Florence Guignard
Florence Guignard, née en 1934 à Genève, est une psychologue clinicienne et une psychanalyste suisse et française.
Naissance | |
---|---|
Nationalités | |
Formation | |
Activités |
Membre de | |
---|---|
Site web |
|
Biographie
Son père, Charles Guignard, est un médecin d'origine vaudoise, installé à Genève, et sa mère, Marcelle Rau, est genevoise, violoniste à l’Orchestre de la Suisse romande et professeure au conservatoire de musique de Genève. Elle obtient sa maturité classique (latin) en 1953, tout en étudiant le piano, d'abord au conservatoire de Genève puis avec Denise Bidal, et le chant avec Magda Fonay[1]. Elle fait ensuite ses études de psychologie à l'université de Genève. Elle travaille avec Jean Piaget, André Rey, Julian de Ajuriaguerra et Gaston Garrone, et participe à des recherches dans le cadre du Fonds national suisse de la recherche scientifique, notamment à une étude auprès d'enfants dysphasiques qui donne lieu à deux publications collectives[2] - [3]. Elle dirige également une étude sur les troubles de la symbolisation chez les enfants qui ont un handicap mental, qui donne lieu à plusieurs publications scientifiques[4].
Elle se forme à la psychanalyse à la Société suisse de psychanalyse, à Genève, avec Raymond de Saussure, Olivier Flournoy, René Spitz et René Henny. Elle participe aux formations mensuelles de René Diatkine et Serge Lebovici[1].
Elle épouse le psychanalyste français Jean Bégoin, avec qui elle a deux enfants. En 1970, elle s'installe à Paris, où elle exerce en tant que psychanalyste d'enfants et d'adolescents, et d'adultes, en libéral et en institution, tout en poursuivant sa formation analytique, en France avec Michel Fain, Pierre Luquet, Joyce McDougall, Donald Meltzer et, en Angleterre, avec Herbert Rosenfeld, Hanna Segal, Joseph et Anne-Marie Sandler[5]. Jean Bégoin et elle accueillent dans leur appartement, en 1974, le groupe préalable au GERPEN (Groupe d'études et de recherches psychanalytiques pour le développement de l'enfant et du nourrisson)[6], auquel appartiennent James Gammill[7] et Geneviève Haag, autour de Martha Harris et de Donald Meltzer[8], Esther Bick, Frances Tustin. Elle traduit, avec Jean Bégoin, deux ouvrages de Donald Meltzer, Le Processus psychanalytique (1971) et Les structures sexuelles de la vie psychique (1977). En 1982, elle devient membre titulaire de la Société psychanalytique de Paris, dont elle est à deux reprises vice-présidente[1]. Elle est membre du Committee on Child and Adolescent Psychoanalysis (COCAP) de l'Association psychanalytique internationale depuis sa fondation et en est présidente de 2008 à 2014.
Elle est adhérente directe de l'Association psychanalytique internationale et vit à Chandolin[1].
Recherches
Elle s'intéresse à la psychanalyse des enfants[9] et aux recherches théorico-cliniques de Melanie Klein[10], notamment la notion d'identification projective[11], définie par Klein et développée ensuite par Wilfred Bion[12], et des psychanalystes kleiniens et post-kleiniens de l'« école anglaise de psychanalyse », notamment Donald Winnicott, et la pensée de Bion. Ainsi, elle co-édite, avec Thierry Bokanowski, les actes du colloque sur « L'actualité de la pensée de Bion » (2005)[13]. Elle s'appuie sur des notions définies par Bion, notamment la « capacité de penser », la « capacité de rêverie maternelle »[14], la théorie des pulsions bionienne[15] notions qu'elle précise d'abord, avant de développer une pensée originale à partir d'elles. Elle participe à la diffusion en France des recherches du psychanalyste italien Antonino Ferro[16]. Elle est particulièrement sensible à l'actualisation de la métapsychologie freudienne[17].
Elle publie l'ouvrage Au vif de l'infantile (1996) et Épître à l'objet , en 1997. En 2015, elle publie le premier tome de Quelle psychanalyse pour le XXIe siècle ?, où elle réinterroge les concepts majeurs de Freud et de Klein[18] - [19]. Elle est l'auteure d'articles et de chapitres d'ouvrages sur l'identification projective[20], la genèse des troubles de la pensée, le féminin et la maternité[21], l'analyse d'enfants[22] et l'évolution des concepts et de la technique analytiques[23] - [24].
Activités éditoriales et institutionnelles
Elle est cofondatrice, avec Annie Anzieu, de l'Association pour la psychanalyse de l'enfant en 1984, puis de la Société européenne pour la psychanalyse de l'enfant et de l'adolescent (SEPEA) en 1994[25]. Elle codirige l'édition de trois ouvrages de la collection du SEPEA, Actualité de la pensée de Bion (2007), La relation mère-fille. Entre partage et clivage (2007) et Psychanalyse de l'enfant et de l'adolescent. État des lieux et perspectives (2014).
En 2003, elle devient la première rédactrice en chef de l'Année psychanalytique internationale, qui traduit des articles de l'International Journal of Psychoanalysis (IJP)[26], fonction qu'elle occupe jusqu'en 2010[27].
Publications
- L'Ă©volution de la technique en analyse d'enfants, in James Gammill et coll., Melanie Klein aujourd'hui, p. 55-66, Lyon, CĂ©sura, 1985.
- Limite et lieux de la psychose et de l’interprétation. Essai sur l’identification projective, Topique, no 36, 1985 « Voies d’entrée dans la psychose », p. 173-184.
- À l’aube du maternel et du féminin. Essai sur deux concepts aussi évidents qu’inconcevables, Revue française de psychanalyse, vol.51 (6) 1987, p. 1491-1503.
- Au vif de l'infantile. réflexions sur la situation analytique, Lausanne, Delachaux et Niestlé, 1996
- Épître à l'objet, Paris, Puf, 1997[28].
- Le couple mentalisation↔démentalisation, un concept métapsychologique de troisième type, Revue française de psychosomatique, 2001 no 20, 2001, p. 115-135.
- Les enfants d’aujourd’hui : changements de sociétés et modifications de la psychopathologie, in Roger Perron (dir.), Psychanalystes, qui êtes-vous ?, p. 257-261, Dunod, 2006
- (codir.) Actualité de la pensée de Bion, avec Thierry Bokanowski, Paris, In Press, 2007
- (codir.) La relation mère-fille. Entre partage et clivage, avec Thierry Bokanowski, Paris, In Press, 2007
- (codir.) Psychanalyse de l'enfant et de l'adolescent. État des lieux et perspectives, avec Sesto-Marcello Passone, Paris, In press, 2014
- Bion, un penseur en quête de pensées, Le Coq-Héron, 2014/1, no 216, p. 17-28
- Quelle psychanalyse pour le XXe siècle ?, t. 1 Concepts psychanalytiques en mouvement, Paris, Ithaque, 2015
- Au vif de l’Infantile, aujourd'hui : Réflexions sur la situation analytique, Ithaque, coll. « Psychanalyse », , 224 p. (ISBN 978-2-490350-05-6).
Références
- Biographie, sur le site officiel de F. Guignard [lire en ligne].
- F.Guignard, J. de Ajuriaguerra, A. Jaeggi, F. Kocher, M. Maquard, A. Paunier, E. Schmid-Kitsikis, Étude pluridimensionnelle d’un groupe d’enfants dysphasiques. Problèmes de psycholinguistique, Paris, Puf, 1963
- F. Guignard, J. de Ajuriaguerra , A. Jaeggi, F. Kocher, M. Maquard, S. Roth, E. Schmid-Kitsikis, « Évolution et pronostic de la dysphasie chez l’enfant », La Psychiatrie de l’enfant, 8, (2), 1965.
- Guignard F., Garrone G., « Quelques aspects psychopathologiques et socioculturels des déficiences intellectuelles légères », Revue suisse de psychologie pure et appliquée, 1969, 28, 4, Berne ; Guignard F., Dégailler L., Garrone G., Kobr F., Lenoir J., Rodriguez R., « Problèmes méthodologiques posés par l'étude d'un groupe d'enfants atteints de déficience intellectuelle légère », Revue de neuropsychiatrie infantile, 1969 17 (9-10) ; Guignard F., Dégailler L., Garrone G., Kobr F., Lenoir J., Rodriguez R., « La débilité mentale chez l'enfant, approche pluridimensionnelle », La Psychiatrie de l'enfant, 1969, 12 (1) Paris, PUF ; Guignard F., Garrone G., Haeberli A–M., Perrin C., Rodriguez R., « Les troubles de la signification chez les débiles mentaux (I) », La Psychiatrie de l'enfant, 1971, 14, (1), Paris, PUF ; Guignard F., « Les troubles de la signification chez les débiles mentaux (II) », Revue française de psychanalyse no 5–6 t. 36, septembre-décembre 1972, Puf, Paris ; Guignard F., Garrone G., Rodriguez R., « Étude pluridimensionnelle du syndrome dit : “Débilité mentale légère” », Confrontations psychiatriques, 1973, 10, Paris.
- Biographie de Florence Guignard-BĂ©goin
- Site du GERPEN, consulté en ligne le 4 août 2020.
- Dominique Agostini & José Luis Goyena, « James Gammill, un pionnier du monde interne », Adolescence, 2006/4, no 58, p. 927-930 [lire en ligne].
- Meg Harris Williams, Margaret Rustin, Gianna Polacco Williams (2012). Enabling and Inspiring¬Tribute to Martha Harris, p. 33, Karnak Books, London.
- F. Guignard-Bégoin, « Cadre et contre-transfert en psychanalyse d'enfant », Journal de la psychanalyse de l'enfant, 1986/2.
- F. Guignard-Bégoin, « Psychoses et névroses de l’enfant dans l’œuvre de Melanie Klein », avec Jean Bégoin, Nouveau traité de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, p. 973-993, Puf, 2004 (2e éd.).
- Melanie Klein, « Notes sur quelques mécanismes schizoïdes » (1946), in Développements de la psychanalyse, p. 274-300, Paris, Puf, 1968.
- Elle propose d'ailleurs de retraduire le syntagme anglais « Projective Identification » en « projection identificatoire ».
- Florence Guignard & Thierry Bokanowski, Actualité de la pensée de Bion, cf. publications.
- Wilfred. R. Bion, « Une théorie de la pensée » (1967), Réflexion faite, Paris, Puf, 1983.
- F. Guignard, « Bion, un penseur en quête de pensées », Le Coq-Héron, cf. publications.
- F. Guignard, Préface au livre d'Antonino Ferro, L'Enfant et le psychanalyste, Erès, 2e éd. 2003 [lire en ligne].
- « Un concept vit tant qu’il est utilisable, et pour le rester, il doit se montrer à la fois suffisamment polysémique et suffisamment spécifique. Il doit aussi toucher un point sensible dans l’inconscient des auditeurs et des lecteurs s’il veut trouver une audience importante et suffisamment prolongée », (F. Guignard, « Impasses et issues pour le concept de névrose aujourd’hui », Revue française de psychanalyse, 2003/4, vol. 67, [lire en ligne].
- Simone Korff Sausse, Critique ([PDF]) .
- Jérémy Tancray, Lettres, Société de psychanalyse freudienne ([PDF]) .
- « Limite et lieux de la psychose et de l’interprétation. Essai sur l’identification projective », Topique, no 36, 1985 « Voies d’entrée dans la psychose », p. 173-184.
- « À l’aube du maternel et du féminin. Essai sur deux concepts aussi évidents qu’inconcevables », Revue française de psychanalyse, 1987.
- « L'évolution de la technique en analyse d'enfants », in James Gammill et coll., Melanie Klein aujourd'hui, p. 55-66, Lyon, Césura, 1985.
- « Le couple mentalisation↔démentalisation, un concept métapsychologique de troisième type », Revue française de psychosomatique, 2001 no 20, 2001, p. 115-135.
- F. Guignard, « Ballade au Préconscient » chap. 6, p. 79-91, in Au vif de l'infantile, Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 1996.
- Présentation sur le site officiel de la SEPEA .
- Louis Brunet, Introduction : « Lost in translation », L’Année psychanalytique internationale, 2010 p. 7-9 [lire en ligne]
- Louis Brunet, « L’Année psychanalytique internationale : le travail d’une équipe » L’Année psychanalytique internationale, 2013, p. 7-8 [lire en ligne]
- Épître à l'objet, Présentation [lire en ligne]
Voir aussi
Bibliographie
- Simone Korff-Sausse et Mi-Kyung Yi , « Florence Guignard Interview du 22 mars 2012 » , p. 163-171, Champ psy, 2012/1, no 61, [lire en ligne].
- Collectif psychanalyse et politique, « Florence Guignard (née Bégoin) », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque, Mireille Calle-Gruber (éd.), Le Dictionnaire universel des créatrices, Paris, Éditions des femmes, .
- Jean-Baptiste Desveaux, « Entretien avec Florence Guignard », Le Carnet psy, no 220,‎ , p. 34-41 (lire en ligne, consulté le ).