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Ferdinand Morel

Ferdinand Morel, né le à Moutier et mort le à Giétroz, est un psychiatre suisse dont la carrière universitaire s'est déroulée à Genève.

Ferdinand Morel
Photographie en noir et blanc d'un homme portant blouse blanche et cravate noire, vu de profil droit
Ferdinand Morel vers 1950
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  69 ans)
Finhaut
Nationalité
Activité

Biographie

Origines et famille

Ferdinand Morel naît le à Moutier, dans le canton de Berne (Jura bernois). Il est originaire de Corgémont, dans le canton de Berne[1].

Son père, Alexandre, est pasteur ; sa mère est née Hélène Francillon. Son grand-père paternel, Albert Morel, est conseiller national et milite pour l'autonomie du Jura bernois[1].

Il épouse en 1920 une ressortissante française, Mathilde Dieterlen, et acquiert la bourgeoisie de Genève en 1928[1].

Études et parcours professionnel

Il fait des études de théologie à l'Université de Neuchâtel (baccalauréat en 1911), puis de philosophie à Paris et Genève, où il obtient un doctorat en 1918[1] avec sa thèse « Essai sur l'introversion mystique »[2].

Par la suite, il donne un cours sur des « questions de psychologie » en tant que privat-docent à la Faculté des lettres. Pour « connaître l'homme dans sa totalité »[3], il s'est inscrit pour des études de médecine à Genève en 1921. Médecin en 1927, il commence à exercer à la Clinique psychiatrique de Bel-Air en 1928. Sa thèse sur l'hyperostose frontale interne reçoit le prix de la Faculté de médecine en 1930[2]. De 1934 à 1937, Ferdinand Morel enseigne le cours « Éléments de psychiatrie » comme privat-docent.

En 1938, il est nommé à la chaire de psychiatrie de la Faculté de médecine de l'Université de Genève et à la direction de la Clinique psychiatrique de Bel-Air, qu'il dirige jusqu'à son décès en 1957[3] - [4] - [5], avant l’arrivée de Julian de Ajuriaguerra.

Il développe une vision essentiellement organiciste des maladies mentales, en s'intéressant à leurs bases physiopathologiques, anatomiques ou biochimiques[4]. Dans ce but, il crée divers laboratoires à Bel-Air, dont celui d'histopathologie, d'endocrinologie ou encore d'électro-encéphalographie, afin d'enrichir l'examen clinique[4]. Ferdinand Morel souhaite également que le lieu de vie des malades soit agréable : il fait moderniser les pavillons, fleurir le domaine, agrandir la chapelle de Bel-Air. Des excursions et des séances de théâtre ou de cinéma sont organisées pour les patients, et un service social les aide à réintégrer la vie à l'extérieur de l'institution[3]. Le développement de la Policlinique de psychiatrie permet de traiter de manière ambulatoire certaines maladies mentales.

Au niveau des pratiques médicales, Ferdinand Morel introduit l'utilisation des neuroleptiques peu après leur invention en 1952. Il est fermement opposé à la pratique des lobotomies ou psycho-chirurgie[4] - [6].

Travaux

  • Essai sur l'introversion mystique : Ă©tude psychologique de Pseudo-Denys l'ArĂ©opagite et quelques autres cas de mysticisme, Genève, Kundig, 1918. 338 p. (Th. lett. Genève, 1917 ; 32)
  • L'hyperostose frontale interne : syndrome de l'hyperostose frontale interne avec adipose et troubles cĂ©rĂ©braux, Genève, Impr. Chapalay & Mottier, 1929. 92 p. (Th. mĂ©d. Genève, 1929 ; MĂ©d. 1311)
  • Introduction Ă  la Psychiatrie Neurologique, Paris, Masson & Cie., 1947. 298 p.

Éponymie

Le nom de Ferdinand Morel est associé au syndrome Morgagni-Stewart-Morel[3] - [7], qu'il a décrit dans sa thèse. Il ne doit pas être confondu avec le psychiatre français Bénédict Augustin Morel (1809-1873), lui aussi éponyme d'une autre affection psychiatrique, la maladie de Kraepelin-Morel ou démence précoce, une entité nosologique devenue obsolète[8].

Bibliographie

  • Sous-fonds : Documents administratifs du Directeur gĂ©nĂ©ral, Pr Ferdinand Morel (1939-1957) [Documents papier ; 8 boĂ®tes]. Fonds : Asile psychiatrique de Bel-Air; Cote : CH-002127-6 V14-174 / art. 14897. Genève : Archives HUG.

Liens externes

Références

  1. Roger Mayer, « Ferdinand Morel » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  2. Ferdinand Morel, Titres et travaux scientifiques du Docteur Ferdinand Morel, Genève, Sonar, , 31 p., p. 14
  3. P. Schifferli et Gaston Garrone, « Hommage au Professeur Ferdinand Morel », Médecine et Hygiène, no 369,‎ , p. 356
  4. Gaston Garrone, « Le Professeur Ferdinand Morel, 1888-1957 », Bulletin de l'Académie Suisse des Sciences Médicales, vol. 14, no 1,‎ , p. 87-89
  5. Armand Brulhart (dir.), De Bel-Air à Belle-Idée : 2 siècles de psychiatrie à Genève 1800-2000, tome 2, Chêne-Bourg, Georg, , 348 p. (ISBN 978-2-8257-0850-7), p. 245
  6. Mario Wiesendanger, « Neurosciences et neuropsychiatrie : Auguste Forel et Constantin von Monakow à Zurich - leur influence en cliniques psychiatriques en Suisse romande », Archives suisses de neurologie et de psychiatrie, vol. 162,‎ , p. 77-81 (DOI 10.4414/sanp.2011.02240, lire en ligne [PDF])
  7. (en) « Morgagni-Stewart-Morel syndrome », sur Radiopaedia.org, (consulté le )
  8. S.Y. Tsai, « Eponym and Identity - Benedict Augustin Morel (1809-1873) and Ferdinand Morel (1888-1957) », Arch Gen Psychiatry. 104-109., vol. 19,‎ , p. 104-109 (DOI 10.1001/archpsyc.1968.01740070106015, lire en ligne, consulté le )
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