Accueil🇫🇷Chercher

Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions

Le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions (ou FGTI) est un organisme français de droit public [1] créé par la loi no 90-589 du modifiant le code de procédure pénale et le code des assurances et relative aux victimes d'infractions. Le législateur avait alors regroupé au sein d'un organisme unique deux missions préexistantes bien distinctes : l'indemnisation des victimes d'actes de terrorisme, et l'indemnisation des victimes de certaines infractions pénales.

Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions

Il est issu du Fonds terrorisme créé en 1986 sous la pression d’associations, notamment SOS Attentats, une loi en 1990 étendant le champ de compétence du fonds. Le Fonds est, par son financement et son champ d'intervention, très lié au monde de l'assurance, un lien qui s'est raffermi avec la loi du [2].

L'organisation et le financement du FGTI

Les articles L. 422-1 Ă  6[3] et R. 422-1 Ă  10[4] du Code des assurances traitent de l'organisation et au financement du FGTI.

Le FGTI, « doté de la personnalité civile »[5], est géré par un conseil d'administration de neuf membres : un représentant du secteur de l'assurance, quatre représentants de divers ministères, trois membres d'associations de victimes et un président originaire du Conseil d'État ou de la Cour de cassation. Les statuts du Fonds sont approuvés par arrêté conjoint du garde des sceaux et du ministre chargé des assurances, ce dernier se chargeant également du contrôle du Fonds à travers la nomination d'un commissaire du gouvernement[6].

Le Fonds de garantie est alimentĂ© Ă  75 % par une contribution forfaitaire de 4,30 euros (en 2016) prĂ©levĂ©e sur chaque contrat d'assurance de biens souscrit auprès d'une entreprise opĂ©rant en France[7]. Deux auteurs[8] ont pu qualifier ce mode de financement de « peu orthodoxe » : il n'existe en effet aucun lien entre la garantie des biens et l'indemnisation des dommages corporels des victimes d'actes de terrorisme. Il faut y voir un acte opportuniste du lĂ©gislateur qui a rattachĂ© une taxe sur un produit assurantiel très rĂ©pandu. Les ressources du FGTI sont, le cas Ă©chĂ©ant, complĂ©tĂ©es par le remboursement des indemnitĂ©s que le Fonds obtient des auteurs des infractions ayant entraĂ®nĂ© le dommage indemnisĂ© (20 %) et par des placements financiers (5 %)[2]. En janvier 2017, le montant de la taxe sur les contrats d'assurance est relevĂ© Ă  5,90 € par contrat correspondant Ă  140 millions d'euros de recettes supplĂ©mentaires pour le FGTI[9].

La gestion du FGTI est confiée au Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO).

Historique de l'évolution des compétences du FGTI

  • La loi n°77-5[10] garantissant l'indemnisation de certaines victimes de dommages corporels rĂ©sultant d'une infraction, du , fait figure d'acte fondateur en posant le principe selon lequel « toute personne ayant subi un prĂ©judice rĂ©sultat de faits volontaires ou non et prĂ©sentant le caractère matĂ©riel d'une infraction peut obtenir de l'État une indemnitĂ© ». Ce texte posait cependant une sĂ©rie de conditions particulièrement restrictives (dommages corporels graves, prĂ©judice Ă©conomique, intervention subsidiaire, grave situation matĂ©rielle…) et plafonnait l’indemnitĂ©, qui Ă©tait accordĂ©e Ă  titre de secours par une « Commission d’Indemnisation des Victimes d’Infractions » (CIVI) siĂ©geant auprès de chaque Cour d’appel.
  • La très controversĂ©e loi n°81-82 renforçant la sĂ©curitĂ© et protĂ©geant la libertĂ© des personnes du [11] a Ă©tendu le système d’indemnisation Ă  toute personne qui, victime d’un vol, d’une escroquerie ou d’un abus de confiance ne pouvait obtenir par ailleurs une rĂ©paration et se trouvait de ce fait dans une situation matĂ©rielle grave. C'est Ă©galement la loi « sĂ©curitĂ© et libertĂ© » qui a instaurĂ© un plafond de ressources pour demander l'indemnisation, duquel on dĂ©duit le plafond de l'indemnitĂ© exigible.
  • La loi n°83-608[12] du renforçant la protection des victimes d'infraction, amĂ©liorant le système existant, a notamment crĂ©Ă© une CIVI auprès de chaque Tribunal de Grande Instance, fait entrer les associations de victimes dans leur composition et permet Ă  son prĂ©sident d'accorder une provision Ă  la victime.
  • La loi n°85-1407[13] du portant diverses dispositions de procĂ©dure pĂ©nale et de droit pĂ©nal a Ă©tendu le système d’indemnisation aux diverses infractions sexuelles (viol, attentat Ă  la pudeur…). Pour ces faits, la condition de gravitĂ© du dommage est supprimĂ©e.
  • La loi n°90-589[14] du modifiant le code de procĂ©dure pĂ©nale et le code des assurances et relative aux victimes d'infractions a profondĂ©ment modifiĂ© le rĂ©gime pour lui donner son visage actuel. Elle a crĂ©Ă© le FGTI, instituĂ© le principe de rĂ©paration intĂ©grale des dommages corporels graves en supprimant le plafond, et fait disparaĂ®tre les conditions restrictives d’attribution. Elle a Ă©galement, on le verra, crĂ©Ă© un semblant de rĂ©partition des compĂ©tences entre FGAO et FGTI, ce dernier ne pouvant indemniser les victimes d'un accident de la circulation ou de chasse.
  • La loi n°92-665[15] du a instaurĂ© le double degrĂ© de juridiction dans la procĂ©dure d'indemnisation en permettant l'appel des dĂ©cisions rendues par les CIVI.
  • La loi n°2000-516[16] du renforçant la protection de la prĂ©somption d'innocence et les droits des victimes a Ă©tendu le rĂ©gime d'indemnisation aux extorsions de Fonds et aux destructions, dĂ©gradations ou dĂ©tĂ©riorations d'un bien. L'indemnisation est possible si la victime se trouve « dans une situation matĂ©rielle ou psychologique grave », cette dernière possibilitĂ© ayant Ă©tĂ© insĂ©rĂ©e par ladite loi.
  • La loi n°2004-204 du dite « loi Perben II » portant adaptation de la justice aux Ă©volutions de la criminalitĂ© crĂ©Ă© un article 706-5-1 dans le code de procĂ©dure pĂ©nale et instaure une procĂ©dure d'offre aux requĂŞtes des victimes adressĂ©es au Fonds par le greffe des CIVI.
  • La loi n°2008-644[17] du crĂ©ant de nouveaux droits pour les victimes et amĂ©liorant l'exĂ©cution des peines a permis l'indemnisation des victimes d'un incendie de leur vĂ©hicule terrestre Ă  moteur, instaurant toutefois un plafonnement des indemnitĂ©s exigibles.
  • Enfin, on peut citer, au niveau supra national, la Convention europĂ©enne du relative au dĂ©dommagement des victimes d'infractions violentes[18], et la directive communautaire du relative Ă  l'indemnisation des victimes de la criminalitĂ©[19]. Ces textes n'ont guère eu d'influence sur un droit français dĂ©jĂ  suffisamment protecteur des victimes.

Le champ d'intervention du FGTI

Le FGTI intervient pour indemniser, d'une part, certaines victimes d'infractions et, d'autre part, les victimes d'actes de terrorisme. Chaque annĂ©e, le FGTI gère 17 000 demandes d’indemnisation, moins d’une centaine provenant de victimes du terrorisme, la majoritĂ© du fonds servant Ă  indemniser les victimes d'infractions de droit commun (agression, viol, et toutes les infractions qui relèvent d'une atteinte Ă  la personne, vĂ©hicule incendiĂ©, vol, escroquerie, extorsion de fonds)[2].

La réparation intégrale des dommages corporels graves et des infractions sexuelles

Les conditions tenant Ă  la victime

Certaines conditions tiennent à la nationalité de la victime ou à la territorialité de l'infraction. L'indemnisation n'est possible que si la victime dispose de la nationalité française (quel que soit le lieu de l'infraction). Si la victime n'a pas la nationalité française, elle ne sera indemnisée que si les faits se sont déroulés sur le territoire français, et si elle est ressortissante de l'Union européenne ou en séjour régulier.

Les conditions tenant au dommage subi par la victime selon la nature des faits

Seuls certains faits visés à l'article 706-3[20] du code de procédure pénale sont susceptibles d'ouvrir droit à réparation intégrale. Sont légalement exclues les atteintes corporelles liées à l'amiante, aux accidents de la circulation et au terrorisme (article 706-3 al. 2). Ces différents préjudices sont susceptibles d'être indemnisés par d'autres régimes spécifiques. La jurisprudence a également exclu les accidents du travail du régime d'indemnisation du FGTI[21]. Les conflits de compétence sont toutefois légion entre les divers mécanismes de garantie.

Ces faits doivent, dans tous les cas, « présenter le caractère matériel d'une infraction » et peuvent être « volontaires ou non ». À ce stade, on peut d'ores et déjà formuler deux remarques :

  • La prĂ©sence du seul Ă©lĂ©ment matĂ©riel suffit Ă  ouvrir droit Ă  indemnisation. Peu importe que l'auteur des faits ait Ă©tĂ© inconnu, sous l'empire d'un trouble mental ou que les faits soient prescrits, amnistiĂ©s, voire non poursuivis devant le juge rĂ©pressif.
  • La possibilitĂ© d'indemniser les victimes de certaines infractions involontaires entraĂ®ne nĂ©cessairement un chevauchement avec d'autres mĂ©canismes de garantie et notamment l'assurance de responsabilitĂ©, mais aussi le FGAO.

Deux types de faits sont susceptibles d'ouvrir droit à réparation intégrale.

  • Il s'agit, d'une part, des faits ayant « entraĂ®nĂ© la mort, une incapacitĂ© permanente [IPP] ou une incapacitĂ© totale de travail personnel [ITT] Ă©gale ou supĂ©rieure Ă  un mois ».
  • Il s'agit, d'autre part, des infractions figurant aux « articles 222-22 Ă  222-30, 225-4-1 Ă  225-4-5 et 227-25 Ă  227-27 du code pĂ©nal », qui rĂ©priment respectivement les agressions sexuelles criminelles et dĂ©lictueuses, la traite des ĂŞtres humains et les atteintes sexuelles sur mineur de 15 ans consentant. La jurisprudence y a Ă©galement assimilĂ© la simple tentative[22]. Par exception, le prĂ©judice subi par les victimes de ces infractions sera intĂ©gralement indemnisĂ©, sans considĂ©ration de sa gravitĂ©. Geneviève Viney, spĂ©cialiste du droit de la responsabilitĂ©, estime que cette solution est heureuse, puisque « la gravitĂ© des faits et la probabilitĂ© de traumatisme psychologique sont suffisants »[23]. C'est sans doute exact, quoiqu'Ă  nuancer pour les atteintes sexuelles prĂ©vues par les articles 227-25 Ă  227-27 du code pĂ©nal. NĂ©anmoins, cette situation crĂ©e un dĂ©sĂ©quilibre incontestable et inacceptable entre les justiciables et risque de priver d'indemnisation certaines victimes ayant elles aussi subi un grave traumatisme psychologique. Que l'on songe, par exemple, Ă  une prise d'otages ou une tentative de meurtre n'ayant pas abouti. La victime indemne ne pourra pas demander la rĂ©paration intĂ©grale de son prĂ©judice… faute d'avoir Ă©tĂ© suffisamment blessĂ©e. Cette victime pourra nĂ©anmoins, sous certaines conditions, percevoir une indemnitĂ© partielle et plafonnĂ©e.

La situation est complexe et il n'y a que deux remèdes possibles. Le premier serait le durcissement des conditions d'indemnisation des victimes d'infractions sexuelles. C'est une mesure politiquement inenvisageable tant les infractions sexuelles font l'objet d'une absolue réprobation sociale. La seconde serait d'assouplir les conditions d'éligibilité à la réparation intégrale, mais elle ferait entrer le FGTI dans une autre dimension et poserait d'épineuses questions, notamment quant à son financement.

Enfin, « la réparation peut être refusée ou son montant réduit à raison de la faute de la victime ». La faute, qui est opposable aux ayants droit de la victime directe[24], pourra par exemple être retenue en cas d’imprudence, d’injures, ou de participation à une activité délictueuse. La jurisprudence à ce sujet est pléthorique[25] et relativement fluctuante. Dans tous les cas, la jurisprudence exige la présence d'un lien de causalité entre la faute de la victime et la réalisation du dommage, même si la faute n'est pas nécessairement concomitante avec l'infraction.

Le principe de réparation intégrale du préjudice corporel

Par « réparation intégrale », on entend le replacement de la victime dans sa situation antérieure. Le concept est inapplicable en matière de dommage corporel, et il s'agira surtout d'indemniser tous les postes de préjudice, patrimoniaux[26] comme extrapatrimoniaux[27]. À ce sujet, les réflexions sur l'indemnisation du dommage corporel sont nombreuses depuis plusieurs années et un réel consensus s'est formé parmi les acteurs du dommage corporel autour de la nomenclature des postes de préjudice présentée par le groupe présidé par Jean-Pierre Dintilhac[28], inspirée par la jurisprudence et les travaux menés dès 2003 par la commission Lambert-Faivre sous l'égide du Conseil National d'Aide aux Victimes. Cette nomenclature propose un recensement et une classification des différents postes de préjudice caractérisant la réparation corporelle en donnant pour chacun d'eux une définition précise du contenu indemnisable.

Pour apprécier le montant des indemnités versées à la victime, l'article 706-9 du code de procédure pénale impose à la Commission de tenir compte des diverses sommes que la victime est susceptible de recevoir par ailleurs, de la part d'organismes sociaux, de son employeur ou « d'indemnités de toute nature reçues ou à recevoir d'autres débiteurs au titre du même préjudice ». En pratique, il s'agit ici de ne pas indemniser la victime au-delà de son préjudice. Attention, ce n'est pas un principe de subsidiarité que met ici en place le législateur ! Le recours à la CIVI est autonome et indépendant des autres recours qu'aurait pu intenter la victime par ailleurs. Mais très concrètement, le FGTI jouera le plus souvent le rôle d'un débiteur complémentaire nécessaire pour assurer la réparation intégrale de la victime et sera amené à indemniser les dommages qui ne pourront être pris en charge à un autre titre. Le code de procédure pénale impose d'ailleurs au Fonds de déduire de son offre les prestations indemnitaires déjà versées à la victime par des tiers payeurs[29].

L'indemnisation plafonnée des dommages corporels légers et des dommages matériels

Les conditions de territorialité et de nationalité sont les mêmes que pour l'indemnisation des dommages corporels graves.

Les conditions tenant Ă  la nature du dommage

L'article 706-14 du code de procédure pénale distingue deux types de dommages partiellement indemnisables.

  • Il s'agit, en premier lieu, des dommages matĂ©riels subis par « toute personne victime d'un vol, d'une escroquerie, d'un abus de confiance, d'une extorsion de Fonds ou d'une destruction, d'une dĂ©gradation ou d'une dĂ©tĂ©rioration d'un bien lui appartenant »[30]. La jurisprudence se montre extrĂŞmement pointilleuse et se limite aux infractions limitativement Ă©numĂ©rĂ©es, refusant l'indemnisation de personnes victimes de faits voisins mais entrant dans le champ d'une autre incrimination : falsification de chèques et usage de chèques falsifiĂ©s[31], extorsion de Fonds[32] ou abus de faiblesse[33].
  • Il s'agit, en second lieu, des « [34] » qui ne peuvent « [35] » en application de l'article 706-3 prĂ©citĂ©, les faits gĂ©nĂ©rateurs du dommage ayant entraĂ®nĂ© une ITT infĂ©rieure Ă  un mois[36].
Les conditions tenant Ă  la situation de la victime

Les conditions tenant Ă  la situation de la victime sont au nombre de deux.

  • En premier lieu, une condition de ressources. L'article 706-14 al. 1er du code de procĂ©dure pĂ©nale dispose que les ressources mensuelles de la victime doivent ĂŞtre « infĂ©rieures au plafond prĂ©vu par l'article 4 de la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 relative Ă  l'aide juridique pour bĂ©nĂ©ficier de l'aide juridictionnelle partielle »[37]. Ce plafond, revalorisĂ© chaque annĂ©e, dĂ©pend du nombre de personnes Ă  charge de la victime. Au 1er janvier 2008, ce plafond est de 1328 €, majorĂ© de 159 € pour les deux premières personnes Ă  charge, puis de 101 € pour les suivantes. La notion de « ressource » est Ă  entendre de manière extensive. Ce sont les ressources que la victime a eu, directement ou indirectement, Ă  disposition et pas uniquement son seul revenu imposable[38].
  • En second lieu, l'infraction doit avoir, ne serait-ce que pour partie[39], placĂ© la victime « dans une situation matĂ©rielle ou psychologique grave » (article 706-14). Cette situation purement factuelle doit s'apprĂ©cier Ă  la date de la demande[40] et recouvre des hypothèses très diverses. Pour donner deux exemples : un enfant victime de sĂ©vices se trouvant placĂ© dans une situation de dĂ©pendance vis-Ă -vis de l'administration sera indemnisĂ©[41], tandis que le vol d'une montre de marque Breitling ne place pas la victime dans une situation matĂ©rielle ou psychologique grave, ne s'agissant pas d'un objet de première nĂ©cessitĂ©[42].
L'intervention subsidiaire du FGTI

En matière de dommages matériels et de dommages corporels légers, l'intervention du FGTI est explicitement subsidiaire et réservée aux victimes qui ne peuvent « obtenir à un titre quelconque une réparation ou une indemnisation effective et suffisante de leur préjudice ». Cet « autre titre » peut être le responsable lui-même (s'il est connu, il faudra donc prouver son insolvabilité), un assureur, un organisme social, voire un autre organisme de garantie comme le FGAO.

Le montant de l'indemnité

L'article 706-14 al. 2 dispose que « l'indemnité est au maximum égale au triple du montant mensuel de ce plafond de ressources », soit pour 2008 la somme de 3984 euros. Notons que la Cour de cassation, dans un arrêt de 10 octobre 2002, a refusé la revalorisation du plafond de l'indemnité en fonction des charges de famille de la victime, contrairement au plafond de ressources[43].

L'indemnisation des véhicules incendiés

La loi du 1er juillet 2008 a ouvert un nouveau cas d'indemnisation pour les victimes d'un incendie de leur véhicule terrestre à moteur, en insérant un article 706-14-1 qui opère un renvoi partiel à l'article précédent, avec deux uniques nuances allant dans le sens d'une plus large indemnisation.

En premier lieu, la loi a supprimé, pour le cas particulier des véhicules terrestres à moteur, la condition de « situation matérielle ou psychologique grave » de la victime.

En second lieu, l'article 706-14-1 relève le plafond de ressources et place le curseur à 1,5 fois le plafond prévu par le premier alinéa de l'article 706-14, soit 1992 euros pour l'année 2008. Quant au montant de l'indemnité, l'absence de toute référence à la prise en compte, « le cas échéant, des charges de famille » laisse à penser qu'il ne devra pas être relevé selon ce critère, conformément à la jurisprudence précitée.

L'indemnisation des victimes d'actes de terrorisme

Le Fonds de garantie des victimes d'actes de terrorisme et d'autres infractions est également chargé, comme son nom l'indique, d'indemniser les victimes d'acte de terrorisme. La genèse du dispositif actuel est à rechercher dans la vague d'attentats qui a frappé la France en 1986, conduisant au vote de la loi n° 86-1020 du 9 septembre 1986 relative à la lutte contre le terrorisme. Les textes relatifs à ce régime figurent aujourd'hui dans le code des assurances, aux articles L. 126-1 à 3 et L. 422-1 et 2. Le système mis en place par le législateur organise une dichotomie entre l'indemnisation des dommages matériels, et l'indemnisation des dommages corporels. Les premiers sont obligatoirement garantis par l'assurance privée, et les seconds sont pleinement confiés à la solidarité nationale.

L'article L. 126-2 du code des assurances adopte la définition pénale du terrorisme, qui figure aux articles 421-1 et 421-2 du Code pénal. Il s'agit des « infractions en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur »[44].

La question de l'application dans le temps du dispositif a longtemps fait l'objet de controverses. D'abord limitée aux faits survenus postérieurement à son entrée en vigueur, elle a progressivement été rendue rétroactive par le législateur au 1er janvier 1985[45] puis au 1er janvier 1982[46], pour éviter toute discrimination inacceptable entre les victimes. Mais la Cour de cassation, dans un arrêt du 23 juin 1993[47], a balayé ces considérations et autorisé l'indemnisation de toutes les victimes sans considération de la date de l'attentat.

L'article L. 126-1 du code des assurances dispose que « les victimes d'actes de terrorisme commis sur le territoire national, les personnes de nationalité française victimes à l'étranger de ces mêmes actes ainsi que leurs ayants droit, quelle que soit leur nationalité, sont indemnisés dans les conditions définies aux articles L. 422-1 à L. 422-3. » Le premier de ces textes dispose que « la réparation intégrale des dommages résultant d'une atteinte à la personne est assurée par l'intermédiaire du Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions ».

C'est donc en cas de dommages corporels causés par un acte de terrorisme que le FGTI est amené à intervenir. Comme en matière d'infractions, ce sont les victimes françaises d'une part, et les victimes de toute nationalité blessées ou tuées sur le territoire français d'autre part, qui seront indemnisées. Il s'agit d'un système direct déconnecté de toute responsabilité : le FGTI intervient à titre principal. Néanmoins, l'alinéa 2 précise que « la réparation peut être refusée ou son montant réduit à raison de la faute de la victime. » En matière de terrorisme, on suppose que le législateur vise ici l'auteur de l'attentat.

La procédure d'indemnisation par le FGTI est précisée par les articles R. 422-6 à 9 du code des assurances. L'article R. 422-6 prévoit la saisine du Fonds par le procureur de la République en cas de survenance d'un acte de terrorisme. Une victime s'estimant victime d'un tel acte peut également saisir directement le Fonds.

Là encore, une procédure d'offre d'indemnisation est prévue par les textes : l'article L. 422-2 prévoit que « le Fonds de garantie est tenu de présenter à toute victime une offre d'indemnisation dans un délai de trois mois à compter du jour où il reçoit de celle-ci la justification de ses préjudices ». Cette offre, précise l'article R. 422-8, tient compte de tous les chefs de préjudice, déduction faite des prestations indemnitaires déjà reçues des organismes sociaux énumérés à l'article 29 de la loi du 5 juillet 1985. Les sommes sont versées dans un délai d'un mois à compter de la décision. En amont, l'article L. 422-2 prévoit en outre le versement obligatoire d'une ou plusieurs provisions à la victime ou ses ayants droit, dans un délai d'un mois à compter de la demande.

L'offre débouche sur une transaction identique à celle prévue par la procédure d'offre en matière d'accident de la circulation. La transaction peut être dénoncée par la victime dans un délai de quinze jours. Si c'est le cas, ou si la transaction échoue, la procédure devient juridictionnelle et c'est un juge civil qui statuera au contentieux sur les dommages-intérêts dus à la victime. Soulignons que l'article L. 422-1 al. 3 du code des assurances prévoit que le FGTI « est subrogé dans les droits que possède la victime contre la personne responsable du dommage ».

Préjudices d'angoisse et d'attente

Un an après les attentats du 13 novembre 2015, 170 avocats du Bareau de Paris publient un livre blanc recommandant la prise en compte du « prĂ©judice d'angoisse » pour les personnes menacĂ©es mais non tuĂ©es et du « prĂ©judice d'attente » de leurs proches sur le sort des personnes menacĂ©es[48]. En effet, l'accident ferroviaire d'Allinges en 2008 qui avait vu la collusion d'un train avec un car scolaire et l'accident de car de Puisseguin en octobre 2015 ont vu la reconnsaissance du prĂ©judice « d'attente et d'inquiĂ©tude » par le jugement du du tribunal correctionnel de Thonon[49] confortĂ© par un accord amiable entre les familles de victimes et les assureurs dans le second cas[48]. Le secrĂ©taire d'Etat chargĂ© des victimes Juliette MĂ©adel donne un accord de principe aux propositions du Livre blanc[48]. Toutefois la possible reconnaissance du prĂ©judice d'angoisse pose la question des limites toujours plus grandes de l'indemnisation[49]. Si la dĂ©finition du prĂ©judice d'attente qui dĂ©dommagerait le « l'attente s'Ă©coulant entre la connaissance de l'Ă©vĂ©nement et la confirmation de proches sur le lieu de l'attaque (...) ou les circonstances Ă©prouvantes dans lesquelles les victimes par ricochet ont Ă©tĂ© informĂ©es de l'Ă©tat de santĂ© / du dĂ©cès » de la victime principale est sans conteste nouveau, tel n'est pas le cas du prĂ©judice d'angoisse qui est dĂ©crit comme « une souffrance supplĂ©mentaire [rĂ©sultant de la conscience] d'une mort imminente et de l'angoisse existante y affĂ©rent » car les victimes d'actes terroristes bĂ©nĂ©ficient depuis 1987 de la reconnaissance d'un « prĂ©judice exceptionnel des victimes du terrorisme » pouvant couvrir en partie la notion d'angoisse[48].

La procédure d'indemnisation

La CIVI

Dès 1977 et avant même la création du FGTI, lorsque l'État lui-même était débiteur de l'indemnité, la réparation des dommages subis par les victimes de certaines infractions pénales faisait intervenir un organe judiciaire, la CIVI. Cet organe, la Commission d'indemnisation des victimes d'infractions ou CIVI, a survécu aux différentes réformes du régime et a vu sa composition se diversifier, et ses prérogatives changer, surtout ces dernières années. Le président de la CIVI a vu s'assouplir son droit d'accorder une provision à la victime, mais c'est désormais le Fonds lui-même qui évaluera le montant de l'indemnité dans le cadre de la procédure transactionnelle. L'article 706-4 du code de procédure pénale institue une CIVI dans le ressort de chaque tribunal de grande instance[50]. La CIVI est une « juridiction civile » échevinale : elle est composée de deux magistrats et d'une « personne s'étant signalée par l'intérêt qu'elle porte aux problèmes des victimes », autrement dit en pratique, le plus souvent, membre d'une association de victimes.

Délais et pièces justificatives de la saisine

La requête du demandeur doit être adressée au greffe de la CIVI « dans le délai de trois ans à compter de la date de l'infraction ». Lorsque des poursuites pénales sont exercées, ce délai est prorogé et la demande doit être déposée dans l'année qui suit la décision définitive ayant statué sur l'action publique ou l'action civile engagée devant la juridiction répressive[51]. Concrètement, la procédure est engagée par une requête déposée ou envoyée par lettre recommandée au secrétariat de la CIVI compétente, signée par la personne lésée, son représentant légal ou son conseil, étant entendu que l’assistance d’un avocat n’est pas obligatoire.

La CIVI compétente est soit celle du domicile du défendeur, soit celle du lieu de la juridiction pénale saisie de l’infraction à indemniser. Si l'infraction a été commise à l'étranger, la CIVI compétente est celle rattachée au TGI de Paris.

Cette demande doit être accompagnée des « pièces justificatives » justifiant sa recevabilité, pièces qui diffèrent évidemment selon le dommage subi. On peut citer l'identité du requérant, son lien de parenté avec la victime, la date, le lieu et les circonstances de l’infraction, une copie du jugement, un descriptif du dommage, les organismes sociaux susceptibles d'intervenir et les sommes déjà versées par les différents organismes susceptibles d'intervenir, et, bien entendu, le montant de l'indemnité réclamée. Lorsque la demande d’indemnité concerne la réparation d’atteintes légères à la personne ou du préjudice matériel, le demandeur doit prouver qu'il remplir les conditions supplémentaires, c'est-à-dire indiquer le montant de ses ressources, les éléments établissant l’impossibilité d’obtenir réparation par ailleurs, et la description de la situation matérielle ou psychologique grave résultant de l'infraction.

Procédure transactionnelle ou judiciaire

La procédure d'indemnisation est, normalement, transactionnelle. Elle peut, dans certains cas, devenir judiciaire. En tout état de la procédure, le président de la CIVI peut accorder une ou plusieurs provisions.

  • Dans un premier temps, « la demande d'indemnitĂ©, accompagnĂ©e des pièces justificatives, est transmise sans dĂ©lai par le greffe » au FGTI[52]. La procĂ©dure transactionnelle d'offre s'enclenche : Le FGTI « est tenu, dans un dĂ©lai de deux mois Ă  compter de la rĂ©ception, de prĂ©senter Ă  la victime une offre d'indemnisation ». Le dĂ©cret n° 2005-567 du 27 mai 2005 prĂ©cise que cette offre doit indiquer l'Ă©valuation retenue par le Fonds pour chaque chef de prĂ©judice, ce qui permet d'assurer le principe de la rĂ©paration intĂ©grale. Si la victime accepte l'offre, le constat d'accord est transmis pour homologation au PrĂ©sident de la CIVI, ce qui lui confère force exĂ©cutoire. La dĂ©cision est notifiĂ©e Ă  la victime et au FGTI qui procède au versement des sommes.
  • La procĂ©dure d'indemnisation devient judiciaire en cas de refus motivĂ© du FGTI, de refus de l'offre par la victime, auquel est assimilĂ© son absence de rĂ©ponse Ă  l'offre du Fonds Ă  l'expiration d'un dĂ©lai de 2 mois. La CIVI retrouve alors tous ses pouvoirs et l'un des deux magistrats de la CIVI instruira la requĂŞte et disposera de toute une sĂ©rie de pouvoirs d'investigation[53], en vue d'une audience non publique. Le Procureur de la RĂ©publique et le Fonds de Garantie prĂ©sentent leurs observations au plus tard quinze jours avant cette audience, Ă  laquelle le demandeur et le FGTI doivent ĂŞtre convoquĂ©s au moins deux mois Ă  l'avance.

La CIVI opère le calcul des indemnités en suivant les règles classiques de la responsabilité civile. Sa décision est ensuite notifiée au demandeur et au Fonds, qui doit régler l'indemnité allouée dans le délai d'un mois. Le demandeur et le FGTI peuvent faire appel, selon les conditions du droit commun, ce qui entraîne le réexamen de la demande par la Cour d'appel dont dépend la TGI dans le ressort duquel siège la CIVI.

Le Fonds dispose ensuite de deux actions : il peut opérer une action récursoire contre toute personne responsable, ou intenter une action contre la victime qui aurait, par la suite, été indemnisé par ailleurs. La victime, quant à elle, conserve l'exercice de tous ses droits et peut intenter une action en responsabilité de droit commun. L'article 706-8 du code de procédure pénale lui offre même la possibilité de revenir devant la CIVI si la décision statuant sur les intérêts civils lui accorde une indemnité supérieure à celle versée par le FGTI.

Notes et références

  1. Alors même que le FGTI n'est pas doté de prérogatives de puissance publique, que sa comptabilité est soumise au droit privé et que sa gestion est assurée par le fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO), lui-même qualifié par l'article L. 421-2 du code des assurances de personne morale de droit privé, le FGTI doit être regardé comme un organisme de droit public.https://juricaf.org/arret/FRANCE-CONSEILDETAT-20190522-427786
  2. Agnès Bun, « Le business des otages: « Le prix d'un bras » », sur slate.fr, .
  3. Articles L. 422-1 Ă  L. 422-6 du Code des Assurances
  4. Articles R. 422-1 Ă  R.422-10 du Code des Assurances
  5. C. ass., art. L. 422-1
  6. C. ass., art R. 422-2 et 3
  7. C. ass., art. R. 422-4 et arrêté du 30 septembre 2011.
  8. L. Leveneur et Y. Lambert-Faivre, droit des assurances
  9. Vincent Vérier, « La taxe attentat augmente de 1,60 € », leparisien.fr, (consulté le )
  10. « Loi n°77-5 du 3 janvier 1977 GARANTISSANT L'INDEMNISATION DE CERTAINES VICTIMES DE DOMMAGES CORPORELS RESULTANT D'UNE INFRACTION », sur LegiFrance (consulté le )
  11. Cette loi, connue sous le nom de « loi Peyrefitte » ou « loi sécurité et liberté », a notamment étendu les prérogatives de la police en matière de contrôle d’identité « préventif » et de flagrant délit, ainsi que celles du ministère public, et elle a donné lieu à une célèbre décision du Conseil constitutionnel en matière de libertés publiques.
  12. « Loi n°83-608 du 8 juillet 1983 RENFORCANT LA PROTECTION DES VICTIMES D'INFRACTION », sur LegiFrance (consulté le )
  13. « Loi n°85-1407 du 30 décembre 1985 PORTANT DIVERSES DISPOSITIONS DE PROCEDURE PENALE ET DE DROIT PENAL », sur LegiFrance (consulté le )
  14. « Loi n° 90-589 du 6 juillet 1990 modifiant le code de procédure pénale et le code des assurances et relative aux victimes d'infractions », sur LegiFrance (consulté le )
  15. « LOI no 92-665 du 16 juillet 1992 portant adaptation au marché unique européen de la législation applicable en matière d'assurance et de crédit », sur LegiFrance (consulté le )
  16. « Loi n° 2000-516 du 15 juin 2000 renforçant la protection de la présomption d'innocence et les droits des victimes », sur LegiFrance (consulté le )
  17. « LOI n° 2008-644 du 1er juillet 2008 créant de nouveaux droits pour les victimes et améliorant l'exécution des peines », sur LegiFrance (consulté le )
  18. Approuvée en France par la loi n°88-1251 du et publiée par le décret n°90-447 du
  19. Dir. Cons. CE n°2004/80, 29 avril 2004
  20. Article 706-3 du Code de Procédure Pénale
  21. Cass. Civ. 2e, 7 mai 2003, n°01-00815 ; La Cour de cassation utilise comme fondement l'article L. 451-1 du code de la sécurité sociale, et affirme que « les dispositions légales d'ordre public sur la réparation des accidents du travail excluent les dispositions propres à l'indemnisation des victimes d'infraction ». Le fondement choisi ne s'impose pas avec la force de l'évidence et la véritable raison de ce revirement de jurisprudence (puisque la réparation des accidents du travail était auparavant admise, cf. Cass. Civ. 2e, 18 juin 1997, n° 95-11223) semble à chercher dans la volonté purement politique (et à ce titre, contestable) de la Cour de cassation de ne pas mettre en péril l'équilibre financier précaire du FGTI, voire de susciter une nouvelle législation des accidents du travail.
  22. Cass. Civ. 2e, 29 mars 2006, n°04-18483 : « la tentative d'agression sexuelle, qui est assimilée à l'infraction consommée, entre dans les prévisions de l'article 706-3 ».
  23. G. Viney, Traité de droit civil, Introduction à la responsabilité, LGDJ, 3e édition, 2008, n°116
  24. Un célèbre d'arrêt d'Assemblée (Cass. Ass. Plén., 19 juin 1981) a pu décider que si l'action d'un tiers est distincte par son objet de celle que la victime a ou aurait pu exercer (il s'agit d'indemniser un préjudice par ricochet), elle n'en procède pas moins du même fait originaire considéré dans toutes ses circonstances.
  25. Citons deux arrêts à titre d'exemple : dans un premier arrêt (Cass. Civ. 2e, 11 décembre 2003, n° 01-03632), la participation de la victime d'un coup de feu à une expédition punitive contre une bande rivale diminue d'un tiers son droit à indemnisation ; dans un second arrêt (Cass. Civ. 2e, 4 juillet 2002, n° 01-03420), la victime d'un coup de feu faisait partie d'une famille, en rivalité avec une autre famille, les deux familles étant convenues de se retrouver dans un bar pour régler leurs comptes. La Cour de cassation refuse l'indemnisation intégrale accordée par la Cour d'appel.
  26. En pratique, il s'agit principalement de frais d'assistance par tierce personne, de pertes de gains professionnels actuels et futurs et de dépenses de santé actuelles et futures.
  27. Essentiellement le préjudice dit « moral » lié au déficit fonctionnel, au pretium doloris, au préjudice esthétique, d'agrément ou sexuel, etc.
  28. Le rapport dans son intégralité est disponible en ligne à l'adresse suivante : http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/064000217/0000.pdf
  29. C. proc. pen., art. R. 50-12-1 ; Notons que les questions des modalités de déduction des prestations versées par les tiers payeurs, notamment en cas de faute de la victime, sont excessivement complexes et s'étendent d'ailleurs à l'ensemble du droit des assurances.
  30. Un peu d'exégèse : « destruction, dégradation ou détérioration d'un bien ». Le lecteur lambda verra dans ce texte trois cas d'ouverture pour obtenir une indemnisation. Le juriste recherchera, en vain, une différence de notion entre la « dégradation » et la « détérioration » d'un bien, étant entendu que le Petit Robert renvoie d'un terme à l'autre dans ses deux définitions. C'est un détail, certes, mais cette rédaction maladroite prouve, s'il en était besoin, que la concision n'est pas toujours (souvent ?) une vertu du législateur.
  31. Cass. Civ. 2e, 30 novembre 1988, n°87-13772
  32. Cass. Civ. 2e, 29 janvier 1992, n°89-20997
  33. Cass. Civ. 2e, 26 septembre 2002, n°01-02767
  34. victimes d'une atteinte Ă  la personne
  35. prétendre à la réparation intégrale de leur préjudice
  36. Encore un peu d'exégèse : l'article 706-14 croit bien faire en renvoyant à l'article 706-3 et en rappelant, par un effet miroir, que les faits générateurs du dommage entraînant une ITT inférieure à un mois privent la victime de droit à réparation intégrale au titre de l'article 706-3, mais lui ouvrent le droit à la réparation plafonnée de l'article 706-14. Perdu ! L'article 706-3 prévoit également la possibilité d'obtenir réparation intégrale en cas d'IPP. Autrement dit et pour résumer : l'article 706-14 est partiellement faux, puisqu'une victime peut très bien obtenir la réparation intégrale de son dommage si celui-ci entraîne une ITT inférieure à un mois, mais une IPP.
  37. Circulaire du SADJPV [nda : « Service de l'Accès au Droit et a la Justice et de la Politique de la Ville »] du 27 décembre 2007 relative au montant des plafonds de ressources, des correctifs pour charges familiales et des tranches de ressources pour l’admission à l’aide juridictionnelle en 2008 (NOR : JUSJ0790009C).
  38. Cass. Civ. 2e, 29 mars 2001, n° 99-17584.
  39. Cass. Civ. 2e, 11 juin 1998, n° 96-12291
  40. Cass. Civ. 2e, 15 avril 1999, n° 97-19508
  41. MĂŞme arrĂŞt.
  42. CA Aix-en-Provence, 3 juin 2008 n°07/00760 ; la situation est ici présentée à titre anecdotique, mais le cas d'espèce était tout à fait sérieux : cette montre était le seul objet de valeur du demandeur, qui était par ailleurs dans une situation sociale et professionnelle particulièrement difficile.
  43. Cass. Civ. 2e, 10 octobre 2002, n° 01-12253. La solution est justifiée par la lettre du texte. Contrairement à l'alinéa prévoyant le plafond de ressources, le texte sur le plafond de l'indemnité ne fait aucune référence à la prise en compte, « le cas échéant, des charges de famille ».
  44. On voit ici surgir la difficulté de définition qui existe quant au terme « terrorisme ». Certains auteurs soulignent les difficultés sémantiques entourant les notions de « terrorisme » ou « d'acte de terrorisme », qui semblent plus large que la notion « d'attentat » stricto sensu. Par exemple : les enlèvements de personnes ou les prises d'otages terroristes peuvent être indemnisés par le FGTI, tandis que des attentats de droit commun sont exclus de son champ d'intervention. Exemple (Cass. Civ. 1e, 17 octobre 1995, n° 93-14837) : une explosion dans un collège de Bastia, non revendiquée, son mode de perpétration ne révélant pas le professionnalisme de son ou ses auteurs, demeurés inconnus, ne constitue pas un acte de terrorisme.
  45. Loi n°86-1322 du 30 décembre 1986 ; le dispositif avait ceci d'absurde que les victimes des attentats du printemps 1986 n'étaient pas indemnisées, contrairement aux victimes des attentats du mois de septembre de la même année.
  46. Loi n°90-86 du 23 janvier 1990
  47. Cass. Civ. 2e, 23 juin 1993, n° 91-20537
  48. Louise Couvelaire et Daniel Psenny, « Attentats : faut-il indemniser les préjudices d’angoisse et d’attente ? », lemonde.fr, (consulté le )
  49. Pascale Robert-Diard, « A chaque drame, une quête toujours plus grande de réparation », lemonde.fr, (consulté le )
  50. Initialement, il existait une CIVI dans le ressort de chaque Cour d'appel (cf. supra). Le nombre des TGI, depuis la réforme de la carte judiciaire, est passé de 181 à 158 (Décret n° 2008-145 du 15 février 2008 modifiant le siège et le ressort des tribunaux d'instance, des juridictions de proximité et des tribunaux de grande instance), diminuant d'autant le nombre de CIVI sur le territoire de la République.
  51. C. proc. pen., art. 706-5
  52. C. proc. pen., art. 706-5-1
  53. C. proc. pen., art. 706-6 ; il peut procéder à toutes auditions et investigations utiles sans qu'on lui oppose le secret professionnel, il peut se faire communiquer les procès-verbaux de la procédure pénale même non achevée. Il peut requérir communication de tous renseignements utiles de la part de toute personne ou administration sur l'éventuel débiteur du dommage, et sur l'obligation de tout organisme débiteur susceptible de réparer tout ou partie du préjudice.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.