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Force expéditionnaire chinoise de Birmanie

Le force expĂ©ditionnaire chinoise (chinois simplifiĂ© : äž­ć›œèżœćŸć†› ; chinois traditionnel : äž­ćœ‹é ćŸè») est une unitĂ© expĂ©ditionnaire de l'armĂ©e nationale rĂ©volutionnaire de la rĂ©publique de Chine dĂ©ployĂ©e en Birmanie et en Inde pour soutenir les efforts alliĂ©s contre l'armĂ©e impĂ©riale japonaise pendant l'invasion et l'occupation japonaise de la Birmanie sur le thĂ©Ăątre d'Asie du Sud-Est de la Seconde Guerre mondiale[1] - [2].

Force expéditionnaire chinoise de Birmanie
Image illustrative de l’article Force expĂ©ditionnaire chinoise de Birmanie
Réunion du corps expéditionnaire chinois et de l'armée chinoise en Inde (Forces X et Y).

Création 1942
Dissolution 1945
Pays RĂ©publique de Chine
Branche Armée nationale révolutionnaire
Type Force expéditionnaire
RÎle Opérations sur le terrain en Birmanie et en Inde
Guerres Seconde guerre sino-japonaise
Seconde Guerre mondiale
Guerre civile chinoise
Commandant historique Sun Li-jen
Du Yuming
Joseph Stilwell
Wei Lihuang

Contexte

En , l'empire du Japon lança une invasion Ă  grande Ă©chelle de la Chine et isola bientĂŽt le pays du reste du monde. La rĂ©sistance chinoise dirigĂ©e par le leader nationaliste Tchang KaĂŻ-chek Ă  Chongqing Ă©tait fortement dĂ©pendante de la ligne d'approvisionnement passant par la route de Birmanie, qui a rouvert en . Les États-Unis expĂ©diaient des matĂ©riaux pour soutenir la rĂ©sistance chinoise Ă  la fin de 1941 dans le cadre de la politique de prĂȘt-bail[3]. Pour couper la ligne d'approvisionnement chinoise, l'armĂ©e impĂ©riale japonaise commença Ă  planifier l'invasion de la Birmanie[4]. De 1942 Ă  1944, 98% des prĂȘts amĂ©ricains accordĂ©s Ă  la Chine allĂšrent directement aux unitĂ©s de l'armĂ©e amĂ©ricaine en Chine, et non Ă  l'armĂ©e chinoise[5].

En , l'attaque surprise de Pearl Harbor par l'empire du Japon fut immĂ©diatement suivie par l'invasion des colonies britanniques de Malaisie et de Birmanie. La Seconde guerre sino-japonaise a par consĂ©quent fusionnĂ© avec la Seconde Guerre mondiale et le thĂ©Ăątre Chine-Birmanie-Inde fut crĂ©Ă© avec un soutien amĂ©ricain croissant[6]. L'Empire britannique, prĂ©occupĂ© par la guerre dans le thĂ©Ăątre europĂ©en, Ă©tait incapable de dĂ©tourner des ressources pour protĂ©ger leurs intĂ©rĂȘts coloniaux, en particulier sur l'Inde britannique. Pour assurer la participation chinoise en Birmanie contre les Japonais, la Grande-Bretagne et la Chine signĂšrent un accord conjoint en concernant la dĂ©fense mutuelle de la route de Birmanie. Cet accord conduisit Ă  la crĂ©ation de l'alliance sino-britannique et du corps expĂ©ditionnaire chinois[7] - [8].

PremiÚre expédition (mars - août 1942)

L'invasion japonaise de la Birmanie dĂ©buta en et le Japon a mena une sĂ©rie de raids aĂ©riens au-dessus de Rangoun, oĂč se trouvait le quartier gĂ©nĂ©ral du corps birman de l'armĂ©e indienne britannique[9]. Pour soulager les positions alliĂ©es en Birmanie, la force expĂ©ditionnaire chinoise (FEC) fut formĂ©e Ă  partir de la 5e armĂ©e et de la nouvelle 6e armĂ©e, sous le commandement du Lieutenant GĂ©nĂ©ral amĂ©ricain Joseph Stilwell[1].[2] La FEC entra en Birmanie en et s'engagea avec l'armĂ©e impĂ©riale japonaise Ă  TaungĂ». Stilwell arriva au front le et la 200e division chinoise tint pendant douze jours contre les forces japonaises Ă©crasantes avant de battre en retraite[10] - [11]. Les revers contre l'armĂ©e japonaise intensifia la tension entre Stilwell et Chiang, car de nombreux commandants chinois refusĂšrent d'exĂ©cuter les ordres de Stilwell sans l'approbation initiale de Chiang[11]. Les Japonais capturĂšrent ensuite Rangoon en mars en avançant vers la route de Birmanie[2]. La 1re division birmane de l'armĂ©e indienne britannique fut encerclĂ©e par les Japonais aux champs de pĂ©trole dans la bataille de Yenangyaung le et la 38e division dirigĂ©e par le lieutenant gĂ©nĂ©ral Sun Li-jen fut chargĂ©e de les assister[12].

Stilwell se retirant de la Birmanie vers l'Inde, mai 1942.

Les forces alliĂ©es dirigĂ©es par les Britanniques dĂ©cidĂšrent d'Ă©vacuer de Birmanie aprĂšs la perte de Lashio aux mains des Japonais le . En rĂ©ponse, Stilwell ordonna une retraite gĂ©nĂ©rale en Inde. La majoritĂ© de la 5e armĂ©e, dirigĂ©e par Du Yuming, tenta cependant de se retirer au Yunnan Ă  travers les forĂȘts primitives du nord de la Birmanie. Les unitĂ©s furent dĂ©cimĂ©es par une embuscade japonaise ajoutĂ©e au paludisme et Ă  la dysenterie[13], subissant des pertes importantes. L'Ă©chec de la premiĂšre expĂ©dition conduisit Ă  la fermeture de la route de Birmanie, et les futurs efforts de guerre de la Chine durent s'appuyer sur La Bosse et la construction de la route de Ledo pour le soutien logistique[14].

Seconde expédition (début 1943 - mars 1945)

Entre 1942 et 1943, de nombreux soldats chinois furent transportés par avion de Chongqing en Inde et rejoignirent ceux ayant suivi la retraite britannique un peu plus tÎt. Ceux-ci furent formés sous la direction de conseillers américains pour devenir la Force X dans laquelle la nouvelle 1re armée et la nouvelle 6e armée furent incorporées, soutenu par les forces spéciales américaines dans leurs opérations sur le terrain[15]. Pendant la majeure partie de 1943, l'armée chinoise s'engagea dans plusieurs conflits avec l'armée japonaise tout en défendant la construction de la route de Ledo. En , la nouvelle 1re armée réussit à vaincre la 18e division japonaise à Hukawng Valley[16]. Pour garantir l'ouverture de la route de Ledo, l'armée chinoise en Inde fut rebaptisée Northern Combat Area Command (NCAC) et revint en Birmanie au printemps 1944[17]. L'armée chinoise vainquit les forces japonaises lors de diverses campagnes dans le nord de la Birmanie et l'ouest du Yunnan avant de reprendre Myitkyina en août. Le succÚs allié dans ces campagnes permit l'ouverture de la route de Ledo. Cependant, au moment de la capture de Myitkyina, le succÚs des Alliés dans le théùtre du Pacifique réduisait l'importance du théùtre Chine-Birmanie-Inde[18].

Dans l'intention de se coordonner avec la Force X, la Force expéditionnaire chinoise de Wei Lihuang au Yunnan, connue sous le nom de Force Y, traversa le fleuve Salouen en avril et lança une offensive contre l'armée japonaise[19]. En , la Force Y avait capturé la ville de Wanting à la frontiÚre sino-birmane et reprit le contrÎle de la route terrestre de la Birmanie à la Chine. Le premier convoi via la route Ledo-Birmanie nouvellement ouverte atteignit Kunming en [20].

Conséquences

AprÚs leur retour en Chine, la nouvelle 1re armée équipée par les Américains et la nouvelle 6e armée ont combattu pendant la guerre civile chinoise. Tous deux furent décimés par les forces communistes pendant la campagne de Liaoshen (en) dans le nord-est de la Chine et ont cessé d'exister[21]. Un mémorial pour les soldats du corps expéditionnaire chinois tombés pendant la guerre fut érigé à Tengchong, dans le Yunnan[22].

Notes et références

  1. Taylor 2009, p. 202.
  2. Newell 1995, p. 16.
  3. Eastman 1986, p. 145.
  4. Newell 1995, p. 3.
  5. Jay Taylor, Stilwell's The Generalissimo: Chiang Kai-shek and the Struggle for Modern China, pp. 271
  6. Eastman 1986, p. 280.
  7. Wax 2010, p. 17.
  8. Guyot-RĂ©chard 2017, p. 64.
  9. Guyot-RĂ©chard 2017, p. 61.
  10. Taylor 2009, p. 200.
  11. Newell 1995, p. 18.
  12. Taylor 2009, p. 203.
  13. Taylor 2009, p. 205.
  14. MacGarrigle 1996, p. 4.
  15. Taylor 2009, p. 253.
  16. Taylor 2009, p. 254.
  17. Dunlop 2015, p. 3.
  18. MacGarrigle 1996, p. 8.
  19. Taylor 2009, p. 268.
  20. MacGarrigle 1996.
  21. Eastman 1986, p. 296.
  22. Tatlow, « China Honors Its War Dead, but Quietly », The New York Times,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Graham Dunlop, Military Economics, Culture and Logistics in the Burma Campaign, 1942–1945, New York, Routledge, (ISBN 978-1-317-31623-7, lire en ligne)
  • Lloyd E. Eastman, The Nationalist Era in China, 1927–1949, Cambridge, Cambridge University Press, (ISBN 0-521-38591-1, lire en ligne)
  • BĂ©rĂ©nice Guyot-RĂ©chard, Shadow States: India, China and the Himalayas, 1910–1962, Cambridge, Cambridge University Press, (ISBN 978-1-316-79689-4, lire en ligne)
  • George L. MacGarrigle, Central Burma, Washington, DC, U.S. Army Center of Military History, (ISBN 978-0-16-088279-1, lire en ligne)
  • C. R. Newell, Burma, 1942, Washington, DC, U.S. Army Center of Military History, (ISBN 978-0-16-088260-9, lire en ligne)
  • Jay Taylor, The Generalissimo, Cambridge, Harvard University Press, (ISBN 0-674-03338-8, lire en ligne)
  • Andrew Wax, Born in the Jungles of Burma, Newcastle upon Tyne, Cambridge Scholars Publishing, (ISBN 1-4438-2455-0, lire en ligne)
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