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Fine Art (album)

Fine Art (qui signifie ‘bel art’ en anglais) est le troisiĂšme album sorti sous le nom de groupe Neuschwanstein en 2016. En 1979 dĂ©jĂ , Neuschwanstein avait sorti l'album de rock progressif Battlement, et 37 ans plus tard, voici un successeur. Or, Fine Art n'est en aucun cas une suite dans le style de Battlement, et la distribution est Ă©galement diffĂ©rente : parmi les anciens membres de Neuschwanstein, seul le fondateur Thomas Neuroth est encore actif, tous les autres participants sont des membres de la famille ou des amis musiciennes[1].

Fine Art
Description de l'image Fine-Art-Cover.jpg.
Album de Neuschwanstein
Sortie
Enregistré -
Principal Studios, Senden (Allemagne)
Durée 41:56
Genre Rock symphonique
Producteur Thomas Neuroth
Label LongBow Records

Albums de Neuschwanstein

Historique

Thomas Neuroth, 2016

En 2005, Thomas Neuroth reçoit un appel de son ancien flĂ»tiste de Neuschwanstein, Klaus Mayer, lui annonçant que leur ancien manager du groupe, Ulli Reichert, Ă©tait dĂ©cĂ©dĂ© de maniĂšre trĂšs tragique. Cette conversation tĂ©lĂ©phonique ainsi que d’autres qui ont suivi ont dĂ©bouchĂ© sur la dĂ©cision de refaire de la musique ensemble pour mettre fin Ă  cette si longue pĂ©riode d'abstinence musicale. Le chapitre ‘Neuschwanstein’ n'Ă©tait donc pas clos.

« Ça gargouillait et ça grondait. [
], il fallait que ça sorte. AprĂšs une longue pĂ©riode sans composer, j'avais tellement d'idĂ©es en tĂȘte, notĂ©es sur des bouts de papier, des dizaines de petites Ă©bauches et d'Ă©tudes au piano. Il fallait le faire. »

— Thomas Neuroth, Interview avec Tim Stecher, Empire Musikmagazin, Nr. 119, p. 18-19, 2017[2]

C'est vers 2007 que Neuroth commence à trier et à coucher sur papier les diverses compositions et ébauches réalisées au cours des années précédentes. Il raconte :

« Il m'a fallu [...] une bonne année pour me faire une idée claire de la conception du nouvel album, de la distribution, du style et du son. Un processus de croissance avec beaucoup de pour et de contre, sans cesse élargi, complété, entiÚrement supprimé et repensé. »

— Thomas Neuroth, dĂ©cembre 2021

Dans un premier temps, la musique est performĂ©e pendant une trĂšs longue pĂ©riode, en partie dans le home studio de Neuroth et en partie sur Internet, ce qui, Ă  l'Ă©poque, n’était pas chose facile, surtout sur le plan technique. AprĂšs de grands efforts de collaboration sur de longues distances, les enregistrements Ă©taient pratiquement terminĂ©s, mais pas totalement achevĂ©s, car les deux anciens Neuschwansteinoi sont de nouveau pris des voies diffĂ©rentes pour diverses raisons[1].

L'idĂ©e de ce nouvel album de Neuschwanstein ne lĂąchant plus Thomas Neuroth, il recommença donc Ă  zĂ©ro, mais cette fois-ci pas via Internet, mais avec des intervenants choisis et en grande partie sur place. Deux ans d'enregistrement dans le petit home studio de Neuroth, deux ans de plus Ă  mixer l'opulente image sonore sans synthĂ©tiseur avec des flĂ»tes, des cordes et un instrumentarium rock tonitruant. Pendant encore une annĂ©e, il met en Ɠuvre la pochette[3]. Au total, le processus de crĂ©ation, de la naissance de l'idĂ©e Ă  la publication finale, devait durer plus de huit ans[4].

Le choix des musiciens n'est pas le fruit du hasard : lorsque le groupe Neuschwanstein de Neuroth s'est sĂ©parĂ© en 1980, il a continuĂ© Ă  jouer avec Michael Kiessling († 2019) dans le Michael Kiessling Band. Le batteur du groupe Ă©tait Rainer Kind, qui a notamment jouĂ© pour Matthias Reim, dont il Ă©tait le directeur musical. Cette formation a enregistrĂ© un CD en 1989, Kiessling Band, sur lequel Markus Salzmann a enregistrĂ© les parties de guitare avec Robby Musenbichler. Kind et Musenbichler se sont tous deux dĂ©clarĂ©s prĂȘts Ă  participer Ă  la production de Fine Art. Le fils de Neuroth, Valentin, a complĂ©tĂ© les parties de guitare de Musenbichler en tant que deuxiĂšme guitariste.

Les nouvelles compositions de Neuschwanstein ne pouvant ĂȘtre rĂ©alisĂ©es par un vĂ©ritable orchestre, pour cause de finances, Thomas Neuroth a beaucoup puisĂ© dans une librairie orchestrale. Pour rendre le son moins artificiel, il a fait appel Ă  la violoniste Sabine Fröhlich, de MĂŒnster, qui a enregistrĂ© Ă  plusieurs reprises des pistes de violon et d'alto en utilisant le procĂ©dĂ© d'overdubbing. Elle a « failli mourir », dit Neuroth, lorsqu'il lui a expliquĂ© comment il comptait obtenir un son le plus riche possible : pour un titre, elle devait enregistrer quatorze fois la voix du premier violon, douze fois celle du deuxiĂšme, dix fois les altos, et le violon solo de toute façon[3].

À l'origine, Neuroth comptait confier la publication au label Musea, qui avait dĂ©jĂ  sorti les deux prĂ©cĂ©dents albums Neuschwanstein et Ă©tait en principe intĂ©ressĂ© par Fine Art. Devant l’impossibilitĂ© d’obtenir un accord, Neuroth a crĂ©Ă© son propre label, LongBow Records[1].

Musique

« SonoritĂ© orchestrale symphonique et nĂ©oromantique et ensemble rock - Les uns avec les autres, les uns contre les autres, fuguĂ©-imbriquĂ© et totalement libre. ChargĂ© d’émotion et authentique. Instrumental, comme dans les premiĂšres annĂ©es. De la musique qui raconte des histoires. Musique Ă  programme. »

— Thomas Neuroth[1]

C'est ainsi que le compositeur dĂ©crit lui-mĂȘme sa musique et il devient clair qu'il ne peut pas s'agir d'un simpleopus successeur dans le style de Battlement. C'est un album plein de contrastes, avec parfois du rock progressif, parfois mĂȘme un peu de heavy ou mĂȘme de hard rock dans le meilleur style de Deep Purple, puis Ă  nouveau un orchestre symphonique nĂ©oromantique. C'est la combinaison d'un groupe de rock et d'un orchestre qui domine, les deux n'agissant pas en antagonistes, le groupe fonctionnant comme un ensemble d’instruments solidement ancrĂ© dans l'orchestre.

« Je voulais faire quelque chose que personne ne fait ou n'a fait auparavant. Un orchestre et un groupe de rock. Voir cela comme une entitĂ©. Un orchestre avec des instruments supplĂ©mentaires, un groupe de rock trĂšs Ă©largi. Ne pas se contenter que l'un assure seulement l’accompagnement de l'autre. « IntĂ©grez la guitare Ă©lectrique dans l'orchestre ! Ajoutez le Hammond ! » Il faut le scander haut et fort. »

— Thomas Neuroth, Interview avec Tim Stecher, Empire Musikmagazin, Nr. 119, p. 18-19, 2017[2]

De maniĂšre similaire, Jon Lord avait dĂ©jĂ  osĂ© ce grand Ă©cart avec son Concerto for Group and Orchestra. Contrairement au Concerto de Jon Lord, oĂč les instruments de rock sont traitĂ©s pendant de longues pĂ©riodes comme des instruments solistes, ceux de Fine Art font partie intĂ©grante de l'ensemble de la structure sonore. MĂȘme lorsque par exemple la guitare Ă©lectrique de Musenbichler agit en soliste, elle ne s'impose pas Ă  l'auditeur, mais est Ă©tonnamment contenue en termes de volume, de sorte que tous les instruments peuvent ĂȘtre entendus sur un pied d'Ă©galitĂ©, les uns Ă  cĂŽtĂ© des autres et les uns avec les autres.

De ce point de vue, Fine Art est sans aucun doute un exemple de rock symphonique et s'inscrit dans la lignĂ©e des Ɠuvres de The Nice, Emerson, Lake and Palmer ou encore Ekseption. Il n'est donc pas Ă©tonnant que l'album soit devenu un opus presque entiĂšrement instrumental. Sur les 10 titres (9 sur le LP), trois sont des adaptations de compositions classiques, Ă  savoir de Claude Debussy, Camille Saint-SaĂ«ns et J. A. P. Schulz.

FĂȘtes
est basĂ© sur la deuxiĂšme partie des Trois Nocturnes (1899) de Claude Debussy[5]. FĂȘtes est introduit par un clavecin, une flĂ»te Ă  bec ainsi qu'une couronne de clochettes dans le style de la fin du Moyen Âge ou du dĂ©but de la Renaissance (si le clavecin Ă©tait un luth ou une harpe Ă  giron, on pourrait attribuer cette introduction Ă  des mĂ©nestrels du Moyen Âge).
Elle est suivie d'une adaptation d’une dizaine de minutes de la composition de Debussy, dont l’ensemble rock tonitruant, s’inspirant desdits mĂ©nestrels, est dominĂ© par la guitare Ă©lectrique et l'orgue Hammond Leslie, toujours en Ă©change avec les autres instruments de l'orchestre. De frĂ©quents changements de rythme montrent clairement que cette adaptation s'oriente vers le rock progressif. Vers le milieu, la poursuite turbulente du thĂšme principal Ă  travers les diffĂ©rents instruments se termine par une demi-finale furieuse. AprĂšs une brĂšve interruption, le morceau reprend avec un motif d'ostinato (accompagnĂ© de structures sonores surrĂ©alistes) qui, Ă  la maniĂšre d'un bolĂ©ro, augmente progressivement en dynamique et en hauteur de son. L'orgue Hammond et la guitare Ă©lectrique dominent Ă©galement cette deuxiĂšme partie de l'adaptation. Vers la fin, c'est Ă  nouveau le thĂšme principal qui prend le relais, avec une alternance d'instruments rock et orchestraux.
Concernant les similitudes Ă©tonnantes entre le motif d’ostinato de Claude Debussy, qui est Ă  la base des Trois Nocturnes, et le BolĂ©ro de Maurice Ravel, il est Ă  noter que la composition de Ravel n’a Ă©tĂ© publiĂ©e que 28 ans plus tard.
Per omnem vitam
(lat. pour « A travers toute la vie ») est l’un des titres les plus personnels et les plus Ă©reintants de cet album, comme le constate Thomas Neuroth lui-mĂȘme[6]. Le travail sur ce morceau a pris plus de six mois. Un critique au nom inconnu Ă©crit Ă  ce sujet dans son blog[7] :

« As a classical composition alone I think that piece is just brilliant
 should be played in symphony halls all over the world
 I love how it changes halfway through and proceeds to become very symphonically dramatic or OST by the end. How can humans write music so brilliant?

Rienqu'en tant que composition classique, je trouve ce morceau tout simplement brillant... il devrait ĂȘtre jouĂ© dans les salles symphoniques du monde entier
 J'aime la façon dont il se transforme Ă  mi-chemin et devient trĂšs symphoniquement dramatique ou OST Ă  la fin. Comment l’homme peut-il Ă©crire une musique aussi brillante ? »

Le morceau se compose de deux parties, un arrangement purement orchestral dominé par une mélodie mélancolique à la flûte traversiÚre ainsiqu'une partie rock, avec une batterie et un solo de guitare en traßnants, qui, vers la fin revient au début, plus calme, tant sur le plan thématique que sonore.
God's little plan
Ce court interlude est, selon Thomas Neuroth, « une étude du titre The Distributor pour deux pianos », qu'il a enregistré avec Karl Szelnik[6]. En effet, on reconnaßt certaines similitudes des motifs au début de chacune des deux compositions. En écoutant de plus prÚs, on ne peut pas nier les poussées d'accords harmoniques typiques d'ELP vers la fin de la piÚce[8].
Florence Coleman Pt. 1 & 2
Lors d'un sĂ©jour Ă  Paris, Thomas Neuroth a trouvĂ© dans une librairie d'occasion un quotidien anglophone de Boston (États-Unis) datant de 1910, qui relatait le tragique accident d'un enfant de la cĂ©lĂšbre famille Coleman. Leur fille Florence, peu avant son 12Ăšme anniversaire, avait Ă©tĂ© happĂ©e par un vĂ©hicule hippomobile alors qu'elle jouait dans la rue. Elle n’a pas survĂ©cu Ă  ses graves blessures.
Cet Ă©vĂ©nement a inspirĂ© Ă  Neuroth le morceau qu'il a divisĂ© en deux parties afin de pouvoir exprimer les diffĂ©rents Ă©tats d’esprit : de la joie anticipĂ©e de l'anniversaire Ă  la tristesse de la perte de l'enfant, en passant par l'accident. En consĂ©quence, Part 1 et Part 2 sont fortement contrastĂ©es : alors que Part 1 est dominĂ©e par des guitares Ă©lectriques puissantes, une flĂ»te traversiĂšre ainsi qu'une batterie entraĂźnante, Part 2 est une partie purement orchestrale avec un thĂšme au piano plein d'Ă©motion au milieu.
The Angels Of Sodom

« Alors l'Eternel fit pleuvoir du soufre et du feu sur Sodome et sur Gomorrhe. Cela venait du ciel, de la part de l'Eternel. Il détruisit ces villes, toute la plaine, tous les habitants des villes et les plantes du sol. »

— Livre de la Genùse, chapitre 19, verset 24 et suivants[9]

Thomas Neuroth ne put s'empĂȘcher de penser Ă  ce verset biblique lorsqu'il mit la main, dans une librairie d'occasion parisienne, sur la revue satirique Le Charivari de juillet 1842, dans laquelle Ă©tait reproduite une lithographie de l'artiste Pierre Joseph Challamel, Les Anges de SĂŽdome[10].
Ce rĂ©cit biblique inspira sa composition dans laquelle il voulait exprimer la violence divine qui s'abat sur ces villes pĂ©cheresses, par une musique d’une violence comparable. Un roulement de tonnerre croissant de l'orchestre se transforme en un thĂšme de guitare doublĂ©, portĂ© par une section rythmique tonitruante et tous les instruments de l’orchestre jouant Ă  l'unisson. À partir du deuxiĂšme tiers du morceau, le rythme change et le tempo s'accĂ©lĂšre encore, symbolisant la fuite de Loth et de sa famille.
Die Geschichte vom kleinen HĂ€hnchen (L'histoire du petit poulet)
est sans doute la piĂšce la plus curieuse de cet album, un « intermĂšde comique »[11]. Elle commence par un texte trĂšs singulier, prononcĂ© de maniĂšre extrĂȘmement gutturale, sur l'amour non exaucĂ© d'un petit poulet, l'histoire entiĂšre Ă©tant formĂ©e d'une seule phrase. AprĂšs la lecture, la piĂšce se termine par un dialogue entre la flĂ»te traversiĂšre et le piano dans une mesure dansante de
. L'harmonie de la piĂšce oscille entre le romantisme et l'impressionnisme.
Ensemble avec les premiers enregistrements du chant Der Mond ist aufgegangen (La lune s'est levĂ©e), Neuroth s’est attaquĂ© Ă  ce titre dĂšs 2008, avant toutes les autres compositions de cet album, mais sans la flĂ»te traversiĂšre dans la version originale. AprĂšs avoir composĂ© la partie de flĂ»te, Neuroth a eu l'idĂ©e du texte :

« En Ă©coutant, un petit poulet est immĂ©diatement apparu dans mon esprit et je l'ai tout de suite dessinĂ©. À partir de lĂ , le dessin a Ă©tĂ© la source d'inspiration du texte. »

— Thomas Neuroth, janvier 2022

Le dessin se trouve Ă  l'intĂ©rieur du digipack. A l'origine, cette histoire du petit poulet devait ĂȘtre lue par Harry Rowohlt, que Neuroth admirait beaucoup - et pas seulement pour son timbre de voix - et avec qui il Ă©tait dĂ©jĂ  en contact pour cette raison. Ce dernier Ă©tant dĂ©cĂ©dĂ© pendant leur Ă©change[3], Neuroth a dĂ» se charger lui-mĂȘme de la lecture.
The Distributor
Le titre est basĂ© sur une visite de Neuroth Ă  Amsterdam en 2015, oĂč il a notamment vu la sculpture en bronze de La Ronde de nuit de Rembrandt par Alexander Taratynov. Cette sculpture, installĂ©e juste devant la statue de Rembrandt sur la Rembrandtplein[12], a attirĂ© les foules entre 2012 et 2020. MalgrĂ© la prĂ©sence du virus Ebola en Europe Ă  ce moment-lĂ , Neuroth a pu observer de trĂšs nombreux visiteurs touchant la main ouverte et tendue de l'un des personnages. C'est ainsi qu’il a vu s'imposer la notion de « distributeur », d’« Ă©pandeur », qui contamine sans entrave des millions d’humains et conduit inĂ©luctablement Ă  l'apocalypse. Neuroth dit avoir tentĂ© d'exprimer cette symbolique dans sa propre reprĂ©sentation sur l'album avec la main ouverte sur la salle de spectacle dĂ©peuplĂ©e par le virus, en accord avec le titre :

« Lorsque j'Ă©tais Ă  Amsterdam en Ă©tĂ© 2015 et que je voyais toutes ces mains moites toucher Ă  chaque seconde la main dorĂ©e et brillante du chef de la Garde de nuit, le titre « Distributor » m'est venu Ă  l'esprit. Au lieu de « distributor », le terme « spreader » aurait peut-ĂȘtre Ă©tĂ© plus appropriĂ©. Mais Ă  l'Ă©poque, je ne le connaissais pas encore. »

— Thomas Neuroth, janvier 2022

Le titre commence par un effet particulier, réalisé par Gudula Rosa sur une flûte sub-basse, suivi d'une partie orchestrale joyeuse et enjouée avec une flûte solo dans le style moderne. Cette section est brusquement remplacée par une partie hard rock, qui se transforme finalement en un shuffle, en partie délibérément dissonant. Thomas Neuroth décrit la structure ainsi :
« La flĂ»te sub-basse de Gudula Rosa reprĂ©sente en quelque sorte la naissance de quelque chose de terrible. À 1:06, le monde est encore intact, Ă  1:51, l'horreur en prend possession, et Ă  3:29, l'apocalypse est lĂ , met fin Ă  tout ce qui a pu exister et les salles restent vides. »
Der Mond ist aufgegangen (La lune s'est levée)
Ce titre est une adaptation pour orchestre de la célÚbre chanson allemande de Johann Abraham Peter Schulz, issu du poÚme Abendlied (Chant du soir) de Matthias Claudius.
L'arrangement se compose de la forme de chanson A-B-A' (la forme dite en arc, avec une partie finale différente A'). La partie A commence par la mélodie originale de 12 mesures, jouée par un alto, accompagné par le piano. Un crescendo orchestral fait la transition avec la partie B, dans laquelle l'ensemble de cordes poursuit d'abord la mélodie principale, toujours soutenu par le piano, mais de maniÚre variable et en contrepoint. AprÚs huit mesures, la flûte traversiÚre reprend le thÚme varié et conclut cette deuxiÚme partie aprÚs huit autres mesures. Avec un total de 16 mesures, cette variation élargit l'original non seulement sur le plan mélodique, mais aussi sur le plan de la longueur. La partie finale A' respecte à nouveau largement l'original, cette fois sous la forme d'un choral de cuivres que l'on pourrait presque qualifier de classique. Les cuivres graves entonnent d'abord le thÚme original qui, aprÚs six mesures, est en outre soutenu par l'ensemble des cordes, sur lequel, à partir de la moitié de la mélodie, les bois aigus complÚtent l'image sonore globale et mÚnent à la culmination musicale.
Wehmut, stark wie Banyuls (Nostalgie, forte comme le Banyuls)
Le dernier morceau de cet album est également une adaptation, cette fois-ci de la sonate pour basson et piano op. 168 de Camille Saint-Saëns (la premiÚre partie, Allegro moderato). Neuroth présente cette piÚce romantique à la maniÚre d'une ballade en
, la guitare de Robby Musenbichler menant d'abord le thÚme. Peu avant la fin, un basson reprend la mélodie comme dans l'original, accompagné par des cordes, un orgue et un clavecin dans le style d'Ekseption.

Accueil critique

Stephane Couture de Québec, Canada, juge l'album de la maniÚre suivante :

« En conclusion. Fine Art est plus un album symphonique que progressif. Ici pas de long solos empreint de virtuosité. Les instruments et musiciens sont au service de motion et de authenticité. Un orchestre rock qui rend un hommage la musique classique. Du classique à la sauce prog et non le contraire. Il est bien loin le groupe qui clonait GENESIS en 1978. »

— Stephane Couture, CHRONIQUE / REVIEW, dans : PROFIL - La radio progressive de QuĂ©bec, avril 2017[13]

Thoralf Koß, rĂ©dacteur en chef du site Musikreviews.de, rĂ©sume ainsi :

« Conclusion : Peut-on vraiment qualifier cet album de Neuschwanstein de retour en force, 38 ans aprĂšs ’Battlement’? Non, sĂ»rement pas, car ‘Fine Art’ est un nouveau chef-d'Ɠuvre de Neuschwanstein, qui se distingue fondamentalement de son prĂ©dĂ©cesseur et qui, au lieu de rappeler les premiers GENESIS ou CAMEL, rĂ©unit et fait fusionner la musique classique et le rock progressif. Art rock de toute premiĂšre classe - un cas d'Ă©cole de ‘sonoritĂ© orchestrale symphonique et nĂ©o-romantique et orchestre rock’ ! »

— Thoralf Koß, Neuschwanstein: Fine Art (Review), dans : Musikreviews.de, 24.12.2016[14]

Sur le site BabyblauenSeiten.de, GĂŒnter Schote arrive Ă  la conclusion suivante :

« Tous ceux qui aiment le rock progressif classique et qui connaissent et apprĂ©cient les perles de la fin des annĂ©es 70/dĂ©but 80 verront dans ‘Fine Art’ la renaissance rĂ©ussie d'une ancienne figure de proue de la scĂšne. Je fais un peu de spiritisme et j'espĂšre que cet album n'est que le signal de dĂ©part d'une renaissance du groupe et que la prochaine Ă©tape se fera avec l'un ou l'autre de ses anciens compagnons de route, Frederic Joos en tĂȘte. »

— GĂŒnter Schote, Neuschwanstein - Fine Art, dans : babyblaue-seiten.de, 14.11.2016[15]

Dans sa critique sur ‘exposĂ© - Exploring the Bounderies of Rock’, Peter Thelen Ă©crit :

« Cela fait longtemps et il y a beaucoup de nouveaux visages dans le groupe, mais je pense que la plupart s’accorderont pour dire que Neuschwanstein a bien Ă©voluĂ©, Fine Art reprĂ©sentant une nouvelle approche prospective et ambitieuse qui n'essaie pas de faire revivre le passĂ©. »

— Peter Thelen, Neuschwanstein - Fine Art, dans : ExposĂ© Online, 3.10.2017[16]

Une critique du blogueur Moebius8 nous vient d'Argentine et résume les choses ainsi :

« Il s'agit d'un album plein de contrastes, combinant le rock symphonique progressif instrumental Ă  l'instar des meilleurs groupes qui ont magistralement tentĂ© quelque chose de similaire. Dans ‘Fine Art’, rien n'est laissĂ© au hasard. OrdonnĂ©, prĂ©cis, virtuose, puissant... ouf... et aussi romantique, une combinaison vraiment rĂ©ussie. »

— Moebius8, Neuschwanstein - Fine Art (2016), dans : Blog Cabeza de Moog, 14.11.2016[17]

Dans sa critique, Didier Gonzales arrive Ă  la conclusion suivante :

« La musique de NEUSCHWANSTEIN affirme son caractĂšre protĂ©iforme, ainsi que son caractĂšre Ă©volutif, une dimension qui ne fera pas dĂ©faut Ă  cette piĂšce conclusive dans laquelle l’osmose entre instruments acoustiques et l’instrumentation Ă©lectrique se fait naturellement, l’ensemble Ă©tant relevĂ© par les orchestrations flamboyantes de Thomas NEUROTH. »

— Didier Gonzales, Neuschwanstein - Fine Art, dans : Highlands Magazine n°85 - L'ActualitĂ© du Rock Progressif, juin 2017[18]

Pochette

La pochette, une caricature, est l'Ɠuvre d'HonorĂ© Daumier, artiste et vĂ©ritable touche-Ă tout du XIXĂšme siĂšcle. Il Ă©tait Ă  la fois peintre, sculpteur, graphiste et caricaturiste. Thomas Neuroth a colorisĂ© le modĂšle original[19].

Trivia

On trouve sur l'album des coordonnées qui jouent un rÎle précis pour la musique de l'album : 48°50'20.2 "N 2°19'39.9 "E[20].

On peut Ă©galement entendre une Harley-Davidson et un cheval Ă  certains passages de l'album. Thomas Neuroth a offert un LP gratuit Ă  la premiĂšre personne capable d’associer ces coordonnĂ©es ou d’identifier ces deux bruits sur l'album[4].

En écoutant l'album avec un casque audio, on découvre une expérience auditive particuliÚre. Neuroth ne s'est pas contenté d'une technique stéréo normale, mais a changé sans cesse la position des instruments lors du mixage, comme s'ils se déplaçaient sur la scÚne. La position d'écoute s'adapte également en permanence à la musique : tantÎt elle part du pupitre du chef d'orchestre, tantÎt elle se trouve juste devant l'amplificateur de guitare ou au milieu des instruments à cordes[6].

Le Banyuls mentionné dans le dernier titre est un vin doux dont la teneur en alcool est comprise entre 15 et 22 degrés.

Musiciens

Liste des titres

* L'album est sorti en LP et en CD. Le LP ne contient pas The Distributor.
No Titre Durée
1. FĂȘtes 10:25
2. Per Omnem Vitam 4:51
3. God's Little Plan 1:36
4. Florence Coleman Part One 3:56
5. Florence Coleman Part Two 3:56
6. The Angels of Sodom 3:06
7. Die Geschichte vom kleinen HĂ€hnchen 2:32
8. The Distributor * 5:23
9. Der Mond ist aufgegangen 2:59
10. Wehmut, stark wie Banyuls 3:57

Notes et références

  1. (fr) « Neuschwanstein français », LongBow Records (consulté le )
  2. (de) « Neuschwanstein », Empire magazine de Musique, (consulté le )
  3. (de) « Die RĂŒckkehr der saarlĂ€ndischen Band Neuschwanstein », SaarbrĂŒcker Zeitung, (consultĂ© le )
  4. (de) Juergen Meurer, « Neuschwanstein – Interview zum neuen Album “Fine Art” », betreutesproggen.de, (consultĂ© le )
  5. [vidéo] Debussy: Nocturnes - No. 2. Fetes, Conductor: Sir Georg Solti sur YouTube (consulté le )
  6. (fr) Thomas Neuroth, « À propos de la musique », LongBow Records (consultĂ© le )
  7. (en) « Neuschwanstein's recent Fine Art album », progressreview.blogspot.com, (consulté le )
  8. Ă  partir de la minute 1:03
  9. (fr) « Lire GÚnese 19.1 (version Segond 21) sur TopBible », topbible.topchretien.com (consulté le )
  10. (en) Pierre Joseph Challamel, « Le Charivari — 11.1842 », UniversitĂ€tsbibliothek Heidelberg (consultĂ© le )
  11. (nl) René Yedema, « Neuchwanstein - Fine Art », iO Pages (consulté le )
  12. (fr) « La place Rembrandt ou Rembrandtplein », amsterdam.style (consulté le )
  13. (fr) « CHRONIQUE / REVIEW - NEUSCHWANSTEIN - FINE ART », profilprog.com (consulté le )
  14. (de) « Neuschwanstein: Fine Art (Review) », Musikreviews.de, (consulté le )
  15. (de) « Neuschwanstein - Fine Art », Babyblaue Seiten, (consulté le )
  16. (en) « Reviews Neuschwanstein — Fine Art », ExposĂ© Online, (consultĂ© le )
  17. (es) « Neuschwanstein - Fine Art (2016) », cabezademoog.blogspot.com, (consulté le )
  18. (fr) « Neuschwanstein - Fine Art », LongBow Records (consulté le )
  19. (en) « Mlle Etienne-Joconde-Cunégonde-Bécassin de Constitutionnel », daumier-register.org, (consulté le )
  20. (en) « Neuschwanstein – Fine Art », discogs.com (consultĂ© le )

Liens externes

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