ForĂȘt de Pons
La forĂȘt de Pons est une forĂȘt de feuillus, composĂ©e majoritairement de chĂȘnes et de charmes, situĂ©e au nord de la ville de Pons et traversĂ©e dans toute sa longueur du nord au sud par lâautoroute A10, dans le dĂ©partement de la Charente-Maritime. Elle est Ă©galement parcourue par les GR 360 et 655.
ForĂȘt de Pons | ||||
Un bras de la Seugne dans la forĂȘt de Pons : un cadre bucolique. | ||||
Localisation | ||||
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Position | Pons, Thénac,Préguillac, | |||
CoordonnĂ©es | 45° 34âČ 52âł nord, 0° 32âČ 49âł ouest | |||
Pays | France | |||
RĂ©gion | Nouvelle-Aquitaine | |||
DĂ©partement | Charente-Maritime | |||
GĂ©ographie | ||||
Superficie | 500 ha | |||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : Charente-Maritime
GĂ©olocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
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Ce massif forestier, dâune surface totale de prĂšs de 500 hectares, couvre huit communes, il constitue un des derniers vestiges de lâantique forĂȘt de Baconnais qui sâĂ©tendait entre la Charente et la Seudre, dans la partie centrale de lâancienne province de Saintonge.
Le cadre géographique
Les données géographiques
Le massif boisĂ© de la forĂȘt de Pons, tel quâil est reprĂ©sentĂ© sur les cartes gĂ©ographiques, sâĂ©tend sur une surface Ă©valuĂ©e Ă environ 500 hectares[1], se rĂ©partissant sur huit territoires communaux, Ă cheval sur trois cantons (GĂ©mozac, Pons et Saintes-Ouest).
Les communes couvertes par cette chĂȘnaie sont du nord au sud les suivantes :
La forĂȘt de Pons est dĂ©limitĂ©e Ă l'est par la D137 (ex RN 137), anciennement, elle Ă©tait bordĂ©e par la vallĂ©e de la Seugne, et Ă l'ouest, par la vallĂ©e pittoresque de la Soute. Cette petite riviĂšre naĂźt Ă l'est du village de Tesson et conflue avec la Seugne au cĆur mĂȘme de la ville de Pons.
Au nord, le massif forestier comprend le bois des Graves qui s'Ă©tend sur une centaine d'hectares sur les communes de ThĂ©nac, PrĂ©guillac et Tesson et, au sud, la forĂȘt de Pons est prolongĂ©e par le bois des Chevaliers au nord de la ville de Pons.
Depuis 1981, ce massif boisé est traversé en son centre par l'autoroute A10 et une aire de services, dite de Saint-Léger, y a été aménagée (sur la commune de Saint-Léger).
Cette vaste chĂȘnaie, perforĂ©e de larges clairiĂšres vouĂ©es principalement Ă la vigne sur les coteaux les mieux exposĂ©s, occupe le sommet de lâanticlinal de Saintes, dont les hauteurs les plus Ă©levĂ©es sont relevĂ©es sur la commune de Saint-LĂ©ger, 58 mĂštres entre les villages de Saint-LĂ©ger et du hameau de Souillac.
Cette forĂȘt est caractĂ©risĂ©e par de trĂšs larges et nombreuses clairiĂšres occupĂ©es majoritairement par des vignes et des villages, et entrecoupĂ©es de bois Ă©pars composĂ©s le plus souvent de taillis. Parmi ces bois et forĂȘts, se situe la forĂȘt de Pons proprement dite et ne couvrant en fait qu'une centaine d'hectares rĂ©partie sur les finages communaux de Saint-LĂ©ger et Pons[2].
Pris dans son ensemble, le massif de la forĂȘt de Pons s'Ă©tend sur environ une dizaine de kilomĂštres du nord au sud et sur une Ă©troite bande dont la largeur varie entre 2 et 5 km.
CaractĂ©ristiques gĂ©ologiques : les grottes de la forĂȘt de Pons
Cette vaste chĂȘnaie, trouĂ©e de larges clairiĂšres culturales et viticoles, repose sur un bombement de terrain crĂ©tacĂ©, lâanticlinal saintongeais (axe Pons-Brouage), composĂ© de calcaire et de grĂšs mĂȘlĂ©s Ă de l'argile Ă silex[3], ayant les mĂȘmes caractĂ©ristiques de sols que ceux observĂ©s dans le plateau des Borderies, au nord du fleuve Charente, entre Saintes et Cognac.
Il faut Ă©galement y annexer le bois des Hauts-Journaux, situĂ© au nord-ouest de la commune de Villars-en-Pons et qui est "une partie dĂ©tachĂ©e de la forĂȘt de Pons", Ă©tant sĂ©parĂ© par la vallĂ©e de la Soute, mais ayant "un terrain tout Ă fait analogue Ă la forĂȘt de Pons, c'est-Ă -dire un calcaire mĂątinĂ© d'argile Ă silex"[4].
PrĂ©sentant par endroits, sur les terrains escarpĂ©s, un sous-sol karstique et fissurĂ©, des grottes et des cavitĂ©s[5] se sont formĂ©es aux abords de la forĂȘt de Pons. Elles se trouvent prĂ©cisĂ©ment sur la commune de Saint-LĂ©ger dans les sites rupestres de La Roche-Madame[6], Bois-Bertaud[7] et l'Augerie, ainsi qu'au nord de Pons, au hameau de Soute[7], oĂč se trouvent des falaises calcaires et grĂ©seuses d'une dizaine de mĂštres de hauteur et bordant le vallon de la Soute[8]. Ce dernier endroit sert notamment de site d'escalade, pratiquĂ© en particulier par le club SAE de GĂ©mozac[9].
Historique sommaire
La forĂȘt de Pons est issue de l'antique forĂȘt de Baconnais, cette derniĂšre recouvrait la partie centrale de la Saintonge, entre la Charente et la Seudre, et s'Ă©tendait jusqu'aux abords de la vallĂ©e de la Seugne, aux Ă©poques celtiques et romaines[10].
DĂ©frichĂ©e dĂšs l'Ă©poque romaine, la forĂȘt de Pons fut percĂ©e de grandes voies romaines - axes Mediolanum Santonum Ă Pontes, actuelle ville de Pons, axe Mediolanum Santonum Ă Mortagne-sur-Gironde via GĂ©mozac, axe Pontes-Portus Santonum via GĂ©mozac Ă©galement - le long desquelles s'implantĂšrent successivement un grand nombre de villae qui donnĂšrent plus tard naissance aux villages actuels.
AprĂšs les invasions barbares des IVe siĂšcle et Ve siĂšcle, le grand mouvement de dĂ©frichement mĂ©diĂ©val n'Ă©pargna pas la forĂȘt de Pons qui fut cependant rapidement l'objet d'une prise de possession exclusive par les Sires de Pons. Ces derniers en firent leur rĂ©serve giboyeuse par excellence. Les seigneurs de Pons possĂ©daient dĂšs le XIIe siĂšcle toute la rĂ©gion comprise entre la vallĂ©e de la Seugne et celle de l'Arnoult, au sud de Saintes, soit une cinquantaine de paroisses[11], dans lesquelles se trouvaient la forĂȘt de Pons, alors bien plus Ă©tendue qu'aujourd'hui. Ils entreprirent le dĂ©frichement systĂ©matique de la forĂȘt tout en prĂ©servant une partie, celle qui subsiste aujourd'hui et qui est pratiquement situĂ©e tout entiĂšre dans la commune de Saint-LĂ©ger, Ă quelques kilomĂštres au nord de la ville de Pons. De plus, cette forĂȘt constituait une ressource considĂ©rable pour les seigneurs de Pons qui livraient le bois pour "la production du tanin nĂ©cessaire Ă la trentaine de tanneurs Ă©tablis dans la ville"[8].
Aux XVIIe siĂšcle et XVIIIe siĂšcle, la forĂȘt de Pons fut l'objet de nouveaux dĂ©frichements "pour offrir des terres nouvelles qu'imposait la demande accrue de grains et d'eau-de-vie"[12].
Dans le courant du XIXe siĂšcle, surtout pendant le Second Empire, il Ă©tait devenu beaucoup plus avantageux pour les petits propriĂ©taires de forĂȘts de convertir leurs parcelles boisĂ©es en terres Ă vigne. C'est pourquoi les communes de Villars-en-Pons, Jazennes, Saint-LĂ©ger, Berneuil et Pons Ă©tendirent considĂ©rablement leurs terres aux dĂ©pens de la forĂȘt pour les consacrer quasi exclusivement Ă la vigne. Cependant, face Ă la nĂ©cessitĂ© de disposer de bois de chauffage, et dans le vignoble de bois pour brĂ»ler, le dĂ©boisement put ĂȘtre heureusement limitĂ© et volontairement contrĂŽlĂ©. Ătant une forĂȘt privĂ©e, les propriĂ©taires qui possĂ©daient des parcelles de la forĂȘt de Pons Ă©taient tenus de se soumettre au Code de l'Administration forestiĂšre, ancĂȘtre de l'actuel ONF.
Cependant, dans la deuxiĂšme moitiĂ© du XXe siĂšcle, cette forĂȘt subit de nouveaux assauts, dont ceux issus de remembrements systĂ©matiques opĂ©rĂ©s Ă la fin des annĂ©es 1960. La forĂȘt de Pons est alors considĂ©rablement rognĂ©e dans ses parties septentrionales et orientales, alors qu'elle prĂ©sentait une certaine unitĂ© dans sa formation, Ă©tant quasi ininterrompue de ThĂ©nac Ă Pons jusqu'au seuil des annĂ©es 1970[13].
En 1981, la construction de l'autoroute A10 l'a beaucoup mutilée, notamment par la longue trouée du ruban de bitume, par la création d'un échangeur autoroutier entre Pons et Gémozac (sortie no 36), ainsi que par l'aménagement d'une aire de services autoroutiÚre (Aire de services de Saint-Léger).
Le peuplement forestier de la ForĂȘt de Pons
SituĂ©e sur des sols calcimorphes du CrĂ©tacĂ© avec des dĂ©pĂŽts de sable, graviers et argiles Ă silex, la forĂȘt de Pons convient tout Ă fait bien aux ChĂȘnes pĂ©donculĂ©s (Quercus robur) et aux ChĂȘnes tauzun (Quercus tauza) qui y trouvent un terrain trĂšs favorable Ă leur croissance. Il s'agit en effet d'essences caractĂ©ristiques des sols acides. La forĂȘt de Pons est essentiellement une chĂȘnaie acidiphile, Ă©tant composĂ©e majoritairement de chĂȘnes rouvres ou sessiles, pĂ©donculĂ©s et tauzins.
Cependant, le chĂȘne rouvre ou chĂȘne sessile (Quercus petraea) prĂ©domine largement dans cette forĂȘt, affectionnant particuliĂšrement les sols calcaires, abondant dans la forĂȘt de Pons[1].
Sur les parties non calcaires de la forĂȘt de Pons apparaissent des taillis de chĂątaigniers et de charmes, tandis que les escarpements et autres pentes sont plantĂ©s de chĂȘnes verts, appelĂ©s Ă©galement yeuses[1].
Il est Ă©tonnant de remarquer qu'aucune autre essence, comme les rĂ©sineux (pins), n'est prĂ©sente dans cette forĂȘt, ce qui est assez inhabituel dans le dĂ©partement, oĂč nombre de forĂȘts sont plutĂŽt mixtes (feuillus et rĂ©sineux).
Un lieu de détente et de loisirs
DĂšs le milieu du XIXe siĂšcle, la forĂȘt de Pons est devenue un espace de dĂ©tente et de promenade pour les citadins des deux villes les plus proches que sont Pons et Saintes. Elle devint Ă©galement un lieu de dĂ©couverte renommĂ©, suscitĂ© par les cavitĂ©s naturelles et les grottes qui attirĂšrent des amateurs d'archĂ©ologie[14]. Ces derniers y dĂ©couvrirent notamment la grotte La Roche-Madame et de celle de Bois Bertaud vers la fin du XIXe siĂšcle[15].
Aujourd'hui, la forĂȘt de Pons est parcourue par deux sentiers pĂ©destres de grande randonnĂ©e (circuits du GR 360 = Tour de la Saintonge et du GR 655 = Chemin de Compostelle - voie de Tours), ainsi que par des sentiers balisĂ©s pour la pratique de l'Ă©quitation et du VTT.
Enfin, elle est également un lieu d'exercice trÚs prisé pour la pratique de l'escalade qui a lieu habituellement sur les falaises du vallon de la Soute, au lieu-dit éponyme de Soute, à environ deux kilomÚtres au nord-ouest de la ville de Pons. Ces falaises d'une dizaine de mÚtres de hauteur sont surtout utilisées pour des initiations à l'escalade[16].
Notes et références
- Ouvrage collectif sous la direction de Jean Louis NEVEU, ForĂȘts charentaises, Le CroĂźt vif, 2001, p.458
- Ouvrage collectif sous la direction de Jean Louis NEVEU, ForĂȘts charentaises, Le CroĂźt vif, 2001, p.458.
- F. JULIEN-LABRUYERE, Ă la recherche de la Saintonge maritime, Ăditions Rupella, 1980, p.218
- . JULIEN-LABRUYERE, Ă la recherche de la Saintonge maritime, Ăditions Rupella, 1980, p.217
- |=http://www.archeophile.com
- Ouvrage collectif sous la direction de Jean Louis NEVEU, ForĂȘts charentaises, Le CroĂźt vif, 2001, p.459
- |=http://www.grimper.com/forum/viewtopic.php?pid=16
- Ouvrage collectif sous la direction de Jean Louis NEVEU, ForĂȘts charentaises, Le CroĂźt vif, 2001, p.p.458/59
- M.A. GAUTIER écrit dans sa Statistique du département de la Charente-Inférieure' que les seigneurs de Pons possédaient 52 paroisses et 250 fiefs nobles, ayant une entiÚre suzeraineté sur leur région, in M.A. GAUTIER, Dictionnaire des communes de la Charente-Maritime, Les Chemins de la Mémoire, p.106
- Ouvrage collectif sous la direction de J. COMBES, Guide des départements : la Charente-Maritime, Editions du Terroir, 1985, p.307
- Observation tirée à partir de l'examen des cartes routiÚres Michelin n°71 - année 1956 et année 1969 4e édition.
- |=http://www.cavernes.saintonge.info
- |=http://pagesperso-orange.fr/saintleger3/region8/17a.htm
- |=http://www.ffme.fr/site/falaise-fiche/151.html
Pour approfondir
Bibliographie recommandée :
- Ouvrage collectif sous la direction de Jean Louis NEVEU, ForĂȘts charentaises, Le CroĂźt vif, 2001, 510 pages.
- F. JULIEN-LABRUYERE, A la recherche de la Saintonge maritime, Ăditions Rupella, 1980 (section sur la forĂȘt de Pons en p.p. 217/218).