

Compléments

Articles connexes

Bibliographie

  • Menter Ĺžahinler, La Politique de la Turquie dans le conflit de Chypre en 1974, Presses du Palais-Royal, , 86 p.
  • A. Suat Bilge, Le conflit chypriote, vu de Turquie, Centre d'Études de Politique Ă©trangère, coll. « Politique Étrangère », , 344 p. (lire en ligne)
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.